IRAK     

 

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Capitale : Bagdad

 

 

 

 

Superficie : 435 000 km² (80% de la France)

 

 

 

 

Population : 43 000 000 d'hab.

 

 

 

 

Religion : Islam sunnite & chiite et 250 000 Chrétiens

 

 

 

 

Langues : Arabe, Kurde

 

 

 

 

Monnaie : Dinar irakien IQD

 

 

 

 

 

Le pays est ouvert au touristes depuis 2021

 

Depuis la fin de la guerre, 2 états irakiens coexistent : "l'Irak Fédéral" sur 90% du territoire avec comme capitale "Bagdad"  et le "Kurdistan Irakien" au Nord et à l'Est de Mossoul avec comme capitale "Arbil".

 

Samedi 3 février 2024 ciel bleu  Alt 800 m   2° /  12°

 

Nous arrivons à la douane de Al Karama (côté Ikakien) vers 9h30, et nous en ressortirons..... 3h30 plus tard. Les personnels sont sympas et serviables, mais ils doivent remplir des tas de papiers que nous devons ensuite faire viser à différents "chefs" et tout ça prend beaucoup de temps. Heureusement qu'un "facilitateur", nous a guidé, sinon on y passait la journée ! (voir P. pratique Irak). A part quelques voitures et taxis jordaniens ou Irakiens, il n'y a pas grand monde.

Nous ne sommes les seuls étrangers car nous croisons un couple de chinois qui partent vers la Jordanie à bord de leur van Ford. Ils ne parlent pas un mot d'anglais mais se débrouillent très bien avec leur traducteur vocal électronique.

 

Sur la route de nombreux camions transportent des voitures vers l'Irak et des camions citernes transportent du carburant vers la Jordanie.

 

Après quelques kilomètres, premier check point, première escorte. Elles vont s'enchainer tous les 20 ou 30 km et pour accélérer les choses, les militaires suivants ont déjà reçu  les photos de notre Sprinter et de nos passeports.

Enfin, quand je dis "accélérer", c'est un bien grand mot, car lorsque nous sommes escortés par  des autos mitrailleuses blindées Humwee, la consommation diminue; mais la moyenne s'effondre ! (voir photo).

 

. Si tous les militaires sont amicaux l'ambiance est un peu pesante - quelques épaves brulées, les barrières de sécurités démontées, des fortins tous les 2 ou 3 kms, les ponts transformés en camps retranchés et aux check points, les auto mitrailleuses sont en position.

 

 

 

Au bout d'une centaine de kilomètres, nous sommes "libérés". Cinquantaine de kilomètres plus loin, en milieu d'après midi, nous demandons l'hospitalité à un camp militaire. Ils sont bien un peu surpris, mais lorsque  nos amis Ali et Anaïs sont passés la semaine dernière, ils se sont arrêtés sur un parking camions et se sont fait "déloger" au milieu de la nuit sous prétexte que le bivouac n'était pas sur !

 

Lorsque nous leur montrons une photo du camion d'Ali, ils comprennent mieux comment nous sommes arrivés là.

 

Dimanche 4 février 2024 Ciel bleu, 18° /  10°

Journée difficile. 12 h de conduite - 9h - 21h - mais ce soir, c'est la récompense, nous bivouaquons devant la porte d'Ishtar à Babylone.

 

 

Aujourd'hui, il nous reste 470 km d'autoroute à parcourir pour arriver à Babylone, mais ce matin, ça commence mal, nous sommes escortés par des automitrailleuses Humwee qui n'avance pas ! Puis viennent le tour des Toyota V8 qui foncent tellement que nous avons du mal à suivre ! En milieu d'après midi, alors que check points s'espacent, on pense pouvoir continuer sans escorte, (comme des copains avant nous), mais on "tombe" sur un militaire qui veut  (ou qui croit) nous rendre service en nous escortant jusqu'à Babylone.

Alors que le soleil commence à décliner, nous attendons 1H30 la première escorte - ça promet !!!

Lorsqu'il se "repointe" (il avait disparu avec nos passeports) on lui annonce qu'il est trop tard pour continuer aujourd'hui - il fait la gueule et nous promet que nous arriverons juste avant la nuit - parole de menteur - on continue - les escortes ne sont pas organisées et lorsque la nuit tombe, il nous reste 100 km à parcourir !. Et comment faire en pleine nuit pour suivre une escorte qui n'a même pas de feux arrières !

Autour de Bagdad la circulation s'intensifie - les grosses Dodges roulent à tombeau ouvert et nous doublent de tous les côtés !

