Population
: 11600
000 habitants
|
Monnaie
: Franc
CFA
|
Superficie : 1/3
de la France
|
Langue(s)
officielle(s)
: Français
|
Densité
: 50.91
./km²
|
Statut
: République
|
Capitale
: Dakar
Projection
2050 : 23
000 000 habitants
Parcours
du 29 octobre au 29 novembre 2005
Km au
Sénégal : 2330 dont 600 de piste
et routes défoncées
Kilométrage
total depuis le départ: 11 060
Indépendance en juin 1960. Le secteur
agricole emploi 60% de la
population active. L'activité se diversifie. Le secteur des
transports, les nouvelles technologies et le tourisme recèlent
d'importants gisements de croissance. Le climat est tropical avec une
saison des pluies de juillet à octobre et une saison
sèche de novembre à mai. Religion musulmane, catholique
et animiste. Espérance de vie : 52 ans, scolarisation : 40%
Sénégal:
29 octobre 2005
Avant
d'arriver à Saint-Louis, 3
contrôles : gendarmerie, police, gendarmerie. (non je ne me suis
pas
trompé) Au troisième contrôle, le gendarme veut
voir l'extincteur,
le
triangle, la carte grise, l'assurance, alors qu'ici ils n'ont
même pas
de plaques, de phares etc.....(tout ça pour demander un
bakchich au
cas ou) Pas de bol, nous avons tout, sauf que l'assurance ne lui
convient pas. Il s'agit en fait d'une
attestation des AGF (cabinet Marie à La Mure 38) qui permet aux
camping-cars ou assimilés d'être assurés dans le
monde entier pendant 3 mois après les pays de la carte
verte. Après 10 mn de palabres en lui expliquant que nous
étions contents de visiter son pays, que tous les gens y
compris les autorités étaient très sympas,
ça l'a
décontenancé et il nous a laissé partir en nous
souhaitant bon voyage.
Changement de pays, changement
de coutumes, les khaimas ont fait places
aux cases en paille ou en ciment, les djellabas blanches ou
bleues
claires aux boubous colorés des femmes, les airs un peu
sérieux à la joie de vivre des Sénégalais.
Saint-Louis
ça
nous à plu tout de
suite, ça nous rappelle la Louisiane avec ses lagunes, ses
mangroves, ses
pêcheurs, ses
balcons en fer
forgé accrochés aux belles maisons coloniales aux
teintes ocre jaune.
Bien sûr, depuis l'époque coloniale les choses ont bien
changé, les balcons sont rouillés, les façades
décrépies, les jardins abandonnés, mais le charme
demeure.
A
St-Louis il y a 3 "quartiers" bien
distincts ; Sor, le quartier des artisans, situé sur le
continent,
puis en empruntant le
pont
Faydherbe,
l'île St-Louis (comme à Paris) située entre les 2
bras
du fleuve Sénégal, entièrement urbanisée
avec ses commerces, administrations, consulats, etc et ensuite la
Langue de Barbarie.
Le Pont Faydherbe, 500 m de long, construit par Gustave
Eiffel, a été construit en 1897 pour franchir le
Danube, mais à la suite d'une gigantesque erreur administrative
il fut
expédié ici. Finalement sa longueur étant bonne,
il resta.
De l'autre
coté de l'île St-Louis on arrive sur une longue
langue de sable appelée Langue de Barbarie.
C'est sur cette presqu'île que vivent et travaillent environ 10000 pêcheurs,
aussi bien sur le fleuve que sur l'océan. En ce moment ils
pêchent très peu car les espèces
intéressantes sont remontées frayer plus au Nord et il
ne
reste que les poissons chat, les raies et les petits requins qui n'ont
pas grande valeur marchande.
C'est au Sud de
cette langue de sable, sous les cocotiers,
non loin de la
ligne de partage des eaux, que nous établissons notre campement
pour quelques jours.
Vers le nord, la Langue
de Barbarie rejoint la Mauritanie. Après
15 km de plage, nous arrivons à Goyo un petit
village Mauritanien, qui vit du commerce du sucre, thé,
cigarettes, huile..... En effet ces produits sont bien moins chers en
Mauritanie qu'au Sénégal et permet un petit trafic.
C'est aussi d'ici que
partent les taxis brousses (Toyota 4x4) sur 270
kilomètres de plage et rallient directement Nouakchott, capitale
de Mauritanie.
Jeudi
3 novembre
Hier
nous sommes partis vers le parc National de Djouj afin d'y
être ce matin à la première heure.
