Population
:
8 400 000 habitants
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Monnaie
:
Franc CFA
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Superficie
:
1/5 de la France
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Langue(s) officielle(s)
: Français
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Densité
:
56.79 hab./km²
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Statut
:
République
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Capitale
:
Porto Novo
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Projection
2050 :
22 000 000 habitants
Parcours du 23 au 30 mars
2006
Kilométrage parcouru au Bénin : 900
dont 100 de piste
Kilométrage depuis le départ à la
sortie du Bénin : 21750 km
Avant 1972, la République du Bénin
s'appelait le Royaume du Dahomey. Colonisé dès 1892,
le Dahomey devient Territoire d'outre mer rattaché au Togo en
1946 et indépendant en
1960. Le Bénin est le seul pays à avoir effectué ses transitions politiques
sans effusion de
sang. Réputé pour être le plus beau pays du
golfe de Guinée, c'est aussi un immense
patrimoine culturel avec ses traditions et
son culte Vaudou, sa vie intellectuelle et
artistique. On l'avait d'ailleurs surnommé le Quartier Latin de
l'Afrique. Grand centre
du
commerce des esclaves par le passé, de nombreux
Noirs Américains viennent ici sur les
traces de leur histoire. Religions
animistes, catholiques, musulmanes et protestantes.
Climat subéquatorial tempéré au sud,
plus chaud et sec au nord. Espérance de vie 53 ans, scolarisation : 55%.
Entrée par la douane d'Anecho.
Formalités effectuées dans la bonne humeur (enfin, c'est ce que m'a dit Claude,
car c'est elle
qui fait les formalités) en 15 ou 20 minutes. Comme dans les autres pays
il faut prendre un laissez-passer à la douane pour la
voiture (5700 Fcfa = 8 € ) ou faire tamponner le carnet de passage en douane.
Jamais de fouilles jusqu'à maintenant. Lorsqu'
ils s'ennuient, ils nous font quelques fois ouvrir la porte de la "case mobile"
par curiosité.
Quelques kms plus loin, à l'entrée de
Grand Popo, nous bivouaquons au Coco Beach, sur la plage comme son nom
l'indique.
Le
Coco Beach
est à l'image de son créateur, un rasta nommé Franck, qui vient d'émigrer en
Californie. Le bar et les paillotes sont faites en pongo, lanières de feuilles de cocotier tissées
et entourées de canisses en palmes tressées.
Musique à fond toute
la journée et certains soirs, c'est festival
de
musique au son des djembés et des balafons en
dégustant un autre
festival, celui
de crevettes
qui est la spécialité du lieu.
Ayant fait connaissance avec
Bienvenue et Pascaline,
un couple Black and White, nous réservons une pirogue pour remonter le
fleuve Mono (sans D Maurice) jusqu'aux bouches du
Roy où il se jette dans l'océan, après
l'avoir longé sur plusieurs kilomètres. Cette balade, qui ne
devait durer que quelques heures, se prolongera jusqu'en fin
de journée à cause d'un vent puissant qui donnera bien du mal
à notre piroguier. Il nous tarde aussi de débarquer, nous avons tous
mal aux fesses à force d'être restés assis sur le rebord de la coque. (Coût : 8
000 Fcfa pour 4)
Nous longeons de nombreux villages de
pêcheurs coincés entre le fleuve et l'océan où les enfants, faute de
ballon,
jouent au
foot
assis sur le sable. En
tirant sur des petits bâtons enfoncés dans le
sable au pied desquels ils ont posé de petites
graines, ils marquent chacun leur tour des buts à leur adversaire.
Partout dans les villages, les margouillats
s'approchent pour quémander la nourriture.
Le Bénin est le
berceau du culte Vaudou,
voué à un ensemble de divinités, qui s'est développé jusqu'aux Antilles et au
Brésil
avec l'arrivée massive des esclaves.
Bien que nous n'ayons pas eu la chance d'assister aux cérémonies qui se
déroulent un peu
partout dans les forêts sacrées, nous
avons pu voir
des fétiches
fait de vieux chiffons ou de cranes d'animaux.
