TCHAD

Population : 9 750 000 habitants

Monnaie : Franc CFA

Superficie : + de  2 fois la  France

Langue(s) officielle(s) : Arabe, Français

Densité : 6.56 hab./km²

Statut : République

Capitale : N'Djamena



Projection 2050 : 31 000 000  habitants


Parcours du 9 au 12 avril 2006

Kilomètres parcourus au Tchad : 600 km dont 500 de pistes

Kilométrage total depuis le départ à la sortie de Tchad : 24 400 km



Le Tchad, indépendant dès 1960, est un pays semi aride, passant des forêts aux dunes du Sahara. Il est bordé par le massif du Tibesti au nord et par l'Ennedi à l'est près du Darfour ; des paysages sublimes que l'on ne peut pas visiter à cause des rebellions sporadiques qui secouent ces 2 régions.
La population vit principalement au sud de l'élevage et de l'agriculture, mais aussi du pétrole. Le Tchad est un pays enclavé où tout est importé, donc cher.
Sa capitale, Ndjamena est située à plus de 1700 kilomètres du port le plus proche et l'industrie est quasi inexistante.
Religion : musulmane, chrétienne et animistes.  Espérance de vie : 48 ans, scolarisation : 38%.

Dimanche 9 avril 2006
Lorsque nous quittons Nguigmi vers 10 heures du matin, nous croisons de nombreux villageois des campements voisins qui viennent au souk hebdomadaire.

De Nguigmi pour rejoindre la frontière Tchadienne, prendre la large piste qui part à droite en face de la caserne militaire (un peu avant la police) et continuer tout droit jusqu'au terrain d'aviation, (sur votre gauche) qu'il faut largement contourner par le sud. Ensuite il n'y a plus qu'à suivre les indications du GPS.
A  environ à 63 km on arrive à Daboua, petit village de brousse où s'effectuent les formalités d'entrée.

Point douane, police, sécurité : Wpts  N 14° 84 727   E 13° 36 688

Lorsque nous arrivons, il faut qu'un gamin aille chercher les autorités. Vu le faible trafic, elles n'attendent pas dans leurs bureaux. Nous sommes cependant très bien reçus et en moins d'une demi-heure les passeports sont visés et le carnet de passage en douane tamponné. Ils nous réclament tout de même un peu de lecture, et pour une fois on ne se fait pas prier,  ils sont loin de tout et s'ennuie à mourir. Nous nous délestons donc  d'une revue et de 3 polars que nous avions lus.
Ils sont enchantés et nous remercient chaleureusement.

Nous reprenons la piste, ou plutôt des traces, mais aujourd'hui, le vent souffle, l'horizon est bouché, les traces ensablées et partiellement effacées. Ce matin nous avons bien dégonflé les pneus, heureusement car le sable est mou et profond par endroits. Malgré une fumée noire lorsque ça tire un peu trop, on passe sans s'ensabler. Par contre la jauge descend à vue d'oeil, on doit bien consommer 20 l/100.
Peu après Daboua, la trace principale que nous suivons depuis ce matin part beaucoup plus sud que celle que nous indique le GPS.  Nous décidons quand même de la suivre, il ne peut s'agir que d'un raccourci. De toute façon on ne risque que de se rapprocher du lac Tchad. Environ 100 kms plus loin nous arrivons directement à Liwa, sans être passés à Rig-Rig. Ca tombe bien, nous n'avions rien à y faire et ça nous a fait un sacré raccourci...
Bien que la piste que nous avons utilisée passe plus près du lac Tchad, nous ne le verrons pas.  A la période sèche,  il se réduit comme une peau de chagrin. Par contre, au moment de l'hivernage (juillet/août) il peut s'étendre sur plus de 250 kilomètres.

    
 
Toute la journée nous roulons sur des plateaux sablonneux et  longeons des dizaines de petits lacs asséchés entourés d'acacias et de rôniers. Dans ces zones semi-désertiques, nous croisons de nombreux troupeaux de boeufs,  chèvres,  moutons, ainsi que des chameaux et des ânes qui ne sont pas pressés de s'écarter pour nous laisser passer.
Un peu avant Bol, nous rejoignons une grande piste qui de loin nous parait être goudronnée. En fait, cette piste recouverte de latérite grise est complètement défoncée sur 250 kms.

    

Par endroit le revêtement se transforme en farine, qualité extra-fine et les camions s'y ensablent fréquemment. Il y  a même un Toyota qui a perdu sa benne avec la mitrailleuse !! Lorsque nous arrivons un peu vite et que nous plongeons dans la farine, des vagues de fech-fech submergent le mitsu et nous sommes obligés de mettre les essuie-glace pour y voir clair. Ce soir il ne faudra pas oublier de souffler le filtre à air.
Ouf, à 70 km de Ndjamena nous retrouvons un goudron tout neuf,  qui nous permet de rattraper le temps perdu et de rejoindre avant la nuit "la caravelle" un bar restaurant qui fait camping. Après toute cette poussière une bonne douche est la bienvenue.

