KENYA

Population : 34 000 000 habitants

Monnaie : Shilling  kenyan

Superficie :égale à la France

Langue(s) officielle(s) : Swahili, Anglais

Densité : 52.07 hab./km²

Statut : République

Capitale : Nairobi


Projection 2050 : 83 000 000 habitants

Parcours du 22 décembre 2006 au 7 février 2007.

Kilométrage parcouru au Kenya : 5350  dont 1280 de piste

Kilométrage total à la sortie du Kenya : 59270 km

Il y a 20 ou 30 millions d'années naissait la "Rift Valley", une gigantesque fracture fendant l'Afrique de l'est du nord au sud sur plus de 7000 kms.
Le Kenya  accueille la plus  forte concentration de flamants roses du monde en un seul lieu et la plus fantastique concentration d'animaux sauvages. Le pays offre aussi de magnifiques plages bordées de cocotiers, des savanes, des forêts, des déserts et de nombreuses possibilités de randonnées en montagne.
Si le Kenya se place au premier rang du tourisme Africain,  l'agriculture occupe encore près de 80% de la population et exporte du bois, du café, des fleurs coupées et est le premier exportateur mondial de thé devant l'Inde et le Sri Lanka.
Indépendance déc 1963. Religions : chrétiens, animistes et musulmans.   Espérance de vie : 45 ans  Scolarisation : 52%

Vendredi 22 décembre 2006
Nous entrons au Kenya dans la matinée par la douane de Mamanga. Malgré le trafic important, les formalités sont vites expédiées. Etablissement des visas, (50 $ ou 40 €/per), un coup de tampon sur le CDPD, paiement de la taxe pour les voitures (20 $) et nous partons.
Nous traversons de vastes plaines où paissent les troupeaux des Massaïs. La distance qui nous sépare de Nairobi n'est pas très importante, mais le goudron en mauvais état et des bouchons dès l'entrée de la ville nous nous retardent. L'après-midi est bien avancée lorsque nous arrivons près du Jungle Jonction camping et malgré le point GPS qu'on nous a donné, impossible de trouver le camping ! Nous faisons plusieurs fois le tour du pâté de maisons, questionnons les passants, les gardiens, personne ne connait ! Nous  désespérons. Au bout d'une heure nous finissons par trouver le portail d'entrée un peu en retrait de la rue. Ouf, il était temps. L'endroit est petit mais sympa, et Chris, le patron qui est Allemand, parle Français.

Nairobi est une immense capitale de 4 millions d'habitants très étalée et sans charme particulier, au trafic automobile éreintant. Les barrières électriques, les barbelés et les sociétés de sécurité ont refait leur apparition. Nairobi aurait même dépassé Jo'burg au palmarès des villes les moins sûres du monde ! Triste record ! Et pourtant, ce n'est pas la ville la plus pauvre d'Afrique, loin s'en faut, c'est même la première fois que nous voyons autant de monde dans ces gigantesques supermarchés, et pour une fois, il n'y pas que des blancs. On y trouve absolument tout ce qu'on veut, sauf peut-être les bons fromages et le foie gras. Claude s'est même fait faire des lunettes de lecture pour 6,50 €, prescription comprise !
Au camping, nous retrouvons plusieurs voyageurs, ainsi que "la famille Audigier"  qui finissent un voyage de 4 ans autour du monde (www.opensens.com) avec trois enfants à bord d'un camion Unimog.


Dimanche 24 décembre 2006
Ce soir, réveillon cosmopolite à Jungle Jonction campsite  autour d'un feu de camp. Pour une fois, le temps clément, nous permet de manger dans le jardin. Nous sommes entourés d'Anglais, Allemands, Autrichiens, Basques, Polonais et Japonais.
Pendant que nous partageons nos expériences autour d'un apéro, Chris et sa femme nous prépare un copieux barbecue accompagné de diverses salades et de quelques vins Sud Africains.


Situé à mi-chemin entre Nairobi et Magadi, le site archéologique d'Olorgesaille le plus grand site préhistorique du Kenya a livré de précieux témoignages de l'occupation humaine de la région.
Dès les années 40, les incontournables époux Leakey ont mis à jour des ateliers de taille de bifaces, de couteaux et de pierres à fronde, vieux de 500 000 à 1,5 millions d'années, ainsi que des ossements d'éléphants préhistoriques 2 fois plus gros que ceux d'aujourd'hui.



