MALAWI

Population : 12 900 000 habitants

Monnaie : Kwacha

Superficie : 0,20 fois la France

Langue(s) officielle(s) : Chewa, Anglais

Densité : 87.66 hab./km²

Statut : Démocratie multipartie

Capitale : Lilongwe



Projection 2050 : 29 400 000 habitants



Parcours du 13 octobre au 11 novembre 2006

Kilométrage parcouru au Malawi : 2160 dont 750  de pistes.

Kilométrage total à la sortie du Malawi : 50960


Le Malawi est un petit pays coincé entre la Tanzanie, la Zambie et le Mozambique. Découvert dans les années 1850 par l'explorateur David Livingstone, c'est à partir de cette époque que le pays fut colonisé par les Anglais. En 1964, le Nyassaland britannique devient indépendant et prend le nom de Malawi.
Le Malawi est souvent présenté comme le cœur chaleureux de l'Afrique. Les paysages sont réputés pour y être magnifiques et les habitants très chaleureux. Le lac Malawi qui s'étend sur plus de 500 km est une véritable mer intérieure et constitue l'attraction touristique majeure. C'est un site idéal pour la plongée. La pointe sud abrite le Liwonde National Park ainsi que le mont Mulange, réputé pour ses possibilités de randonnées en montagne.
Après 6 années de sècheresse,  le manque de pluies pénalise durement l'activité agricole qui emploie 90% de la population; Le manque de nourriture frappe aujourd'hui près de la moitié des habitants qui survivent grâce à l'aide internationale. Les principales ressources sont le tourisme et l'agriculture.
Religions : protestants, catholiques et musulmans,l'espérance de vie est de 38 ans.


Vendredi 13 octobre 2006

Nous entrons par la douane de Mwanza entre Tête et Blantyre. Immédiatement des rabatteurs nous accostent pour faire le change, nous assister dans les démarches et nous vendre une assurance. Nous les envoyons tous balader. Les formalités sont simples, pas besoin de visas et rien à payer. Carnet de passage en douane tamponné. Quant à l'assurance, celle que nous avons pris en Namibie couvre aussi le Malawi. Elle est indispensable,  la police la réclame lors des contrôles routiers.
Il existe un distributeur Visa à 100 m de la douane et dès la sortie on se retrouve immédiatement millionnaire  en Kwachas !
So British, on roule toujours à gauche et on parle encore l'Anglais. Dès que nous entrons dans le pays, les premiers reliefs apparaissent et bien que la population soit toujours aussi pauvre. Les commerces sont aussi plus nombreux et mieux organisés. Mais toujours autant de monde qui marche le long des routes.


Une bonne route nous conduit rapidement à Blantyre. Pas de centre proprement dit, mais plutôt une ville à la campagne étalée sur plusieurs collines. Les nombreux jacarandas qui fleurissent un peu partout donnent une belle teinte violette à la cité. Nous installons notre bivouac au Doogle Lodge, le principal backpacker de la ville. Position centrale, restaurant/bar/piscine, mais aussi le rendez vous des expats buveurs de bière en fin de semaine, bruyant le vendredi soir ! Nous y rencontrons un couple de retraités Anglais qui sont descendus comme nous par l'Afrique de l'ouest, mais en 5 mois seulement. Ils n'ont pas chômé ! Ils sont maintenant à la recherche d'un bateau pour rejoindre l'Australie.

 
Nous profitons de la présence d'un grand centre commercial Shoprite pour refaire des provisions. Dommage que nous n'y avons pas trouvé de Nutella. On trouve bien une espèce de pâte à base de cacahouète, mais on y a déjà goûté, c'est juste bon pour les Anglais...
Nous visitons le seul bâtiment digne de l'être, la mission catholique St Michael, cathédrale, bibliothèque, écoles, salle des fêtes....une ville dans la ville. Quelqu'un nous a écrit qu'à fréquenter aussi assidûment les missions catholiques, nous risquions de rentrer dans les ordres, bon, pour le moment, on résiste !

