GABON

Population : 1 408 436 habitants

Monnaie : Franc CFA

Superficie :moitié de la  France

Langue(s) officielle(s) : Français

Densité : 4.51 hab./km²

Statut : République

Capitale : Libreville



Projection 2050 :  2 300 000 habitants

Parcours du 11 mai au  mai 2006

Kilométrage parcouru au Gabon : 1780  km dont 750 de pistes

Kilométrage depuis le départ à la sortie du pays  : 29 380 km


Le Gabon est un pays indépendant depuis 1960. Le Président actuel, Omar Bongo Onndimba est au pouvoir depuis près de 40 ans. Grâce à l'exploitation du bois et à la richesse du sous-sol, pétrole, manganèse et diamants, le Gabon est un des trois pays les plus riches d'Afrique avec la Libye et l'Afrique du Sud.
Le climat est de type équatorial chaud et humide avec un relief accidenté. Le pays est majoritairement recouvert de forêt.
Le grand fleuve Ogooué qui prend sa source au Congo, suit son  cours sur plus de 1170 kms au Gabon. Ses eaux se déversent dans un delta intérieur comportant de nombreux lacs avant de constituer un delta maritime enserrant la presqu'île du cap Lopez. La côte est rectiligne, bordée de lagunes et entaillée au nord par de profonds estuaires.
Le Gabon est peuplé de nombreuses ethnies qui parlent une dizaine de langues.
Religions principales : animistes, catholiques, protestants.  Scolarisation : 74%. Espérance de vie : 53 ans.


Jeudi 11 mai 2006
Pour entrer au Gabon, il suffit de franchir le pont (pas celui de la photo) nouvellement construit sur le fleuve Ntem. Les formalités d'entrée sont rapides et gratuites.  A 200 m du pont, les douanes nous tamponnent le CDPD mais il faut aller jusqu'à Bitam pour faire viser les passeports. (il est possible que tout soit regroupé prochainement).
Bonne nouvelle,  la route qui  mène à Libreville (la capitale), est impeccable (sauf quelques passages), les panneaux routiers ont refait leur apparition et cela nous simplifie bien la vie.

Par contre, de nombreux contrôles routiers, police, gendarmerie, armée, douanes nous énervent un peu et pourtant le plus simple est de garder son calme. Lorsqu'il n'y a pas de barrière, on a trouvé le coup pour ne pas s'arrêter, on fait un petit signe de la main et le temps qu'ils se demandent qui on est, nous sommes déjà loin ! Lorsqu'il y a une barrière, ça prend un peu plus de temps,  ils sont tellement faignants, qu'aucun d'eux ne bouge, et pourtant, ils sont nombreux. Ils attendent qu'un autochtone passe par-là  et lui ordonnent de lever la barrière. On avait jamais vu ça ! En attendant, ils ne nous font pas chier.

       

Ici, la forêt équatoriale recouvre tout, même les troncs d'arbres sont envahis de lierres, de lianes et de végétation. De nombreux bouquets de bambous de chine forment même par endroit, un tunnel routier. Seuls, quelques villages et de nombreux cours d'eau entaillent la forêt. Les fougères sont d'un vert presque phosphorescent.



Dans la petite ville d'Oyem, nous allons bivouaquer à la mission catholique. La Sœur qui nous accueille veut bien visiter notre case mobile. Elle n'avait jamais vu ça ! Avant de quitter la ville, nous faisons quelques courses dans les supérettes bien fournies, par contre, on trouve peu de fruits. Malgré la terre généreuse, les Gabonais cultivent peu, ils préfèrent la cueillette, la chasse et la pêche.


Sur la route, nous croisons beaucoup de femmes, une hotte sur le dos, la machette à la main, qui rentrent au  village, chargées  de bois ou de bananes. Au bord des routes, on peut souvent acheter du gibier pendu à des potences : rats, singes, chats tigrés, céphalophes bleus (petites antilopes).... Ca ne nous fait pas trop envie, et puis il y a  risque de fièvre Ébola !


La route qui serpente entre rivières et collines boisées est très jolie, et le ciel couvert, mais lumineux, rend la température agréable. Mais il ne faut pas s'endormir, car au Gabon l'exploitation intensive du bois fait que nous croisons sans cesse d'énormes grumiers surchargés.

