Ouest CANADA et ALASKA

  

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CANADA

 

Capitale : Ottawa

 

Superficie : 10 millions km2 = 20 fois la France

 

Population : 32 millions

 

Langue officielle : Anglais / Français

 

Monnaie : Dollar Canadien = $c

 

 

ALASKA   49ième état des Usa

 

Capitale de l'état : Juneau

 

Superficie : 1 530700 km2 (3 fois la France)

 

Population : 634 000 dont 260 000 à Anchorage

 

Langue officielle : Anglais

 

Monnaie : Dollar Us = $

 

Samedi 28 mai 2011,  12° / 20°, temps couvert pour la traversée puis beau ciel bleu ensuite.

Après 3 heures de navigation entre des dizaines d'îles, nous débarquons sur l'île de Vancouver, longue de 480 km. Un coup de tampon rapide sur le passeport et nous voila admis pour 6 mois au Canada.

 

 

Comme tous les visiteurs de l'île, nous nous rendons à Victoria, qui malgré son éloignement, reste la capitale de "British Columbia", le grand département de l'ouest canadien. La ville de Victoria, construite dans une splendide baie naturelle,  jouit d'un centre ville bien rénové.

 

   

 

Même si les clippers qui faisaient escales à l'époque de la ruée vers l'or du Klondike ont disparus, l'antique  pont basculant permet toujours le passage des vieux gréements.

 

 

 

Construit en 1897, l'imposant Parlement "très british" qui surplombe le port intérieur, trône au milieu de ses jardins fleuris. Commencé en 1904, "l'Empress Hôtel" commandé par la compagnie Canadian Pacific est considéré comme le parfait pendant de l'édifice historique dominant Québec, le château de Frontenac.

 

 

 

Le quartier flottant de "Fisherman's Wharf", à deux pas du centre ville offre un cadre de vie agréable.

 

   

 

Dans cet environnement marin,  les transports nautiques sont parfois originaux ; petits taxis nautiques genre "Gaston Lagaffe", hélicoptères et de nombreux hydravions.

 

   

 

Les transports terrestres ne sont pas en reste ; voitures à tirage limité, coccinelle souriante et même un toutou qui voyage en moto.

 

   

 

Si les retraités aspirent à couler leurs vieux jours dans ce havre de paix, les sportifs sont nombreux à pratiquer les sports nautiques et à profiter des kilomètres de quais parfaitement aménagés pour pratiquer le footing ou le cyclisme.

 

 

Œuvres caractéristiques des populations Amérindiennes de la côte Ouest, les totems sont sculptés dans d'énormes troncs de Red Cedar. Ces mâts pouvaient être utilisés comme piliers d'angles des maisons, comme entrées décoratives percées d'un large trou ou bien isolés comme monuments de prestiges ou funéraires.

 

 

Comme ils ignoraient l'écriture, les mâts totémiques pouvaient raconter des légendes, marquer des évènements notables, représenter les  ancêtres mythiques des clans, comme les ours, les loups ou les corbeaux.

Certains chiffres sur les totems constituent des rappels symboliques des querelles, des meurtres, des dettes, et d'autres événements désagréables pour lesquels les Amérindiens préfèrent garder le silence ...

 

Lors des premiers contacts avec les Blancs, les totems se multiplièrent grâce à l'emploi d'outils en fer plus efficaces que la pierre. Ils connurent leur âge d'or dans les années 1860 - 1880 ; après un long déclin, la tradition semble renaitre de nouveau.

 

 

A la sortie de Victoria, nous trouvons un "parking/camping" au bord de la baie. Quelques heures plus tard, trois bateaux de croisières arrivent sur les quais, on comprend qu'il sera inutile d'essayer de négocier le prix des souvenirs !

Grace au climat doux et humide de l'île de Vancouver, particulièrement favorable à la croissance des plantes, les jardins à l'anglaise ont rapidement fleuri avec l'arrivée des premiers colons. Butchart Gardens, le plus grand jardin de l'île est aménagé sur la péninsule Saanich au nord de Victoria dans les entrailles d'une ancienne carrière.

Mardi 31 mai,  12° 20°, ciel bleu.

Nous reprenons un ferry pour la ville de Vancouver où nous retrouvons les Voisin  www.voyagedelafamillevoisin.com qui seront nos voisins pour quelques jours. Nous devrons nous contenter d'une rue près du supermarché, pas terrible, mais ça semble le seul endroit toléré.....On a aussi des voisins Bretons qui travaillent dans l'élagage et qui habitent dans un vieux camping-car juste derrière "chez nous".

