MALI

Population : 13 500 000 habitants

Monnaie : Franc CFA

Superficie :  2  fois la  France

Langue(s) officielle(s) : Français

Densité : 8.62 hab./km²

Statut : République

Capitale : Bamako

Projection 2050 : 42 000 000 habitants

Parcours du 24 décembre au 14 février 2006


Kms parcourus au Mali : 3530 dont 1950 de pistes.


Kilométrage total depuis le départ à la sortie du Mali : 17250 km


Le pays prend son indépendance en août 1960 et bien que 2 fois plus grand que la France, le Mali n'estt habité que dans sa moitié sud. En effet, le pays s'étend des dunes du Sahara au Nord jusqu'aux savanes arborées du Sud, généreusement arrosé par le fleuve Niger qui donne vie aux terres arides.
Pays pauvre, l'économie du pays repose surtout sur la pèche, l'exportation du coton, l'exploitation des mines d'or ainsi que l'élevage des chèvres et des zébus, mais aussi les transferts d'argent de la diaspora. Suite à l'exploration au coeur du sahara Malien, le pétrole devrait couler en 2008. De très nombreux groupes ethniques se partagent le pays : les Bambaras (cultivateurs), les Malinkés, les Bozos (pêcheurs), les Dogons, les Peuls (éleveurs), Touaregs, Maures, Songhaïs, etc... Les principales  religions sont : animistes,   musulmans et  chrétiens. Espérance de vie : 41 ans, Scolarisation : 32%
Climat désertique au nord, sahélien au centre et soudanien au sud. De part l'accueil de ses habitants et la facilité de s 'y déplacer le Mali est un pays facile pour les nombreux routards.

Mardi 24 décembre 2005

 A la douane Malienne, il faut reprendre un laissez passer (celui que nous avons pris à l'ambassade du Mali à Conakry ne sert à rien) coût 8 €, plus 7 € pour travail en heures supplémentaires (en dehors du lundi au vendredi de 8 heures à 17 heures). Ne pas oublier de le faire viser par la police. Si vous possédez un carnet de passage en douane, c'est gratuit. Durée des formalités douane/ police : 1 heure 30.

                                                                                                                             

Nous possédons bien un carnet de passage en douane, mais nous préférons ne pas l'utiliser. En effet si pour quelque raison  (vol par exemple)  nous ne ressortions pas avec le véhicule, cela nous éviterait de perdre le véhicule plus 2,5 fois sa valeur, montant de la caution  pour obtenir le carnet ! ! 

  Il est 3 heures, nous arrivons à Bamako, nous rendons directement au  "foyer d'accueil des sœurs blanches" situé en plein centre ville. Il y a bien des chambres ou des dortoirs, mais nous préférons le bivouac dans notre case mobile (8 €), au bout de 4 mois nous y avons nos habitudes. Wc, douches et buanderie sont à disposition. Il faut bien ça, car les "hommes" comme le linge commencent à être couleur locale, rouge latérite.

Nous faisons la connaissance d'Espagnols en Range Rover qui descendent en Afrique du Sud, et nous retrouvons Olivier, un backpacker (voyageur en sac à dos) que nous avions déjà rencontré au Sénégal, ainsi qu'un couple d'Israéliens qui voyagent à pied à travers l'Afrique de l'ouest et l'Asie. Ici c'est vraiment le rendez-vous des routards.

Après un mois en Guinée, ça fait tout drôle d'arriver dans une vraie ville, avec du goudron, des rond-points, des feux rouges, de l'électricité jour et nuit et de l'eau au robinet ; il y a même une chasse d'eau dans les WC.
Bamako est une ville relativement propre qui se modernise à grande vitesse, même si de nombreux caniveaux nauséabonds menacent de déborder. Dans la périphérie nous n'avons même pas vu de bidonville.

Ce soir c'est Noël, nous "réveillonnons" dans le petit restaurant qui fait face à la Mission en compagnie de Michel, un Français qui pédale en Afrique de l'ouest et un Malien sympa qui voulait bien être sur la photo.
Au menu, couscous/poulet accompagné d'une bouteille de Bordeaux à défaut de champagne.
Le père Francesco, de la mission catholique de Siguiri Guinée, nous avait bien invité à partager un vrai réveillon avec ses amis, mais de toutes façons il n'avait pas le champagne non plus ! (En fait notre visa expirait le jour même)

Mardi 27 décembre

Ce matin, après 3 jours de repos (courses, lessive, Internet...) nous profitons de notre passage dans la capitale pour aller
faire nos visas du Burkina Faso à l'ambassade. Wpt N 12° 37 870  W 8° 00 870. Coût: 43 € par personne, valable 3 mois (dépôt avant 9 heures, retrait à midi) Nous voulions faire le visa de l'entente qui couvre plusieurs pays mais suite à une mésentente, ce visa n'existerait plus. (On apprendra plus tard qu'il existe toujours) 

Bien que nous n'ayons pas pu joindre Patrick sur son téléphone satellite, qui vient passer quelques semaines au Mali et qui a un colis pour nous, nous prenons la piste de Nara, village situé à 360 km au nord de Bamako près de la frontière Mauritanienne. En effet, lors de notre dernière correspondance par e-mail avant son départ de France, il pensait arriver dans ce village autour du 28 décembre. Inch Allah....

Dès notre arrivée à Nara, nous sympathisons avec les douaniers et Asco, un des leurs, nous propose de bivouaquer un peu plus loin dans la cour de sa maison en attendant Patrick. On ne risque pas de le rater, nos amis douaniers veillent ! ! !
Nous avons au moins la douche et les WC (à condition d'aller chercher l'eau au robinet du village 800 m plus loin).


Nous profitons de cette longue attente pour aller au marché, faire le plein de GO avec les bidons (pas de vraie station) et regarder les nombreux artisans travailler.

      
La forge                      Fabrication de braseros      Forgeage d'axes de poulies   Taillage des poulies (puits)

Voila déjà 3 jours que nous sommes là et que nous essayons, comme chaque soir, de le joindre sur son téléphone Satellite depuis une cabine, mais toujours ce p....... de répondeur ! ! ! Peut être a-t-il essayé de nous joindre, mais ici, pas d'Internet et le GSM ne passe pas ! 