Dimanche 15 octobre 2006
Nous partons vers l'est, en direction de Mulanje Montains.  Pas de doute, les Anglais sont passés par là. Tout autour du Mont Mulanje, à perte de vue, les pentes sont tapissées de plantations de thé. Les femmes, avec leur hotte sur le dos, récoltent les plus belles feuilles qu'elles portent ensuite à l'usine locale, la même depuis 1930.

    

Depuis le village de Mulanje, nous empruntons une piste d'une dizaine de kilomètres pour rejoindre Likhubula Forest Station situé au pied de Mulanje Montains, qui avec ses 2500 m, offre les meilleurs spot de randonnée dans cette partie de l'Afrique. Après nous être installés au "Likhubula CCAP house", (Church Central Africa Presbyterian) nous allons au centre d'information afin d'avoir des infos sur les randos possibles. Evidement, ils n'ont aucune carte, aucun renseignement à nous donner, tout ce qu'ils veulent, c'est nous refourguer un "guide". Dommage que nous soyons passés un dimanche à Mulanje village, le centre d'infos était fermé. Nous pourrons constater par la suite qu'ils disposent de fiches complètes sur les randos.

Accompagné d'un jeune, nous empruntons le chemin qui monte derrière la Mission et arrivons une heure plus tard à la chute. Pas très facile à trouver seul, et puis il faut bien qu'ils bossent un peu. On préfère donner notre argent à ceux qui veulent travailler qu'à ceux qui tendent la main. Pas spectaculaire à cette saison, mais bon lieu de baignade et petit échauffement pour la rando de demain. Nous passons le reste de l'après-midi dans les piscines naturelles juste en dessous de la Mission.

Ce matin, lever de bonne heure. Nous suivons les panneaux "Chambe hut" sans trop savoir où cela nous mène ! Dès le départ ça monte raide, même très raide et en 2 h 30 pas un seul faux plat sur les 1000 m de dénivelée. Nous sommes sur le Chambe plateau d'où la vue s'étant sur toute la vallée. Dommage que nous n'ayons pas eu plus d'infos, car à une demi-heure de marche facile, il était possible de passer la nuit dans des huttes sur le plateau.

Même si on en a bien "bavé", c'était pour le plaisir,  ce qui n'est certainement pas le cas pour ces bûcherons que nous croisons sans cesse et qui descendent du bois pour le vendre au marché.  40 ou 50 kgs bois sur la tête, pieds nus, et 1000 m de descente vertigineuse (2 h) ! Et sûrement un gain de misère !
      

Nous quittons Mulanje en direction du Mozambique et 100 m avant la frontière, nous prenons une piste à gauche qui rejoint Zomba (130 kms) en faisant le tour de Mulanje Mountains. Beaucoup de monde sur la piste, à pied ou à vélo.
 
Dans tous les villages, les réparateurs de vélos sont à l'œuvre et les nombreux "tea room" se succèdent, encore des restes de la colonisation. Bien que dans la plupart des villages, des bâtiments en dur aient été construits, dans certains villages, l'école se fait encore à l'ombre d'un gros arbre.

    

Si on en juge par le  nombre d'églises  et de  mosquées, les gens sont très croyants.  Mais le plus étonnant, c'est que dans presque tous les villages il y a  des Témoins de Jéhovah, comme au Mozambique d'ailleurs.  S'ils  sont  Musulmans, Chrétiens ou TJ, ils suivent avant tout des rites Animistes, barbares parfois. Il y a quelques mois, dans un village proche de Nkotakota, un enfant en a fait les frais. Après l'avoir tué et mangé le coeur, le foie et les reins, les trois "sorciers" ont déposé la dépouille dans la forêt et deux semaines plus tard, lorsque les animaux sauvages ont fini leur travail, ils ont procédé à l'enterrement. La police,  informée, a répondu qu'elle ne s'occupait pas de ce genre d'affaire !

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Au Malawi, toutes les habitations sont en brique, le plus souvent recouvertes de toits de chaume. Ici, comme au Nord Ouest du Mozambique, tout le monde fabrique ses propres briques. Après être séchées au soleil, elles sont empilées sous forme de four et cuites au feu de bois plusieurs jours durant. Ensuite, au fur et à mesure que la maison monte, le four se désagrège. Directement du producteur au consommateur.