La route plonge ensuite dans la fracture de la Rif valley (faille africaine qui s'étend de la mer Morte au Malawi) et nous conduit au lac Magadi où le sel et le carbonate de sodium sont exploités industriellement.  Le lac est réputé pour ses
 

flamands roses et l'étrange croûte blanche craquelée qui le recouvre. Les flamants roses sont bien au rendez-vous, mais il tombe de telles averses que la surface du lac est limpide.

Notre intention était de nous rendre au lac Natron sur la frontière Tanzanienne, mais les pluies ont formé de tels bourbiers que nous renonçons momentanément et visitons seulement les sources d'eaux chaudes. (voir infos).
 
Nous traversons le lac en direction du Nguruman escarpement, mais il se fait tard et avons installons notre bivouac dans une vaste prairie.

Au petit matin,  un Massaï, très gentil, vient nous saluer et nous invite à boire un verre de lait à sa concession. La famille, composée de ses deux femmes et d'une bonne dizaine d'enfants, vit dans le plus grand dénuement. Suite aux pluies de ces derniers jours, les deux mamyattas (huttes d'habitations), construites en contre-bas des enclos à bétail, flottent dans une marre de boue et de purin. Les plus petits, tout nus en sont crépis de la tête aux pieds. Les hommes, qui portent de simples pièces de tissu à dominante rouge et des chaussures faites dans de vieux pneus, ont toujours leur bâton à la main ainsi qu'un poignard à la ceinture tandis que d'autres ne se séparent pas de leur lance de guerrier. Les femmes, plus coquettes, portent en nombre impressionnant de colliers autour du cou et de larges bracelets de perles blanches autour des bras et des jambes.

 
 
Les inkajijiks
enfumées sont construites de branchages recouverts de terre et de bouse de vache qui assure l'étanchéité. Le mobilier est succinct et rudimentaire, un feu à même le sol, quelques gamelles, des lits de branchages et 3 tabourets. Rien d'autre !
Les repas sont frugaux, les massaïs, qui ne cultivent rien, se nourrissent de lait, de sang bu  directement à la gorge des bêtes et plus rarement de viande. D'ailleurs ils sont tous filiformes.
Pour le remercier de son invitation, nous lui offrons 2 paquets de gâteaux, du pain, 2 T-shirts et 1 briquet (il faudra que je lui montre à plusieurs reprises comment ça marche), et il est tellement content qu'il nous donne l'accolade. 
Même les massaïs font recette auprès des opérateurs téléphoniques.
Mais nous devons retourner à Nairobi, un support de la caisse arrière est cassé et l'autre menace.

Jeudi 28 décembre 2006
24 heures de pluie non stop, et pas du crachin breton !  La ville commence à  ressembler  à une gigantesque mare boueuse. Aujourd'hui, j'ai passé toute la journée au garage pour faire mes réparations et la vidange/graissage.  J'ai sacrément dû mettre les mains dans le cambouis pour que ça avance, et Claude a dû les secouer ! Un qui met trop d'huile dans le moteur, l'autre qui oublie de mettre de la graisse et le troisième qui met du gasoil partout. Et j'en passe. Une bande d'incapables. Pourtant le garage faisait sérieux, comme quoi, l'habit ne fait pas le moine !

Comme nous avons 8 jours avant l'arrivée de Sandrine et Guillaume, nous partons au nord vers les Cherangani Hills et le Mont Elgon où le temps devrait être plus sec.
Ca n'avance pas, la route est complètement défoncée, on se croirait revenu en Angola !  A priori, les autorités préfèrent mettre l'argent des contribuables dans de solides 4x4 que dans l'entretien des routes. Et ils ont bien raison, les seuls tronçons en état sont ceux financés par la communauté européenne ! Conduite stressante, la circulation est dense et il pleut toujours à verse ; les villages, les marchés et les pistes ne sont plus que des bourbiers. Tout le monde zigzague pour éviter les plus gros trous. Les camions sont les rois, ils choisissent la meilleure trajectoire et tant pis si de temps à autre on se retrouve avec un camion de chaque côté !  Beaucoup finissent quand même sur le toit ou dans les fossés !
Cette fois nous repassons l'équateur en direction du Nord. Vu l'état du panneau, il doit être là depuis un bon moment ! Pas l'équateur, le panneau !
Nous faisons étape à Eldoret au Naiberi Rivers Campsite, tenu par des Indiens très sympas. La visite vaut le détour, grande piscine avec chute d'eau, bar immense avec cascade et déco recherchée. Raj, le proprio, dit qu'il n' a jamais vu des pluies pareilles à cette saison. C'est bien notre chance !


