Les anglais ont appelé ce pays "Burma" (Birmanie), mais d’après la légende, des esprits favorables auraient créé un pays merveilleux "Myan Ma". Le pays fut rebaptisé en 1989, « Myanmar », afin de se détacher du nom de l’ethnie majoritaire, les birmans.
Dimanche 25 novembre 2018
Tamu border 9 heures du matin. Nous traversons le pont métallique qui n'a qu'une voie, donc on roule au milieu, mais une fois arrivés au Myanmar on roule de nouveau à droite, même si les distances sont en miles !
Arrêt à la cabane de police pour les formalités (10 mn), puis on attend le couple de motards Polonais (avec 2 motos) qui nous accompagnera dans cette traversée. Doivent aussi se joindre à nous 8 motards indiens en Royal Enfield, mais ils sont à la bourre.... Pour ne pas nous retarder, l'agence Myanmar Sense (MS) nous donne les coordonnées GPS de l'hôtel du soir et nous libère.
De toutes façon, ils ont leur propre véhicule, un Toyota Hi ace à bord du quel il y a le guide, le responsable de MS et leur chauffeur.
Bon, va pas falloir trainer, il nous reste 290 km à parcourir avant la nuit pour rejoindre Gangaw, la ville étape. La long de la route, de nombreux villages de maisons sur pilotis émergent de la forêt vierge.
Entre les chars à bœufs, les ponts à voie unique et les motos qui déboulent de partout, il faut rester vigilant, surtout qu'ils ont tellement peu l'habitude des voitures qu'ils ne se sentent du tout concernés.
Nos premières pagodes dorées, ces pagodes birmanes que nous verrons par dizaines de milliers à travers tout le pays.
Le bouddhisme imprègne la vie du Myanmar, pays des bonzes et des pagodes aux dômes en or. Cette doctrine religieuse est pratiquée par 80 à 90% de la population.
Comme nous ne circulons qu'avec des motards, nous passerons toutes nos nuits à l' hôtel - mince, mais on va se perdre dans ce grand lit !!!
Par rapport à l'Inde, nous trouvons déjà beaucoup de changements : des villages plus propres et mieux ordonnés, une conduite respectueuse, de nombreux restaurants (propres) le long des routes où on peut manger un poulet/riz/boisson pour 1 ou 2 € et la population accueillante mais discrète.
Lundi 26 novembre 2018 ciel bleu 30° / 20°
Les motards indiens sont arrivés vers minuit, et ce matin, ils ne sont pas trop pressés de repartir - nous oui, car en plus des visites prévues, il va falloir se taper 330 kilomètres pour rejoindre Mandalay, la deuxième ville du pays.
Ils sont tellement décalés, qu'à part 5 mn au petit déjeuner, on ne les reverra pas de la journée !
Départ à 9h - la petite route de montagne n'est pas toujours bien large et les pentes sont vertigineuses, d'ailleurs les panneaux routiers sont assez explicites - les panneaux indicateurs, un peu moins !
Nous roulons jusqu'à Monywa où l'escorte nous rejoint en début d'après midi pour les visites.
Sur la colline de Po Khaung ont été construit les plus grands Bouddhas du monde - le bouddha couché qui contemple la vallée mesure 98 m de long puis un peu plus haut, à l'arrière, le bouddha debout qui atteint 167 m de hauteur. Mais il en manquait un - le bouddha assis - il est en cours de construction !
Au pied de la colline, se "reposent" 1000 bouddhas à l'abri de mille jeunes banians.
A un kilomètre de là, la "paya Thanboddhay". Ce magnifique monument, décoré d'une multitude de "clochetons" dorés est unique au Myanmar. Plus de 580 000 statues de bouddha ornent les niches du temple !
Avec tout ça, on arrive de nuit à Mandalay et entre ceux qui n'ont pas de phares et ceux qui ne les allument pas (pour faire des économies), ça craint !!!