Jusqu'en 1970, Zomba  fut la capitale politique du Malawi.  Ses bâtiments coloniaux  et  situation au pied du Zomba plateau en font une petite ville agréable.  Une petite route de montagne nous conduit jusqu'au plateau à 1500 m d'altitude.  Sur les conseils d'autres voyageurs, nous campons au  Kuchawe Trout Farm un endroit bien tranquille et frais sous les pins du Brésil. Nous y retrouvons un couple (2 amis) de Sud Af que nous avions déjà croisé à Blantyre et à Mulanje la veille. Ils remontent tranquillement l'Afrique de l'est vers l'Europe. Il est bien possible que nous les croisions plus tard.
 
Afin de ne pas perdre la forme nous faisons une randonnée jusqu'à Queen's view, appelée ainsi en souvenir du passage de la Reine d'Angleterre dans les années 50. Vue imprenable sur la vallée et sur la ville et maraude des mûres (jaunes) en chemin.
Ici, les vélos servent surtout à transporter des charges incroyables, maïs, farine, ou des charges de bois tellement lourdes que les "chauffeurs" ont bien du mal à maintenir leur monture debout. Les femmes non plus ne sont pas exemptées de corvées de bois. Les charges sont lourdes, et pourtant au passage, elles nous sourient.
 
Jeudi 19 octobre 2006
Le lac Malawi est le joyau du pays et l'attraction touristique majeure. Après un bref arrêt à Monkey Bay au "Venice"  dont l'entretien laisse un peu à désirer, nous reprenons la piste pour une vingtaine de kilomètres afin de passer quelques jours à Cape Maclear au "Fat Monkey Backpaker", les pieds dans l'eau à l'ombre des manguiers. C'est le lieu de rendez vous de tous les routards qui voyagent dans le coin, surtout depuis que l "Emmanuel's" est fermé. Dès notre arrivée, nous retrouvons Camilla et Mark, 2 jeunes Sud Af (qui parlent français) que nous avons connu à Blantyre. Ils viennent d'effectuer un voyage de 6 mois en Afrique Australe avant de partir travailler en Australie, histoire de changer d'air. Du coup, ils nous donnent quelques bons plans pour la suite de notre voyage. On espère bien les revoir à Sydney d'ici 2 ou 3 ans.
Le soir, à l'aide de quelques instruments rudimentaires, les gamins du village viennent en représentation afin de récolter quelques pièces.
 
Avec ses 580 kms de long, le lac est une vraie mer intérieure, avec ses îles, ses eaux transparentes à 27°, ses plages de sable fin et faune aquatique.
Dans la journée, le soleil tape tellement dur que nous ne sommes bien que dans l'eau, même s'il existe un risque potentiel de bilharziose. Heureusement, le soir les moustiques ne sont pas trop nombreux, et c'est un véritable enchantement que de rester dehors à contempler les superbes couchers de soleil sur Thumbi West Island en attendant que la chaleur intérieure soit supportable.
De nombreux touristes viennent ici pour faire de la plongée (snorkelling  ou bouteilles) ou organiser des randonnées de plusieurs jour en bateau ou en kayak.
Tôt le matin, nous louons un kayak pour rejoindre Thumbi West Island située à une demi heure de rame. A la pointe Est de l'île, nous nageons au milieu d'une multitude de poissons multicolores. Malgré le vent qui soulève un fort clapot, nous faisons le tour de l'île. Lorsque nous rentrons vers midi, il ne reste plus qu'à soigner les ampoules aux mains.
Dur dur le métier d'explorateur !

En 1859, David Livingstone, un vrai explorateur celui-là, redécouvre le Malawi et son lac. Dans ses pas, arrivèrent des missionnaires Ecossais avec la volonté   de combattre la vente d'esclaves et d'établir des missions chrétiennes. En 1973, la mort du Dr Livingstone, en Zambie, raviva la ferveur des missionnaires qui s'installèrent à Cape Maclear, mais entre 1877 et 1880 la communauté fut décimée par la malaria et migra vers Livingstonia sur les hauteurs du lac. On peut encore voir leurs tombes  sur la gauche juste avant l'entrée du Lake Malawi National Park.
A un quart d'heure de marche de l'entrée, payante même si on rentre par la plage (on a négocié), ne pas manquer Otter Point, certainement le plus bel endroit de Cape Maclear.