Samedi 31 décembre

Ce matin, nous quittons Nara car nous n'avons pas envie de passer le réveillon dans ce trou. Nous décidons donc de partir
pour Ségou d'où nous pourrons prendre nos messages GSM et Internet.
Peut-être pourrons nous nous fixer un autre rendez vous ?
Difficile de trouver la bonne piste ! Sur les 15 premiers kilomètres nous jardinons un peu, mais heureusement, même en plein désert, nous trouvons toujours une âme secourable pour nous remettre dans la bonne direction.
Sur 230 km, la piste sablonneuse, mais bien marquée, se contorsionne entre les arbustes rabougris des paysages sahéliens ; c'est un véritable labyrinthe et à chaque traversée de village, les traces sont effacées par le piétinement des nombreux troupeaux et nous devons sans cesse demander notre chemin.


Dans cette région ou rien ne pousse, à part un peu d'herbe et quelques arbustes, tous les habitants sont éleveurs et se rassemblent autour des puits afin d'abreuver leurs troupeaux. Un peu plus au sud, où le fleuve Niger permet l'irrigation, nous longeons de nombreuses cultures : riz, mil, canne à sucre, oignons, etc ...

Ce soir nous sommes à Ségou et bivouaquons dans la cours de l'hôtel de l'Indépendance.
Nous réveillonnons au restaurant de l'hôtel : foie gras, rôti de porc et gâteau de Noël (il devait leur en rester) le tout accompagné par un orchestre local et ses danseurs. Guitares, djembés = ambiance garantie !
Nous nous joignons à Tiken jah (enfin on l'a un peu aidé) pour vous souhaiter
 
Bonne et  Heureuse année      2006
                                                                                          
Ici ils adorent la fête et les pétards et après une nuit courte et bruyante, je (Alain) me réveille avec des courbatures dans les bras à cause des nombreux coups de volants que j'ai donnés hier pour éviter tous ces arbustes qui voulaient "embrasser" le mitsu, pourtant ce n'est pas l'entraînement qui manque ! ! 

Coup de gueule (Alain)
Cette nuit j'ai mal dormi, des chiens ont aboyé une bonne partie de la nuit et à 4 heures ça a été au tour des Muezzins. Ils s'y sont mis à 3 ou 4 dans une cacophonie indescriptible ; je ne donne pas cher de leur peau à la Star Ac ! C'est du tapage nocturne légalisé (comme dirait Badou) et un manque total de savoir vivre envers les non musulmans (et il y en a, puisque nous avons dormi à la mission catholique). Je me demande bien ce qu'ils diraient si on leur envoyait une volée de cloches dans les oreilles tous les soirs au environ de minuit ! ! ! Et que penser de ces jeunes enfants sales et loqueteux que nous rencontrons partout qui sont "donnés" aux Marabouts et envoyés dans les rues pour y mendier leur nourriture et celle du Marabout ! Et ce sont ces mêmes enfants que nous retrouvons plus tard, assit par terre, avec leurs tablettes de bois à la main, se balançant d'avant en arrière (peut- être le contraire, j'ai pas vérifié) et apprenant par coeur les sourates du Coran dans une langue (l'Arabe) qu'ils ne comprennent même pas ! Que deviendront ils à 20 ans, ne sachant ni lire ni écrire et n'ayant appris aucun métier !

Mardi 3 janvier 2006
Hier matin alors que nous allions quitter Ségou pour Mopti, nous avons reçu un appel téléphonique. C'était Patrick qui nous disait être arrivé à Nara. Nous  changeons donc nos plans et remontons l'attendre à Niono situé entre Ségou Nara. C'est en début d'après-midi qu'arrive Patrick accompagné de Guy suivi par Francis.
Après de joyeuses retrouvailles, et la récupération de notre colis qui nous permet de changer notre serrure arrière cassée depuis bien longtemps, Patrick nous explique qu'en fait il n'allume son portable que lorsqu'il veut appeler ! !
Dès que nous quittons Nara, un policier nous réclame une fiche (il s'agit de fiches avec les coordonnées des personnes et du véhicule que tous les voyageurs préparent pour gagner du temps lors des contrôles), Patrick donne la sienne, mais lorsqu'il arrive vers nous, Claude lui dit : "tu ne sais pas que  maintenant le mardi  il n'y en a plus besoin" ?  Il nous répond qu'il ne savait pas, mais que si c'est comme ça, c'est bon et que nous pouvons y aller !
Il faut dire que nos fiches étaient dans la cellule et que nous n'avions pas trop envie d'aller les chercher.

Nous prenons rapidement la direction de Djenné par le nord du fleuve, mais la piste est très peu utilisée et nous nous égarons rapidement. Il nous faudra très souvent demander notre direction aux villageois ; pas facile de se faire comprendre, ils parlent Songhaï, Bambara, Poula, Tamalchec.... mais pas souvent le Français, pourtant c'est bien la langue nationale ! ! !
A priori, l'école n'est pas arrivée jusqu'ici. D'ailleurs lorsqu'on leur parle de l'école, ça les fait bien marrer, et c'est vrai que jusqu'à preuve du contraire, Charlemagne n'était pas Malien !

       

Nous en profitons tout de même pour "discuter" avec la population et prendre quelques photos. Au départ ils sont un peu réticents, mais lorsque nous les prenons en photo et qu'ils se voient sur l'écran numérique, tout le village se pointe et veut se voir aussi. Du coup c'est la cohue et nous sommes obligés de "mitrailler"; c'est quand même formidable le numérique et heureusement qu'on peut effacer 5 mn après.

Après pas mal de détours et de mauvaises pistes, nous arrivons au bord d'un des nombreux bras du Niger que nous devons traverser à gué afin de prendre le bac pour Djenné.
Fondée au IX siècle, Djenné recevait l'or, l'ivoire et les esclaves venus du sud, et malgré son déclin, elle reste aujourd'hui une des plus belle ville de banco du Mali.
Après une rapide visite, nous prenons la direction d'Hombori en passant par Mopti (sans nous arrêter) et finissons même l'étape de nuit ! Dommage, car entre Douentza et Hombori les paysages sont grandioses, ses nombreux massifs rappellent Monument Valley en Arizona.