 

 

 

Au Canada, on nous l'avait dit, tout est hors de prix, une glace double qui coûtait 1 $ au Mexique, 3 $ aux Usa, coûte maintenant plus de 7 $ avec les taxes ! Bon, vous me direz on est pas obligé de manger des glaces tous les jours, surtout au Canada, mais c'est pareil pour toutes les courses, les visites et le carburant.

 

 

Vancouver occupe un site superbe cerné de toutes parts par la mer et dominé par de hautes montagnes enneigées. Cosmopolite comme toutes les grandes villes du Canada, Vancouver abrite une très importante communauté asiatique.

 

 

 

Le parc Stanley, (400 ha) situé à la pointe de la péninsule qui ferme presque la rade "Burrard" ; près du centre ville, offre un espace de nature et de détente avec ses plages et ses sentiers parmi les arbres géants, restes de la forêt primitive qui couvrait jadis toute la région.

 

 

 

C'est à l'aquarium de Vancouver, que des orques dressés ont été présentés pour la première fois au public . Les bélugas, ces baleines blanches de l'arctique, semblent un peu moins à l'aise que les orques pour faire des pitreries.

 

 

Vendredi 3 juin 2011, 15° / 23°, partiellement nuageux.

Hier, il a plut toute la journée, impossible de mettre le bout du nez dehors. Aujourd'hui, nous profitons du beau temps pour aller visiter le centre ville de Vancouver fait de verre et d'acier, avant de continuer notre route vers le nord.  Notre quartier résidentiel se situant au nord de la baie, nous prenons le "seabus" pour la traverser.

   

Le "Canada Place", ce complexe hôtel / centre de conférence, construit pour l'expo de 1986,  est censé ressembler à une flottille de bateaux à voile qui serraient amarrés dans les eaux du chenal Burrard.

   

A Gastown, dans le quartier historique de Vancouver, l'horloge à vapeur fonctionne grâce à la vapeur produite pour le chauffage urbain. Tous les quarts d'heure, la vapeur actionne un vieux sifflet de bateau à roue à aube qui fait une jolie musique.

   

Depuis Vancouver la route de Squamish longe la baie de Howe qui s'enfonce de 48 km à l'intérieur des terres entre des parois abruptes qui font le bonheur des grimpeurs.

 

A Britannia Beach, sur les pentes abruptes du Mont Brunswick, la "Britannia Mine" ouverte en 1904,  fut une des plus importantes mine de cuivre de l'empire britannique. Fermée depuis 1974, elle est maintenant ouverte aux visiteurs.

   

Le petit village de Squamish, centre de l'industrie du bois, occupe un beau site au fond de la baie au milieu de montagnes enneigées. Idéalement placé entre mer et montagne, il attire aussi bien les accros des antiquités que les "voileux", les skieurs ou les kitesurfeurs.

Lundi 6 juin 2011

Belle journée, aussi bien pour la température (29° en montagne) que pour la rencontre avec les ours.

Notre ami "roule Mabille" nous a donné un bon plan ; sur la route qui mène au "Whistler Olympic Park", une famille d'ours bruns et noirs broute l'herbe à 10 m de nous. Puis plusieurs ours solitaires à différents endroits.

   

Si le Canada est bien connu pour ses lacs et ses forêts, il l'est beaucoup moins pour ses hautes montagnes. Et pourtant, la Cordillère Canadienne fait partie de la chaine qui s'étire de la Terre de Feu à l'Alaska. Elle forme ici une barrière de montagnes de 800 km de large qui recouvre le Yukon et une grande partie de la Colombie Britannique, dont le sommet principal culmine 5959 m. Autant dire que par endroit les montées sont sévères.

 

La petite ville de Whistler, qui a reçu les jeux olympiques d'hiver 2010 est nichée au fond de la vallée. Le super téléphérique "Peak 2 Peak" (4,4 km de long) qui relie Whistler Mountains et Blackcomb Mountains est suspendu à 436 m au dessus de la vallée sur plus de 3 km sans aucun pylône ! Un record mondial parait-il.

   

La grande région du Cariboo vit de l'or, de l'exploitation forestière de la pâte à papier et de l'élevage. En 1863, la "Cariboo Road" reliait déjà Yale à Soda Creek où les passagers embarquaient sur la "Fraser River" à bord du vapeur qui les emmenait à Quesnel, au cœur des mines d'or.

   

Le long de la route, de modestes demeures furent bâties pour servir d'auberges. Hat Creek Ranch, dont les premiers bâtiments datent de 1861, reste un des seuls témoignages de ces relais utilisés par les pionniers, les diligences et les wagons de marchandises de "l'Express Colombie Britannique".