        Une multitude de rochers qui sortent de l'eau, de toutes petites îles sur lesquelles vivent des cormorans et une colonie de singes et au milieu,  des  "piscines" naturelles où l'eau est calme et transparente. On croirait nager dans un aquarium géant. Au bout d'un moment, les poissons, habitués et curieux, viennent même nous chatouiller les pieds. Plutôt bizarre comme sensation ! Sur la rive, les racines des arbres ont emballé les rochers comme des gros cadeaux de Noël. Un endroit magique à ne pas manquer.

Le village de Chembe, qui longe la plage sur plusieurs kilomètres, est presque désert. Toute la vie se passe au bord de l'eau,  la toilette, le lavage  du linge ou de la vaisselle,  la préparation des repas  et les jeux des enfants.


Dès la nuit tombée, les pêcheurs partent pour une longue nuit de pêche au lamparo à bord de leur canoun. De loin, on dirait des guirlandes de Noël qui ceinturent les îles. Pendant que les femmes et les plus jeunes lavent le poisson et le mettent à sécher sur des claies, les pêcheurs remaillent les filets.
    
Malgré le développement du tourisme, les  gens sont restés  cordiaux et authentiques. C'est à l'ouest du village que sont concentrés les bars, les petits commerces et les paillotes des artisans qui sculptent  le bois. Après d'âpres négociations, il est possible d'acquérir de beaux objets à prix très raisonnables.  Moins de 20 €  pour une chaise d'un mètre de haut entièrement sculptée à la main !.                     
Ici, les salaires sont ridiculement bas, une femme de ménage  qui travaille  de 6 heures du matin à 9 heures du soir, 6 jours par semaine, gagne environ 20 à 30 dollars US par mois ! (dans la plupart des pays d'Afrique Australe, les tarifs ayant rapport avec le tourisme sont souvent exprimés en Dollars). Quand on pense que ça correspond au prix de location d'un kayak pour la journée, on reste un peu septique quant à la répartition des richesses ! On a souvent l'impression que plus on paie cher, plus les salaires sont bas ! Pauvre Afrique !

Heureusement que nous avons pu prendre nos messages Internet chez notre voisine Française, patronne du Cape Maclear Lodge, car depuis une semaine, ça devenait difficile. A Salima (en face de Métro) impossible d'ouvrir les messages, à Nkotakota (face à la station service) c'est "out of order"(en panne) et ainsi de suite.
Dans de nombreux lieux touristiques, il existe bien des "Hot Spot Internet", où moyennant l'achat d'une carte, on peut  se connecter en wi-fi (sans fil) avec son propre portable,  mais on a bien trop peur de prendre un virus. Et ici personne pour réparer un ordinateur et encore moins un clavier en français.

Mardi 24 octobre 2006                                                                                                                                   
Nous quittons Cape Maclear pour Senga Bay, toujours au bord du lac, mais un peu plus au nord. Comme nous avons une carte routière sans kilométrage (eh oui ça existe) et qu'il n'y a aucun panneau, on rate une bifurcation et on fait 100 kilomètres de trop ! Le copilote n'y a vu que du feu ! Nous bivouaquons au "Cool Running" où nous retrouvons d'autres touristes que nous avions déjà rencontrés précédemment. Le camping est agréable au milieu d'une végétation luxuriante à l'ombre de grands arbres. Mais qui dit espaces verts, dit arrosage permanent, du coup c'est la fête pour les moustiques, un peu moins pour nous !