Lorsqu'on roule avec Patrick, c'est un peu comme au Dakar (le rallye). On part le matin de bonne heure, on roule au cap, à midi on pique-nique, debout pour gagner du temps, et on s'arrête tard. Il y a même des étapes de nuit !
En fait,  la seule différence avec le vrai Dakar, c'est que ça dure 6 semaines au lieu de 3 et qu'il n'y a pas de journée de repos !!!  Enfin, nous on a fini par abandon  au bout de 8 jours ! Bon, c'est quand même pas le bagne et on a fait un super circuit et puis de toutes façons, ce n'est pas nous qui les  abandonnons,  mais plutôt eux.
Merci les amis pour le colis et ces quelques jours passés ensemble (Claude)

Samedi 7 janvier 2006
Après une nuit calme au campement de Hombori, nous " décollons" dès 7 heures 30 accompagnés de Diarra, un pisteur,  aujourd'hui nous partons "chasser" l'éléphant. Il y en aurait plus de 300 qui vivent dans le Gourma (région située entre Hombori et le fleuve Niger).
Après 30 kms dans la brousse, nous commençons à voir des crottes (vu la taille, ce ne sont pas celles des biquettes), un peu plus loin, des branches cassées et des arbres pratiquement déracinés, puis des traces de pas au bord d'une marre, mais toujours aucune bestiole ! Diarra prend sans arrêt des renseignements auprès des bergers Touaregs qui sont en train de faire les pleins d'eau dans des outres en peau de chèvre. En désespoir de cause il fini par se faire accompagner par l'un d'eux qui dit avoir vu les éléphants un peu plus loin ! La traque reprend pendant des heures et une centaine de kilomètres. Nous  visitons  toutes les mares de la région, tous les bosquets d'arbustes.......et vers 14 heures alors que nous sommes résignés, le guide nous fait signe qu'ils sont là, à 50 mètres de nous, cachés dans la forêt. C'est vrai que dès qu'il commence à faire chaud ils se mettent à l'ombre, alors que le matin ou le soir ils se promènent dans la savane et se dirigent vers les mares pour boire.

   

Nous faisons quelques photos, mais le bruit des moteurs les énervent et dès que l'un d'eux lance de la poussière avec sa trompe, c'est qu'il ne va pas tarder à charger et tout le monde est prompt à rejoindre son véhicule en attendant la suite des évènements ! Ils courent parait-il à plus de 60 km/h.

Mardi 10 janvier 2006
Hier, nous avons pris le bac pour Tombouctou. Dès le XV ieme siècle, Tombouctou devint une ville mythique et prospère et attira par la suite de nombreux explorateurs  dont Henrich Barth et le Français René Caillé en 1828 qui fut le premier à en  revenir vivant. Des splendeurs du passé, il ne reste pas grand chose, juste un gros village de banco aux rues poussiéreuses ou il faut enjamber les eaux noirâtres et odorantes qui s'écoulent au milieu des rues. En quelques minutes tout ce que l'on possède se teinte de beige, la couleur de la terre. En cet avant veille du "Festival au Désert" de nombreux touristes affluent d'un peu partout et la cohorte des Hommes Bleus (qui sont vraiment bleu à cause des chèches indigo qui déteignent sur la peau)  guides et des artisans nous harcèlent sans cesse. Ils n'ont pas oublié l'adage suivant: le sel vient du Nord, (Taoudenit) l'or vient du Sud et l'argent vient des Blancs.

Aujourd'hui, c'est Tabaski, la fête du mouton (pas la sienne) et les panses bien garnies des brebis, jetées à même les rues viennent rejoindre les tas d'immondices. Ce soir, alors que nous dînons au restaurant avec Patrick et ses amis qui nous quittent demain, voilà que débarque Michel, notre ami cycliste qui à fait le réveillon avec nous à Bamako. Il arrive de Mopti après 5 jours de pinasse (grosse pirogue) et pas mal d'ensablements. Joyeuses retrouvailles autour de brochettes /frites.

Nous avions trouvé un superbe campement dans les dunes au bord du fleuve Niger mais comme tout le monde voulait se rapprocher du centre ville, nous bivouaquons dans la cour de l'église catholique.
Ce matin, mercredi, nous voulions aller voir les hippopotames, mais n'étant pas d'accord sur les prix avec les piroguiers, nous avons renoncé. (60000 F cfa ramené 45000 après négoce pour 3 heures de pirogues ; ils nous prennent vraiment pour des Américains)
Pour le campement dans les dunes ; prendre la piste à gauche en sortant du bac direction Tombouctou au wpt:N 16° 39 904  W 3° 01 690 et N 16° 39 906 
W 3° 01 447 
Nous irions bien au "Festival au Désert" d'Essakane, dans les dunes à 70 kms au nord de Tombouctou, mais le prix, 150 € par personne, (gratuit pour les locaux) nous fait hésiter. Mais ici c'est l'Afrique et après négociation avec l'ami d'un ami connu en Guinée, nous finissons par trouver un terrain d'entente.

Un festival au milieu  des dunes, c'est quand même quelque chose ! C'est d'abord une organisation monstre et deux heures de 4x4 à travers les dunes (seul moyen d'accès) pour y arriver.

 

Tout est amené ici avec des Toyotas et des camions 6x6. Il faut construire les scènes, éclairer des milliers de m2 (avec des groupes) pomper l'eau pour les restos, les douches et les toilettes, monter des centaines de khaïmas (tente de toiles ou de peaux) pour loger les festivaliers, les invités touareg  et les artistes. Ici tout le monde est logé à la même enseigne.
Même si le festival est avant tout un festival de musique, les Touareg et leurs "chameaux" sont à l'honneur.
Il faut les voir dans leurs  plus beaux habits  chevaucher leurs chameaux harnachés et se lancer dans des courses effrénées. Le soir, sous la (pleine) lune, assis sur le sable des dunes chauffé par des chauffages au charbon, les groupes se succèdent ; Nigériens, Sahraouis, Touareg ainsi que quelques artistes internationaux.                                                         