Troisième réserve ornithologique du
monde, elle abrite quelques 3 millions d'oiseaux migrateurs tel que :
flamants roses, pélicans
(15000) hérons, aigrettes qui
côtoient les crocodiles, varans, phacochères
et singes.
De
retour à St Louis, sous nos cocotiers, j'en profite pour
commencer le montage du film Maroc/Mauritanie.
De toute façon,
aujourd'hui c'est la fin du ramadan (karité). Sachant que 90%
des
Sénégalais sont musulmans, c'est la fête et
tout
est fermé, même les flics ne sont pas sur la route pour
nous
faire ch......
Dans la soirée nous discutons avec Baye un jeune de 25
ans,
mais bien vite il nous dit préférer rentrer avant la
nuit car il y a quelques jours, vers 9 heures du soir, alors qu'il
traînait par-là, il a été accusé
d'avoir
volé un portable et tout le quartier lui est
tombé dessus, l'ont tabassé et lui ont coupé ses
"dreads" .
Les Sénégalais sont plutôt cools et
accueillants,
mais que l'on soit Noir ou Blanc, il n'y a pas intérêt
à
leur voler quelque chose ou accidenter un des leurs, car c'est la
punition immédiate et ce n'est pas la peine d'aller se plaindre
aux flics, ils n'en ont rien à foutre.
Lundi
7 novembre
Après une
semaine à St Louis, nous avions prévu de partir samedi
matin, mais après une leçon de bagues
à Maguette, suivi
d'une invitation à manger le tiéboudienne (plat national
:
riz au poisson accompagné de navets, carottes, pommes de terres
etc....), la soirée était trop avancée pour
prendre la route.
Avant de quitter St Louis, nous devons
absolument
faire prolonger notre autorisation de circuler (passe-avant) au bureau
des douanes, mais cette semaine pas de chance, entre les congés
de fin de ramadan, jeudi/vendredi et le week-end, ça fait 4
jours
fériés.
Dimanche matin nous nous présentons quand même au bureau
des
douanes. Là un employé nous propose d'aller chercher
le colonel qui
habite au-dessus ; un quart plus tard, il accepte gentiment de nous
prolonger notre passe-avant de 30 jours. Au cours de la
discussion, il nous explique qu'ici la solidarité
n'est pas
un vain mot. Il nous raconte que dans les quartiers, lorsqu'un
étudiant veut faire des études supérieures
à l'étranger (bien souvent en France) tous les gens se
cotisent pour en assumer les frais. Par contre, dès qu'il aura
un
travail, même immigré à l'étranger, il devra
demander à sa famille l'autorisation de prélever ce qui
lui est nécessaire pour vivre, et envoyer le reste pour faire
vivre sa famille et une partie du quartier. S'il ne le fait pas, il est
banni et traité de Toubab (c'est à dire de blanc) car il
est bien connu que les blancs ne sont pas très solidaires.
Lorsqu'il nous racontait ça, nous avions quand même envie
de lui
répondre que s'ils avaient des châteaux d'eau, des routes,
des
dispensaires, des écoles, etc, c'était quand même
en
partie grâce à la solidarité des Toubabs.
Nous quittons donc St-Louis
pour Mboro/mer où
nous
devons rencontrer
Christine une
infirmière à la retraiteoriginaire de Haute-Savoie, qui a
monté ici un centre
socio-éducatif sanitaire.
En
allant à Mboro, village de pêcheurs sur la route de
Dakar,
nous déjeunons à l'ombre de gros baobabs.
Dès notre
arrivée, nous prenons un bain dans l'océan. Nous
restons
près de la
côte,
car ici la barre est puissante et dangereuse. A St-Louis
nous étions tellement occupés que nous n'avons même
pas eu le
temps de nous baigner.
Ciel éternellement bleu, eau à 28°, air à
33°, légère brise marine. (Le soir lorsque l'on se
couche, il fait un peu chaud 28/30°, puis au petit matin c'est la
fraicheur, 20° avec beaucoup d'humidité).
Nous aurions bien aimé aller jusqu'à Dakar par la plage
à marée
basse,
(environ 180 km de St-Louis à Dakar) mais il
aurait fallu
être au moins à 2 voitures. Ce n'est pas
compliqué ni dangereux, mais en cas de panne et de marée
montante, c'est la fin du voyage !
Ce
soir, nous sommes invités à boire le thé et manger
les filets de sole grillés chez Badou, un habitant du quartier
(c'est Claude qui prend la photo). Je crois que j'ai trop
bu de thé et cette nuit j'ai très mal dormi.