 

Mercredi 8 juin 2011, ciel bleu, 25°,

 

                                    1858, IL Y A DE L'OR SUR LA FRASER RIVER

 

La ruée vers l'or du Fraser est le prolongement de la ruée de l'ouest Américain de 1848. En effet, à partir de 1855, le contexte économique changea de façon significative, l'exploitation de l'or ne demeura rentable  que pour les sociétés qui pouvaient investir dans l'exploitation hydraulique.

 

 

 

Dès 1851, l'enthousiasme soulevé par la découverte de graviers aurifères par  les Indiens Haidas en Colombie Britannique, entraine une prospection intensive dans les régions du bas et moyen Fraser. De 1852 à 1858, de l'or a été trouvé Thompson River et sur la Fraser River, mais les découvertes restent secrètes.

 

Des 1858, la découverte de l'or exploitable sans moyens sophistiqués, dans le fleuve Fraser, apparaît dans les nouvelles mondiales. Aussitôt, 30 000 chercheurs d'or pour la plupart des habitués  de la gloire de la ruée vers l'or Californienne, envahissent les rives du fleuve Fraser.

 

Comme l'or dans les bandes de gravier aurifère diminue rapidement, les prospecteurs suivent la rivière vers le nord pour  atteindre finalement les riches gisements de la région du Cariboo. En 1861, un groupe dirigé par William Dietz, un Néerlandais,  trouve de l'or dans un ruisseau qu'ils nomment William Creek en son honneur.

 

Billy Barker, un anglais arrivé à Victoria en 1858 prospecta à divers endroits sans réel succès. A l'été 1862, il fonde la "Barker Compagnie" avec 7 autres Anglais.  Début 1863 il prospecte en aval des autres mineurs sur la "William Creek" (rivière), creuse jusqu'a 15 m de profondeur et tombe sur un fabuleux gisement qui le rendra riche, (mais mourut pauvre).

C'est immédiatement la ruée et Barkerville (du nom de Billy Barker) devient alors la capitale des chercheurs d'or. En peu de temps, sa population de 10000 habitants lui conféra même le titre de plus grande ville à l'ouest de Chicago et au nord de San Francisco. Afin d'éviter que la boue ne souille les robes longues de ses dames, des trottoirs surélevés en planches courraient le long des bâtiments.

   

Comme dans toutes les grandes capitales d'aujourd'hui, la petite ville avait son quartier Chinois avec ses commerçants, son école et ses joueurs de Majong.

   

La vie sociale de Barkerville était riche et variée. Dans les nombreux saloons, l'alcool coulait à flot et les danseuses demandaient un dollar pour faire danser les mineurs. Pour les plus sérieux, l'Association des Comédiens du Théâtre Royal présentait de nombreux spectacles. 

   

Au début des années 60, le manque de route obligeait les mineurs à transporter leurs marchandises. A partir de 1865, la Route des Chariots du Cariboo, permit des ravitaillements plus réguliers et les commerces regorgèrent alors de marchandises.

   

Des 1861, Francis J Bernard avait commencé à distribuer le courrier à pied à Barkerville. Quelques années plus tard, avec la construction de la route, son entreprise "BX Express", ensuite appelée "Express Colombie Britannique", effectuait le circuit de transport le plus long d'Amérique de Nord, de Yale à Barkerville.

   

En 1896, alors que les filons de la Fraser River s'épuisent, Skookum et ses compagnons Charley Dawson et George Carmack découvrent de l'or dans le Klondike. La nouvelle se répand comme une trainée de poudre d'un bout à l'autre du Yukon, et en quelques jours, les mineurs plient bagage et se dirigent vers le Nord pour rejoindre Dawson City et le Klondike.

Mais c'est une autre histoire que je vous compterai plus tard.

 

 

Vendredi 10 juin 2011

Hier, étape camping / corvées ; lavage du linge, remplissage des réservoirs et douches chaudes à volonté.

Aujourd'hui, une fois n'est pas coutume, le village de "Burns Lake" nous propose un bivouac gratuit organisé au bord de son lac.

     

L'accueil n'est pas toujours aussi sympathique, quand au sens interdit, "no comment".

 

 

Dans les environs de New Hazelton, sur les rives de la rivière Skeena (la rivière des brumes), les Indiens Gitxsan (Peuple de la rivière des brumes), vivaient de saumons et de baies séchées qu'ils échangeaient contre des coquillages dans les villages côtiers. Même le chien devait porter son fardeau ! Pas facile de lire leur dialecte...pour cette fois je vous en donne la traduction.