Pour les motorisés : possibilité de
prendre la piste qui passe devant l'Auberge de Grand Popo pour aller jusqu'à
l'embouchure
du fleuve Mono en roulant pendant 12
kms sur la plage, une langue de sable entre fleuve et océan. (Bien dégonfler,
sable mou)
Nous faisons une halte à Ouidah, ancien centre d'embarquement des esclaves vers
le Brésil et Haïti.
Quelques infos sur l'esclavage : La traite "atlantique" organisée par les
Anglais, Français, Hollandais, Portugais et Américains,
à déporté entre 1450 et 1860 vers les plantations de
canne à sucre des Amériques et des Antilles, 11 millions d'Africains,
souvent originaires d'Angola, de Haute Guinée, de Sénégambie et du Bénin. Mais
au XVII iéme siècle, la traite est aussi prati-
quée par les Africains eux même et va enrichir de grands
royaumes comme le Dahomey, l'actuel Bénin. ( la ville de Ouidah
est le plus grand centre esclavagiste de la côte ouest). En
1848, la deuxième république abolit l'esclavage. En
1888, le
Brésil est le dernier pays d'Amérique latine à l'abolir.
La traite "orientale", organisée en Afrique noire par les musulmans arabes du
VII ième au XIX ième siècle aurait entraîné la
déportation de 17 millions de personnes vers l'Arabie
Saoudite, le Maghreb, l'Inde, et la Chine, et ce n'est qu'en 1920 que
sera fermé, au Maroc, le dernier marché aux esclaves.
Qu'en à l'Arabie Saoudite, elle n'a toujours pas aboli l'esclavage !
La France est sûrement le seul pays à organiser une journée de l'esclavage,
pourtant ils étaient très nombreux à s'en occuper !
Nous partons de
la
place des enchères publiques, puis empruntons une
piste de 4 kms en direction de la mer, appelée
"la route des esclaves" balisée
de statues et de plaques explicatives pour arriver au mémorial de la
"Porte du non retour". En
prenant la piste qui va vers l'ouest, on arrive rapidement à la
"Porte du retour"
qui symbolise l'espoir qu'ont les Béninois de voir leurs ancêtres
Afro-Américains revenir dans leur pays d'origine.
Nous musardons ensuite
dans le
quartier Brésilien
où l'on peut encore admirer
les restes de
splendides bâtisses
construites dans les années 20 par des
esclaves
affranchis et enrichis revenus au
pays.
Nous faisons
une visite au musée
historique installé dans
un ancien fort
Portugais. Bien que l'expo
(surtout des
photos qui retracent la traite des
noirs)
soit intéressante, le
guide, obligatoire,
assez pressé, ne
nous permet pas d'apprécier la visite. Au final, c'est frustrant.
La
"route des pêches", piste
qui part de la porte du non retour et longe la mer en
direction de l'est sur une trentaine de
kilomètres, suit une longue plage de
sable blanc bordée de cocoteraies et de
villages de pêcheurs et se termine à Cotonou.
Vu le nombre d'enfants qui tirent les
filets, ils ne doivent pas tous aller à l'école, mais ils savent quand même bien
dire yovo
(blanc en langage fon) et cadeaux ! Ce
sont vraiment les tous premiers mots qu'ils apprennent !
Au
bivouac, un homme s'est
approché en nous disant qu'il était le diable sous la forme d'un serpent,
au premier abord, ça ne
nous a pas trop étonnés vu tous les
disciples du culte vaudou qui traînent par là. En fin de compte, on l'a
éjecté assez vite, car c'était plutôt un disciple du sodabi,
un alcool de palme qui titre 70°. Un moment plus tard,
c'est un jeune qui revenait de l'église Pentecôtiste qui s'est arrêté pour nous
dire qu'il avait bien écouté le curé, que Dieu pouvait tout faire, qu'il était
son maître.... Il nous a proposé de nous lire un passage du Nouveau
Testament, nous l'avons tout de suite arrêté en lui disant que nous
le connaissions par cœur. Ca l'a bien un peu surpris, mais ça l'a
quand même calmé ! Aux étapes, on n'a pas le temps de s'ennuyer.