 Vu la largeur des remorques il vaut mieux se serrer  lorsqu'on les croise, car vu leur poids, ils sont incapables de modifier leur trajectoire rapidement. D'ailleurs, cet après-midi, nous sommes restés bloqués,  un grumier s'est déporté pour éviter un autre véhicule et s'est encastré dans un camion qui venait en face. Il a fallu attendre qu'ils bougent les camions et qu'ils désincarcèrent le chauffeur du grumier qui était coincé au  volant.
Ici, il faut faire avec les moyens du bord ! Pas de SAMU, pas d'ambulance ! Un câble accroché à la cabine tordue et un camion qui tire à chaque bout, et voilà notre homme sauvé. Et c'est nous qui faisons office d'ambulance en le déposant à l'hôpital le plus proche (40 kms). Durant le trajet Claude est obligée de le réconforter car il souffre un peu. Etant  resté coincé 1 heure, sa jambe a enflé, mais tout compte fait ça n'a pas l'air bien grave.

Un autre évènement cet après-midi. C'est la première fois  que nous franchissons  l'équateur   par voie terrestre. Pas de doute on est dans la bonne direction ! Et pas d'erreur possible, le panneau et le GPS sont d'accord, nous sommes bien dans l'hémisphère Sud. Si nous n'avons pas eu d'hiver l'année dernière, nous en aurons 2 cette année (1 cet été en Afrique du Sud et un autre au mois de décembre prochain).


Comme dans toutes les forêts denses, pas évident de trouver un endroit pour s'arrêter !  Heureusement, nous profitons d'un chemin forestier abandonné pour y installer notre bivouac. Dès la nuit tombée nous entendons pleins de bruits inconnus : cris, branches qui craquent... mais la pluie se met à tomber et les animaux regagnent leurs abris.


Samedi 13 mai 2006
Nous arrivons à Libreville dans une circulation démentielle,  mais le fait qu'elle soit adossée à la mer nous permet de nous repérer plus facilement. On s'aperçoit tout de suite que le Gabon est un pays riche qui n'a rien a voir avec ses voisins. Dans les rues, beaucoup de 4x4, et pour une fois, pas ceux des ONGs. Toutes les marques y sont représentées et une fois n'est pas coutume, on voit plus de Mitsubishi que de Toyota. Comme au Cameroun, la plupart des taxis et des voitures particulières sont toujours des Toyotas, même si Peugeot est bien présent.
Au fait, d'où vient le nom de Libreville ? En 1849, les Français capturèrent un bateau rempli d'esclaves et les relâchèrent dans l'estuaire de la rivière Como où ils s'installèrent. Il nommèrent alors leur ville la "cité de la libération", Libreville.
 
Libreville est une capitale très Européenne avec ses bâtiments modernes, sa "croisette" au bord de mer. On se croirait à Cannes mais avec un peu plus de noirs ! Un peu seulement, car il y a beaucoup blancs et quelques jaunes. En effet de nombreuses concessions forestières, minières et pétrolières ont été attribuées à des Français, Américains, Brésiliens et de plus en plus souvent à des Chinois.
C'est le premier pays ou on entend plus souvent parler le Français que les langues ethniques. Il est possible que vu le nombre très important d'émigrés d'Afrique de l'ouest qui n'ont pas les mêmes dialectes, cela les oblige à s'exprimer en Français. Dans les commerces ou dans  les entreprises, nous ne rencontrons que des étrangers, on se demande où sont passés les vrais Gabonais ! Renseignement pris, il parait qu'ils travaillent surtout dans les bureaux, tous les boulots peu intéressants sont laissés aux étrangers. C'est un peu comme chez nous !


Beaucoup de supermarchés genre CKDO (enfin il faut payer quand même) sont installés et achalandés comme un Géant ou un Carrefour, avec galerie marchande. D'ailleurs tous les produits viennent de France par avion (y compris des tomates), et les prix s'en ressentent. L'appareil photo que j'ai acheté à Yaoundé coûte ici, presque le double ! Seuls quelques produits fabriqués localement ainsi que le gasoil  sont bon marché. Sur le parking des supermarchés, notre 4X4 ne dénote pas, il n'y a presque que ça ! C'est un peu comme à Val-d'Isère au mois d'août, mais ici ça dure toute l'année.
A Libreville, nous bivouaquons dans la cour de la mission des Sœurs Bleues, située en centre ville, mais bien au calme. Comme souvent, la mission est immense. Nous avons eau, électricité, douche et wc à disposition, ce qui permet à Claude de faire la lessive (avec de l'eau chaude) et à moi de trier les photos et de mettre le site à jour.