(Pour les connaisseurs, vous pouvez essayer de deviner qui est l'artiste sur la photo de droite). Ici, lorsqu'un spectateur apprécie un artiste, il monte sur la scène et lui jette quelques billets et lorsque le chanteur a fini son tour de chant, il descend s'asseoir avec le public et encourage avec vigueur les autres artistes. Bonne ambiance.
Pour finir, nous aurons mangé un peu de sable, car dimanche le vent de sable s'est levé et a masqué le soleil presque toute la journée. Mais ça tombe bien, car les organisateurs doivent compter la dessus  pour ensevelir tous les déchets. Il y avait bien des poubelles, mais des gamins les ont renversées pour récupérer les sacs et trier le reste !                                Portraits

      

Nous nous sommes bien demandés pourquoi un festival dans un endroit si difficile d'accès ? Mais lors des accords de paix signés à Bourem avec les Touareg en novembre 94 , le gouvernement a dû s'engager à faire connaître leur peuple et développer leur région par le biais, entre autre, de manifestations culturelles auxquelles ils peuvent participer. Le même genre de festival se déroule aussi plus au nord à Kidal. Les Touareg, nobles guerriers ne doivent jamais travailler avec les mains, ils pratiquent l'élevage et le commerce du sel, considérés comme métiers nobles.

Lundi, retour sur Tombouctou puis Mopti par une piste très "tôlée" ; mais que font donc les Européens ? les Africains on sait, ils attendent.

Mercredi 18 janvier
Située au confluent du Bani et du Niger, Mopti n'est rattachée à la plaine que par une étroite bande de terre, certains  habitants la surnomme la "Venise du Mali". On voit bien qu'ils n'ont pas beaucoup voyagé, car la ressemblance n'est pas vraiment frappante !

Il est impossible de faire un pas sur le port ou dans la ville sans s'enfoncer dans les immondices ou recevoir sur la tête les eaux usées qui coulent des terrasses. D'ailleurs notre ami Bye nous averti qu'ici il est plus prudent de marcher au milieu des rues.

Plaque tournante du commerce, Mopti est le plus grand port fluvial du Mali et de nombreuses pinasses (grandes pirogues)  relient les grandes villes du fleuve.
Le sel gemme
exploité dans les mines de Taoudenit est acheminé par caravanes jusqu'à Tombouctou puis par le fleuve jusqu'à Mopti avant de poursuivre sa route par camion.

Nous voulions profiter de notre passage dans une "grande" ville pour acheter quelques provisions, mais à part le riz, le sel, le thé et la mayonnaise il n' a pas grand chose dans les magasins, et pourtant ici tout le monde à l'air d'être commerçant ! C'est à ne rien y comprendre.  Voilà plus de 3 semaines que notre bouteille de gaz est vide et nous comptions bien la remplir (j'ai les raccords) ou la faire remplir ici, mais pas de chance, en ce moment il y a pénurie. Heureusement nous avons un bleuet de secours, et on trouve des recharges partout.

Ca faisait 4 mois que nous n'avions pas vu une goutte d'eau, mais aujourd'hui le temps est à la pluie et nous en profitons pour aller au port, sous le grand hangar de tôle, regarder les Somonos assembler des grandes pirogues en bois de caïlcédrat à l'aide des clous forgés à partir de vieilles tôles.

Ce soir nous prenons un verre avec Aligui un jeune guide  que nous avons connu lors de précédents voyages. Aligui, qui a 26 ans voudrait bien  se marier avec sa petite amie, mais il a un problème, il est en froid avec son père depuis quelques années, et les futurs beaux-parents exigent son accord pour lui donner leur fille en mariage. Encore aujourd'hui, le mariage permet de tisser avec d'autres familles des rapports de protection, d'entraide et de partage.
Comme le voudrait la coutume, un garçon en âge de travailler doit ramener tous ses gains au père tant qu'il n'est pas marié, mais notre ami qui vit seul et voudrait monter une petite affaire alors il ne reverse que la moitié de ses revenus et le père est furieux. Affaire à suivre.
 Ca y est, j'ai pu acheter une bouteille de gaz à Sévaré pour remplir la nôtre. Le problème, c'est qu'à un moment donné les pressions s'équilibrent et que notre bouteille ne veut plus se remplir ! Enfin pour le moment ça ira .
Nous rejoignons Bandiagara, en pays Dogon, afin de passer quelques jours chez notre ami Bogoum Kassogué chez qui nous avions déjà séjourné lors de notre précédent voyage en 2002, et qui est déjà venu nous rendre visite à Annecy.

Il se souvient très bien de ses balades en pédalo sur le lac !
Il est toujours en pleine forme et donne le bonjour à tous : Bernard, Virgie, Jean, Jean-Claude, Patrick, et bien entendu à Sandrine et Florence.



Je profite de mon passage chez lui pour changer quelques fils électriques qui ont mal vieilli. Ici, l'entretien, ce n'est pas leur truc !

Aujourd'hui, lundi 23 janvier nous sommes allés à la douane de Koro, poste frontière avec le Burkina à 100 kms d'ici afin de faire renouveler notre laissez-passer pour la voiture qui n'était valable qu'un mois (coût : 8 €). Au poste frontière d'entrée, nous avions bien fait remarquer au douanier que nous avions un visa de 90 jours et que notre laissez passer n'était valable que 30 jours, il nous avait alors répondu que nous pouvions le faire prolonger gratuitement dans n'importe quelle douane du pays. La semaine dernière nous nous sommes donc arrêtés à Sévaré où on nous a répondu que pour obtenir une prolongation il fallait verser une caution du montant du véhicule ou aller à un poste frontière. Attention ; ne pas oublier de faire viser ce document par la police dès que possible (c'est gratuit, même si...)

En chemin nous nous arrêtons à Djiguibombo (village natal de Bogoum) afin de saluer Augustin, le maître d'école (une vieille connaissance) et de visiter "la famille", le nouveau campement que Bogoum a construit. Si vous passez par là, vous pouvez y faire une petite halte.

Nous apprenons par la même occasion qu'à la suite du décès d'un vieux sage il va y avoir la "danse des masques" pour l'honorer. Il faut être patient pour y participer car seuls les esprits décident du moment des cérémonies. Ce n'est pas grave, nous avons le temps. Tout à coup, nous entendons des tam tam, c'est le signal. Des hommes, qui portent des masques représentant aussi bien les esprits, le ciel ou la terre que le vide de l'atmosphère entrent sur la place du village et commencent des danses endiablées. Bien que nous n'en comprenions pas la signification, c'est absolument fabuleux.