Souvent je plaisante à propos de toutes ces églises ou ces mosquées,
mais les églises catholiques sont les seules à faire autre
chose que de l'évangélisation. De nombreuses paroisses proposent des écoles
d'enseignement général, des formations artisa-
nales ou artistiques ainsi que des centres médicaux ou hospitaliers. Il faut
quand même leur rendre hommage.
A Cotonou, ce qui surprend le
plus, ce sont les milliers zemidgen (peut-être 30 000) qui
zigzaguent au milieu des voitures de la capitale et qui laissent un épais voile
de pollution.
Les
zem (pour les intimes) sont des
motos taxis qui transportent "tout et partout" (leur devise) pour
quelques centaines de francs cfa.
Le développement des zems est
favorisé par l'absence de transports urbains et la vente frauduleuse
(mais quasi officielle) et massive d'essence
moins chère en provenance du Nigeria voisin. Dans
cette région, proche du Nigeria, les stations service
officielles ont pratiquement disparu et il faut faire attention de
ne pas manquer de carburant lorsque l'on roule au gasoil. Ici,
contrairement aux autres pays, Peugeot a encore la cote ! Et
ça doit être justifié, lorsque l'on voit ces vielles
grands-mères qui roulent encore malgré des charges abominables.
Nous nous dirigeons ensuite vers
Abomey-Calavi afin de visiter
Ganvié, la plus grande
cité lacustre d'Afrique. Bon, ce n'est pas Venise avec ses somptueux
Palais, mais l'ambiance est là avec ses
pirogues (moins
romantiques que les gondoles) ses
maisons sur pilotis, ses
écoles, ses églises et son
marché flottant.
A l'origine, c'est en fuyant les
envahisseurs Ghanéens que les toffi (habitants de l'eau) se réfugièrent au
fond de la lagune.
Ils vivent principalement de
l'aquaculture. La technique employée par les pêcheurs appelée akadia est très particulière; ils
commencent par clôturer un espace avec
des filets, y jettent des branchages qui en pourrissant, nourriront
les poissons qui
ayant grossis, ne pourront plus
ressortir. Ballade en barque très intéressante quoiqu'un peu courte.
Quelques infos pour les futurs
voyageurs : pour se rendre à l'embarcadère, prendre la route en direction
de Bohicon et à 18 kms en haut d'une côte tourner à droite. Il
s'agit en fait d'un circuit en barque à moteur ou pirogue à
rames/voile (tarifs fixes, voir le Routard) accompagné d'un pilote
et d'un guide. Durée : 1 h 30 au moteur, environ 4
h avec les rames, mais beaucoup plus sympa si vous avez le
temps. Attention, quoiqu'en dise le guide, son salaire est compris dans le prix
du billet.
D'autre part, il y a 3 arrêts prévus à Ganvié, et bien évidement il
choisit ceux où il touche une commission. Ne pas les
laisser faire. Demandez-leur de vous arrêter chez "M" juste
au dessus du marché flottant, vers le monument représentant
l'épervier, mascotte de la ville.
En remontant vers le nord, nous
faisons une halte à Abomey afin de visiter les anciens Palais des Rois d'Abomey.
Bof, à vous
de voir. Intéressant pour l'histoire
des rois, mais pas grand chose à voir.
Sur la route qui mène vers le Niger, nous traversons des terrains
vallonnés recouverts de forêts clairsemées. De nombreux
villageois cultivent le coton, le
teck, le manioc, l'anarcadier (noix de cajou). D'autres sont
casseurs de cailloux,
fabricants
de charbon de bois, ou font le commerce de l'essence ou de la farine de
manioc.
Et toujours beaucoup de camions en panne ou accidentés,
dont certains restent au milieu de la route durant plusieurs jours.