Mandalay - 1,2 millions d'habitants est une ville verdoyante et aérée. Grace à ses larges avenues et le peu de voitures, il est facile d'y circuler et l'air est encore respirable.
La région de Mandallay abrite près de 60% des moines bouddhistes du pays, pas étonnant qu'on y rencontre des centaines de pagodes.
A quelques kilomètres de Mandalay, le pont 'U Bein" d'Amarapura est le plus long du monde. Depuis plus de 2 siècles, cette passerelle en teck de 1,2 km permet aux villageois de traverser le lac Taungthaman et aux moines de circuler entre les monastères des deux rives.
On reprend la route en direction de Bagan. Et ici pour faire les routes, pas besoin de matériel H-tek - un bon feu de bois pour fondre le goudron, un arrosoir pour le prendre et le répandre (même pas besoin de gants !), des femmes qui recouvre le tout de sable, un petit coup de balai et hop, une route toute neuve.
En dehors des bœufs, ils ont aussi des moyens de transports assez originaux - si les sidecars c'est du bricolage, les camions sont de série, on en croise des centaines!
Mercredi 28 novembre 2018
Aujourd'hui, c'est les 3 ans de notre petit Léon - on a donc acheté un gâteau, allumé 3 bougies puis nous les avons soufflé et mangé le gateau.
Nous arrivons à Nyaung U (la plus grande agglomération proche de Bagan) en milieu d'après-midi. Comme nous allons y rester 2 nuits, on en profite pour faire laver le linge, ça devenait urgent - draps, torchons, serviettes, T-shirt, pantalons, le tout lavé/ repassé pour 3,50 € quand même ! Dans les états du Nord/Est de l'Inde, pas assez touristiques, nous n'avons jamais pu trouver de "laundry", pas plus que des cartes postales pour envoyer aux petits !
Le quartier des hôtels et restaurants est très animé et Claude profite du marché couvert pour faire quelques achats.
Bagan, un site archéologique grandiose, qui s'étend sur plus de 40 km². Aujourd'hui, on laisse les véhicules au garage, c'est MS qui nous "promène".
Pendant près de 230 ans, (de1050 à 1280 environ) les rois érigèrent quelques 4400 temples bouddhiques dans cette plaine bordant le fleuve Ayeyarwady.
Construite par le roi Anawrahta, la "paya" Shwezigon, en forme de cloche, a servi de modèle pour tous les stupas bâtis par la suite dans le pays.
Le temple Amanda est l'un des plus beaux, des plus grands et des plus vénérés de Bagan. Les terrasses du temple sont couronnées d'un "épi" doré qui s'élève à 52 m. Au centre du cube central de 53 m de côté, les 4 statues de bouddhas debout de 10 m de haut ont été sculptées dans d'énormes troncs de teck.
Malgré le séisme de 1975 qui a sérieusement endommagé de nombreux temples, on dénombre encore plus de 2200 temples debout.
Bagan est aussi le principal lieu de production de laques sur bambou, un processus interminable ! L'artisant commence par découper de fines lamelles de bambou qu'il tresse pour former une armature - pour les objets de qualité supérieure, l'armature est nouée avec des crins de cheval - puis elle est enduite de laque et poncée (cette opération peut se répéter 7 à 10 fois), l'objet est ensuite peint et poli. Pour une laque de 5 couleurs, il faut compter 5 à 6 mois de travail (y compris les nombreux temps de sèchage). Même au prix de la main d'oeuvre Birmane, ces objets ne sont pas à notre portée !!!
Sur la route montagneuse en direction du lac Inle, un énorme temple peu commun en forme de galère
Jeudi 29 novembre Alt 900 m ciel bleu 28° / 15° Lac Inle
Situé au centre Est du Myanmar dans l'état de shan, haut lieu du tourisme de masse, le lac Inle, a une forme d'ovale de 40 km de long sur 6 à 8 km de large, mais ne possède pas vraiment de rive - sur les bords, l'eau est moins profonde et les jacinthes d'eau sont plus denses.