A la mission, nous avons rencontré un  Congolais RDC (République Démocratique du Congo) dont la femme, Pauline,  s'occupe des visas à l'ambassade. Ca tombe bien, dès demain,  il faut qu'on s'occupe des visas RDC, Congo et Angola. Pour chaque visa, il faut laisser les passeports à l'ambassade. Ca risque donc de nous bloquer plusieurs jours. Après, on ira quelques jours à la plage de Cap Estérias, à 25 kms d'ici, car à Libreville, les gens disent que les égouts vont à la mer et qu'il y a des rejets de manganèse...
            
Un petit montage des noms rigolos

Mardi 16 mai 2006
En début d'après-midi, nous avons récupéré nos passeports avec les visas à l'ambassade du Congo. Nous filons rapidement à l'ambassade de la RDC (république démocratique du Congo, ex Zaïre) car elle ferme à 15 heures. Là, ils nous apprennent que pour obtenir le visa de transit (7 jours), il faut impérativement avoir le visa du pays suivant, c'est à dire celui de l'Angola.
A l'ambassade d'Angola, ils nous annoncent qu'on ne peut déposer les demandes que le lundi et récupérer les visas le vendredi suivant ! Ils commencent à nous gonfler. La solution, ce serait peut-être de prendre les visas à Brazzaville (Congo), mais ça nous embête, on ne tient pas à traîner  longtemps dans ce pays instable.
En rentrant à la mission, on fait connaissance avec Pushkar Shah, un Népalais qui fait le tour du monde en vélo en 11 ans ! Il est sur la route depuis 1998. Pour lui, au Congo, ça  ne s'est pas très bien passé. La route Pointe-Noire/Brazzaville n'étant pas sûre, il a préféré prendre le train, mais pas de chance,  des bandits ont racketté les passagers et ils lui ont volé tout son argent.

Jeudi 17 mai
Aujourd'hui, nous avons décidé de faire le forcing à l'ambassade d'Angola. Et ça va peut-être s'arranger, le secrétaire  accepte que nous déposions notre dossier immédiatement et de nous faire les visas pour lundi. Mais ça ne nous va pas du tout, et l'avertissons que nous serons là demain et que nous ferons le siège de son bureau !

 
En attendant, on file à Cap Estérias pour profiter du beau temps et de la plage. Une heure pour faire les 25 kms de route complètement défoncée ! Nous nous rendons directement au restaurant "La Marée" Françoise et Jules  nous offrent l'hospitalité sur la pelouse de leur restaurant situé sur la plage. Au large, une barre rocheuse casse les vagues, ce qui permet de se baigner dans une eau chaude et calme.  

Comme un peu partout au Gabon, des centaines de grumes sont venues s'échouer sur la plage. Il doit y avoir une sacrée perte au chargement des cargos !
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Vendredi 19 mai.
Suite et fin du feuilleton visas.
En milieu de matinée, nous allons à l'ambassade d'Angola pour récupérer nos visas, ouf, ils sont faits, nous filons donc vite fait à l'ambassade de RDC pour déposer le dossier. Evidemment, ils nous demandent 24 heures de délai, et encore une fois, ça ne nous arrange pas, on a pas envie de refaire le trajet Cap-Estérias /Libreville/Cap-Estérias lundi. Après négociation avec Pauline, elle accepte de nous établir les visas pour cet après- midi. Lorsque nous repassons, un peu avant la fermeture (15 h), nouveau rebondissement, le 1er secrétaire (Bernard) qui signe les visas, nous informe qu'il ne peut pas nous établir un visa de transit (réservé aux voyageurs aériens). Il nous propose donc un visa normal d'un mois, (mais à 40 000 Fcfa au lieu de 28 000). Nous ne sommes pas d'accord, et discutons ferme. Pour finir, comme nous sommes Français et qu'il a été  en poste au Bourget en région Parisienne, il nous fait une fleur et nous octroie le visa demandé. Nous le remercions chaleureusement, ainsi que Pauline qui finit par faire des heures supplémentaires. Bernard (Zaïrois) nous a bien fait rire lorsqu'il nous a dit qu'il était  content d'avoir quitter la région Parisienne, car dit il : "lorsque nous sommes arrivés au Bourget, il y a 15 ans on vivait au milieu des Blancs,  maintenant il n'y a plus que des Noirs..."
Ouf ! après une semaine de tracasseries administratives, nous pouvons retourner à la plage à Cap Estérias.