Lundi 1 janvier 2007
Hier soir, réveillon tranquille au Sirikwa Safari Campsite à 25 kms au nord de Kitale autour d'un plat de crêpes. Il parait que la propriétaire est un cordon bleu, mais nous sommes arrivés trop tard et elle est "fully book" pour ce soir.
 
En dehors de la région côtière, le Kenya est un pays très montagneux dont l'altitude se situent entre 2000 et 2500 m, c'est le paradis des treckeurs.
Ce matin, le ciel enfin dégagé, il fait chaud, nous roulons jusqu'à Sebit puis empruntons 10 kms de piste vertigineuse jusqu'au village de Parua dans les Cherangani Hills. Claude dit que la piste est terrible, moi je la trouve plutôt belle !
   
La région est habitée par les Pokots, peuple d'éleveurs et agriculteurs dont les cases de banco  et les greniers  s'étalent jusqu'à 3000m d'altitude. Forêts d'épicéas, prairies vallonnées, cascades, escarpements, bref, on se croirait à la Clusaz au mois d'août
 Nous croisons des nombreuses caravanes d'ânes qui descendent la récolte au marché, ainsi que des femmes qui montent le bois. A environ 40 kms de Kitale en direction de Lodwar, belle promenade en voiture d'une quinzaine de kilomètres sur une bonne piste de crête jusqu'à Kabichbich. Vue plongeante sur l'habitat Pokot environnant. (voir infos)

Nous rejoignons le Mont Elgon National Park sur la frontière Ougandaise. Nous bivouaquons quelques kilomètres avant l'entrée. Ce mont est un volcan d'au moins 15 millions d'années qui comprend 3 sommets dont le Koitoboss (4185 m) situé en territoire Kenyan. Nous verrons peu d'animaux, seulement quelques Kobs et des White and Black Colombus, singes à longue queue blanche, mais ce n'est pas grave, nous sommes venus pour faire le sommet. L'approche se fait en voiture par une piste de 26 kms particulièrement cahotante, à peine tracée et encore pleine de marres boueuses délicates à franchir. Dans un passage en dévers, nous restons plantés. Après plusieurs marches avant et marches arrières, nous réussissons à nous dégager. Heureusement, car nous sommes seuls dans le parc et d'après le cahier des entrées, le dernier passage d'une voiture particulière date du 17 novembre dernier. Il nous faudra plus de 2 heures pour atteindre la plate-forme/parking au bout de la piste  à 3500 m d'altitude. Nous empruntons un sentier, pas le bon suite aux mauvaises infos du Guide du Routard et galérons un peu pour effectuer les 685 derniers mètres (le vrai sentier part au bout de la plateforme).  Après avoir traversé des marécages, des pierriers, des forêts de séneçons à ras de terre qui ont la particularité de retenir l'eau  de pluie, nous arrivons au bord de la caldeira de ce vieux volcan éteint. Ouf, il était temps,  Claude à bien cru que nous étions définitivement perdus !


Vendredi 5 Janvier 2007
Nous rejoignons le Robert's camp au bord du lac Baringo. Mieux vaut prendre ses précautions avant de se coucher, car la nuit les hippos viennent "tondre le gazon" autour des tentes et des véhicules ! Nous avons tout loisir de les observer sous la pleine lune. Nous retrouvons pour la troisième fois Valérie et Timothée, un jeune couple de "backpakers" (voyageurs en sacs à dos) qui font le tour d'Afrique.


Le lac Baringo est le paradis des oiseaux, cormorans, hérons, pélicans, etc. La concurrence est rude entre les aigles pêcheurs et les pêcheurs à califourchon sur leurs frêles esquifs de balsa malgré la présence de nombreux crocodiles.
Le soir, un groupe de Français qui voyagent à bord d'un camion nous invitent à partager leur repas afin d'en savoir un peu plus sur notre périple.
   