Ce
matin nous rendons visite à Christine dans son centre de
santé (nous avons établi notre bivouac non loin sous les
pins). A midi, sa permanence terminée, nous la raccompagnons
chez
elle où nous passerons l'après-midi ; cours de bagues
pour
Claude, mise à jour du site pour moi.
Quelques
anecdotes : cet
après-midi, Christine a appelé le mécanicien, un
roulement de roue de sa voiture faisait du bruit ; il a donc
démonté le train avant pour constater que le roulement
était usé, mais comme il n'en avait pas, il s'est
contenté de le graisser avant de le remonter. Au moment du
remontage, je lui ai fait remarquer qu'il avait mis de la graisse
sur le disque de frein !! mais n'ayant pas bien compris* il a pris de
la
graisse
avec les doigts et en a enduit le disque !!!. Quand je lui fais
comprendre
qu'au contraire il faut le dégraisser comme il faut, il a pris
son chiffon plein de graisse et l'a nettoyé consciencieusement.
*La langue officielle est le
Français, mais la plupart des
Sénégalais parlent entre eux en Wolof. Il existe
aussi une dizaine d'autres dialectes selon les ethnies ou les
régions.
A côté de notre bivouac ; des maçons font des
moellons ;
beaucoup
de sable (salé), peu de ciment (trop cher), peu d'eau (trop
loin) ; résultat ça ressemble plus à des
châteaux de
sable qu'à de la véritable maçonnerie. Preuve en
est, les
clôtures
faites en parpaings autour des propriétés sont souvent
transpercées par les vents de sable ou la pluie avant que la
case soit
construite. C'est aussi ça l'Afrique...............
Jeudi 10 novembre
Hier, en descendant
la côte, nous nous sommes arrêtés au "village des
tortues". Il s'agit d'un centre de
protection qui a pour but
de réintégrer les tortues en voie de disparition dans
leur milieu naturel.
Cette tortue Sulcata pèse environ 100 kg et est la plus grosse
d'Afrique.
Savez vous ce qui détermine le sexe d'une tortue ? Lors
de la ponte, les tortues font un trou dans le sable et y
déposent
leurs oeufs. Des oeufs du dessus, exposés à la
chaleur, naissent des mâles, de ceux du dessous naissent des
femelles et entre les deux c'est moitié-moitié.
Lorsque
nous arrivons au lac Retba, c'est la ruée vers l'or"
blanc" (l'or blanc c'est nous). De nombreux jeunes viennent
nous
proposer des sculptures en teck ou en ébène, des
peintures sur écorces de baobabs, de s cornes de buffles
sculptées etc....Pas de chance, nous ne pouvons rien emmener.
Le lac Retba ou lac Rose, ça ne vous dit rien ? Si si
réfléchissez, vous l'avez vu de nombreuses fois à
la télé. Il s'agit de la ligne d'arrivée du rallye
Paris Dakar. Sous certaines conditions météo, le lac est
réellement rose, mais pour nous, pas de chance, aujourd'hui il
est tout bleu. (En fait, il est un peu tôt dans la saison et il
faut attendre que l'eau tombée pendant l'hivernage
"juillet-aout" s'évapore un peu). Cette couleur est due à
une algue microscopique qui oxyde le fer contenu dans l'eau
salée (320 g/litre).
Ce matin nous négocions une barque (5 €) pour aller sur le lac
voir de près les saliniers qui exploitent le sel.
Le sel est
exploité par des saisonniers, souvent des Maliens ou
Guinéens, les Sénégalais se contentant de leur
louer les barques et d'en faire le commerce.
Les hommes, le corps enduit de beurre de karité, se tiennent
dans l'eau jusqu'à mi-corps ; à l'aide de pics, ils
cassent la
croûte de sel au fond du lac et le chargent sur les barques. Les
femmes, à l'aide de seaux, le décharge sur la berge et
forment des tas piquetés d'un panneau qui en indique le
propriétaire. Ce travail emploie environ 1000 personnes, 600
hommes et 400 femmes.
Le lac n'est séparé de l'océan
que par des
dunes plantées de Filaos (sorte de pins). Nous en faisons le
tour par la plage en suivant les nombreuses traces
laissées par les camions 4x4 (SM8) des t ours
opérators.
Attention, le sable est mou ; dégonflage et 4x4 obligatoire. Ici
la baignade est impossible sauf dans le lac, car les vagues sont
énormes. D'ailleurs nous campons à environ un km de la
mer et la nuit nous entendons un rugissement continu.
Nous sommes maintenant sur la
Petite côte, au sud de Dakar et
ici,
contrairement à la Grande côte, la mer est calme et la
baignade sans danger.