Vers le XV siècle, les Dogons fuyant l'islamisation, traversèrent le fleuve Niger et se réfugièrent dans un endroit reculé et hostile; la falaise de Bandiagara. Arrivés la, ils chassèrent les Tellem qui s'accommodaient d'un habitat troglodytique à flan de falaise auxquels ils accédaient au moyen de cordes faites d'écorce de baobab tressées. (toujours d'actualité). Aujourd'hui, ces cavités servent de nécropoles. Alors que les Tellem étaient des chasseurs/cueilleurs, les Dogons sont plutôt des cultivateurs, leurs troupeaux étant souvent gardés par les Peuls (éleveurs).


Longtemps isolés du monde (mais ce sera bientôt "Dogon land" tellement il y a de touristes), les Dogons ont conservé leurs coutumes. Comme beaucoup de peuples animistes, les Dogons honorent la terre qui les nourrit et les recevra après la mort, l'eau qui rend la terre fertile et le soleil qui fait mûrir les moissons.

                            Habitat de la falaise qui se confond avec l'éboulis

Une légende raconte que lors de leur migration vers le sud, les Dogons arrivèrent sur les berges du fleuve Niger et ne sachant pas nager, ils demandèrent au caïman qui était là de les faire traverser sur son dos. En échange, le caïman leur demanda le sacrifice d'une petite fille. N'ayant guère le choix, ils acceptèrent, mais le caïman, tout à son travail ne la mangea pas immédiatement. Par la suite ils apprirent à se connaître et devinrent les meilleurs amis du monde.

Ayant déjà visiter 2 fois le pays Dogon à pied, nous décidons cette fois de longer le bas de la falaise par une piste ensablée de Kani-Kombolé jusqu'à Banani. Au pays Dogon, il existe les villages du plateau, de la falaise et ceux de la plaine. Nous nous arrêtons visiter quelques villages de la falaise ; Enndé, Teli, Yabatalu, Tireli... ainsi que les anciennes demeures Tellem. Que cela soit à pied ou en voiture c'est toujours une balade extraordinaire et nul ne peu rester insensible à la magie qui se dégage de ces villages accrochés à la falaise et à la rencontre avec ce peuple mystérieux. Si un jour vous venez au Mali, c'est certainement la première région à visiter.
Tous les wpts sont dans le guide Arthaud : Mali Objectif Aventure.

Alors que nous bivouaquons  sur la dune près de Ireli, 4 gamins qui ont attrapé une souris et un hérisson? Ils font un petit feu pour les faire cuire et nous  proposent de partager leur maigre repas ! 

Un peu avant d'arriver à Sangha, à l'écart des habitations, des carrés de sable sont dessinés sur le sol. Ce sont les tables du renard. Chaque soir, le Devin dispose quelques brindilles et des cailloux pour formuler une question ; il place également quelques arachides et un  peu de Tô pour attirer le renard. Le matin, en fonction des traces laissées sur le sol par le renard le Devin trouve la réponse à sa question.


Un mot sur l'hygiène
Au Mali comme dans de nombreux pays Africains, le mot hygiène ne doit pas avoir la même définition que dans les pays Européens ! Et qu'on vienne pas nous dire que c'est à cause d'un manque d'eau. Les rues qui servent généralement de toilettes publiques et de poubelles, reçoivent aussi les eaux noires ; il est vrai que sans ça, les chèvres et les cochons qui vivent dans les rues n'auraient rien à manger ! ! Les fleuves ou les rivières servent indistinctement à faire ses besoins, laver les voitures, les animaux, le linge, les gens et la vaisselle. D'ailleurs, le linge une fois lavé, est généralement mis à sécher par terre dans les immondices.
Ici, bien que tout le monde se torche avec la main (gauche c'est vrai) tout le monde mange aussi avec la main dans le même plat ; ensuite, tous les convives se trempent les mains dans un petit récipient pour se les rincer, mais  lorsque le dernier y plonge les mains, je me demande s'il n'a pas intérêt à s'abstenir.

C'est comme chez notre ami Bogoum, il y a un WC et une douche; mais certains s'obstinent à pisser dans la douche et se doucher dans les WC ! (Claude a pourtant écrit : "douche ; ne pas pisser dans la douche"). Les maladies contagieuses ne sont pas prêtes de disparaitre ! Avec les garçons, Laya, Borko, et David qui logent chez Bogoum (des neveux qui font leurs études à Bandiagara) nous avons instauré une règle : celui qui est pris à jeter un déchet dans la cour doit verser 100 Fcfa dans une cagnotte. En fait ça n'a pas fonctionné bien longtemps.

Dans les villages que nous traversons des gens nous demandent de les soigner, ils ont souvent des maux de tête ou de ventre ou les yeux infectés. Même les nourrissons qui sont pourtant au sein boivent l'eau du fleuve !  (ça doit être pour les habituer à être malades). La plupart du temps, Claude leur dit qu'avec un peu d'hygiène et le lavage des yeux à l'eau tiède ça devrait guérir tout seul. Ca les fait bien marrer  ! Eux, ce qu'ils veulent, c'est la médecine des blancs qui guérit tout, c'est à dire des médicaments qu'ils vont revendre au marché ou avaler avec de l'eau sale. Bref, côté hygiène il reste du travail à faire.

Samedi 28 janvier
Hier, retour à Bandiagara chez Bogoum ; bonne nouvelle, nos amis d'Annecy, dont certains avaient fait le tour du Sahara avec nous en 2002 sont au Mali et doivent nous rejoindre aujourd'hui.
C'est ainsi que nous passons deux jours avec Jean-claude, Maurice, Pierre et les autres. La cour est pleine (3 Toyota, 1 Mercedes et 1 Mitsu) et les retrouvailles joyeuses autour de foie gras, saucisson et tome de savoie, le tout arrosé de champagne. Ca change du riz sauce, du tô, du thon et des sardines. Ce qui est marrant ces jours là, c'est que les amis de Bogoum sont bien moins musulmans ! Surtout à cause du champagne ! 