   

Au cours du XIXè siècle, avec l'arrivée des missionnaires et des maladies comme la rougeole, le choléra et la variole, les Premières Nations commencèrent à décliner.

Le village (reconstitué) de 'Ksan, avec ses maisons-longues aux façades peintes de motifs traditionnels et ses totems, présente de façon authentique le style de vie et les légendes du peuple Gitxsan.

 

Autour de 'Ksan, il existe encore 8 villages authentiques, tel que Gitan'maaxs (Peuple qui pêche à la lumière des torches), Sigit'ox, (Montagne derrière le village) ou encore Hagwilget (Peuple taciturne)  ...

 

   

 

Les ancêtres des Gitwangak se rassemblèrent pour la première fois à Kitwanga (  ). A la fin des années 1700, le grand chef 'Nekt fit construire un village fortifié sur la colline Battle Hill afin de lutter contre les attaques des clans adverses.

 

 

     

Autour de 1830, ils quittèrent l'endroit pour s'installer à Gitwangak (Peuple du Lapin), en bordure de la rivière Skeena. La vielle chapelle Saint Paul et son drôle de clocher séparé veille toujours sur un extraordinaire alignement de totem qui raconte leur histoire. Gageons qu'ils en auront bien besoin, car à la prochaine tempête, quelques uns pourraient bien faire le grand saut.

 

 

   

 

A Ansbahyaxw (Kispiox - Peuple de la cachette), les totems, regroupés dans un enclos. Si certains ont gardés un tronc presque lisse, un oiseau est perché à leur cime, sur un autre, un sculpté un canoë ; à la base d'un autre, un personnage laisse échapper de grosses larmes.

     

Des petits écureuils viennent souvent nous rendre visite ; les biches aussi, très curieuses s'approchent quelques fois, mais au moindre mouvement elles fuient à toute allure. Ce matin on en a quand même vu une perdue sur le parking du supermarché de Prince Rupert. Quant aux moustiques on se passerai bien de leur visite ! Enfin, pour le moment, on a pas à se plaindre, on ne les a vu qu'en fin de journée et à travers les moustiquaires......

Mardi 14 juin 2011 15 /20°, pluie.

Depuis 2 jours, nous sommes à Prince Rupert une petite ville de 15000 habitants du nord de la Colombie Britannique. Bâtie sur l'ile Kaien, non loin de l'embouchure de la Skeena, Prince Rupert vit principalement de la pêche du saumon de la morue et du flétan.

 

 

 

La conserverie du poisson fut l'une des principales activités économiques  de la région. Durant sa glorieuse période, vers la fin du XIXe siècle, plus de 200 conserveries émaillaient la côte. A Port Edward, proche de Prince Rupert, la "North Pacific Cannery" fonctionna de 1889 jusqu'aux années 1960.

 

   

 

Ces conserveries employaient toutes sortes de nationalités : Canadiens, Amérindiens, Japonais et Chinois. Chaque communauté avait sa spécialisation et habitait un quartier différent afin d'éviter les conflits.

En 1905, lorsque le canadien E.A. Smith inventa la machine à éviscérer et à étêter le poisson, elle fut commercialisée sous le nom de "Iron Chink", le Chinois d'Acier.  A croire qu'à cette époque, le péril jaune existait déjà. Malgré l'industrialisation rapide des entreprises, le surgelé pris rapidement le pas sur la conserve.

 

 

Prince Rupert est pour nous le port d'embarquement sur le ferry qui rejoint Skagway en Alaska ; une alternative à la longue route. Trente huit heures de navigation sur le "passage intérieur" entre les centaines d'îles et de côte déchiquetée ; pourvu que le temps s'améliore !

 

 

Lorsque nous arrivons au port  vers 16 h, les pompiers sont déjà là.  Un pygargue à tête blanche (l'emblème Américain) s'est mélangé les pinceaux dans les fils électriques, ce qui a provoqué un début d'incendie et une coupure de courant qui immobilise la passerelle électrique.

 

Vers 22 h, comme rien ne bouge, on se couche ; les motards, sous la pluie, trouvent le temps long. Vers 4h du matin, on embarque enfin avec 10 h de retard.

 

Coup de chance en fin de compte, ça nous permet de naviguer de jour dans l'étroit canal qui rejoint la petite ville de Petersburg et de faire la fin du parcours de jour de Juneau (la capitale de l'Alaska) à Skagway entre les sommets enneigés et les glaciers qui surplombent le canal.

 

Malgré un temps clément mais couvert, l'air est frais et on supporte les anoraks. Les locaux sont T-shirts. L'habitude, surement.