Ici,  les pêcheurs ne sont pas bien riches, ils sont souvent habillés en guenilles, des shorts ou des T-shirts, il ne reste que des lambeaux de tissu. De toute façon, dès qu'ils ont 3 sous, ils boivent la bière et fume la ganja (haschich). Ils pratiquent surtout la pêche au filet qu'ils relèvent depuis la plage. Lorsque les cordes, trop usées, ne sont plus qu'une succession de nœuds, ils les remplacent par des lanières d'écorce (peut-être de baobab) ou des bandes de caoutchouc taillées dans de vieux pneus. Le long de la route, plusieurs "ateliers" sont spécialisés dans le désossage des pneus, ils dévident les bandes de caoutchouc comme on dévide une pelote de laine. Rares sont les villageois qui possèdent un attelage et une charrette pour aller chercher le bois ou les roseaux pour faire les toits. En général se sont les femmes qui servent de bête de somme.

Jeudi 26 octobre 2006
Hier, nous avons vu passer le "ferry" Ilala, un ancien bateau à vapeur qui dessert une douzaine de ports le long du lac une fois par semaine. Notre intention est de l'emprunter pour une croisière de 24 heures  entre Nkata bay et Nkotakota. Nous faisons donc une halte à Nkotakota afin de repérer les lieux et de réserver une chambre pour notre arrivée, mardi prochain.
Impossible de trouver le débarcadère. Renseignement pris, il s'agit bien de celui que nous avons repéré à la sortie de la ville ! Entièrement détruit ! Espérons que le ferry sera en meilleur état.

Nous faisons quelques courses dans la Peoples Superette (en Français dans le texte), il en existe dans toutes le petites villes, mais à part la boisson, le pain tranché, les œufs ou les sprays anti-moustiques, pas grand chose à acheter pour un Européen. Et pour cause, la population se nourrit principalement de la production agricole locale ou de la pêche. Dans les supérettes, ils achètent seulement les produits de première nécessité comme le sucre, les biscuits, le riz, les farines, le lait en poudre ou l'huile à frire. Il y a bien des magasins Métro, mais c'est encore pire !  Le long des routes ou sur les marchés, on ne trouve que des tomates, des pastèques  et des centaines de kilos de mangues. Le problème avec les mangues, c'est que ça rempli autant les dents que l'estomac.

Alors que nous allions repartir, Jean-Paul, un Français, nous invite à passer la journée chez lui avec sa femme Brigitte et ses 2 enfants. Il y a une douzaine d'années, alors qu'ils voyageaient en Afrique Australe, la région leur à bien plu et ils s'y sont  installés.
Actuellement, ils sont en train de mettre en place l'association Ambulances Françaises afin d'apporter une aide dans le domaine médical. Nous, on les trouve bien courageux quand ont sait comment ça se termine parfois.  Il y a deux ans, le Danemark avait donné 8 Land Rover à une organisation. Récemment, lorsque l'ambassadeur s'est rendu sur le terrain  pour voir ce qu'étaient devenu ces véhicules, il n'en restait plus qu'un, tous les autres avaient été détournés ! Lorsqu'il a insisté pour obtenir de plus amples explications, les autorités, mouillées jusqu'au cou, lui ont donné 48 heures pour quitter le pays. Du coup, plus de Land Rover, plus d'ambassade ! Enfin, on leur souhaite bonne chance quand même.  


Lundi 30 octobre 2006
En allant à Nkhata bay, nous longeons de grandes plantations d'hévéas. Un peu partout, des gamins nous proposent des ballons fait de sacs plastiques recouvert de caoutchouc. Outre que nous n'en avons pas besoin, il parait que ça sent très mauvais. A Nkhata Bay, nous dormons dans la cours du Ilala Bay Lodge qui se trouve tout près de l'embarcadère et qui accepte de nous garder le véhicule pendant notre voyage. Dans la matinée, nous achetons nos billets "pont première classe" ainsi que des rabanes  pour dormir. Il existe bien des cabines, mais outre que le prix est exorbitant, c'est beaucoup plus sympa de dormir sur le pont.
    