Je trouve un arbre assez costaud pour y attacher la voiture par le pare-chocs afin de le détordre, car la semaine dernière, un indélicat me l'a embouti. Après l'effort, le réconfort. Nous  profitons des nombreuses spécialités culinaires de "La Marée", crabes et palourdes farcis, langoustes grillées,  steaks de tortue, requin....

Le temps étant toujours beau, nous passons nos journées entre le bricolage (il y a toujours des trucs à réparer) la lecture, la plage et la baignade... et Claude, qui a toujours son public, en profite pour donner un cours de bagues à Estelle et Edith des amies de Françoise. Vous, vous n'aurez pas de cours, mais vous avez droit, en avant première, à la présentation des nouveaux modèles !
Comme vous aurez pu le remarquer, la première est aux couleurs du Gabon.

Aujourd'hui, c'est dimanche et Emilienne  en profitent pour faire des tresses à Claude pendant que Fatou (nounou/femme
 
 
 
 
 
 
 
 
de ménage) fait de l'huile solaire à partir de noix de coco. (Coco, ça vous  dit quelque chose ?). Faire de l'huile de coco, c'est
un travail de fous.  Il faut ramasser une q
uarantaine de noix, les casser, râper la pulpe et la presser pour en tirer un "lait" qu'il faut ensuite faire cuire. Il  reste encore à récolter l'huile qui remonte à la surface puis à la mettre en bouteille de 25 cl. Les 4 bouteilles ainsi récoltées sont vendues 5 € l'unité. C'est vraiment un petit bénéfice.

A la Marée, c'est une véritable "arche de Noé" ; Françoise est Française, Jules son compagnon est Zaïrois, la cuisinière est  Equato-Guinéenne, Moussa, l'homme à tout faire est Burkinabé et Fatou est Camerounaise. Il n'y a que la fille à Jules, Emilienne, qui soit Gabonaise.  Mais ne vous y trompez pas,  au Gabon, l'immigration est sévèrement contrôlée. Aucun étranger ne se promène sans  visa ou carte de séjour en règle, car les contrôles sont fréquents. Ce n'est pas comme en France Certains critiquent la nouvelle loi Sarkozi concernant "l'immigration choisie", mais savez-vous qu'en France, seulement 15% de l'émigration Africaine est qualifiée, alors qu'elle est de 75% au Canada, 70% aux Etats-Unis et de 65% en Australie. C'est vrai que cette fuite des cerveaux pose un problème aux Africains, car avec ses 890 millions d'habitants, l'Afrique compte moins de médecins qu'un pays comme l'Italie (58 millions d'habitants).

Vendredi  26 mai 2006
Nous nous étions bien habitués à la "cantine" de La Marée, un peu moins au groupe électrogène qui tourne toute la nuit,  mais il faut bien avancer.  Nous repassons par Libreville  afin de faire des courses, refaire le plein d'eau (l'eau du Cap est terreuse), Internet et d'acheter des silentblocs de suspensions arrières chez Mitsu en prévision d'une usure (possible) prochaine. Nous y passons la nuit afin de repartir le lendemain de bonne heure (enfin vers 9h) .
On nous a aussi informé que la route  Pointe Noire / Brazzaville (RDC) n'était pas sécurisée (en clair, les rebelles tiennent toujours le secteur). Nous passerons donc par Franceville, Lékoni, à l'Est du Gabon, puis  Okoyo, Obouya, puis plein sud par un bon goudron jusqu'à Brazzaville, capitale de Congo. C'est d'ailleurs par là que sont passés nos amis de Chambéry, Yvan et Kate, (viaticum.net)  lors de leur tour d'Afrique en 2004/2005.

Dimanche 28 mai 2006
Hier soir, nous sommes allés au cinéma du Centre Culturel Français voir les Bronzés 3. Bof, la série s'use un peu, mais on a quand même passé une soirée agréable.