Nous voyons bien quelques baleines, dauphins et orques, mais le bateau avance trop rapidement pour pouvoir en profiter.

 

                          

                                                          1ere ENTREE EN ALASKA

Jeudi 16 juin 2011, temps ensoleillé, 12° / 25°

Nous arrivons Skagway en Alaska, le terminus de notre mini croisière. Un village historique de 850 habitants qui reçoit 800 000 touristes par ans, 700 000 sont des croisiéristes. On retrouve d'ailleurs le "Star Princess" qui était à Victoria, île de Vancouver, en même temps que nous.

   

Skagway possède ce que beaucoup d'autres ne possèdent pas ; une histoire hors du commun qui fit parler d'elle dans le monde entier. En 1887, un an après la découverte d'or au Nord ouest du Canada dans la région du Klondike, une véritable ruée commence. En quelques jours deux vraies villes vont voir le jour ; Skagway et Dyea 15 km plus loin.

 

Mais écoutez plutôt l'histoire de la dernière grande aventure du XIXe siècle.

                                                   LA RUEE VERS L OR DU KLONDIKE

Depuis bien longtemps, des prospecteurs avaient déjà prospecté les vastes étendues sauvages du Yukon, mais n'avaient jamais trouvé assez d'or pour l'exploiter.

 

 

 

 

Le 14 août 1896Skookum (le Peau Rouge) et ses compagnons Dawson Charley et George Carmack s'arrêtèrent pour se reposer sur les berges du petit ruisseau qui se jette dans la Klondike River. Là, au fond de la baie, ils virent briller des paillettes d'or coincées entre les pierres, comme du fromage dans un sandwich.

 

La nouvelle se répandit alors comme une trainée de poudre d'un bout à l'autre de la vallée du Yukon. En quelques jours, le ruisseau Bonanza était revendiqué d'un bout à l'autre.

 

 

 

Immédiatement, la ville de Dawson City commença à se développer à la confluence du fleuve Yukon et le rivière Klondike. A la fin de 1896, tous les droits sur la rivière avaient été pris et les prospecteurs passèrent le printemps 1897 à extraire leur fortune. 

 

 

 

A cause des communications excessivement difficiles pendant l'hiver, la découverte resta circonscrite. Cependant, dans la soirée du 14 juillet 1897, le vapeur SS Excelsior arrivait à San Francisco et 3 jours plus tard, le SS Portland accostait à Seattle. Dans leurs cales plus de trois tonnes d'or du Klondike.

 

 

 

"OR, OR, OR", annonçaient les journaux. Quatre jours après le débarquement du Portland, le "Seattle Post Intelligencer" proclamait : "A Seattle, la grande dépression est arrivée à sa fin, une période de grande prospérité est enfin arrivée". Grace à une campagne active de la Chambre de Commerce qui proclamait que que Seattle était la seule place où les chercheurs d'or pouvaient s'équiper, un plus grand nombre de prospecteurs partirent d'ici que de toute autre ville. Des millions de personnes laissèrent tout tomber pour se rendre au plus vite dans la région du Klondike.

 

   

 

Plusieurs routes s'offraient pour rejoindre le Klondike :

 

-La route maritime, la plus facile mais aussi la plus couteuse qui ne concernait que les gens fortunés. Elle s'effectuait en bateau à vapeur qui remontait les côtes de la Colombie-Britannique jusqu'à l'embouchure du Fleuve Yukon, tout à l'ouest de l'Alaska, un trajet d'environ 2600 km. Restait à remonter le Yukon pour rejoindre Dawson City. En 1897, de nombreux prospecteurs qui avaient emprunté cette route trop tard dans la saison furent pris par les glaces près de Fort Yukon en Alaska et durent être secourus.

 

-La "Cariboo Wagon Road", la route entièrement Canadienne d'Edmonton et d'Ashcroft ou encore le chemin longeant le fleuve Mackenzie, au nord d'Edmonton pour ensuite traverser les Monts Mackenzie.

 

- La route principale passait par Skagway et Dyea.

La plupart des prospecteurs s'embarquaient de Seattle ou Vancouver sur des vapeurs à destination de Skagway en Alaska ou de la ville voisine de Dyea à l'embouchure du canal Lynn.

 

 

 

De la, deux chemins permettaient de traverser la chaine des montagnes côtières en direction du Klondike au Canada :

la Piste du col de White (le White Trail) ou la Piste du col de Chilkoot (le Chilkoot Trail), toutes deux très difficiles. Une carte géographique de l'époque indiquait au voyageur hésitant : "Quelque soit le chemin que vous emprunterez, vous regretterez de ne pas avoir emprunté l'autre.