Retour à Nairobi pour une journée entretien (eh oui, on n'est encore pas de vrais Africains) après ces pistes difficiles ; graissage des lames arrières, décrassages des boudins gonflables, contrôle/nettoyage des tambours de freins, redressage  du carénage, fixation inférieure du pare-choc....Il faut aussi démonter quelques caisses pour les laisser chez Chris afin de faire un peu de place pour notre fille et son copain qui viennent passer 3 semaines avec nous.

Lundi 8 janvier 2007
Nairobi. Le beau temps est revenu, mais la température est reste fraîche à cause de l'altitude (1800 m).
Ce matin, lever de bonne heure pour récupérer Sandrine et Guillaume  à l'aéroport. Ca fait un an et demi que nous n'avions pas vu notre fille.
Le menu du déjeuner est tout trouvé ; nous dégustons le foie gras et le reblochon qu'ils nous ont apporté.
Après une journée de repos nous allons visiter le "David Sheldrick Wildlife Trust", l'orphelinat pour éléphants. Agés de 2 à 18 mois, les bébés sont recueillis lorsque leurs parents sont retrouvés morts et sans défenses... si j'ose dire.
A 11 heures c'est la ruée sur les biberons de lait. Les 6 litres sont déglutis en moins de temps qu'il faut pour le dire.


Dans l'après-midi nous nous rendons à une dizaine de kilomètres de Nairobi afin de visiter Kitengela Glass, un atelier de soufflage de verre, Sandrine et Guillaume étant tous les deux souffleurs. Difficile d'y arriver, il faut emprunter des pistes pourries et boueuses qui passent à travers champs. (Pour ceux que ça intéresse, prendre le plan dans Internet ou demander à Chris au camping).
Dès l'entrée, on sent déjà que ça n'est pas un atelier comme les autres. Sculptures monumentales, atelier en forme  
d'oeuf
, voiture plantée dans le sol à moitié découpée.... Plus qu'un atelier de verre, il s'agit d'un village d'artistes où tout est fou, démesuré. Dans la salle d'exposition dont le plafond est soutenu par des jambes à l'envers, les oeuvres pendent du plafond, poussent au sol où sur les murs.

A l'extérieur, c'est le mêm
e délire, partout des œuvres ou des sculptures bizarres.

      

Les maisons sont biscornues, la piscine est psychédélique, le sauna ressemble à un cellier. Il y a même un pont suspendu qui traverse une large gorge dont les mains courantes sont incrustées de perles de verre. N'hésitez pas à vous arrêter aux toilettes !

Avant de quitter la capitale, nous passons au supermarché acheter une tente plus grande car les enfants disent que celle qu'on a est une tente pour "nains" !

Nous descendons plein sud jusqu'à la frontière Tanzanienne et empruntons une bonne piste qui nous conduit jusqu'au National Parc d'Amboseli. Il s'agit d'un petit parc, qui a l'avantage d'avoir le Kilimandjaro en toile de fond. D'ailleurs la région  fascina Hemingway  et lui inspira  les neiges du Kilimandjaro.

Nous bivouaquons juste avant la Namanga gate, sur les rives du lac Amboseli, les campings à l'intérieur du parc étant hors de prix. Si habituellement le lac est pratiquement à sec, les importantes précipitations de ces derniers mois l'ont rempli à ras bord. Cela nous permet d'admirer zèbres, girafes, gazelles, gnous et chacals qui viennent s'abreuver. Dans la soirée, des massaïs viennent nous avertir que la nuit, les hyènes et les éléphants peuvent rôder. Du coup, Sandrine qui n'est pas très rassurée, préfère coucher dans "la case mobile" avec sa mère, je partagerai donc la tente avec Guillaume. Au lever du soleil, nous sommes toujours vivants, bien qu'au milieu de la nuit une bande de hyènes qui "pleuraient" nous aient tenu en éveil un certain temps.

Dans le parc nous voyons les mêmes animaux que la veille ainsi que des buffles, des éléphants, des hyènes, des hippos, girafes et de nombreux oiseaux, aigles, grues....Le temps est beau et les vues sur le Kilimandjaro très enneigé superbes.

      

En fin de journée, nous nous dirigeons vers Kamana gate afin de trouver un bivouac dans le bush avant de continuer vers Mombasa. A la porte, les gardes ne veulent pas nous laisser sortir du parc sous prétexte que des bandits sévissent quelques fois dans la région. Lorsque le chef Massaï du village voisin nous invite à camper  chez lui entre le poulailler et la bergerie, tout rentre dans l'ordre. Alors que les gardes sont rassurés, et nous aussi, le chef vient nous demander de ne pas sortir la nuit car des lions peuvent rôder. Décidément, entre les hyènes, les lions et les bandits, le coin n'est pas tranquille ! ! ! 