Nkhata Bay, 15 heures, le Ilala accoste. Pendant 3 heures c'est un va et vient incessant, les hommes et les femmes ploient sous de lourdes charges.  Planches, tôles, portes, fenêtres, canapés, tables, fût de fioul de 200 litres, sacs de ciment, bouteilles de gaz, poules vivantes, poissons séchés, seaux, régimes de bananes, tout est chargé à la main, sur le pont passager 2ème classe. Ca n'en finit pas. Au milieu de ce chargement hétéroclite, les femmes, couchées à même le sol, donnent le sein aux bébés. Heureusement, nous sommes sur le pont supérieur, à l'air et au calme. 20 heures, 3 coups de sifflet annoncent le départ.
Voyager sur le Ilala, c'est faire un voyage dans le temps.  Construit il y a 50 ans, il supporte le poids des ans. Les lattes du pont sont pourries, le bastingage tordu et les fauteuils défoncés. La salle de restaurant n'est pas mal non plus. Trente m2, trois tables rondes avec nappes en plastique, un buffet d'époque, enfin d'aucune époque, un coup de peinture bleu ciel et une chaleur étouffante ! Sur le pont, le bar, avec le barman qui se repose (de quoi ?) sur le congélateur.

4 heures du matin, nous jetons l'ancre au large des îles de Likoma, des îles Malawiennes dans les eaux Mozambicaines. Il fait nuit, aucune lumière à l'horizon, (il n'y a pas l'électricité sur l'île) le vent souffle fort, la mer est démontée. Ici, pas de quai de débarquement, il faut mettre les chaloupes à la mer. Amarrées contre la coque, elles tapent violemment contre l'échelle, montent et descendent au grès des vagues. C'est la cohue, passagers et colis se bousculent pour descendre. Pour les fûts, c'est plus simple, ils sont balancés à l'eau et dérivent tranquillement vers la côte. Il faudra 4 heures pour tout décharger.

Le jour se lève. Heureusement, personne n'est passé à l'eau, il aurait immédiatement été broyé par les mouvements désordonnés des chaloupes.  Pour eux ça semble normal, pour nous ça relève du miracle. Un miracle qui se reproduit plusieurs fois par jour.  8 heures, le capitaine est revenu à la barre, nous quittons les îles Likoma.
    

Nkotakota, 21 heures. Après plusieurs arrêts, tous aussi bordéliques, nous atteignons le but de notre voyage. Il fait nuit,  la lune éclaire faiblement, le vent a faibli, la mer s'est calmée. Notre chaloupe approche de la plage, elle racle le fond et s'immobilise à 30 mètres du bord. Il faut enlever les chaussures, retrousser les pantalons, charger les sacs sur la tête et rejoindre la plage à pied. Le Ilala ayant fait plusieurs escales au Mozambique il faut montrer les passeports aux douaniers et inscrire nos coordonnées sur un cahier. Comme souvent, Claude inscrit n'importe quoi. Il ne reste plus qu'à marcher 1,5 kilomètre au milieu des champs pour rejoindre l'hôtel.

Lever 6 heures. Ici, pas de vélos taxi comme dans la plupart des villes, c'est donc à pied que nous couvrons les 2 kms qui nous sépare de la station de bus. Rien de tel pour être bien réveillés. Coline, une routarde qui travaille au tribunal international d'Arusha, en Tanzanie, nous accompagne. Après discussion, nous montons dans un pick-up qui dit aller jusqu'à Nkhata Bay (200 kms). 50 kms plus loin, panne d'essence, le chauffeur a oublié de faire le plein ! Une heure d'attente, on repart, mais pas pour très longtemps. Vingt kilomètres plus loin, il nous annonce qu'il s'arrête là ! Nous prenons un minibus qui passe par là. 13 heures, nous sommes à Nkhata Bay. Tout compte fait, on a mis que 6 heures pour faire 200 kms, il parait que des fois c'est pire. Nous récupérons notre case mobile et allons camper à Big Blue, un backpaker à la Robinson, les pieds dans l'eau.
    
Vendredi 3 novembre 2006
Aujourd'hui, nos chemins se séparent. Coline part vers le sud, nous vers le nord.
Le long des routes, de nombreux groupes, assis à l'ombre des arbres, cassent des pierres qui finissent par former une multitude de tas de cailloux.
 
Outre la culture des tomates, des bananes, du maïs et du manioc, la principale activité de la région est la culture du tabac qui sèche ensuite sous des claies abritées. Dans presque toutes les concessions, les poulaillers en forme de mini case, trône au milieu des cours.