Mercredi 12 avril 2006
Hier matin nous sommes allés déposer nos demandes de visas à l'ambassade du  Cameroun, nous faire enregistrer à la Police (obligatoire), acheter quelques  fruits et envoyer quelques e-mail.
Nous avons aussi joint Anne, une expat que nous avons connue à Mopti. Hier soir, elle est passée nous voir en coup de vent à la Caravelle  pour nous informer que le mieux serait de quitter le Tchad au plus vite.  Des factions rebelles de l'opposition se rapprochent de N'djamena et pourraient bien rentrer dans la capitale dès aujourd'hui. A la veille des élections présidentielles, un coup d'état est toujours possible. Dans certains pays d'Afrique, l'opposition est tellement muselée  que le meilleur moyen d'arriver au pouvoir est le coup d'état. (Mauritanie été 2005). En plus, Idris Deby, l'actuel Président au pouvoir n'aurait jamais pu  se présenter pour une troisième si pendant son mandat, il n'avait fait abroger une loi qui l'interdisait et ça, l'opposition n'a pas apprécié ! !                                                         
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N'djamena est une ville sale et poussiéreuse, pas très moderne, construite le long du fleuve Chari .

Sur de nombreux murs sont peintes des "bandes dessinées" pour la lutte contre le Sida.

Ce matin, avant quitter le campement, en faisant un contrôle général, je me suis aperçu que suite aux nombreux trous de la piste  N'guigmi - Ndjamena, les supports  des boudins gonflables sont complètement tordus et les 2 pneus arrière ont des petites fuites. Il va falloir que je règle ces problèmes dès que nous serons au Cameroun ! Pour le moment il faut quitter le Tchad au plus vite. Après avoir récupéré nos passeports à l'ambassade et  pris le pont qui traverse le fleuve Chari, nous continuons tout droit sur un bon bitume. Après  30 kms toujours pas de poste frontière en vue. On nous avait pourtant dit que la frontière était toute proche de Ndjamena. En fait, nous filons à toute vitesse vers le sud du pays ! Nous avons raté l'embranchement à droite (aucun panneau) qui mène à Kousséri au Cameroun.

Les formalités de sortie se passent sans problème,  rien à payer.  Pour rejoindre le Cameroun, c'est un peu le bazar, il faut traverser un pont (payant : 1500 f) à sens unique, et le trafic est dense et désordonné.

Quelques infos pour les routards :
De la frontière Nigérienne jusqu' à N'djamena nous avons subi 6 contrôles de police/gendarmerie/douane et à chaque fois ils voulaient voir  notre ordre de mission,  nous leur avons présenté le  CDPD et cela a suffit. Tous les contrôles ont été courts et chaleureux.
Quelques points GPS :
Nguigmi Douane     N 14° 14 884      E 13° 06 097         
après aéroport      N 14° 14 937      E 13° 08 236
point sur la piste   N 14° 24 750     E 13° 28 350        
Daboua douane      N 14° 24 727     E 13° 36 683
point sur la piste   N 14 ° 15 763     E 13° 48 488        
village                  N 14° 14 345      E 13° 55 141
point piste            N 14° O7 480     E 14° 05 316
Liwa                     N 13° 52 200     E 14° 15 760
Bifurcation         N 13° 51 719    E 14° 16 457  la trace principale continue vers à droite, peut-être rejoint-elle Bol.  Nous avons choisi celle qui part légèrement à gauche.
point piste            N 13° 49 319     E 14° 19 804
jonction grde piste N 13° 35 251     E 14° 38 013
Ensuite c'est tout droit jusqu'à Massaquet , puis 85 kms de goudron jusqu'à N'djamena.  Total : 550 kms.
Point GPS Police pour enregistrement :  N 12° 06 730  E 15° 02 076
Point GPS Ambassade du  Cameroun : N 12° 07 077  E 15° 02 465.  Coût des visas : 75 €/personne    délai 24 heures

CLIMAT : Très beau et chaud, mais beaucoup de vent qui lève beaucoup de poussière, même en ville.

MECANIQUE : 2 crevaisons lentes (clous), les 2 supports supérieurs des boudins gonflables arrières sont tordus.

DEPENSES : 185 € y compris les visas. Nous n'avons pas pris de GO au Tchad. Nous avons roulé sans assurance auto au Tchad. Si les flics nous l'avaient demandée, nous leur aurions présenté celle du Niger en leur faisant croire qu'elle était aussi valable pour le Tchad.

SANTE : RAS  Pas vu la queue d'un moustique.

Bivouac à Ndjamena : bar resto qui fait camping, "La caravelle" N 12° 05 500  E 15° 05 460  le long du fleuve Chari.
 
Bien que nous ne soyons pas restés très longtemps au Tchad, la vie nous a paru plus chère que dans les pays voisins. Par contre, alors que nous appréhendions la traversée du pays et les contacts avec les autorités, tout s'est très bien passé et les quelques personnes que nous avons côtoyées ont été sympathiques et accueillantes.
Lors des nombreux contrôles, les autorités ont toujours été courtoises et nous n'avons subi aucune demande de bakchich.

Mercredi 12 avril, nous sommes au Cameroun, quant aux rebelles, nous ne savons pas où ils sont ! !
Aux infos de ce matin, jeudi, un communiqué de RFI indique que des colonnes sont entrées dans Ndjamena et qu'il y a des combats à l'arme légère. Il était vraiment temps qu'on quitte !

                                                                                      Le voyage se poursuit au Cameroun