Vendredi 12 janvier 2007

Contrairement aux infos que nous avions, la traversée du Tsvao National Parc en transit en direction de Mombassa n'est autorisée (et gratuite) que par la nationale, aussi devons remonter vers le Nord et emprunter une piste complètement ravinée sur une centaine de kilomètres pour rejoindre la A 100 à Emali. Si nous l'avions su plutôt, nous serions sortis par Eremito Gate plus au Nord. Sur la nationale, les tronçons financés par la CEE et les Chinois sont excellents, mais il n'en est pas de même pour les 30 derniers kilomètres qui sont dans un état lamentable. Après une longue journée de route et une courte traversée sur un bac, nous arrivons au Twiga Lodge à Tiwi beach sur les bords de l'océan Indien.
           
Le temps est chaud mais tempéré par la brise marine. Le camping est situé les pieds dans l'eau à l'ombre  de baobabs et de cocotiers. Après la séquence émotion, les enfants  apprécient pleinement ce havre de paix. Les plages de sable blanc s'étendent à perte de vue, bordées de palmiers et de forêts de casuarina. A 200 m de la côte, la barrière de corail protège des lagons aux eaux turquoises et permet de se baigner (à marée haute) dans des eaux chaudes et tranquilles.

A 2 ou 300 mètres sur la gauche (sous les rochers), la marée basse découvre 2 piscines naturelles dans lesquelles nous observons les poissons multicolores qui y restent piégés.
La deuxième piscine  permet de pénétrer dans 2 grottes  creusées dans la falaise.

A bord de leur dhow aux voiles élimées, des pêcheurs nous emmènent à quelques encablure de la côte pour quelques heures de snorkeling au dessus d'un banc de coraux. Le temps couvert et l'importante houle ne nous permettra pas de profiter pleinement de cette sortie en mer. (5 €/per).

Petit à petit, le camping de Twiga Lodge se transforme en succursale de Jungle-Jonction. Nous y retrouvons toutes nos connaissances de Nairobi, les Allemands, les Hollandais et nos amis Anglais, Bill et Rosemary avec qui nous devrions remonter jusqu'en Ethiopie vers la fin du mois. Du coup c'est apéritif tous les soirs et conversation anglaise obligatoire !


Nous consacrons une petite journée à la visite de la vielle ville de Mombasa blottie autour de Fort Jésus. Les petites ruelles, les balcons en bois, les portes à clous et les vieilles mosquées ont un air de famille avec celles de Zanzibar.
Fer de lance de la chrétienté en terre païenne, (d'où son nom) le Fort Jésus fut construit par les Portugais au cours du XVI ìème siècle. Pour visiter le fort dans lequel des bâtiments administratifs modernes ont été construits et dont le mobilier a disparu depuis belle lurette, il faut s'acquitter d'un prix d'entrée de 9 €/per, aussi passerons nous notre chemin. Faut quand même pas pousser !


Arrivés en grand nombre au XIX ème pour construire L'Uganda Railway, qui relie l'Ouganda à Mombasa, les Indiens ont  construit leurs temples de prière indous.

Il nous faut la journée (8 h) pour couvrir les 500 kms qui nous sépare de Nairobi. Les 40 premiers kilomètres sont dans un état désastreux et nous font perdre beaucoup de temps. Heureusement le reste du trajet est bien meilleur.

Samedi 20 janvier 2007

Il est temps de rejoindre le Massaï Mara, la plus grande réserve du Kenya. Comme partout le goudron est plein de trous sur plus de 200 kms. Les 30 derniers kilomètres de piste sont en cours de séchage et même si nous avançons parfois en crabe, ce n'est rien par rapport à ce qu'ont vécu les visiteurs de la semaine dernière ! Suites aux pluies inhabituelles de ces derniers mois, des dizaines de véhicules sont restés bloqués pendant plusieurs jours. En cours de route, nous voyons beaucoup de gnous, gazelles et zèbres. Nous manquons même d'écraser un joli caméléon. C'eut été bien dommage !