Nous nous arrêtons à Popenguine au bord de la mer afin
de rendre visite à Alain qui habite ici depuis une douzaine
d'années et que nous avons connu en Mauritanie. Nous faisons
aussi la connaissance d'Oliviano, un artiste Italien qui a sculpté
des blocs de rochers sur la plage.
Dans cette région, vouée au tourisme l'on croise
plus de
blancs que de noirs ; autour de Saly, hôtels,
résidences, et
villas se succèdent sans interruption.
Cette nuit,
malgré le spray, je (Alain) me suis fait
dévorer par les moustiques. Nous allons donc redoubler
d'attention, car en Afrique une personne meurt du palu toutes les 30
secondes (surtout des enfants de moins de 4 ans).
Pourtant, il existe
un traitement 100% efficace (Artésunate*) à condition
que le diagnostic soit précoce. (et c'est bien
là le principal problème). Ce médicament,
introuvable en France, est vendu dans toutes les pharmacies du
Sénégal pour un prix dérisoire (pour nous) : 5 €.
Lundi
14 novembre
Après
une nuit paisible sur la plage de Joal, ville natale de
Léopold Sédar Senghor, nous
partons à la découverte de l'île
de
Fadiouth en empruntant le pont de bois. Cette île
entièrement constituée de coquillages est aussi
appelée l'île aux coquillages. Il s'agit d'amas
coquilliers constitués par les habitants dès les
premiers siècles de notre ère .
Les habitants, catholiques à 90% sont cultivateurs ou
pêcheurs. Un autre îlot à proximité, sert de cimetière
dont les tombes sont constituées aussi d'amas coquilliers.
Sur cet îlot est aussi stocké le foin pour
les animaux, à cause du risque d'incendie des
cases de l'île principale.
C'est
avec une pirogue que nous découvrons les greniers à
mil. (1 heure pour 5 € au lieu de 10 après
négociations au départ du cimetière).
Afin de le stocker en toute
sécurité, les greniers sont installés dans
la lagune entourée
de mangrove.
Il
s'agit en fait de mini cases à toit de chaume sur pilotis.
Ici,
à marée basse, on
peut observer les fameux crabes "violonistes"
appelés ainsi à cause d'une de leur pince
très développée qui leur sert à faire
des trous dans la vase pour se planquer à l'approche des curieux.
En chemin, nous nous
arrêtons pour contempler
le plus gros baobab
du Sénégal avec ses 850 ans et ses 32
mètres de circonférence. Dans son tronc creux d'environ 5
mètres
de diamètre et de 6 mètres de haut, plusieurs personnes
peuvent s'y tenir simultanément. Comme vous pouvez le constater,
c'est Claude qui fait la cuisine. J'en entends déjà qui
rigolent ; Jean-claude, Joël et quelques autres, mais la preuve !!!
Nous
arrivons à Ndangane dans
la région du Siné Saloum, du nom des 2
fleuves qui irriguent la région. Site naturel exceptionnel, fait
de
milliers d'îles, de tanns (bancs de sable), de mangrove
composée de
palétuviers qui abrite des milliers d'oiseaux, poissons et
crustacés sans oublier les
hyènes, chacals ou margoulins.
Après
âpre négociation,
c'est à bord d'une pirogue à moteur que nous partons
à travers les bolongs (canaux entre la mangrove) pour une
matinée de visite de l'île aux oiseaux (en fait une
mangrove avec très peu d'eau) et du village de Mar-lodj
avec ses cases, et de
ses poulaillers creusés dans des troncs de roniers (sorte
de cocotiers).
C'est
vrai qu'il faut négocier ferme
;
et pour ça Claude n'est pas mauvaise ! Pour un prix de 30 000
cfa
(48 €) annoncé, nous partirons finalement pour 13 000 (20 €).
Au retour, le piroguier est venu me voir pour me dire :"ta femme elle
est
trop dure". Mais il faut dire qu'ils annoncent n'importe quel prix, et
si ce n'est pas nous qui les "saignons", c'est eux qui nous "saignent".
A
N'dangane, nous sommes reçus par Christian (et sa
famille) qui vit ici depuis plus de 10 ans, marié à
une jeune Sénégalaise et père d'un petit Daniel.
Christian est le voisin de Jacques et Marie-Laurence, nos amis
d'Annecy, qui vivent ici une partie de l'année.
