SOUDAN

Population : 36 000 000 habitants

Monnaie : Dinar ou pound

Superficie :4, 5 fois la France

Langue(s) officielle(s) : Arabe

Densité : 14.00 hab./km²

Statut : Gouvernement de transition

Capitale : Khartoum


Projection 2050 : 67 000 000 d'habitants

Parcours du 24 février au 18 mars 2007

Kilométrage parcouru au Soudan : 2340 dont 1100 de pistes

Kilométrage total à la sortie du Soudan : 64160

Welcome in Sudan, c'est comme ça que nous sommes accueillis à la douane, d'ailleurs, d'après les guides,  le Soudan est un des pays les plus surs d'Afrique. C'estaussi le plus grand pays d'Afrique et le dixième plus grand pays dans le monde. Il jouit d'un paysage très varié, avec ses forêts tropicales au Sud, ses régions désertiques dans le Nord et la mer rouge à l'Est. Il est traversé du Sud au Nord par le Nil blanc et le Nil bleu qui se rejoignent à Khartoum pour former le Nil, le plus long fleuve du monde.
La société Soudanaise est composée de plus de 500 tribus qui parlent près de 100 dialectes différents et qui ont su garder leurs traditions et leurs habitudes.
Scolarisation : 38%, espérance de vie : 59 ans. Religion : musulmans sunnites et quelques chrétiens et animistes.

VISAS : nous les avons pris à Dar Es Salam en Tanzanie (voir page Tanzanie), valables 1 mois, mais il faut rentrer au Soudan dans les 30 jours. A Nairobi, notre ami Bill a obtenu un visa de transit de 1 semaine, tous les autres ont été refusés. A Addis Abéba en Ethiopie, possibilité d'obtenir sous 3 jours un visa de transit de 15 jours à condition d'avoir déjà le visa de l'Egypte. Peut-être possible de le faire prolonger à Khartoum ?

Samedi 24 février 2007
C'est le petit pont dans la "ville" de Metema  qui sert de frontière entre les 2 pays.  Au service d'immigration (tout de suite à gauche du pont), notre visa est tamponné en quelques minutes, mais pour Bill et Rosemary, c'est une autre histoire.
L'ambassade du Kenya qui a établi leurs visas a fait des erreurs, les a corrigées au tipex, a refait des erreurs....et ça ne convient pas du tout au policier qui leur demande de retourner à Addis pour éclaircir cette affaire. Le problème, c'est qu'Addis est à plus de 650 kms et qu'ils n'ont plus de visa pour l'Ethiopie ! Ouf, pour finir après une heure de discussion acharnée, les choses s'arrangent, nous allons pouvoir continuer ensemble.
 
Deuxième arrêt aux douanes 100 m plus loin. Tampon sur le CDPD, et taxe de 1400 dinars (5,50 €). Comme nous n'avons pas de monnaie Soudanaise, le douanier appelle un commerçant qui accepte de nous changer nos Bir en Dinars (10 bir = 220 dinars). Attention, côté Ethiopien, des petits malins voulaient nous les changer à moitié prix.
Bon, c'est pas fini, 3 ou 400 m plus loin il faut montrer patte blanche, ou plutôt doigt bleu car ils prennent nos empruntes. Comme le bureau n'est pas au bord de la route et qu'ils ne mettent rien sur le passeport, là encore, possibilité de biaiser.
 
Attention : enregistrement obligatoire dans les 3 jours au "Alien Registration Office" de Khartoum (possible aussi de faire cette formalité à l'aéroport, même le vendredi qui est un jour chômé). Se présenter avec un certificat d'hébergement établi par le camping (ils ont l'habitude), 2 photos et 32 € ( en Dinars) par passeport. Il n'y a plus qu'à rester patient devant une bureaucratie Moyenne-Ageuse.

Quel changement par rapport à l'Ethiopie. Les Welcome ont remplacé les you you money, les djellabas blanches les T-shirts troués, les mosquées les églises orthodoxes. A l'étape, plus personne autour de la voiture, nous pouvons reprendre les bivouacs en toute sérénité.
   