Aujourd'hui pour clôturer les retrouvailles, Bogoum nous fait préparer un méchoui de mouton que tout le monde mangera de bon appétit. Même si Pierre mange vraiment salement et ses yeux clos prouvent qu'il est en pleine communion avec le mouton.  Enfin, maintenant, à cause lui, les Africains vont penser qu'en France on est resté à l'âge de Cro-magnon ! (Bon Pierre, t'es pas obligé de donner le nom du site à tous tes amis). Dites donc les amis, dans l'après-midi, Mama a amené des chips aux crevettes et des arachides et était  désolée que vous soyez déjà partis comme des voleurs !

Cette nuit nous sommes partis bivouaquer à la campagne près du village Dogon de Djombolo. Nous avons immédiatement été encerclés par une flopée d'enfants. Ce matin, Maurice a posé ses chaussures à l'extérieur le temps d'enfiler ses chaussettes  et elles ont disparu. Claude, énervée, est allée engueuler le chef du village et lui expliquer que nos amis allaient repasser ce soir et que les chaussures auraient intérêt à réapparaître ! La leçon a du porter ses fruits, le soir les chaussures étaient revenues.

Ces derniers temps, avec toutes ces visites,  nous avons été très occupés, et nous allons donc maintenant profiter de la cour de notre ami Bogoum et du 220 V pour vaquer à nos occupations. Claude doit faire la lessive, nettoyer l'intérieur de la "case mobile", répondre aux courriers internet et moi je dois faire la mise à jour du site et commencer à monter mon film vidéo avec l'ordinateur.

Dimanche 5 février
Ca y est, après 5 jours de travail acharné (8 heures par jour) j'ai fini de monter la première partie de mon film pendant que Claude, ayant assez vite mis fin aux travaux ménagers, profitait de la piscine de l'hôtel voisin. J'ai aussi dû réparer le robinet d'eau et une montre, mais depuis 2 jours le frigo est en panne et là je n'ai pas de solution. On verra si on peu trouver un réparateur à Ouagadougou au Burkina. En attendant, c'est bien embêtant, car par 38° à l'ombre le pastis n'est pas très frais.

Bon, ça fait 15 jours que nous sommes là et il est temps de continuer. Notre intention est d'embarquer sur une pinasse à Mopti pour rejoindre Niafunké (250 kms) qui est le village natal du grand guitariste Ali Farka Touré et situé le long du fleuve Niger en direction de Tombouctou.

Avec ce voyage, nous avons encore eut un aperçu de "l'organisation" à la Malienne. Mais jugez vous même.

Lundi 9 heures : arrivés sur le port, il faut négocier ferme; le pinassier veut 20000 Fcfa (1000 Fcfa = 10 Francs Français)
par personne, alors que le prix normal doit être d'environ  4000  Fcfa. Nous finirons par payer  6500 Fcfa.
Il s'agit d'une pinasse de transport (en bois) d'environ 25 mètres de long et 35 tonnes de poids total et outre une trentaine de passagers, elle est chargée de sacs de ciment, de riz et de mil. L'équipage est composé de 6 personnes
(1 barreur, 1 mécano,
1 écopeur, 1 trésorier,
1 "matelot" et 1 cuisinière). Et ils ne sont pas trop nombreux car il y du boulot! Entre les ensablements à répétition, le barreur qui doit faire un tour et demi de barre à roue (pédalier de vélo) avant que le gouvernail ne commence à pivoter, l'écopeur qui n'arrête pas d'évacuer l'eau qui rentre aussi bien par dessus que par dessous, ça ne chôme pas ! Le mécano n'est pas à la noce non plus ; normalement la pinasse est équipée de 2 moteurs/boite de camion Mercedes, mais il n'en reste qu'un en état, l'autre ayant été cannibalisé. Tout tient avec de bouts de ficelle (ou de corde); le réservoir de GO, l'échappement, le filtre à air et même l'arbre d'hélice. D'ailleurs, comme c'est la poussée qui lui permet de rester en place, toute marche arrière est à proscrire ! En plus, à chaque son de cloche de la part du barreur, il doit débrayer, changer de vitesse, accélérer ou ralentir.
Départ effectif vers midi et arrivée prévue (mot ne faisant pas partie du vocabulaire Africain) mardi soir ou mercredi de très bonne heure.
Mais les eaux du Niger sont basses et la pinasse, beaucoup trop chargée (la coque ne dépasse que de 20 cm de l'eau). Un quart d'heure après le départ, nous sommes déjà ensablés. Après 1 heure 30 d'effort de tout l'équipage, dans l'eau jusqu'à la taille et armés de perches et de gros morceaux de bois, nous repartons. Pas pour longtemps !

Au coucher du soleil nous n'avons fait que 50 kms et nous nous ensablons une troisième fois, ce qui nous oblige à stopper. Nuit difficile couchés sur les sacs de ciment. (C'est  dur et pas très plat, mais  on s'apercevra au retour que ce n'était pas si mal !)

Mardi 7 heures : nous repartons, mais dans la matinée, nouvel ensablement, et cette fois impossible de se dégager. Il nous faudra 2 heures pour trouver une petite pirogue vide et transférer 2/3 tonnes de mil dessus (sacs de 100 kgs).
Et pas question de recharger avant la sortie du lac Debo (demain soir) car il reste de nombreux bancs de sable à passer. Toute la journée nous longeons de nombreux villages de pêcheurs Bozos ainsi que les campements des éleveurs Peuls. Lors des nombreux arrêts volontaires ou non, de nombreuses petites marchandes viennent nous vendre des beignets, du pain, des arachides et du poisson séché ou grillé. C'est pour eux le seul moyen de gagner un peu d'argent. Nous avons aussi vu des hippopotames, mais de loin car il parait que tous les ans des pinasses se font renverser par ces mastodontes.
  19 heures : nous sommes encore ensablés et tous les passagers sont priés de quitter le "navire" pour l'alléger. Une pirogue de passage nous dépose sur la berge et nous marchons  3/4 kms  au clair de lune  afin de rejoindre  le lieu du bivouac. Aujourd'hui nous avons bien dû parcourir 7 kms ! Heureusement, ici le temps ne compte pas. D'ailleurs personne ne se plaint.