Au Sénégal, dans les régions touristiques, il
n'est pas rare de croiser des blancs mariés avec de jeunes
Sénégalaises. Ici ça n'a rien d'extraordinaire,
car les Sénégalais ayant jusqu'à 4 femmes, leurs
dernières épouses peuvent aussi avoir 30 ou 40 ans de
moins que
leur mari. Les blancs qui vivent ici sont de gros pourvoyeurs d'emplois
; indépendamment du fait qu'ils construisent des maisons, ils
consomment plus que la population locale et emploient aussi des
gardiens, jardiniers, fatous (cuisinières) etc..
En
roulant sur la trans-gambienne pour nous rendre en Casamance nous
traversons de nombreux petits villages de cases.
Les cases
traditionnelles sont faites en palmes de cocotier ou en moellons
et sont toutes recouvertes de grandes herbes (sortes de
joncs). Plusieurs cases entourées d'une palissade forment une "concession"
où
habite toute la famille (même élargie) et plusieurs
concession s forment un village.
Dans les
petites villes, le charme est rompu, car on
trouve souvent de
vilaines constructions en moellons à moitié
décrépies à toit plat ou
recouvertes de tôles.
Dans ces villages, la plupart de la population vit de
l'élevage
et de l'agriculture. Après l'hivernage (la saison des pluies de
juin en septembre) l'eau est abondante et permet la culture du
mil, sorgho, arachide et de nombreux fruits : citrons,
mandarines,
pamplemousses, mangues.... Les éleveurs ont ;
chèvres, zébus,
cochons, etc.
Ici vous
pouvez
consulter la page Gambie.
Samedi
19 novembre.
On se croirait
en Asie !!! Du vert
partout, des immenses
rizières au milieu des rôniers et des cocotiers, des cases à toit de tôles, des forêts tropicales.
Enfin bon, ce n'est pas les rizières impeccables d'Asie, c'est
à l'Africaine, beaucoup plus cool "patron".
C'est aussi la
région du peuple Diola aux rites et aux croyances ancestrales.
Nous
arrivons à Ziguinchor
"capitale" de Casamance. Bien que Ziguinchor se trouve à plus de
80 kilomètres
de la mer,
c'est d'ici
que part le
Wilis, bateau prêté
par les Marocains (suite au
naufrage
du Joola en 2002) qui
rejoint Dakar par le fleuve et l'Atlantique en contournant la Gambie.
L'accueil est sympathique
et bon enfant, pas de jeunes
désoeuvrés qui nous collent pour nous
vendre n'importe quoi. Il règne ici une ambiance nonchalante et
le long du fleuve casamance, les grandes maisons, anciens comptoirs
Français, rappellent
l'athmosphère des colonies.
Depuis qu'il a
brûlé, le
marché St-Maur des fossés (appelé ainsi
suite au jumelage
de
la ville française du même nom), s'est
déplacé le long des rues du quartier. Pendant que
j'étais parti prendre quelques photos, Claude s'est
embauchée pour écorcer les
cacahouètes.
Nous faisons
une halte pour visiter l'Alliance
Française
à l'architecture exceptionnelle due à un architecte
Français.
Aujourd'hui
c'est dimanche et nous avons
décidé d'aller à la messe (eh ! oui
Françoise, ça arrive).
Il faut les voir
arriver des petits villages alentour et converger à pied
vers
l'église
en habits du dimanche. Les femmes, très
élégantes, avec leurs chaussures
à talons et petits sacs à main
portent même des
robes (photo de droite) dont les motifs sont des icônes
religieuses. Et puis, Afrique oblige, les chants sont
accompagnés de tam-tam et de maracas (fait avec les
fruits du fromager).
Au
début, dans cette région,
les habitants étaient Animistes. Certains le sont
restés et même si la plupart sont devenus Musulmans ou
Catholiques, tous ont gardé des rites Animistes.
Une légende explique ce changement ; un jour un curé vint
et dit : si vous devenez Catholique vous ne pourrez épouser
qu'une seule femme, mais vous pourrez boire tout le vin de palme que
vous désirez (grosse consommation dans la région)
puis un marabout vint et dit : si vous devenez Musulman vous ne boirez
pas d'alcool, mais vous pourrez épouser jusqu'à 4 femmes.
C'est ainsi que selon leur penchant ils choisirent l'une ou l'autre des
religions...
Cet après midi, nous
prenons une
piste pour nous enfoncer dans la brousse. Après 1 heure de
piste(défoncée par l'hivernage)
et une
demi-heure de marche, nous arrivons à Bandial.