Dans cette région qui compte 130 000 habitants, on rencontre les tribus Shan, les premières installées, mais aussi les Intha, les Môn et les Karenni, ces femmes "girafes" qui portent de grands colliers dorés.
Les Intha, arrivés bien plus tard, n'ont eu d'autre solution que de créer leurs villages sur le lac.
Les 70 000 Intha vivent principalement dans 17 villages sur pilotis installés sur les bords du lac et villages sur les iles flottantes.
Pour s'adapter à des conditions difficile de vie sur l'eau, les Intha ont du faire preuve d'ingéniosité.
Les pêcheurs Intha ont une méthode de pêche et une façon de ramer unique au monde. Avec moins d'un mètre d'eau, les poissons se révèlent parfaitement visibles lorsqu'ils sont debout. Ils imaginèrent une grande nasse à plaquer sur le fond pour les piéger et à utiliser une des jambes pour manœuvrer la barque, d'où cette posture bien particulière.
Aujourd'hui, ils gagnent plus d'argent avec les photos pour touristes qu'avec le poisson!
Les jardins flottants sont une autre curiosité - ce sont des masses de végétaux qui se forment au fil des ans sur les rives. Les Intha les découpent en bandes et les tirent sur le lac. Ces petites iles, recouvertes de terre sont arrimées au fond du lac avec des dizaines de bambous. Ils cultivent toutes sortes de primeurs, mais la plus grosse production est la tomate.
Des centaines de longues barques en bois propulsées par un puissant moteur diesel permettent de rapprovisionner tous les commerces flottants et de transporter passagers et production agricole.
Quelques fois, on a l'impression d'être au cinéma dans une course poursuite avec James Bond
Les Intha sont une des rares ethnie à pouvoir vivre en autarcie En plus de pêcheurs et cultivateurs, ils sont d'habiles artisans ; forgerons, rouleurs de cigares, fabricants d'ombrelles en bambou ou bijoutiers.
Les tisserandes tissent le coton, la soie et même la fibre de lotus
De même que les Shan et les Môn, les Intha sont bouddhistes comme en témoigne la centaine de monastères et le millier de stupas construit aux alentours.
Aujourd'hui, c'est une grande fête bouddhiste et les 4000 bonzes de la région ont rejoint le temple - du coup c'est l'embouteillage de barques !
A la queue leu leu, les bonzes munis de leur gamelle font le tour du temple où foule de pèlerins sont venu distribuer des centaines de kilos de riz non cuit qui pourra être conservé.
Traversée du Myanmar - suite du feuilleton au 1er décembre
Lac Inle - Comme prévu dans le "contrat", à partir d'aujourd'hui nous devions transporter le nouveau guide et la représentante du ministère du tourisme, mais au moment de partir, nouveau rebondissement - le responsable de MS, qui nous a quitté hier, nous fait dire que les permis ne sont pas en ordre et que nous devons nous diriger vers la frontière qu'il avait précédemment choisie - celle où les C-Cars ne peuvent pas passer !!! Le 22 novembre il nous avait pourtant affirmé par email (à nos amis Polonais aussi) que tout était réglé !
C'est vrai que ce jour là, nous lui avions affirmé que si nous ne pouvions pas sortir par la douane que nous avions choisie, nous annulions tout (on sait maintenant que les Polonais lui avaient dit la même chose) - Lui, tout ce qu'il a vu, c'est ses 3000 € qui s'envolaient...A l'époque, nous avions été bien surpris d'avoir une réponse positive si rapidement, d'autant plus qu'au Myanmar c'était un long week-end de festivités... Alors arnaque ou pas arnaque ? Nous on pense tous ARNAQUE.