Entre Mzuzu et Chilamba Bay la route serpente dans une vallée encaissée. Puis les montagnes s'apaisent et la route descend du plateau par une série de lacets d'où la vue sur le lac  et les côtes Tanzaniennes est magnifique. 

Dans le nord du pays, les touristes se font plus rares et les campings aussi. Il ne reste plus que le Chitimba Naniashi Resort qui fasse camping, et encore l'état laisse à désirer !

Perché sur un escarpement rocheux à 800 mètres au dessus du lac, Livingstonia est accessible par une piste vertigineuse. Appelée ainsi en mémoire du Dr Livingstone (très populaire au Malawi et en Zambie) cette mission catholique et le village qui l'entoure furent fondés par les missionnaires Ecossais en 1894. Le site dominant, choisi pour sa sérénité dégage toujours une atmosphère d'autrefois.
The "stone house" (la seule maison en pierre) abrite un musée qui raconte l'histoire des explorateurs Européens et le travail des missionnaires. Les vitraux de l'église représentent Livingstone et ses compagnons. Après une visite aux Manchewe Falls, nous continuons la piste compliquée, pentue et poussiéreuse en direction de Rumphi et Thazima Gate, l'entrée principale de Nyika National Park.
Dimanche 5 novembre 2006
Nous bivouaquons près d'une école peu après Rumphi. Endroit tranquille, mais beaucoup de curieux . Heureusement que nous nous couchons tôt, car au Malawi les gens se lèvent de bonne heure pour profiter de la fraîcheur. Dès 5 h30, c'est de nouveau le siège ; ça joue, ça rigole, ça discute. Difficile de  dormir dans ces conditions.  C'est pour nous l'occasion  d'écouter RFI sur les ondes courtes.  La  réception n'est pas toujours très bonne, mais on arrive tant bien que mal à se tenir informé. Ce matin, on a même entendu que le FMI conseillait à la France d'assouplir ses lois sur le travail. A quand le nouveau CPE ?

Heureusement que nous avons  photographié (et imprimé) la carte du parc affichée dans le bureau d'entrée, car il y a bien des  bornes directrices, mais il n'y a rien dessus, et pas question de demander notre chemin, nous devons être les seuls visiteurs du parc aujourd'hui ! Avec la carte et le GPS, on arrive tant bien que mal à se diriger.


Nyika Park, situé sur un immense plateau entre 2200 m et 2600 m, offre quelques panoramas sur les montagnes Malawaiennes et les hauts plateaux Zambiens.
Toutes les pistes ne sont pas en état, parfois il manque le pont mais pas la piste, parfois c'est le contraire.



Ici ce n'est pas comme à Etosha ou au Kruger, peu d'animaux et en plus très sauvages. Nous verrons quand même quelques zèbres, redbucks, élans et hippotraques rouannes,  mais mieux vaut ne pas s'endormir et avoir de bonnes jumelles. Enfin, j'ai pas perdu mon temps, un des gardiens m'a appris à jouer à l'awalé.

     


Retour par le nord. Piste ravinée et poussiéreuse, virages serrés, montées et descentes abruptes. En plus j'accroche un camion qui est en panne au milieu de la piste. Rien de grave, juste un enjoliveur de la cellule à refixer.
Ce n'est qu'à la nuit tombée que nous arrivons à Karonga. Nous allons rester quelques jours à Beach Chamber Motel afin de terminer la mise à jour, faire un peu de lessive, préparer notre circuit Tanzanien et faire quelques réparations. En recherchant la cause de la panne du klaxon, Claude a constaté qu'un jerrycan a frotté sur le circuit électrique et coupé plusieurs fils. Heureusement, à laide du fer à souder, du fil électrique et de l'isolant, la réparation est assez faite. Le plus grave c'est que la vitre du panneau solaire est cassée. Un choc, un caillou ? De toute façon, il va falloir attendre d'être dans une grande ville Tanzanienne pour espérer réparer. 
 
Samedi 11 novembre 2006
Aprés avoir mis nos derniers Kwachas dans le réservoir de GO supplémentaire, nous rejoignons la frontière à Kaporo. Formalités simples et rapides, rien à payer, personnel sympathique. Le voyage se poursuit en Tanzanie.
 