Uniquement accessible en pirogue ou à pied par une
petite digue, le village de Bandial constitué de 2
quartiers bien distincts, l'un catholique, l'autre musulman, vit
pratiquement en autarcie. Les habitants cultivent le riz et quelques
légumes, cueillent les mangues, élèvent des
chèvres et des cochons et vont à la pêche dans les
bolongs.
Du fait de son isolement, ce village Diola a conservé
intact ses coutumes animistes
(l'âme est indépendante du corps). Ils s'adressent
à leur Dieu par l'intermédiaire
des ancêtres, mais
aussi des
génies. Ils les consultent pour toutes sortes de
problèmes
(santé, éducation, stérilité, etc...) La petite case sur
la photo du centre est en fait la case sacrée des génies.
Ce soir,
nous nous arrêtons au
campement villageois d'Enanpore, célèbre pour ses cases
à impluvium.
En Diola, impluvium
signifie
"là où tombe l'eau". C'est une case circulaire d'habitat
collectif dont le toit en
pente vers l'intérieur, délimite un puits de
lumière. A la
saison des pluies, cela permet de collecter de l'eau et aux
enfants de se baigner en toute sécurité. A
l'intérieur,
pas grand chose à part le lit posé sur un plancher de
bois, la cuisine se faisant souvent à l'extérieur sur un
feu de
bois.
Sur la
route (toujours
défoncée) qui mène au Cap-Skirring, nous faisons
un détour pour nous rendre à M'lomp, gros village avec
ces nombreuses éco les, ses deux
collèges et son lycée, mais sans eau, sans électri cité, ni
téléphone !!!
Sur la place du village, sous les froma- gers
géants aux racines
étonnantes, nous visitons le "musée" des
traditions
Diolas, une initiative d'un villageois, Jules Sambou, qui nous
explique
les rites du Kalgnalen, rite qui permet de s'assurer la protection des
génies des bois sacrés et de se réconcilier avec
les esprits.
Lorsque nous lui suggérons qu'il devrait demander à un
gamin de nettoyer les déchets alentours, il nous
répond que c'est impossible, car dans le "code" Diola on ne peut
pas donner d'ordres à quelqu'un sans s'attirer les foudres
des ancêtres. Il dit donc qu'il va s'en occuper
lui-même, mais qu'il faut qu'il réfléchisse !!! ce
qui vaut dire en clair, que ce n'est pas prêt d'être fait,
alors qu'avec une brouette il doit bien y en avoir pour une heure !.
Nous rendons ensuite visite aux
Soeurs Juliette et Bernadette qui
apprennent aux filles et aux jeunes femmes, la couture, la broderie, la
teinture (batik), afin de faire un peu d'artisanat pour
gagner quelque argent
et freiner ainsi l'exode rural. Sans ça, ces jeunes femmes
souvent mères célibataires (chez les Diola, avoir un
enfant est une reconnaissance) n'hésitent pas à partir
à Dakar pour gagner de l'argent en laissant leur(s) enfant(s)
à la garde des anciens du village, ce qui n'est pas sans
poser d'autres problèmes.
Bien que
l'association
fonctionne correctement, elle manque de moyens, car suite aux troubles
des
années 90 en Casamance, le tourisme est encore balbutiant.
L'association Koukangoume tél 04 79 61 12 31 à Aix les
Bains accepte toute aide.
Heureusement, depuis
trois années environ, les indépendantistes ont
déposé les armes et le calme règne sous le
contrôle permanent des militaires, mitraillettes en
bandoulières.
Malgré
tout, une partie de la population (surtout le long de la
frontière Guinéenne) n'a toujours pas pu rejoindre leurs
villages, le
déminage n'ayant toujours pas été
effectué.
Vendredi
25 novembre
Ca commence à être "lassant" tous ces bivouacs de rêve
sous les cocotiers. Enfin bon, y à pire ! ! !
Baignade,
bronzage et
lectures sont nos principales occupations.
A part quelques
jeunes qui viennent discuter avec nous, tout est
calme et reposant. Ils ont bien souvent quelque chose à vendre
ou à demander,
mais toujours de manière polie et déguisée. Ca
commence toujours par : bonjour, comment
tu t'appelles, les vacances ça va ?.....Après, il y a des
variantes ; je ne peux pas jouer au foot (sport national) car le
ballon
a été écrasé par un camion ; je ne peux pas
aller à l'école parce que j'ai mal aux dents (ils
revendent les médicaments) ; je n'ai pas mangé depuis
hier ; je ne vais pas à l'école car le maître m'a
mis dehors parce que je n'ai pas pu acheter les livres ; enfin de
toutes
façons, ce serait bien qu'on les aide car disent-ils, les blancs
sont sympas et les aident toujours. Il y a même des gamins qui
font semblant de boucher les trous sur la route pour qu'on leur donne
de l'argent en remerciement. Nous ne donnons jamais rien (sauf un fruit
lorsque nous sommes en train de manger par exemple), sinon ils
passeraient leur temps à "mendier" au lieu d'aller à
l'école. Si nous avons des choses à donner, nous les
donnons soit au dispensaire, soit au maître d'école. Cela
n'empêche pas Claude de soigner des gens malades (petits bobos)
quand elle le
peut.