Ce matin, nous prenons la route en direction Franceville. A Alémbé, nous quittons le goudron et prenons la N 3 en direction du parc de la Lopé. Elle s'appelle Nationale 3, mais ne vous y trompez pas, il s'agit d'une piste  pas toujours facile. Heureusement, c'est samedi, et le week-end, les grumiers n'ont pas le droit de rouler. De toutes façons, il n'ont pas l'air de trop fréquenter cette piste, car un train "grumier" relie directement Franceville à Libreville. Etonnant pour un pays "riche", il n'existe même pas une route (ou même une bonne piste) pour relier les trois villes principales !  Entre Libreville et Franceville c'est la N 3 (photos ci-dessus et suivantes) et Port-Gentil n'est relié au pays que par voie fluviale ! De plus, l'écart de niveau de vie et d'équipement entre la ville et les campagnes sont flagrants.




 
Lorsque nous nous arrêtons pour déjeuner, c'est la catastrophe. Ce matin, après avoir fait le plein, le jerrycan d'eau potable n'a pas été refermé et tout est inondé, il y a au moins 10 litres d'eau sur le plancher et dans les placards bas ! Il ne reste plus qu'a éponger et faire sécher tout ce qui est mouillé. Comme ça nous est déjà arrivé, on a l'entraînement, et on avait mis tout ce qui craignait l'humidité dans des sacs en plastique.

Assez rapidement, la forêt fait place à des plaines et des prairies vallonnées, qui ressemblent aux paysages d'Auvergne. Malgré les belles prairies, les villages se font plus rares et toujours aucune culture ni troupeau. Et pourtant, cet endroit serait idéal pour pratiquer l'élevage intensif et faire quelques fromages. Avis aux amateurs !

Nous passons près du parc de la Lopé, mais comme il n'y a pas d'infrastructure bien précise, et que les animaux (éléphants assalas, singes....) sont parait-il difficiles à voir à cause des bosquets , nous passons notre chemin. (Possibilité de s'adresser aux "eaux et forêts" de Lopé pour une visite tout de même).
Ce soir, nous trouvons un bivouac sur une esplanade dégagée au dessus d'une rivière. Dans l'après-midi nous avons vu pas mal de crottes d'éléphants, et nous préférons être sur de ne pas être sur un passage.  La nuit, ça doit faire drôle de les entendre s'approcher sans pouvoir les distinguer.


 

 Après Lopé, la forêt reprend ses droits et la piste devient plus roulante, mais il y a quelques bourbiers délicats à franchir. Et encore, nous sommes en saison sèche, qu'est-ce que ça doit être lorsqu'il pleut sans arrêt ! Cet après-midi, nous sommes restés bloqués une demi-heure en attendant qu'un camion arrive pour sortir celui qui était planté. Mais rien n'y a fait, malgré les équipiers couchés dans la boue sous le camion pour dégager les roues, ça patine. J'ai bien l'impression qu'ils vont y passer la nuit, d'autant plus qu'aujourd'hui, nous n'avons croisé aucun autre véhicule. Le problème, c'est qu'ils bloquent le passage. Comme ils voient bien qu'on a pas envie de passer la nuit ici, ils nous demandent de faire une tentative pour passer à côté d'eux, et nous promettent de pousser si on s'embourbe !  4X4, 2 ième courte, j'avance doucement pour ne pas toucher le camion, ça penche fortement à droite, Claude gémit, ça patine,  j'accélère un peu pour ne pas rester coincé, la boue gicle, le mitsu se met en crabe  et finalement, ça passe.

On rejoint donc la petite ville de  Lastourville  et  passons la nuit sur le parking de l'église avec douche et WC.
           En mettant le site à jour, j'entends même la chorale qui s'entraîne. Entre Lastourville et Franceville, la piste devient roulante et les villages ont refait leur apparition ainsi que les plantations de pommes de terres et de bananiers. Franceville est une petite ville très aérée dont les quartiers se répartissent sur plusieurs collines. Un petit arrêt le temps de se restaurer (3 € la brochette/frite) et de laver le véhicule qui en a bien besoin. Ca va nous alléger des quelques dizaines de kilos de terre qui sont collés dessous. En plus comme il y en a plein les jantes, ça  déséquilibre les roues et ça fait vibrer la direction.
Très vite, nous reprenons de l'altitude et la forêt laissent définitivement place aux immenses plateaux vallonnés "batékés" qui se poursuivent vers le Congo. Avec les rayons du soleil qui percent timidement les nuages, le vert des prairies devient incroyablement lumineux.  Lors de notre bivouac, les gardiens des maisons en construction, inquiets de notre présence,  viennent nous voir.  Ils nous annoncent qu'ils sont en train de construire un centre d'élevage.