Sur la route, le goudron a remplacé la piste, dans les champs les tracteurs et les moissonneuses ont remplacé les boeufs. Les montagnes ont aussi disparu pour faire place d'immenses plaines brûlées par le soleil. A l'heure du pique-nique, il fait 40° à l'ombre.
Beaucoup de contrôles sur le trajet, mais les policiers sont polis et courtois. Au premier poste de contrôle qui ressemble à un péage, ils nous réclament de l'argent, mais Claude leur répond que nous n'avons pas d'argent Soudanais, ils nous laissent passer.  En fait ceci nous arrivera encore plusieurs fois, mais je pense qu'il n'y a jamais eu de péage et que les policiers entretiennent le doute pour arrondir les fins de mois. Nous n'avons jamais rien déboursé.
Khartoum est une grande ville en plein développement, où les immeubles les plus modernes côtoient les plus vétustes. Un vestige du passé, l'aéroport international est situé au beau milieu de la ville, et les avions qui atterrissent rasent les plus hauts immeubles. La circulation est dense et malgré les larges avenues  qui se coupent à angle droit,  il n'est pas facile d'y circuler et encore moins de s'y retrouver. Notre plan est succinct mais de toutes façons de nombreuses artères n'ont pas de nom.
Heureusement, depuis le temps que nous glanons des informations  auprès d'autres voyageurs, nous avons pratiquement tous les points GPS  nécessaires, ambassades, immigration, supermarchés, camping....

Dans les villages, des jarres d'eau fraîche sont à la dispositions des passants. Le retour du goudron nous permet de parcourir les 500 kms qui nous sépare de Khartoum dans la journée.
Lorsque nous arrivons au National Camping, nous sommes un peu déçus de ne rencontrer aucun autre voyageur, mais bon l'endroit est calme et propre, sauf les toilettes, mais il parait que c'est ce qui se fait de mieux dans la région. Dès le lendemain, nous irons jeter un coup d'oeil au Blue Nil Sealing camp, mais il n'y a personne non plus. C'est au Nord de la ville que se rejoignent le Nil Bleu et le Nil Blanc pour former le Nil, le plus long fleuve d'Afrique.

Bon c'est pas tout, il faut s'atteler aux corvées : s'enregistrer au Registration Office, demander une lettre de recommandation à l'ambassade de France (où tout le monde est charmant), demander les visas de transit à l'ambassade de Libye, demander les visas pour l'Egypte, vidanger la voiture (un désastre comme toujours), envoyer quelques e-mails et faire quelques courses à Afra, le dernier-né des supermarchés. Tout ça, ça fait déjà 2 jours  de passé.  Il ne reste plus qu'à passer au ministère du tourisme pour avoir un guide de voyage, demander le permis de photographier,  mettre le site à jour, nettoyer le mitsu, laver le linge, recoller le seau, faire de la mécanique et boire l'apéro avec Bill.  Quand je vous dis qu'on est débordé !
Tout commence à s'user, le capot à du jeu, le galet tendeur de clim est bloqué, les pneus sont encore usés, l'ordinateur démarre un coup sur deux, la caméra ne marche plus et le deuxième appareil photo numérique est en panne. A part ça tout va bien et le moral est au beau fixe, aucun problème majeur, la routine quoi !
Même si le parc automobile est relativement récent, il reste de nombreux camions Bedford au look rétro, ainsi que des milliers de petits taxis à 3 roues qui se faufilent partout.
Depuis notre arrivée à Khartoum, le vent soulève une poussière monstre et voile le soleil. Pas facile de faire de bonnes photos dans ces conditions. Ici, tous le monde est très sympa et prêt à nous rendre service, et personne ne parle de la guerre qui sévit au Darfour. C'est vrai que c'est loin et qu'ils ont l'habitude.