Nous campons au Oldarpoi Safari Camp, à 2 kms de Sekenani Gate. Julius, le chef Massaï, nous parlera pendant des heures des traditions Massaï autour d'un feu de camp.  Armé de sa lance et de son "casse-tête", Julius veillera toute la nuit et éloignera les hyènes un peu trop curieuses. Du coup, nos jeunes campeurs sont un peu rassurés.

A la porte d'entrée, comme partout où elles peuvent "attraper" les touristes, les vendeuses Massaï sont nombreuses à proposer leurs bijoux artisanaux. Le marchandage prend un peu de temps, mais nous finissons par repartir avec des "tonnes" de bracelets et colliers pour quelques Euros.


Malgré la carte détaillée du parc que nous avons achetée à Nairobi (rien à l'entrée), nous nous égarons plusieurs fois. Heureusement les chauffeurs des tours opérateurs sont sympas et nous renseignent gentiment. Alors que nous allions faire demi tour, nous "tombons" sur une douzaine de lions. Alors que certains sont tapis dans l'herbe et ne daignent même pas relever la tête pour qu'on leur tire le portrait, d'autres paressent sur les branches d'un arbre comme de gros chats fatigués, pendant que quelque uns marchent tranquillement sur la piste.
Un chauffeur de Toyota s'embourbe juste à cet endroit. Il hésite un certain temps à sortir de son véhicule pour accrocher une sangle afin que je le sorte de là, et je ne sais pas si c'est parce qu'il est un peu gros, mais les félins se pourlèchent les babines en le regardant.  Comble de malchance, au premier essai je lui arrache entièrement le pare choc, au  deuxième la sangle casse, le troisième est le bon ! Ouf, il a eut chaud au sens propre comme au figuré, mais les lions l'ont laissé tranquille.
 
Si les pistes principales sont correctes, de nombreuses autres, qui ne figurent même pas sur la carte, sont dans un état lamentable. Après avoir traversé des bourbiers à la limite du raisonnable, nous tombons parfois sur des ponts cassés ou des gués infranchissables.

      

Dans l'après-midi, en nous dirigeant vers Talek Bridge Gate, nous verrons d'autres lions, des girafes, des éléphants, cobs, bucorve du sud, impalas, chacals, bubales, hyènes, marabouts.....
                                                                                                                                
A peine avons nous monté la tente au camping d'Arouba qu'un gros orage éclate. Comme elle n'est pas très étanche, nous l'abritons sous le store  du Mitsu.

Nous sommes un peu en soucis. Déjà que nous avons peiné à arriver là, les pluies ne vont pas arranger les choses! Au petit matin les pluies de la nuit ont nettoyé le ciel, mais les pistes sont détrempées. Après quelques essais périlleux dans le "black cotton" (terre noire) et la réprobation générale, nous rejoignons des pistes en meilleur état.


Nous partons vers Mara Bridge où un parking est aménagé le long de la "Mara River". Accompagnés d'un ranger armé, nous marchons le long de la rivière afin de surprendre les crocodiles et les nombreuses familles d'hippos qui s'ébattent dans le courant.
A l'heure du pique-nique, nous discutons avec des chauffeurs de tours opérateurs kenyans qui sont très étonnés de notre parcours. Ils nous posent mille questions : avons nous des cartes pour tous les pays, avons nous changé de voiture en cours de route, comment fait-on lorsqu'on a plus de gasoil.....Pour finir, ils nous souhaitent une bonne route et par la suite, à chaque fois que nous les rencontrerons sur les pistes du parc, ils nous feront des grands signes d'amitié.
A l'issue du deuxième jour, alors que nous sortons de la réserve, personne ne nous demande rien, nous avons donc eut droit à une journée gratuite. Vu les prix qu'ils pratiquent, ce n'est qu'un juste retour des choses !

De retour au Oldarpoi Camp, nous rencontrons David, un jeune Massaï qui porte une énorme balafre faites par un lion sur l'épaule droite et dont il est très fier. Il nous explique que vers 16 ans, les jeunes doivent quitter le village et vivre dans le bush pendant 2 ans afin combattre le lion pour s'aguerrir. Presque tous les Massaïs ont 1 ou 2 incisives cassées pour s'alimenter et prévenir ainsi le tétanos qui entraine une paralysie de la mâchoire.