Plus tard, alors qu'il fait nuit noire,  on attend même une escorte plus d'une demi heure sur un embranchement d'autoroute, warning allumés - on se demande combien de temps il nous reste à vivre, alors qu'eux discutent tranquillement SUR l'autoroute avec des camions lancés à plus de 100 km/h qui leur frôlent les fesses  !

 

Babylone, ville des dieux et des rois, était une ville antique de Mésopotamie. Elle est située sur l'Euphrate dans ce qui est aujourd'hui l'Irak, à environ 100 km au sud de Bagdad. Elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial par l'UNESCO en 2019.

La porte d'Ishtar était la porte principale de la cité.

Même si Babylone est mentionnée 2500 ans  av. J.-C. elle connaît son apogée au VIe siècle av. J.-C. durant le règne de Nabuchodonosor II qui dirige alors un empire dominant une vaste partie du Moyen-Orient. Il s'agit à cette époque d'une des plus vastes cités au monde, ses ruines actuelles occupent plusieurs collines (tells) sur près de 1 000 hectares.

La statue du Lion  est considérée comme l'un des symboles les plus importants de Babylone et de la Mésopotamie.

Le prestige de Babylone s'étend au-delà de la Mésopotamie, notamment en raison des monuments célèbres qui y ont été construits, comme ses grandes murailles, sa ziggurat (la tour de Babel) et ses palais Sud et Nord qui pourraient avoir inspiré le mythe de la tour de Babel et ses légendaires jardins suspendus dont l'emplacement n'a toujours pas été identifié, si tant est qu'ils aient bien existé. Le rayonnement de Babylone ne fut pas seulement politique, technique et artistique dans toutes les régions du Proche et du Moyen-Orient antiques, elle laissa également un héritage scientifique considérable dans les domaines des mathématiques et de l’astronomie.

Elle fut abandonnée durant les premiers siècles de notre ère. La plupart des objets et statues mises à jour se trouve au musée de Bagdad (fermé lorsqu'on a voulu le visiter) ou en Allemagne.

Les archéologues cherchent toujours la « merveille du monde »  : les Jardins suspendus de Babylone décrits par cinq auteurs de langue grecque et latine qui auraient été construits par Nabuchodonosor II pour son épouse mède, nostalgique de son verdoyant pays natal. Aucune mention de ces édifices n'ayant été retrouvée dans les nombreuses inscriptions de fondation du roi babylonien, leur repérage n'a pu être effectué.

Maison babylonienne.

Babylone était forcément un défi pour la mégalomanie de Saddam Hussein. Il ne pouvait se contenter de quelques monticules de terre kaki et de pierres éparses, banals vestiges d’un glorieux empire. Il décida de reconstruire à l’identique de l’un des trois palais originels. Peu importe que personne ne sache vraiment à quoi ressemblait l’imposant édifice.

« Je n’aime pas ça », déclare une historienne irakienne. Elle corrige aussitôt : « Mais si ça plaît aux Irakiens, pourquoi pas ? Il ne s’agit pas seulement de Saddam. Les Irakiens trouvent toutes ces ruines très laides. Ils préfèrent quelque chose d’impressionnant comme ce palais. »

Voyant les pierres originelles estampillée du nom de Nabuchodonosor II et portant la date de construction, aux environs de 605 avant J.-C. Il demanda immédiatement que les pierres utilisées pour la nouvelle construction portent une inscription similaire. Le résultat est maintenant dissimulé au plus profond des murs, où de nombreuses pierres portent l’inscription suivante : « Sous le règne du vaillant Saddam Hussein, président de la République, que Dieu le garde, gardien du grand Irak, promoteur de sa renaissance et bâtisseur de sa grande civilisation, la reconstruction de la grande ville de Babylone a été achevée en 1987. »

Durant la même période, le dictateur fait construire un palais personnel sur une des 3 tells du site antique. Ironie de l'histoire, c'est aujourd'hui le site de Babylone le plus visité par les Irakiens ! (jour férié - fermé le jour de notre visite).

Lundi 5 février 2024 ciel bleu, 18°  /  10°

Nous quittons Babylone sans jeter un regard vers les forces de polices qui jalonnent le parcours, des fois qu'elles veuillent nous escorter !

Au concours des pays les plus sales, l'Irak est en bonne place !

Surtout qu'aujourd'hui, jour de "deuil" (en l'honneur des martyrs tués par les bombes américaines) des "pèlerinages" sont organisés par des religieux  et surveillés de près par les forces de police. Ils ont du sortir tous les véhicules dont ils disposent, voitures, pick-up, camions - un tous les 200 m sur plus de 10 kms !