Jeudi 1 mars 2007
Ce matin, nous sommes allés à l'ambassade de Libye, mais nos visas de transit sont refusés. Ils nous disent qu'il n'y a aucun problème pour les obtenir au Caire, mais nous venons d'apprendre par des voyageurs qui nous précèdent  qu'il est impossible de les obtenir depuis l'Egypte. Nous verrons ça plus tard.
Après les corvées, un peu de tourisme.  La Madhi's Tomb en forme d'ogive, ne se visite malheureusement que de l'extérieur. Bien plus intéressante, la Halgt Zikr qui se déroule tous les vendredi vers 17 h à Hamed el-Nil Mosque au centre du cimetière attire une foule importante. Certains installent même un petit marché jusque sur les tombes où son vendus des chapelets, des images pieuses, des boissons....Même si la cérémonie parait folklorique, il s'agit en fait d'une activité religieuse  à la gloire d'Allah. Musique et chants accompagnent les  derviches tourneurs qui  soulèvent des tornades de

          

pousssières. Certains disent rentrer en transe, je crois plutôt qu'ils sont souls d'avoir bien tourné, tandis que d'autres semblent déjà avoir des poussières d'étoiles dans le cerveau.

                     

Nous finissons la soirée par une invitation chez Frank et Eden, un couple d'expatrié Franco-Ethiopien qui suivent notre voyage sur le site. Frank qui est orthopédiste à la croix rouge essaye de former des prothésistes Soudanais, mais pas facile, car la plupart des étudiants qu'il reçoit sont bardés de diplômes, mais achetés !  Au Soudan, comme dans de nombreux pays d'Afrique, les gens mangent trop de sucre et subissent des amputations suite au diabète. Achille, notre ami Camerounais, fait le même métier, mais lui est sur le front au Darfour. Enfin, on a passé une soirée bien sympa.


Dimanche 4 février 2007
Hier, nos amis Bill et Rosemary nous ont quitté pour poursuivre leur route en compagnie des Hollandais qui nous avaient rejoint deux ou trois jours avant. Ils n'ont qu' un visa de 15 jours et sont un peu pressés de rejoindre Waddi Halfa où se prend le bateau pour rejoindre l'Egypte. Tout d'un coup, on se sent un peu seuls, mais ça nous donne aussi plus de liberté.

Cet après-midi, alors que nous revenions du supermarché, un flic nous a arrêté et nous a demandé 3000 ds (12 €) en prétextant que le permis de conduire était périmé, que la carte grise était pas valable....quand il a fini par comprendre qu'il n'aurait rien du tout, il nous a laissé filé.
Ce matin, nous avons entendu à RFI que des touristes avaient été kidnappé au Danakil en Ethiopie, dire que nous voulions visiter cette région mais que nous y avons renoncé par manque de temps !

Lundi 5 février 2007
Après 8 jours passés à Khartoum, nous reprenons la route. Ce n'est pas que la ville est désagréable, mais il n'y a pas grand choses à faire et il faut bien avancer ! Dès que nous quittons la vallée du Nil et ses cultures, le désert reprend ses droits. Un beau goudron tout neuf nous conduit rapidement à Naqa, un des premiers sites Kushites qui vont jalonner notre parcours. 
Le Royaume Kush prospéra de 750 BC à 350 AD dans le Nord du Soudan. Ce Royaume à forte influence Egyptienne vénérait Amun, le chef des Dieux Kushites et l'on retrouve un peu partout des temples qui lui sont dédiés.
 
      

A Naqa, le temple d'Amun fut bâtit au 1er siècle BC et précédé d'une allée de béliers selon la tradition bien Egyptienne, Un peu plus loin, lui faisant face, le Temple du Lion est un bel exemple de l'architecture Kushite. Sur la façade principale, des bas reliefs qui symbolisent la victoire, montrent le Roi et la Reine qui tiennent des prisonniers par les cheveux.


Dès que nous quittons la vallée du nil où grâce à une irrigation forcenée tout pousse abondamment, le désert reprend ses droits, un désert de djebels, de poussière et de cailloux. Pourtant dans cette région aride,  vivent les nomades Hassania qui viennent au puits pour abreuver leurs troupeaux de chèvres, moutons et dromadaires. C'est alors un va et vient incessant de dromadaires qui remontent l'eau à l'aide d'une outre en chambre à air. Vu la distance que parcours l'animal à chaque puisage, l'eau doit bien se trouver à de 60 m de profondeur.
 