 

 

 

Pour entrer au Canada, en plus de leur matériel de prospection, les "stampeders" (prospecteurs) devaient transporter avec eux de quoi vivre pendant un an, ce qui représentait environ une tonne de matériel. La nourriture constituait à elle seule la moitié de leur charge. Au sommet de chaque col, un poste de la Police montée du Canada s'assurait du respect de la loi. On voulait ainsi éviter que se reproduisent les pénuries qui avaient frappé la ville de Dawson City, les deux hivers précédents.

 

Avant de partir, les "stampeders" devaient compléter leur matériel de prospection, acheter un cheval, construire des traineaux ou trouver des porteurs pour transporter le tout. Les prospecteurs, lourdement chargés, gravissaient les cols en hiver, afin d'atteindre les voies navigables supérieures au moment de la débâcle et rejoindre ainsi leurs concessions le plus rapidement possible à la bonne saison.

 

La piste de la White Pass, pourtant moins élevée que la Chilkoot, présentait pourtant des conditions bien plus difficiles à cause des violentes tempêtes de neige en hiver et de la boue en été. Elle fut d'ailleurs surnommée la "Dead Horse Trail" (la piste du cheval mort) en raison des quelques 3000 chevaux qui moururent sur cette piste.

 

 

La piste du Chilkoot, longue de 53 km avec des pentes verglacées à plus de 45° fut utilisée par plus de 30 000 prospecteurs durant l'hiver 1897 - 1898. 

 

 

 

Et pourtant les dangers ne manquaient pas.

A commencer par Jefferson Randolph Smith connu sous le nom de "Soapy Smith" escroc et bandit notoire qui écuma de nombreuses villes de l'Amérique avant de déplacer ses opérations à Skagway en 1897.  Il y ouvrit un bureau de télégraphe dont les fils ne passaient même pas le mur, ainsi que des saloon et des salles de jeux louches. Les nouveaux venus étaient pilotés par leurs "amis" qui les conduisaient à de malhonnêtes sociétés maritimes, à des hôtels ou à des maisons de jeux jusqu'à ce qu'ils soient ruinés.

 

 

Dans la soirée du 8 juillet 1898, une fusillade éclata et il fut mortellement blessé. Aujourd'hui, sa tombe et son saloon sont les lieux les plus visités de Skagway.

 

 

 

Au cœur de la ruée vers l'or, Dyea, point de départ du Chilkoot Trail comptait 8 à 10 000 personnes, plus de 150 commerces et un immense quai sur lequel les bateaux venaient s'amarrer. Aujourd'hui il ne reste que la façade de l'agence immobilière (ça ressemble un peu à celle de chez Maurice M) et c'est Claude qui tient la boutique. Le camping gratuit de Dyea sera notre base de départ.

 

  

 

Après 13 kilomètres de marche à travers la forêt, nous arrivons à Canyon City.

 

 

 

Dès 1898, le village comptait plus de 1500 habitants, avec hôtels, restaurants, médecin et bureau de poste. On y amena même un générateur à vapeur pour monter un téléphérique, on y installa même l'électricité publique, mais l'année suivante, la ville n'existait déjà plus.

 

 

 

En été, les prospecteurs les plus aisés utilisaient des chevaux pour monter les marchandises, les autres les montaient à dos d'homme. Pour l'hiver, ils devaient construire des traineaux qu'ils faisaient glisser sur les ruisseaux et à travers les rapides. Plus tard (un peu trop tard), on y construisit un téléphérique pour transporter les plus lourdes charges.

 

 

 

Huit kilomètres plus loin (21 km au total), nous arrivons à Sheep Camp au pied du Chilkoot Pass. Simple camp de base de chasseurs de mouflons au départ, la population du camp augmenta rapidement en hiver lorsque les tempêtes forçaient les chercheurs d'or à s'arrêter. Au plus fort de sa prospérité, il y avait 16 hôtels, 3 bars, des bains publics et même un hôpital.

Aujourd'hui, il ne reste rien, seulement 2 cabanes qui ont été reconstruites pour servir de salle hors sac aux nombreux randonneurs, et quelques plateformes pour poser les tentes.

 

 

 

Pas de bol, nous qui avions parié sur la sécheresse, une pluie drue se met à tomber peu après notre arrivée. Avec le jour qui s'assombrit seulement de minuit à 3 heures du matin et la tente qui prend l'eau, nous dormons  peu. Au petit matin, les duvets sont trempés !