                   

David nous propose ensuite de visiter sa "Manyata" (village Massaï), où vivent 4 familles, soit 82 personnes et des centaines d'animaux.
Accompagnés par un joueur de "corne" coiffé d'un bonnet en peau de lion, les garçons, parés de leurs plus beaux bijoux, nous font une démonstration de danse qui consiste à sauter en l'air le plus haut possible. Viennent ensuite les femmes qui défilent en chantant des chants massaïs. A droite il y a même une  Massaï/Muzungu.Tout ça n'est pas très authentique, mais l'accueil est chaleureux et la visite intéressante. 

Mercredi 24 janvier 2007
Nous reprenons la route pour le lac Natron où niche des milliers de flamands roses. Pas de doute, depuis le mois dernier le sol à bien séché. Il fait 38° à l'ombre, mais pas de chance il n'y a pas d'ombre. A Magadi Soda, des dizaines de Massaïs font les courses ou boivent un coca devant l'unique petit magasin. C'est un festival de couleurs extraordinaire.

Nous traversons ensuite les petits villages de Oloika et Shompole, quelques manyattas et croisons quelques jeunes guerriers armés de couteaux, de lances et d'arcs et de flèches. Après 50 kms, la piste disparait sous la rivière, le niveau de l'eau est encore trop haut.

Nous essayons de nous frayer un chemin à travers le bush, mais les acacias rayent la carrosserie et les pierres de plus en plus grosses bloquent le véhicule. Rien à faire, il faut faire demi-tour. Décidément, pour nous, le lac Natron gardera son secret !
Nous rebroussons chemin et allons bivouaquer près des sources d'eau chaudes du lac Magadi. Nos Aventuriers n'étant pas encore totalement aguerris, c'est moi et Claude qui coucheront dehors.
 


Heureusement, les flamands sont venus à notre rencontre. La plupart sont des flamands nains qui sont vraiment roses, les autres, plus grands, sont des flamands roses qui paradoxalement le sont beaucoup moins. Pas besoin de réveil, les cris matinaux des flamands suffiront. C'est quand même plus agréable que le cri des hyènes !


Dimanche 28 janvier 2007
C'est le jour de la séparation. Pour Sandrine et Guillaume, les vacances africaines prennent fin. Ces 3 semaines leurs aurons permis de découvrir le pays et de prendre des couleurs.

Vendredi 2 février 2007
Nous avons  mis à profit ces derniers jours pour préparer la suite du voyage vers l'Ethiopie. Comme il n'y a pas de poste frontière au Nord du lac Turkana (appelé aussi lac Rudolf), nous faisons les formalités de sortie à Nairobi (passeports et CDPD)  mais aussi les courses pour une quinzaine de jours, les courriers Internet urgents,  un retrait d'argent pour change en Bir, (pas d'ATM en Ethiopie), les visas pour l'Ethiopie, (voir page Ethiopie), rangements, réparations mécaniques, (amortisseurs, freins, coussins d'air, ordinateur...). Ici tout le monde fait de la mécanique, aussi bien les motards que les automobilistes ; amortisseurs usés, lames de ressorts cassées, galeries qui s'effondrent, portières qui s'affaissent, roulements qui prennent du jeu, fils électriques qui se coupent, bref il y en a pour tous les goûts ! Grâce à l'atelier de Chris et à l'entraide, tout ça se passe dans la bonne humeur.

La région étant très sauvage, (dans tous les sens du terme) nous sommes contents que nos amis Anglais, Bill et Rosemary (land rover blanc), nous accompagnent.
Au moment de partir, nous ne sommes plus 4, mais 8 à remonter vers l'Ethiopie, 2 couples d'Hollandais nous accompagnent,



Sissi et Marcel qui rentrent chez eux après une mission de 2 ans au Rwanda et Sandra et Frank qui font le tour d'Afrique en 8 mois.
Nous longeons le Mt Kenya  où toutes les terres sont cultivées, café, thé, bananes, mangues, maïs....C'est le moment d'acheter nos derniers fruits frais.
A Rumuruti c'est la fin du goudron. Nous campons au Bobong campsite, situé en pleine nature à 18 kms au nord du village. A Maralal, nous rencontrons beaucoup de Samburus, les "cousins" des Massaïs. Les femmes, coquettes, portent de drôles de coiffures et des kilos de colliers autour du cou qui les font ressembler à des femmes girafes.
Nous comptions atteindre South Horr et sa mission catholique dès le deuxième jour, mais les pistes caillouteuses et l'inertie du groupe nous ralentissent énormément. A la nuit tombée, nous établissons  notre bivouac dans la brousse sous les acacias parasols.