Situé aussi en plein désert, à quelques kilomètres de la vallée du Nil, Musawwarat es Sufra est le plus grand complexe templier de la période Napatan.  Constitué de plusieurs temples, ce lieu devait être un lieu de culte et de pèlerinage. Le Temple du Lion dédié au Dieu Apedemak en 230 BC par le Roi Arnekhamani. 

La ville de Méroé, située au bord du Nil, mais dont il ne reste presque plus rien  était la capitale Royale des Kushites. Par contre, les pyramides du cimetière Royal, situées à une dizaine de kilomètres à l'intérieur des terres sont en très 

 


bon état de conservation. Sur les 100 pyramides construites vers 800 BC, plus d'une trentaine d'entre elles restent debout, dont plusieurs de 30 m de haut. Si certaines ont subit les assauts du temps, d'autres ont subit celui l'assaut des pilleurs de tombes. D'inspiration Egyptienne, les chambres mortuaires où étaient enterrés les rois et les Reines étaient creusées dans le sol et la pyramide construite par dessus, avec sur le devant une chapelle funéraire. Le tout était enduit de mortier pour leur donner une surface lisse. Quelques unes ont été restaurées par une mission Allemande en 1960.

A Atbara nous prenons le bac avec les ânes  pour traverser la première boucle du Nil, et rejoindre Merowe à travers le désert de Bayuda. 300 kms de désert monotone, plat, et aride. Les nombreux camions qui travaillent à la nouvelle route ont brouillé les pistes qui se perdent quelques fois dans les sables mouvants et il est parfois bien difficile de s'y retrouver. La  poussière est omniprésente et s'infiltre partout. Et encore, pour nous qui roulons avec la clim et les vitres fermées, c'est le bonheur, mais pour nos amis qui roulent fenêtre ouvertes par 40° c'est l'enfer. Le soir, ils arrivent épuisés et couleur de la poussière !

Mercredi 7 mars 2007
Depuis hier, nous avons retrouvé les Hollandais, Bram, Mariana et leurs 3 filles que nous avions déjà croisé à Nairobi et plus récemment à Khartoum. Nous décidons de continuer le voyage ensemble jusqu'à Wadi Halfa. N'ayant qu'une année devant eux, ils ont débarqué à Cap Town en Afrique du Sud, ont visité l'Afrique Australe et rentrent chez eux par l'Afrique de l'Est. Ils sont arrivés à bord

d'un Toyota Hilux avec une cellule camping et une tente de toit par dessus, mais après 6 semaines de voyage, le châssis a cassé et ils ont dû se débarrasser de tous ces accessoires pour acheter une remorque et une tente, certes moins confortable, mais comme dit Bram, c'était ça ou le retour à la case départ !

Il nous faut de nouveau traverser le Nil pour rejoindre Karima, mais pas de chance, au débarquement il ont mis une voiture à l'eau et le bac est bloqué pour un bon moment. Nous roulons une dizaine de kilomètres pour en trouver un autre, mais évidemment comme tout le monde à fait la même chose et que le bac est minuscule, l'attente est longue. Heureusement, ça nous donne le temps de trouver une solution pour ouvrir le Toyota de Brahm qui a enfermé ses clés à l'intérieur ! En tordant un peu la porte on fini par y arriver.... Bon, avec tous ça, c'est l'heure du bivouac.

Avant de reprendre la piste qui traverse le désert de Nubie, nous grimpons au sommet du Jebel Barkal, un gros rocher qui domine le Nil. Il y a 3500 ans, les Kushites et les Egyptiens pensaient que cette montagne était la maison D'Amun. Du temple qui lui était dédié, il ne reste que quelques colonnes, par contre les pyramides du cimetière Royal (300 BC) sont les mieux conservées du Soudan.