Ce soir nous allons mieux dormir car ce matin, 2 Français, (qui avaient quand même payé 20000 Fcfa chacun) un peu pressés, ont préféré quitter le bord  pendant qu'il en était encore  temps, et nous ont laissé les matelas qu'ils avaient loué ainsi que du pain, des fruits et plusieurs litres d'eau. Ca tombe bien, car nous avions commencé les restrictions. Pour nous, pas question de boire l'eau du fleuve  et d'être malade, car le WC est un trou à l'autre bout du bateau et il faut parcourir 25  mètres en marchant sur le bord très étroit en s'accrochant au toit.

Mercredi 7 heures : tous les passagers (sauf les 4 blancs qui dorment encore) doivent rembarquer sur la petite pirogue qui contient nos sacs de mil et qui nous avait rejoint pendant la nuit (elle n'a pas de moteur et est poussée avec des perches). Bien leur en a pris car à 7 heures 15 nous sommes déjà "posés". Pas facile à cette heure matinale de se mettre à l'eau pour haler ! Mais rien n'y fait, il faut trouver une troisième pirogue pour redécharger quelques sacs de riz (100 kgs aussi). A 9 h 30, après avoir traverser une mauvaise passe, on recharge les sacs.

Autant vous dire qu'après tous ces transferts, les sacs commencent à être déchirés et leur contenu se répand dans le bateau. 9 h 35 nouvel arrêt, il y a trop de vent et les vagues submergent le navire et trempent les sacs. Déjà qu'ils n'avaient pas bonne allure ! Nous croisons de nombreuses pinasses qui remontent le courant avec des voiles taillées dans des sacs de riz multicolores. Claude s'occupe comme elle peut en enlevant les fils de suture d'un garçon de l'équipage. Il n'a pas l'air trop rassuré. Elle dit que ça été cousu comme chez le boucher !

A midi le vent s'est un peu calmé et nous prenons un nouveau départ. A 13 h arrêt ravitaillement dans un village Peul, beignet, galettes, beurre, lait... .Ca nous permet aussi de récupérer les passagers qui nous avaient "quitté" ce matin. Départ, nouvel arrêt à 14 h pour recharger les derniers sacs de mil. Nouveau départ et vers 17 h entrée sur le lac Debo, immense (environ 60 kms de long) sillonné par de nombreux pêcheurs Bozos. Très joli coucher de soleil.
 Vers 20 h nouvel arrêt ravitaillement au petit village d'Aka et ce soir c'est la fête, les enfants chantent et crient en faisant des torches avec des herbes et les jettent dans le fleuve pour qu'elles flottent le plus longtemps possible. C'est sympa, joli, mais on se demande si on arrivera un jour !

Heureusement il y a un beau clair de lune ce qui va nous permette de naviguer toute la nuit, mais le vent a du se lever, car au petit matin le matelas et la couverture sont trempés.
Jeudi 10 h 30
: nous sommes enfin en vue de Niafunké, mais le vent lève des vagues qui trempent les sacs de ciment et de mil et il faut s'arrêter. De toute façon un support du châssis moteur vient de casser. Le mécano, en se marrant, me montre le morceau d'IPN de 20 cm de long qui est cassé et la corde qu'il a mis à la place et lève le pouce en l'air pour me dire que tout est OK.  A midi le vent s'est un peu calmé et à 12 h 30 nous débarquons enfin. On a quand même fait 40 h de rab ! Pour les autres qui vont à Tombouctou le voyage continue.

Ceux qui achèteront les sacs de ciments auront de drôles de surprises.
Visite du petit marché de Niafunké, soirée dansante dans la rue au son des djembés et guitare électrique (il y avait un baptême) et nuit tranquille à l'hôtel. Notre intention est de rentrer en taxi brousse, mais pas de chance il n'y a aucune ligne régulière qui va à Mopti et le départ de voiture particulière très aléatoire.

Nous apprenons qu'aujourd'hui une pinasse publique part pour Mopti (y en a marre, mais on a pas le choix), coût : 2500  Fcfa.  Alors que nous sommes sur la berge nous voyons arriver "Vincent, François, Paul et les autres", non je me trompe, il s'agit de Pierre, Maurice, Jean-claude et leurs femmes. Mais la joie sera de courte durée car il est temps de s'embarquer.
Nous sommes  environ 80 passagers tassés comme des sardines. Il faut dire que  la boite est grande mais qu'on y est rangé à l'Africaine ! Heureusement, à minuit nous arrivons à Yaoui à l'entrée du lac Debo où on stoppe pour la nuit. De nombreuses Peules avec leurs marmots sont arrivées chez elles et libèrent un peu de place.
On peut enfin s'étendre un peu sur les fûts de 200 litres. Pas très confortable quand même! (le lac n'est pas navigable la nuit car il y a des hauts fonds signalés par des balises mais qui ne sont pas éclairées).

Samedi dans la nuit, nous sommes un peu retardés par la récupération  de  naufragés qui attendent sur la berge qu'une pinasse de passage veuille bien les récupérer. Ils viennent de couler, on ne voit plus que le toit de la pinasse. Trop chargée, mauvais état ?  Tout compte fait, notre voyage ne se passe pas si mal que ça !  Arrivée à Mopti dimanche à 3 heures du matin. Contents de retrouver notre case mobile laissée au campement à l'entrée de la ville.