ARGENT : Change : 1 € = 176 MK Malawi Kwacha ou 100 MK = 0, 57 €. Distributeurs Visa dans toutes les villes moyennes.
Qeulques prix : GO : 0,90 €/l,  4 pains : 0, 15 €,  repas : 2 à 4 €, coca cola (bouteille) : 0, 20 €,  bananes : 0,20 €/Kg,  tomates: 0,40 /kg, pommes : 0,60 € l'unité. Dépense totales : 850 €

INTERNET:  Entre 0,70 et 5 €/h. Fonctionne dans les grandes villes, ailleurs souvent en panne ou pas de connection. Dans les endroits touristique, principalement les plages du sud, Hot Spot wi-fi en achetant une carte (5,70 €/h). Nkhata bay : Internet rapide (sar) à Acqua Africa à côté de l'embarcadère.

METEO : Toujours beau temps. 30 à 35° le jour, 20 à 25° la nuit.

SANTE : Eruption boutons pour Claude ?

MECANIQUE : Réparation du faisceau électrique (klaxon, phares...). Panneau solaire cassé.

BIVOUACS : en camping :     libres : 1    Prix : de 2 à 4 €. se négocie.    Blantyre, Doogles lodge camping
Zomba plateau : camping nature au Kuchawe Trout Farm, au début suivre les panneaux Ku chawe inn.
Nkhata bay : Big Blue est le seul endroit près du port et du village où il est possible  de camper avec un véhicule.
Karonga : Beach Chamber Motel, à 5 kms de la ville vers le nord, en meilleur état que le Mufwa Lakeshore Hotel de Karonga.

INFOS : A Blantyre centre commercial avec un Shoprite (supermarchés Sud Africains) et Game, (l'équivalent du Casto et Decathlon combinés) sur la route de Limbe.
Mulanje mountains : à Mulanje village, s'arrêter au centre d'info au S 16° 00 780  E 35° 29 530 où des fiches (affichée) donnent toutes les infos concernant les randonnées et les refuges. Prendre la piste qui passe devant le centre d'infos.  Après 10 kms, barrière de la Réserve Forestière, droit d'entrée à payer. Deux campings possibles : le moins cher et le mieux situé : Kilubula CCAP House, connu aussi sous le nom de Mission. En montant à la mission, sur la droite, piscines naturelles où se baigner. En partant (à pied) derrière la mission, on rejoint le chemin principal et un peu plus loin on trouve les panneaux des randonnées. Ballade intéressante jusqu'à Chambe hut en faisant une boucle. Assez raide. Nombreux "guides" pénibles et inutiles.
Ferry Ilala : Nkhata Bay/Nkotakota en First Class Deck : 23 €/pers (3ème classe : 8 €). Pour un blanc, possiblité de prendre  une 3ème classe et de voyager en 2ème. Inutile de prendre des cabines surchauffées. Possibilité d'emprunter des matelas (sales) dans la salle de restaurant au pont 2, mais il faut faire vite. Nous avons choisi ce circuit, car il permet de "visiter" les îles Likoma.
On débarque toujours dans l'eau jusqu'au ventre, sauf à Monkey Bay et Nkhata Bay.

Mzuzu : touriste information, S 11° 27 840  E 34° 01 520
Bilharziose : Plusieurs personnes nous ont certifié qu'il n'y avait pas de bilharziose dans le lac, sauf au début de la saison des pluies, lorsque les mares d'eau qui reste dans les rivières presque à sec sont entrainées dans le lac !
Manchewe Falls : 3 kms avant Livingstonia tourner à droite au S 10° 35 230  E 34° 07 130. Passer le petit pont et laisser la voiture à l'embranchement suivant. Descendre à droite jusqu'à la rivière, la traverser et suivre le sentier qui descend (15 mn). Possibilité de passer sous la première chute et d'arriver à la deuxième en suivant la falaise pendant 15 mn.

LES MOINS : Cybers rares.
LES PLUS :
Beau pays. Population charmante. Lac très agréable. Réseau routier en bon état. Pas de corruption visible.