La piste est toujours aussi pourrie, mais ce ne sera bientôt qu'un mauvais souvenir car le goudron avance rapidement, et la liaison  Atbara/ Dongola  pourrait bien être utilisable dès la fin de l'année.


Lors des arrêts dans les bars du désert, (nos amis n'ont ni clim ni frigo)  nous avons souvent une foule de spectateurs sympathiques pour qui le passage de touristes est l'évènement de la journée. Lors des étapes les adultes viennent nous saluer et vérifier que nous n'avons pas de problème.


     

A partir de Dongola rive Est, nous longeons le Nil jusqu'à Wadi Halfa.  Grace à l'irrigation, nous circulons en bordure de la plus longue oasis du monde où pousse dattiers, oranges, oignons, tomates, orge....Dès la fin de journée, lorsque la chaleur est plus supportable, les villageois viennent aux champs et nous offrent à l'occasion un panier de légumes. Nous montons au sommet d'une petite colline afin d'admirer le Nil et ses troisièmes cataractes, qui malgré un pompage intensif a encore un débit impressionnant. 

Jusqu'à Wadi Halfa, soit environ 400 kms, la piste est recouverte de tôle ondulée.  On a l'impression de rouler assis sur un marteau piqueur. Quelques fois nous arrivons à utiliser des traces parallèles plus roulantes, mais rares à cause du relief, d'autres fois nous essayons de rouler plus vite pour "voler" au dessus des bosses, mais bientôt nos devons ralentir car la remorque de Brahm se fendille en plusieurs endroits. Pour nous, pas de problème, je dois juste resserrer quelques boulons lors des étapes.
 
Nous traversons des dizaines de petits villages qui s'étalent le long du Nil. Les maisons entourées de grands murs ocres ou blancs  qui les protègent des vents du désert les font ressembler à des forteresses.

         

Nous nous perdons un peu dans le dédale des ruelles des petits villages, mais après quelques errances nous finissons toujours par retrouver la piste principale. Ici rien ne se perd, les minarets des mosquées sont réalisés avec des vieux fûts de 200 litres.         Les portails aux motifs très différents sont peints de couleurs vives et de motifs géométriques.

          

Les camions lourdement chargés servent aussi bien de transport de marchandises que de taxis brousse. Les chargements sont tellement hauts qu'au passage des fils électriques le chauffeur doit ralentir pour laisser le temps aux passagers de baisser la tête ou de lever les fils. Si le chauffeur n'est pas vigilant, ça risque de faire des étincelles !
    

Nous croisons aussi quelques vendeurs ambulants qui avertissent de leur passage au hi-an hi-an de leur "klaxon" qui fait penser au hennissement de leur monture.

Claude arrive toujours à trouver une ruine à fouiller en espérant y trouver un objet "préhistorique" tel que vieille théière, cuillière, panneau publicitaire............enfin n'importe quoi ! Maintenant on a un panneau publicitaire  coca-cola. Pas sur qu'il y ait besoin du carbone 14 pour le dater ! Parfois, ce sont les femmes, curieuses, qui viennent pour discuter.


Lundi 12 mars 2007
Après 1000 kilomètres de pistes et 8 jours de voyage, nous arrivons enfin au village frontière de Wadi Halfa, et nous y retrouvons.............................tous nos amis, Bill et Rosemary, Marcel et Cissi, Franck et Sandra et un couple d'Anglais. Ils ont roulé comme des fous sans rien visiter depuis Khartoum pour arriver lundi dernier (il y a 8 jours) dans l'espoir d'embarquer rapidement pour Assouan, mais les dockers sont en grève et les péniches de transport, remplies de ciment,  sont bloquées à quai !
Et la situation risque de durer !  On a bien fait de prendre tout notre temps !

Suite à une mésentente entre le Soudan et l'Egypte, la frontière terrestre entre les 2 pays est fermée, alors qu'Abu Simbel est à moins de 100 kms d'ici. Il ne reste donc plus qu'une solution, embarquer sur un bateau sur le lac Nasser jusqu'à Assouan !