Refus catégorique de nous 4, Lucas qui parle bien l'anglais s'entretien 3/4 d'heure au téléphone avec MS et lui confirme que s'il ne trouve pas de solution avant 10h, nous partirons seuls en plantant leur équipe sur place. Le guide et la "tourisme" qui sont venu exprès en croyant que tout était en ordre sont bien embêtés et craignent vraiment qu'on les plante la !
A 9h30, ordre est donné par MS de partir et aux "accompagnateurs" de négocier au futurs "check points".
Samedi 1 décembre 2018, altitude 900 m Ciel bleu 27° / 14° Namsang
Aujourd'hui, nous n'avons que 140 km à parcourir, mais la petite nationale de montagne au relief accidenté tournicote sans arrêt et nous faut 3h30 pour rejoindre le village de Namsang. On arrive quand même vers 13 h, juste à temps pour déjeuner. On aurait surement pu avancer un peu plus (demain grosse étape), mais comme MS n'avait rien réservé - tiens tiens - les hôtels de la ville suivante sont complet !!!
J'en profite pour enlever un clou de mon pneu qui fait psssit immédiatement - un coup de perceuse, une mèche, regonflage et le tour est joué.
Dimanche 2 décembre 2018 beau temps
Départ à 6h car aujourd'hui la route est longue (330 km) et sinueuse - un virage tous les 20 m en moyenne - j'ai pas compté, mais le soir on a le tournis.
Depuis hier, on transporte le guide et "Soso", la représentante du ministère du tourisme, alors j'essaye de conduire "soft" car ils ne sont pas très bien installés. Claude dit que ce n'est pas vrai - du coup elle prend le volant pour quelques heures.
La plupart des villages que nous traversons n'ont pas l'électricité, d'ailleurs même notre hôtel utilise un groupe électrogène.
Dans le premier village que nous traversons à 1200 m d'altitude, il ne fait pas bien chaud et pourtant les jeunes bonzes et bonzesses (j'ai bien dit "Bonzesses"), pieds nus sont déjà en train de faire l'aumône de nourriture.
Pour le déjeuner, nous nous arrêtons toujours dans les "restaurants" qui jalonnent les routes. Il y en a partout. A l'entrée et à la sortie de chaque ville, il peut y en avoir des dizaines, et même dans les petits villages, on en trouve toujours 2 ou 3. On y mange soupe, légumes, nouilles, œufs et bien entendu du RIZ. Nous, on prend souvent du riz frit avec des petits morceaux de poulet et c'est super bon. A 1,50 € boisson comprise, il n'y a pas à hésiter !
Ce soir, dernière nuit à l'hôtel à proximité de la frontière. Demain matin, le guide et Soso doivent nous accompagner pour régler les formalités de sortie du Myanmar.
Les moins : l'obligation de voyager avec un guide et un agent du ministère du tourisme - l'arnaque de l'agence Myanmar Sense - voyage trop court (9 jours) à cause du coût - routes de montagnes étroites et sinueuses - connexion internet lente ou défaillante même dans les grands hôtels.
Les plus : population chaleureuse et serviable et discrète - la sécurité, la tranquillité - nourriture bonne, pas chère et peu épicée - des "cantines partout" et pas chères - Bagan et ses 2000 temples - le "monde bouddhiste - l'extraordinaire lac Inle - les routes, souvent petites mais sans trous - les conducteurs disciplinés (sauf les motocyclistes) et les routiers sympas - la propreté générale - les prix bas.
On a d'ores et déjà repéré des tas de bivouacs possibles pour le jour où on pourra circuler librement !!!!
Séjour total Myanmar : 9 jours. Cumul depuis départ Asie : 365 jours
Dépenses totales : 264 € (+ 206 € de visas + 1330 € d'agence) = 1800 €
Parcours total Myanmar : 1700 km. Cumul depuis le départ Asie le 3 oct. 2016 : 33 000 km. (63600 compteur)
Le mardi 4 décembre 2018, le voyage se poursuit en Thaïlande 1