Mardi 30 mai 2006
Nous arrivons à Lékoni où nous faisons les formalités de sortie du Gabon  en 10 mn. (Douane à 7 kms avant le village, police à l'entrée).
Un jeune policier en congé, nous propose de nous emmener visiter le canyon de Lékoni, situé à une dizaine de kilomètres du village. Dans une dépression, l'érosion a sculpté d'étonnants voiles de roches à l'image de Bryce Canyon dans l'Ouest Américain. Nous serions bien allés nous baigner dans le lac tout proche, mais notre ami nous a expliqué que ce n'était pas possible. Selon une légende, il y a fort longtemps, à cet endroit il y avait un village et un voyageur qui passait par là demanda à boire. La population refusa. Le voyageur jeta un sort et la nuit suivante  un lac se forma engloutissant le village et ses habitants, depuis le lac est  hanté.
 
Maintenant il ne reste plus qu'à trouver la bonne piste pour rejoindre le Congo. Pas si évident que ça, il y a plusieurs traces et nous nous égarons 2 fois, mais heureusement, des chasseurs nous remettent dans la bonne direction. Après 30 kms de piste sablonneuse, mais sèche, nous arrivons à Kabala, le poste frontière. Le policier un peu bourré nous ouvre la barrière, nous sommes au Congo.

METEO : Nous entrons dans la petite saison sèche, pratiquement plus de pluie, mais beaucoup d'humidité dans l'air et quelques passages nuageux. Température la journée entre 30 et 35° avec un peu d'air, environ 24° la nuit. Mer : 27°

ARGENT : Quelques prix : gasoil : 0,56 €    pain : 0,15 €    6 bananes : 0,15 €   Dépenses totales au Gabon : 900 €
Tous les produits importés sont plus chers qu'en France.   Salaire minimum : 67 €

INTERNET : Cybers dans toutes les villes grandes et moyennes. Fonctionnement correct à Libreville. Prix : de 1 à 1,50 €/h

SANTE : RAS  (toujours des moustiques et des fourous). Nous arrêtons le traitement anti-palu à la sortie du pays.


MECANIQUE : Modification des supports des boudins gonflables  chez Nicolas.

BIVOUACS :   libres : 4      missions : 8      campement : 7 ("La Marée")
Libreville : les Soeurs Bleues, rue Bessieux : camping : 3 € par personne, douche, wc, électricité possible. Chambres : 21 € 

Wpts : S 00° 24 252   E 009° 26 956

DIVERS : A Libreville :  Ambassade du Congo : wpt : N 00° 25 266  E 009° 25 740. Les ambassades de RDC et du Mali sont justes derrière et l'ambassade d'Angola est 100 m plus haut.
Visa pour Congo : 30 000 Fcfa/pers, durée au choix, délai : 24 h mini.  Visa pour RDC : 28 000 Fcfa/pers, transit 7 jours, délai : 24 h.  Visa pour Angola : 60 000Fcfa/per, double entrée, durée 30 jours maxi, délai "normal", 5 jours. La double entrée  permet de passer par Cabinda (enclave Angolaise en RDC) et RDC pour rejoindre l'Angola. 
Dernières nouvelles de mars 2007 : l'Ambassade d'Angola de Libreville ne délivre plus de visa sans une lettre d'invitation d'un résident Angolais.
Hypermarché Mbolo avec distributeur auto VISA : wpt : N 00° 24 391  E 009° 26 264; juste a côté, le Centre Culturel Français, avec cyber moderne, salon de lecture (nombreuses revues françaises) et cinéma.
Aller au canyon de Lékoni : départ vers le cinéma : S 1° 35 127  E 14° 15 250 , pts sur la piste :S  1° 36 883  E 14° 17 544,
S 1° 36 924  E 14° 17 864,  S 1° 35 225  E 14° 15 939, Canyon : S 1° 38 530  E 14° 17 385.
Quitter Lékoni pour le Congo : début de la piste : sortie Lékoni : S 1° 34 476  E 14° 17 003, pts sur la piste : S 1° 34 419   
E 14° 17 419,  S 1° 34 556  E 14° 19 362.

LES MOINS : Les tracasseries à l'ambassade d'Angola, les nombreux contrôles routiers, certains axes routiers lamentables
LES PLUS : Libreville est une ville propre et agréable, pays calme et sécurisé très proche de la France, nombreux supermarchés, océan chaud et agréable. Population serviable. Bons contacts avec les expats.

                                                                                                  Nous voilà au Congo