Entre les nombreux trous dans le goudron, les troupeaux qui
traversent et les obstacles fixes au milieu de la chaussée, il ne
fait pas bon rouler la nuit !
La nourriture principale
est à base de maïs, manioc, igname, riz accompagné
de poisson ou viande. Le long des routes, la
restauration est bon marché. Les plats amenés dans
les bassines par les "bonnes femmes" coûtent environ
0,50 €, ceux consommés dans de petites échoppes, "les maquis" coûtent
environ 1 €.
Les paysages ressemblent beaucoup à
ceux de ses voisins, mais le pays à l'air mieux organisé et surtout plus
industrialisé.
Le Bénin est un pays
tranquille qui mérite probablement une plus longue
visite afin de pouvoir assister aux cérémonies
vaudous (où les fidèles entrent en transe) ou aux
pratiques traditionnelles des "revenantos" (ancêtres/esclaves,
du moins
leurs esprits, qui reviennent) dans la région de Ouidah. Mais
nous devons avancer, car nous avons appris par RFI que
les
élections présidentielles Tchadiennes auraient lieu fin avril et
nous voulons absolument être sortis du pays bien avant,
la
situation pouvant rapidement dégénérer. Il ne faut jamais oublier que dans les
pays que nous traversons, "tout le monde il est
beau, tout le monde il est gentil, mais tout le monde il n'est pas très
instruit" et les foules sont facilement manipulables par
de bons orateurs.
Ce
matin à Abomey, nous étions avec un couple de Hollandais
(en Land Rover) que nous avions déjà rencontré à Ouaga et qui partaient
vers le Nigeria pour éviter le Tchad. C'était une option possible, que
nous n'avons pas retenue, à tort peut être.
Mercredi 29 mars
Ce matin, pour son anniversaire, Claude s'est offert une
éclipse de soleil. Et pour fêter dignement l'évènement, ce
soir c'est chambre climatisée et restaurant dans une auberge.
METEO : idem Togo
ARGENT : distributeurs auto VISA dans
de nombreuses petites villes. Monnaie : Francs cfa.
quelques prix : GO : 0,63 € le litre
Pain : 0,15 € Canette : 0, 50 € 6 oeufs : 0,50 €
Avocat : 0, 15 l'unité
Salaire d'un agent de santé : 20 € par
mois. Dépenses totales au Bénin : 215 €
INTERNET : Pas essayé à Cotonou,
présent un peu partout ailleurs, mais fonctionne plutôt mal, coût : 0,50 à 0,80
€ l'heure.
SANTE : RAS Il y a
quelques jours, on s'est pesé dans un dispensaire, moi je n'ai rien perdu, quant
à Claude, elle a perdu
5 kgs, mais rassurez-vous, il reste de la viande sur l'os.
MECANIQUE : RAS
BIVOUACS ; libre : 1
campings et missions : 6 hôtel : 1
Quelques bivouacs possibles : A
Abomey : hôtel "à la lune" dans un parc ombragé ; prix à négocier. A Savé
en montant vers le
nord au presbytère de l'église catholique.
Pas très facile de faire du
camping sauvage, car les gens ne sont pas habitués et viennent nous
déranger parce qu'ils sont
inquiets.
LES MOINS : La chaleur à cette époque, Internet qui fonctionne mal. Trop
d'enfants qui ne savent dire que yovo, cadeaux.
Pas grand chose à voir dans le nord du pays (sauf le parc du Pendjari où il y a
peu d'animaux), route à trous sur une centaine
de kms. (reste en bon état).
LES PLUS : Population serviable et
accueillante, possibilité de découvrir le culte vaudou, nombreux
témoignages de la traite
des noirs, très belle cité lacustre, la côte est une immense
plage de sable blanc. Quelques contrôles des forces de l'ordre,
mais toujours très polis et dans la bonne humeur et jamais de demande de
bakchich. Peu de moustiques près de la plage, plus
loin se protéger le soir.
Jeudi 30 mars
Le temps de remplir les fiches de
sorties, un coup de tampon, et 20 minutes plus tard nous sommes au Niger. Rien à
payer.