 

Wadi Halfa
est un gros village poussiéreux en chantier permanent où la circulation se fait sur les espaces libres laissés entre les constructions. Heureusement on y trouve quand même une banque, une station service, des commerces avec du fromages, du pain, des yaourts, des boissons fraiches et un marché bien achalandé en fruits et légumes.

Avec Bram et Mariana et Nous, nous sommes maintenant 6 voitures à être bloquées ici et il y en a qui commencent à en avoir marre ! Nous  établissons notre campement, appelé "le Sheraton" sur une dune à 3 ou 4 kms du village et chacun s'occupe comme il le peut,  lecture, mécanique, lessive,  mise à jour du site pour moi et cours de perles pour les filles. Nous passons aussi une après-midi  chez Mazar qui nous  tous inviter à  manger  dans sa famille.
En attendant, ça commence à cailler ! Si le ciel est toujours bleu, le vent violent qui souffle en permanence rafraichit l'atmosphère, et si en milieu de journée le short et le T-shirt peuvent suffire, il faut s'habiller dans la soirée et bien se couvrir la nuit (12°). Encore une fois, grace à notre case mobile on est les rois du pétrole. Pour nos amis qui doivent cuisiner, manger, discuter, lire et se laver dehors, c'est un peu la galère, d'ailleurs l'apéro a été supprimé !

Jeudi 15 mars 2007
Aujourd'hui, Mazar, l'intermédiaire de la Compagnie du Nil, a proposé de faire venir un "remorqueur" d'Assouan pour pousser la grosse barge qui est à quai et qui peut transporter tous nos véhicules. Evidemment, comme on a pas le choix, nous sommes tous d'accord, même s'il faut payer un supplément pour le transfert du bateau.
Bon, tant qu'ils rassemblent l'équipage, qu'ils fassent le plein de carburant et les formalités, ça risque de prendre encore quelques jours.    Inch Allah.

Dimanche 18 mars 2007
Tout le monde comptait bien s'embarquer hier, mais le bateau est arrivé trop tard. Comme Mazar avait fait les formalités de douanes, nous devons bivouaquer au bord du lac dans l'enceinte du port.

       

Ca fait quand même 13 jours que les premiers arrivés patientent, 6 jours seulement pour nous, mais ce matin, tout le monde est de meilleure humeur, le bateau est là et il ne reste plus qu'à embarquer. Quand je dis plus qu'à, en Afrique ça peut prendre des heures ! Il faut monter les voitures sur la barge, faire venir la police pour qu'elle tamponne les passeports,

     

accrocher l'espèce de vieux rafiot à couple qui va nous servir de remorqueur, sangler les véhicules qui n'ont pas de frein......et à 12 h 30 c'est le départ. Le vent  souffle fort,  la mer est déchainée, la barge flotte comme un fer à repasser et les vagues envahissent le pont. Il y en a qui ont oser demander s'il y avait des gilets et des canots de sauvetage.......faut pas pousser quand même !                     

ARGENT : Change : 1 $ = 200 ds = 2pd.  1 € = 260 ds (dinars soudanais) =  2,60 pd (pounds).  Les prix sont généralement annoncés en anciens dinars avec un zéro de plus ! Pas d'ATM au Soudan, mais possible de retirer de l'argent avec une carte Visa à la Banque Biblos : N 15° 31 420  E 32° 34 194. Impossible de changer des travellers chèques d'une banque Américaine.
Quelques prix : Gasoil : entre 0,38 et 0,44 €.  Coca cola : 0,20 €. 6 oeufs : 1,50 €. 5 Pains : 0,40 €. vache qui rit : 0,80 €, pack de jus de pomme : 2 €. Oranges : 1,20/kg.  1 repas : de 2 à 5 €.  Achat appareil photo numérique Canon : 170 € + la carte, 30 €.  Billet de bateau Wadi Halfa/Assouan : 460 € + 37 € de taxes diverses de sortie.   Dépenses totales : 1160 €

INTERNET : de 0,80  à 1 €/h à Khartoum et dans quelques autres villes. Pas d'Internet à Wadi Halfa. Le GSM passe seulement à Khartoum pour les Européens, partout pour les Soudannais.