Quelques infos sur les voyages en pinasse : tout d'abord, il faut savoir qu'ici qu'il est  toujours très difficile d'avoir les bonnes infos, car tout ce qu'ils veulent c'est vous faire payer le plus cher possible pour avoir la plus grosse commission. Ici pratiquement tous vos amis-guides-enquiquineurs vous accompagnent tant qu'ils espèrent en tirer un bénéfice. Ils ont bien retenu l'adage qui dit que l'argent vient des blancs. De toute façon, dès que vous êtes accompagné (ou suivi malgré vous), vous paierez forcément 30% de plus, c'est à dire leur commission. Personne ne nous a jamais dit (même des amis, ils se serrent les coudes) qu'il y avait des pinasses publiques au départ de Mopti en face de la mission catholique.
A priori, départ tous les mardis pour Niafunké pour un prix de 2500 Fcfa (4 €) pour les blancs (vous pouvez constater que le billet est bien à notre nom) et  2000  pour les noirs. Pour Tombouctou  départ tous les samedi matin tôt (à vérifier)   pour un prix probablement situé autour de 4 ou 5000 Fcfa. Sur les pinasses de transport que l'on ne manquera pas de vous proposer en vous disant que le transport public n'existe pas (ils ne touchent pas de commission) compter le double au minimum. Avantage, plus de place pour les passagers (peu nombreux), mais durée aléatoire en raison de la surcharge. (possibilité de se renseigner derrière le chantier naval qui est derrière le bar Bozo). De toute façon prévoir une natte (vendue sur le port) ou une rabane ainsi qu'un petit matelas car les sacs ou les boites de thé c'est dur. Prévoir aussi la crème à moustique, des vêtements chauds et une couverture pour la nuit. Prendre quelques provisions même si on peut acheter des beignets et du poisson aux étapes dans les villages. Possibilité de prendre ses repas dans la cuisine du bateau moyennant un supplément, mais c'est riz, riz, riz fait avec l'eau du fleuve. Et surtout prévoyez large en bouteilles d'eau, car si le voyage devait durer un peu, l'eau du fleuve n'est pas très bonne pour les boyaux, surtout quand vous aurez vu les WC !

Affaire de mœurs : des jeunes étudiants (première et terminale) avec qui nous discutions nous disaient que les filles avaient en général de bien meilleures notes que les garçons à cause de la "promotion canapé" très en vigueur. (à moins qu'ils disent ça parce qu'ils sont moins bons !) Par ailleurs un autre ami à qui l'on demandait si lorsqu'il rencontrait des blanches il n'aimerait pas "sortir" avec elles nous a répondu que c'était trop compliqué ; il faut les baratiner, les inviter au restaurant, leur faire des petits cadeaux, attendre qu'elles n'aient pas mal à la tête....alors que d'après lui, ici il n'y a qu'à demander ! Le Mali serait il un gigantesque lupanar ? Il faut bien penser qu'ici le sexe n'est pas aussi tabou qu'en France. Pas étonnant qu'après on y comprenne jamais rien dans les familles et que les enfants soient élevés par la soeur-du-frère-de-la-cousine-de-la-grand-mère.

Réponse à la question : Habib Koïté, grande vedette malienne.

METEO : toujours beau temps, sauf un jour de pluie à Mopti, environ 15 à 18 ° la nuit, de 30 à 38 ° la journée, sauf à Essakane dans le désert environ 10° la nuit.  Peu de vent

ARGENT : un seul distributeur automatique Visa à Bamako, carte Visa acceptée  nulle part, nous avions retiré suffisamment de Cfa au Sénégal.  Change : 1 € = 65O Fcfa ou 100Fcfa = 1 F français    Dépenses au Mali : 1500 €
Quelques prix : GO  0,78 € le litre, pain  0,3O €, canette 0,8O €, 6 oeufs 0,60 €, bananes 0,50 € kg, lait 2 €(importé),
Un repas simple de 3 à 6 €, nuit de camping 8 à 10 €, petit hôtel 15 à 30 €.

SANTE : Alain un bon rhume, et pour Claude, un rhume plus une otite soignée par antibiotiques et consultation ORL par Internet, merci Fred. Pour le ventre :  Claude jongle entre Imodium, Ercerfuryl et Smecta.

INTERNET : disponible dans toutes les villes, de 0,50 € à 2 € l'heure. Connexion rapide par satellite à Ségou, Sévaré, Tombouctou et Bandiagara.

MECANIQUE : RAS

BIVOUACS : 15 nuits en brousse, 16 nuits dans la cour d'un ami, 15 nuits en camping ou mission catholique, 1 nuit à l'hôtel, 5 nuits en pinasse sur le fleuve.
Pour notre part nous avons passé plusieurs nuits au "campement rénové" à l'entrée de Mopti. C'est nul, bruyant et cher, mais il n'y a rien d'autre près de la ville et étant seuls nous n'avons pas osé camper sauvage.
Un bivouac sympa à 20 km de Bandiagara sur la gauche en allant à Mopti au milieu de beaux rochers Wpts : N 16° 25 946 et W 3° 46 773

INFOS : Voir les éléphants : il est impératif de prendre un guide, car il demande sans cesse aux bergers s'ils ont vu les éléphants et dans quelle direction ils sont partis ; et le tout, en bambara, en Songhaî ou en Tamalchec ! Il faut parcourir plus de 100 kms à travers la brousse pour les pister, étudier les crottes pour voir si elles sont fraiches ainsi que les traces de pas. Dans la forêt, les pattes des éléphants se confondent avec les arbres et sans eux nous serions passer à côté sans les voir.
Une adresse sérieuse, même si le résultat n'est pas garanti : Baba Diarra, guide éléphant à Douentza. Tél:  911 37 01
ou le demander à l'auberge chez Jérôme à Douenza. Compter 2 jours à raison de 25 000 F cfa par jour. Autre possibilité, mais aléatoire : aller dans le Gourma et trouver un berger (aucun ne parle un mot de Français) pour vous guider, prix très différent : environ 3 à 5000 F cfa. Il semblerait toutefois que vers la marre de Gossi les éléphants soient plus nombreux.

Un trés bon sculpteur à Bandiagara : Dougnon Mamadou 7ème quartier. Peu de stock, travail sur commande, prix à négocier.

ITINERAIRE : Aller à Essakane : N 16° 47 160    W 03° 37 590  depuis Tombouctou
- Par les dunes (facile) 70 kms, départ vers le monument de la paix : N 16° 46 945  W 03° 00 925
- Par la piste de Goundam ; 85 kms. Piste roulante sur 55 kms, puis prendre des traces ensablées sur la droite au
N 16° 36  003   W 03° 26 170

LES MOINS : les petits mendiants d'Allah, les pseudo-guides vendeurs en tout en genre à Djenné et Mopti, l'hygiène.

LES PLUS : population souriante et sympathique, on peut s'arrêter presque partout en sécurité, retrouvailles avec nos amis d'Annecy, Festival au Désert, les Eléphants du Gourma, la "croisière" sur le fleuve Niger, la danse des masques Dogons. Pas de demande de bakchich de la part des autorités.

Formalités de sortie : 10 minutes, rien à payer. Notre parcours se poursuit au Burkina Faso.