Après
4 jours passés à
Cap-Skirring, la côte d'Azur de la Casamance, avec ses
hôtels, ses pensions et ses luxueuses villas occupées par
des blancs, nous nous dirigeons vers le Parc National du Niokolo-koba
aux confins de la Guinée.
En chemin nous rencontrons de
nombreux babouins qui s'enfoncent dans la
savane à notre approche. La route est parsemée de villages de
cases sur le toit desquelles poussent des
calebasses.
Ces calebasses, une fois mûres deviennent dures comme du bois et
servent aussi bien de plats que de récipients pour la cuisine,
mais aussi de louches pour les plus petites
Bien sûr,
le plastique a quelques fois
remplacé la calebasse.
(photo
ci-contre)
Arrivés en fin
d'après midi
à Dar-Salam, village où se trouve l'entrée du parc
de Niokolo-koba, nous faisons la connaissance de Diala qui sera notre
guide. Il nous
invite à bivouaquer dans son village
de cases. Pas évident de se faufiler avec notre "case mobile" au
milieu des leurs (pas mobiles), alors que les sentiers ne sont
utilisés que
par des piétons...
Comme
souvent, nous sommes accueillis par de
"trop" nombreux
enfants.
Diala
qui n'a que 20 ans nous dit pourtant
qu'il est difficile de se marier, car pour cela il faut donner 300 000
Frs Cfa (500 €) et 3 boeufs à la famille de l'heureuse
élue.
Dimanche 27 novembre
Il y a bien longtemps que nous ne nous étions pas levés
de
si bonne heure !!! Ce matin lever 6 heures pour arriver à
l'ouverture du parc. Il parait que tôt le matin avant les grandes
chaleurs, nous avons
plus de chance de voir les animaux.
A part quelques
phacochères, antilopes, hyènes, singes verts et
babouins
craintifs, nous ne verrons pas grand chose malgré les 100
km de piste que nous avons parcourue dans le parc.
De plus, la RN
7 traverse le parc sur plus de 100 km et en roulant
doucement, on peut voir la même chose.
Peut-être que beaucoup plus tard dans la saison, lorsque les
hautes herbes, suffisamment sèches ont été
brûlées par les gardiens et que les points d'eau se
raréfient, c'est
différent ???
Ce soir,
étant à Mako,
à la
périphérie du parc et proche de la frontière
Guinéenne, nous nous arrêtons au campement
touristique " village de Badian" afin d'éviter que les
gardes ou les douaniers nous confondent
avec des braconniers, car ici, pas de quartier !!
Agréable petit "village" de cases sous les arbres au bord du
fleuve Gambie.
Accueil sympathique, coût 6 € pour 2 nuits.
Mardi 29
novembre.
De Kédougou, nous prenons la piste en direction de Bandafassi,
puis Ségou, dernier village avant la frontière
Guinéenne. Dès la sortie de Ségou, nous attaquons une montée avec des marches et
d'énormes ornières. (nous apprendrons plus tard que seul des camions Berliet 6x6
utilisent cette piste). Bien que je roule au pas en
première courte et que Claude guide "mes pas", la case mobile
est bien souvent sur 3 roues.
Cent mètres plus loin nous sommes
posés sur le pont et je ne peux plus ni
avancer ni reculer.
J'essaye de
gonfler les pneus au maxi pour dégager le pont,
d'alléger le véhicule, mais rien n'y fait.
Seule
solution, soulever le 4x4 avec le cric gonflable et caler sous les
roues. Ensuite mon copilote doit marcher devant le
véhicule pour
me guider et mettre des pierres dans les plus gros trous. Il nous
faudra une heure pour faire un kilomètre. Ca touche un peu
mais ça passe.