SANTE : Un rhume chacun. Beaucoup de moustiques en soirée.

METEO :A Khartoum, chaud le jour (30°) et frais la nuit. A Wadi Halfa, tempéré le jour et froid la nuit (12°).  Un peu partout, beaucoup de vent, parfois violent qui soulève une poussière monstre.

MECANIQUE :  Vidange à 88 500 kms à Khartoum = 45 €. Galet tendeur de clim (nettoyage/graissage). 

BIVOUACS : 14 libres :    8 en camping :            Prix : 4 €

INFOS : Khartoum : plus besoin de permis pour visiter les sites historiques, les tickets s'achètent sur place.
Quelques points GPS :Alien registration Office (entrée parking) : N 15° 36 568  E 32° 33 897, Ministère du tourisme, sert d'office du tourisme : N 15°35 704  E 32°31 957, Permis photo (inutile) : N 15° 36 116  E 32° 31 935, Supermarché AFRA : N 15° 33 578  E 32° 33 260, National résidence camping : N 15° 31 422 E 32° 34 205, Blue nile sealing club (camping) :   N 15° 36 696 E 32° 32 076, Madhi tomb : N 15° 38 403 E 32°29 298, Hamed el nil mosque : N 15° 37 626 E 32° 27 720
Ambassades : France :  N 15° 34 845  E 32° 32 820, Libye : N 15° 34 883  E 32° 34 393, Egypte : N 15°36 276  E 32° 31 394, Arabie : N 15° 34 509  E 32° 32 806, Jordanie: 15° 34 400  E 32° 32 855.

Point GPS entre Khartoum et Wadi Halfa : Naqa temples : embranchement sur nationale : N 16° 32 466  E 33° 12 590  site : N 16° 16 476  E 33° 16 446.  Musawwarat temples : N 16° 25 570  E 33° 19 278. Meroe pyramid : N 16° 56 061  E 33°44 834. Atbara ferry : N 17° 40 512  E 33° 57 922 ou N17° 41 380  E 33° 58 127.  Merowe :  N 18° 28 954  E 31° 48 330.  Djebel Barkal temples/Karima  :  N  18° 29 134 31° 48 874.  Dongola  West :  N  19° 10 862   E 30° 29 233. Abri : N 20° 48 268  E 30° 20 865. Wadi Halfa : Mazar office : N 21° 48 115  E 31° 20 918. 
Plus besoin de prendre un permis à Khartoum pour visiter les sites. Prix d'entrée des sites (même ceux qui ne sont pas clos ou qui ont l'air abandonnés : 10 $/pers.

Wadi Halfa / Assouan : Bateau de transport des passagers tous les mercredis. S'adresser à Mazar (pt GPS ci dessus).
Pour le transport des voitures : 1ère solution : avant il tirait une barge qui pouvait embarquer 2 ou 3 voitures, mais suite à un accident, ce système n'existe plus.  2ème solution : possibilité de charger 2 ou 3 voitures sur le pont supérieur des péniches de transport, lorsque les dockers ne sont pas en grève.  3ème solution :  possibilité de faire venir un "remorqueur" basé à Assouan pour tracter une grosse barge, à condition d'être assez nombreux pour en amortir le coût. Transport : 460 € pour la voiture et les 2 passagers. Taxes : port : 11,50 €, douane : 11,50 €, clearence : 6 €, + 8 € ? le tout payable en dollars ou dinars.

LES MOINS : La langue arabe incompréhensible pour nous (beaucoup ne parlent pas Anglais). Des flics corrompus à Khartoum. Peu de choses à voir à part les quelques sites historiques. L'attente à Wadi Halfa.

LES PLUS:  La sécurité,  les bivouacs  tranquilles partout,  la population accueillante, serviable et chaleureuse.

                                                                                              La croisière se poursuit en Egypte.