Lorsque nous arrivons à Bagdad, la capitale de l'Irak fédéral, nous nous installons sur le parking de Palms of Bagdad, parking d'un parc de loisirs - jeux, restaurants, amphithéâtre et hypermarché - clos et gardé - c'est là que tous les voyageurs motorisés séjournent.

Nous prenons un taxi pour aller au centre ville de Bagdad, mais lorsque nous voulons revenir, c'est plus compliqué, on a beau leur dire "Palms of Bagdad" et leur montrer des photos, ils ne connaissent pas ! On finira par les guider avec notre GPS !

Bagdad se visite sans restriction, mais il faut resté vigilant comme n’importe où ailleurs en Irak. La présence militaire et policière reste forte dans les quartiers "touristiques" de la ville, ce qui est rassurant. Mais le plus dangereux à Bagdad est de traverser les routes à grande circulation !

Arche de la victoire et retenir la chute de la culture irakienne

Nous pensions visiter le musée, mais aujourd'hui est encore un jour férié "fête nationale de la tolérance et de coexistence", et le musée est fermé ! Nous nous rendons dans la rue  Al Mutanabbi, la plus populaire de Bagdad où se trouvent encore de belles bâtisses, de nombreuses librairies anciennes et un café centenaire, le Shabandar.

Mur de crayons, bouquinistes et vendeur de thé.

La tour de l'horloge et les nombreuses mosquées du quartier.

Non, non, le quartier n'a jamais été bombardé, il manque juste un peu d'entretien !

On se demandait si les immeubles étaient encore habités, mais pas de doute, du linge sèche aux balcons !

Heureusement, un peu plus loin à l'extérieur de la vielle ville, des dizaines d'immeubles neuf sortent de terre.

Quelques maisons bourgeoises qui ont encore de beaux restes.

Prenant leur source dans les montagnes turques, les deux grands fleuves de Mésopotamie - le Tigre et l'Euphrate traversent la Syrie et l'Irak pour se jeter dans le golfe persique. (Quand le Tigre arrive, l'œuf rate !)

Le contrôle de ces eaux, vitales pour l'agriculture et la population des trois pays, donne lieu à des tensions récurrentes.

Le Tigre à Bagdad

L'Euphrate à Babylone (photo d'archives)

Jeudi 8 février 2024 : Ciel bleu

Plein d'eau sur le parking avant le départ vers Samarra. Quelques travaux sur l'autoroute et 3 ou 4 check points nous ralentissent.

Nombreux check points autour de Samarra, je dois laisser mon passeport au premier contre un reçu. Même si la ville est largement sunnite, c'est la milice chiite qui sécurise la zone,  deux des douze imams chiites y étant enterrés. C'est au moment ou l'EI (Etat Islamique 2014/2015)  à tenté de s'emparer de la ville que le gouvernement a décidé de collaborer avec la milice chiite pour sécuriser le secteur.

Le minaret Malwiya  de Samarra, et l’un des plus célèbres en Irak. Haut de ses 52 mètres, il a longtemps été le plus grand minaret du monde. Son architecture en forme de spirale est unique et aurait été inspirée par la Tour de Babel. Comme le site est fermé- pour travaux - nous faisons le grand tour du site à pied

A une vingtaine de km plus loin se trouve le minaret Abi Dulaf  - 2 check points où on nous demande rien, heureusement car je n'ai pas récupéré mon passeport - celui ci est abandonné, non gardé, mais intact et n’a jamais été restauré.

 

Du haut de ses 19 m (seulement), la vue sur les ruines de la grande mosquée est imprenable. Même en se serrant contre la tour, la montée n'est pas très rassurante, mais la descente - en regardant vers le bas - sur des marches étroites en colimaçon et sans rambarde est  vraiment flippante et donne le tournis !  Sensibles au vertigie, s'abstenir !!!

Impossible de continuer cette route qui conduit aussi à Mossul, car nous devons faire demi tour pour récupérer mon passeport. Sur la rive Ouest du Tigre, sur la route de Mossoul, se trouve le palais Abbasside Qasr al-Ashiq, construit au 8e siècle. Le site est libre d'accès et de nombreuses familles irakiennes viennent pique niquer à l'ombre des remparts.

Comme il est tard, nous nous "cachons" derrière la forteresse poxxxxxxxxxxxxxxxx

Vendredi 9 février 2024 Ciel bleu avec quelques nuages 20°  / 10°

Nous venons d'apprendre qu'avant hier, alors que nous étions encore à Bagdad, une frappe de drone américaine avait visé une voiture et tué un haut commandant des Brigades du Hezbollah, influent groupe armé pro-Iran responsable d'attaques contre des soldats américains. 