Lorsque nous
arrivons à la
douane
Guinéenne (nous pensions être
à celle du Sénégal) ils nous disent que plus loin
c'est encore pire ! ! ! Si nous sommes en Guinée, c'est
que nous avons raté la douane Sénégalaise, elle
devait se trouver à Kédougou à 50 km d'ici, mais
les douaniers Guinéens n'y voient que du feu et nous
tamponnent nos "laissez-passer" sans problème. Ils nous
réclament 5 € pour leur travail, mais comme d'habitude nous
refusons et en un quart d'heure les formalités sont
expédiées. Ils nous demandent seulement de nous
arrêter au village de Mali à 70 km d'ici pour faire les
formalités de police.
Portraits
METEO :
environ 35° la journée,
humide sur la côte et sec à l'intérieur du pays, 18
à 20° la nuit, océan à 28°.
Peu de vent, très beau temps et aucune goutte de pluie.
ARGENT:
distributeurs automatiques VISA dans
toutes les grandes villes.
change: 100 francs CFA = 1 franc français = 0,15 € ( CFA =
colonies françaises autonomes) ;
Dépenses totales au Sénégal : 850 €
Quelques prix : camping : de 3 à 8 €, GO : O,85 € le
litre,
1
kg de banane : O,80 €, pain :
0,20 €, pastis : 5 €
canette : O,60 €, 6 oeufs : O,80 €. Repas dans petit
resto : de 3 à 8 €. Salaire d'un
gardien : 70 € logé.
Parc du Niokolo-koba : 7,5 € pour la
voiture + 3 € pour 2 personnes + 9 € pour le guide.
INTERNET
:
de 0,50 € à 1,20 € de
l'heure. Disponible dans toutes les villes moyennes. Fonctionne
très mal à Kaolac.
SANTE :
RAS (quelques piqûres de moustiques et de mouches
tsé-tsé ).
MECANIQUE
:
Seulement nettoyage du filtre
à air, purge du filtre à GO.
BIVOUACS
: libres : 21 nuits
Campements et amis : 10 nuits. Ici il n'y a pas de camping, mais des
campements qui sont souvent des villages de cases où l'on peut
soit
camper, soit loger dans des cases. Ils n'ont en général
ni eau ni électricité
(sauf St-Louis). Pour la douche, c'est souvent un seau avec l'eau du
puits.
Quelques
bivouacs agréables :
A St-Louis : sur la Langue de Barbarie sous les palmiers entre fleuve
et
océan : N 15 58 870 W 16 30 670. Eau au port
désaffecté le long du fleuve : N 15 59 493 W 16 30
556
Lac rose : au campement N'doye juste en face du lac (derrière
une grosse caravane) sommaire (piscine en construction)
prix de départ 15 € négocié 5 €.
Saly (juste avant), bord de plage : N 14 26 883 W17 01 990
M'lomp sur la place sous les gros fromagers : N 12 33 339
W
16 35 246
Cap-Skirring sur la plage sous les cocotiers devant un hôtel
désafecté (vous avez même les gardiens). Prendre la
route goudronnée à droite du Club Med, prendre la plage
sur 300 m : N 12 23 487 W16 45 107
LES
MOINS : policiers et gendarmes
pénibles autour de St-Louis, ailleurs pas de problème.
Les
enfants et les ados qui réclament facilement, gentiment mais
sûrement. Il est rare que l'on soit accosté sans
arrière
pensée. (il faut dire qu'ils ont tellement l'habitude que les
associations donnent tout!! ). Les goudrons pleins de trous, la piste
défoncée avant la Guinée.
LES PLUS
: l'accueil des
Sénégalais, la sécurité (nous ne sommes
pas allés à Dakar), la tranquillité. Toujours
prêts à rendre service. L'accueil de Badou, Christine
à M'boro, de Christian à N'dangane. Les
Sénégalaises
toujours très bien habillées. Les
jolis petits villages de cases, St-Louis, Cap-skirring.
Au
Sénégal, on se croirait encore un peu au temps des
colonies. De nombreux blancs qui vivent ici sont retraités,
coopérants, responsables d'ONG, directeurs de campements ou de
sociétés. La plupart habitent de belles villas et roulent
en 4x4 et emploient ; chauffeurs, gardiens, jardiniers, (on ne dit plus
boys) ou fatous (cuisinières/ménagères).
Même si les noirs pensent que les blancs sont ceux qui ont la
science, la culture et l'argent parce qu'ils sont instruits et
intelligents et que grâce à eux il y a des emplois, ils
n'en
sont pas moins envieux. Lorsqu'ils voient notre véhicule
aménagé avec eau, frigo, lit coulissant, etc, ils n'en
reviennent pas et disent toujours : vous les toubabs vous êtes
intelligents et o r g a n i s é s .
Une chose est sûre, c' est qu'ils veulent bien tous venir en
France .
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