 

 

 

A partir de cet endroit, la pente était trop raide pour utiliser les chevaux. Des entrepreneurs taillèrent jusqu'à 1500 marches dans la neige et la glace et faisaient payer un droit de passage. "L'escalier Doré" est le nom qui a été donné à cette montée de 45 degrés qui partait des "Scales" jusqu'au sommet du col de Chilkoot. Bon nombre de prospecteurs mettaient une journée pour y arriver et ceux qui n'avaient pas les moyens de faire transporter leurs équipements par des porteurs devait effectuer jusqu'à 30 voyages. Beaucoup perdaient courage à cet endroit ; ils y abandonnaient tout leur matériel et rebroussaient chemin.

 

 

 

La vue de cette colonne d'hommes semblable à des fourmis gravissant cette pente devait rester gravée dans la mémoire des prospecteurs et demeure aujourd'hui le symbole de la ruée vers l'or du Klondike.

 

 

 

Après le col, les prospecteurs n'avaient plus qu'à descendre jusqu'au lac Bennett. C'est ici que les pistes du Chilkoot et de White se rejoignaient. En avril / mai 1898, la population passa tout à coup de quelques centaines de personnes à 20 000 personnes qui se mirent à déboiser pour construire des embarcations. Le 27 mai 1898, ce fut la débâcle et en une semaine, quelques 7124 bateaux commencèrent à descendre le lac Bennett puis le fleuve Yukon en direction de Dawson à 800 kilomètres plus loin.

 

 

 

A Carcross, à l'autre bout du lac Bennett, les prospecteurs pouvaient faire une étape bien méritée, renouveler les vivres au magasin général et continuer leur route sur le Yukon à bord des vapeurs. A partir 1899, ils purent même prendre le train de la "White Pass & Yukon Route".

 

 

 

Whitehorse, (Cheval Blanc) doit son nom aux rapides moutonnants (peut être dit-on chevalant au Canada) qui barraient l'entrée de la ville. Elle fut un important centre de transbordement : l'été, passagers et matériel embarquaient sur les dizaines de vapeurs à aube qui étaient remis à l'eau chaque printemps, et l'hiver, ils gagnaient Dawson City en traîneaux sur le fleuve Yukon entièrement gelé.  

 

   

 

   

 

Environ 100 000 personnes prirent part à la ruée vers l'or du Klondike. La ville de Dawson City qui comptait 1500 habitants au printemps 1897, en comptait plus de 30 000 à l'automne 1898. Elle fut à l'époque la plus grande cité à l'Ouest de Winnipeg. Aujourd'hui, Dawson compte environ 2000 habitants.

 

   

   

 

Cette ruée pris fin au cours de l'été 1898, suite à la découverte de nouveaux filons d'or en Alaska qui déplaça des milliers de prospecteurs. Ceci n'empêcha pas la production de croitre avec la mécanisation. En 1904, le Klondike était encore le plus grand producteur d'or du Canada et le 4ième au monde.

L'or rapporta 30 000 $ en 1895, 300 000 $ en 1896, 10 millions en 1898 et plus de 22 millions en 1900.

 

 

 

A partir de 1905, les dragues étaient la méthode la plus courante pour exploiter l'or. En 1912, plus de 13 dragues opéraient dans le Klondike. La drague N° 4, la plus grande drague en bois d'Amérique du Nord, pesait 3000 tonnes et mesurait 60 m de long. Construite dans une cuvette remplie d'eau sur laquelle elle flottait, ses godets creusaient le gravier aurifère jusqu'à 17 m de profondeur et recrachait le gravier lavé à l'arrière. Elle se déplaçait ainsi dans son propre "réservoir" d'eau.

 

Mais avant de "lancer" la drague, il fallait préparer le terrain : couper les arbres, enlever le sol organique et les vestiges de la ruée vers l'or, mais surtout, il fallait injecter de l'eau chaude afin dégeler le sol qui est resté gelé depuis la dernière ère glaciaire.

 

   

 

Cette drague fonctionna jusqu'en 1959, date à laquelle elle coula. Autant dire qu'en 46 ans, elle a complètement ravagé le paysage du Klondike, ne laissant derrière elle que des tas de gravier à perte de vue.

 

     

 

Aujourd'hui, avec la hausse du cours de l'or, les gisements du Klondike continuent d'être exploités par des centaines de mineurs indépendants. Le long des cours d'eau, de nombreux campements et diverses machines et engins attestent de l'activité. . En 2010 l'or du Yukon aura encore rapporté 57 millions de dollars.

 

 

 

En 1900, avec la construction du chemin de fer Skagway-Bennett-Whitehorse, alors que la ruée vers l'or était terminée, la plupart des villes et des installations perdirent leur raison d'être.