Aujourd'hui, 280 km de belle route à 4 voies au milieu des champs de blé nous amène jusqu'à Mossoul. Des fortins tous les kms et 4 ou 5 check points avec contrôle des passeports, mais toujours des "welcome".

C'est que dans cette région, entre 2014 et 2016, l'EI a fait des ravages parmi la population et les constructions. Entre Samarra et Mossoul, de nombreux sites historiques ont été détruit. Mossoul subit de graves dommages à cause des combats dévastateurs et les bombardements aériens ayant permis aux forces irakiennes de reconquérir la ville en octobre 2016.

Bakhdida, (ou Baghdédé ou Qaraqosh) proche de Mossoul, est la plus grande ville chrétienne d'Irak presque qu’exclusivement catholique.

Elle comptait 50 000 personnes avant la fuite de tous les habitants dans la nuit du 6 aout 2014, juste avant que Daesh n'envahisse la ville. 6900 maisons ont été endommagées ou incendiées et tous les lieux de cultes ont été partiellement détruits.

Depuis, de nombreux habitants sont revenus et la vie a repris son cours.

La cathédrale al-Tahira, qui n'a pas été épargnée, a depuis été entièrement restaurée.

C'est grâce à la visite du pape François dans cette cathédrale, le 7 mars 2021, que l'Irak a décidé de délivrer des visas touristiques aux visiteurs internationaux.

L’église Mar Behnām et Mart Sārah. est le lieu de culte syro-catholique  consacré le 4 août 2008. Grace à sa forme en arc, elle présente une 'architecture unique  dans toute la Mésopotamie et se veut un symbole de la vitalité syriaque catholique à l'aube du 21 ème siècle.

La nef endommagée est une photo d'archive, mais le clocher détruit a été conservé  pour le souvenir.

Samedi 10 février 2024 nuageux, 18°  /   10°

Nous quittons Bakhdida pour aller visiter le Monastère de Saint-Matthieu fondé en 363 après JC et situé sur le mont Alfaf à une trentaine de kilomètres. Au dernier check point, les militaires nous demandent de faire demi tour car la zone n'est pas sure !

Il ne nous reste plus qu'à rejoindre la frontière située à 150 kms. Après 2 check points rapide, le contrôle à la sortie de l'Irak Fédéral dure un peu. Quelques centaines de mètres plus loin, le cirque recommence, nous entrons dans le Kurdistan Irakien autonome.

A la frontière, peu de voitures, (des centaines de camions mais qui ne passent pas avec les voitures). Pour une fois, les formalités sont bien organisées et le "passage" s'effectue en 1h30.

Mais côté Turque, alors que normalement, tout est simple, ça n'avance pas ! Avec le problème Kurde, les contrôles douaniers sont sévères et les fouilles des voitures minutieuses. De notre côté, la fouille sommaire et en moins d' 1 heure les formalités sont terminées......jusqu'à ce qu'ils nous annoncent que nous devons passer au scanner ! Et vlan, 1 heure de plus ! (Nos amis les Dubois qui viennent de nous rejoindre à Madrin enTurquie y ont passé plus de 4h !)

Rentrés à 12 h dans les douanes Irakiennes, nous ressortons à 15h30 des douanes Turques ! 

 

Les moins : Les escortes (lentes) de la frontière Jordanienne vers Bagdad, les nombreux check points (18 entre Bagdad et la frontière Turque avec les détours en chemin), les sites détruits par Daesh en 2014/15, les site non accessibles pour cause de travaux ou non sécurisés,  les déchets qui jonchent le sol.

Les plus : l'accueil toujours chaleureux des militaires et des Irakiens, le beau temps, les visites de Bagdad et Babylone. 

 

Séjour en Irak : 8 jours. Cumul de nos séjours vers l'Asie depuis oct 2016 : 893 jours

Dépenses totales : 200 €

Parcours en Irak =  1300 km. Total voyage France / Arabie, hiver 23/24 : 15700 km. Cumul des voyages vers Asie depuis oct 2016 : 74 700 km
  (103900 compteur)

 

Retour par la Turquie, Grèce et Italie : 4300 km

Voyage en Arabie : Séjour total  : 129 jours. Dépenses totales 5500 €. Kilométrage total : 20 000 km  (108200 compteur). Cumul de nos séjours vers l'Asie depuis oct 2016 : 923 jours

 

Le  10 février 2024  notre voyage se termine avec la sortie de l'Irak. Le retour s'effectue via la  Turquie, Grèce, Italie.