 

 

                                                              2 ième ENTREE AU CANADA

 

Mardi 21 juin 2011, beau et chaud, 25°

 

Nous quittons Skagway par la Klondike Highway qui ne fut achevée qu'en 1979. De toute façon, on a pas le choix, c'est la seule route et les vapeurs n'existent plus !

 

 

C'est l'occasion de traverser des paysages spectaculaires, sommets enneigé, lacs bleu lagon et quelques installation de téléphériques qui datent du la ruée vers l'or.

 

 

   

 

Au bord de la route, les ours noirs sont nombreux à brouter les pissenlits, tout juste s'ils lèvent la tête lors de notre arrêt. Les orignaux, aussi gros que des chevaux, plus méfiants gardent leurs distances.

 

 

 

Bivouac à Whitehorse sur le parking du Walmart, comme tout le monde. A minuit, lorsque je sors prendre une photo, je compte plus de 45 véhicules de loisir. Trois heures de pénombre et c'est à nouveau le jour, mieux vaut mettre les stores pour dormir un peu.

 

 

 

C'est là que nous retrouvons par hasard Michel et Claire Lise, nos voisins Suisse " http://mclcornu.blogspot.com " qui font le tour des Amériques à bord de leur Toyota. Nous avions communiqué par Internet il y plus de 2 ans alors qu'ils étaient en Argentine. Nous sympathisons rapidement et passons de bons moments ensemble. Mais eux sont des rouleurs et sont pressés de repartir vers Inuvik. Peut être nous recroiserons nous dans le grand nord.

 

 

 

 

A Whitehorse, la capitale du Yukon, les "white horses" (rapides) n'existent plus, ils ont été remplacés par un barrage hydro-électrique ; ce qui ne fait pas l'affaire des saumons qui viennent de se taper 3200 km à contre courant sur le fleuve Yukon, pour venir frayer dans les eaux douces qui les ont vu naitre il y a 3 ou 4 ans. Afin d'éviter un suicide collectif dans les turbines de la centrale, on leur a construit une échelle à poissons, un long canal en bois de 366 mètres de long pour un dénivelé de 15 m. C'est la plus longue structure de ce genre au monde. 

 

 

 

Dans ces régions reculées, les "Premières Nations" comme on les appelle ici sont encore nombreux

 

   

 

Jeudi 23 juin 2011,  beau temps 18° / 25°

 

Nous reprenons l'Alaska Highway. De grandes lignes droites, des pics enneigés, des lacs et de maigres forêts d'épinettes qui, comme dit Claude, sont justes bonnes à faire des cotons tiges !

 

 

 

 

Sur les routes du Yukon et de l'Alaska, 80 % des véhicules qui circulent sont des camping-cars, des caravanes ou des cellules sur pick-up. Il y en a absolument partout ! Beaucoup sont des véhicules de locations.

 

Beaucoup de motards aussi, mais les plus courageux sont les nombreux cyclistes lourdement chargés  qui  pédalent des jours sans rencontrer âme qui vive.

 

   

 

Souvent, il existe pourtant une petite agglomération à la jonction de 2 routes principales ; une station service épicerie, un magasin de souvenirs, un motel, une église, un ou deux campings, quelques maisons abandonnées, des épaves, rien de plus

 

 

 

Destruction Bay, un de ces villages perdu au bord d'un lac sera notre hôte pour la soirée. Malgré la soirée qui n'en finit pas, pas question de mettre le nez dehors, les moustiques sont enragés ! Il est minuit, le soleil est couché depuis 2 minutes.

 

Ce qui nous surprend , ici,  c'est la part belle faite aux loisirs de plein air. Il y a des "Visitor Center" partout. Ils sont souvent construit dans le style de la région et présente la faune, la flore et les coutumes de manière conviviale. On peut y récupérer des cartes routières, des revues et des documentations conséquentes sur le moindre village, même inaccessible. Impressionnant !

 

 

 

Sur la carte épinglée au mur on s'aperçoit vite qu'à part les Américains, il n'y a pour ainsi dire que les Allemands, les Français, les Suisses et les Australiens qui visitent le Yukon ou l'Alaska. Dans les autres pays du monde, c'est un peu la même chose, mais sans les Américains qui ont bien trop peur de sortir de leur cocon.

 

Les parking, nombreux, (souvent interdit aux c-cars la nuit) sont toujours équipés de poubelles et de WC bien entretenus. D'ailleurs, les Américains qui voyagent en France reprochent le manque de toilettes ou d'entretien ! C'est vrai qu'ils sont mal habitués !

 

 

                     Le vendredi 24 juin 2011, le voyage se poursuit en ALASKA  CANADA