Après South Horr, la piste suit le lit d'une rivière sablonneuse et devient plus roulante, mais à l'approche du lac Turkana plus un arbre, plus une touffe d'herbe, rien que des cailloux. Il nous faudra 2 heures pour faire les 30 kms qui nous séparent de l'oasis de Loyangalani. Appelé aussi Jade Sea à cause de sa couleur, le lac  mesure 250 kms de long et la chaleur qui y règne est une des plus intenses d'Afrique, environ 40°.
A quelques kilomètres au Nord, vit les El Molo, l'une des plus petite tribu du Kenya, mais à l'entrée du village le chef nous réclame 11 € par personne.  Pas moyen de négocier, nous faisons demi-tour.

Nous repartons en direction de North Horr en suivant une piste ravinée, mal tracée et encore toute boueuse des dernières pluies. Nous traversons à gué des centaines de rivières dont les accès sont parfois vertigineux. Sommes nous sur la bonne piste ? Un peu plus loin nous dépannons un Kenyan en Land Rover qui nous confirme la direction et nous évite aussi le détour de 80 kms par North Horr.
N'ayant pas trouvé la piste qui contourne par l'Est le Sibiloi Natinal Parc (d'après les gardes elle existe bien !) nous essayons de négocier un prix de transit. Mais rien à faire, après 3 heures de discussion nous devons acquitter notre droit d'entrée. Heureusement, en attendant, Claude rajoute une ligne sur le tarif voiture avec 2 personnes à bord  (qui n'existait pas) et nous payons un peu moins cher ! Nous voyons quelques rares animaux ; oryx, topis et dik-diks.
Mercredi 7 février 2007
Peu après la sortie du parc, nous arrivons au petit village de case d'Ileret. Ensuite les traces deviennent confuses et se perdent parfois sous les traces de sabots des troupeaux. Après quelques hésitations nous arrivons enfin à Banya Fort, le dernier village du Kenya. Ici, c'est la brousse, les gens vivent presque nus comme beaucoup de tribus du sud de l'Ethiopie et dès que nous nous arrêtons, des centaines de personnes ont le nez collé aux fenêtres. Seuls quelques touristes "égarés" transitent par ici et le passage d'un véhicule reste la distraction majeure pour ces populations. Pas de poste frontière, donc aucune formalité. 


                                                  

ARGENT :  Change : 100 Ksh = 1, 15 €. ATM (distributeur automatique)  dans toutes les villes.

Quelque prix : GO : 0,75 €/L,  bananes : 0,60 €/kg, 6 oeufs : 0,70 €, vache qui rit : 1,60 €, camembert : 3 €,
Jus de pomme : 1,40 €/L, un repas : entre 3,50 et 8 €.
Entrée des parcs nationaux : 40 $/pers, possibilité de payer en Ksh.  Camping dans les parcs : 10 $, sauf exceptions.
Dépenses totales : 2900 €

INTERNET : Partout, environ 1 € / h, fonctionnement correct en général.


SANTE : Claude, une piqûre au pied qui s'est infectée (peut-être une mouche tsé-tsé?) soignée aux antibiotiques.

METEO : Nairobi : pluie, pluie, pluie. Temps agréable à Mombasa, chaud à Magadi, très chaud au Turkana.

MECANIQUE : Vidange graissage à 80 500 Kms à Nairobi. Soudure  de 2 renforts du support de caisse arrière, (110 €). Une crevaison (clou). Remplacement des tambours arrière et réparation des feux de détresse (70 €) au garage Chaparal, tenu par un Français sympa et compétent. Voir Chris pour l'adresse.

BIVOUACS :  Camping :  libres :10  camping : 37  de 2,50 à 4,50 €/per, 
Nairobi : Jungle Jonction campsite, S 1° 17 325  E 36° 45 605 sur Amboseli road, 2ème portail sur la droite marqué JJ's, Chris, le patron, très serviable parle Français. Eldoret : Naiberi Rivers Campsite, à 20 kms au S E de la ville direction Kaptagat (panneaux), bien tenu, N 0° 26 860  E 35° 25 330. Kitale : Sirikwa Safari, à 25 kms de la ville sur la route de Lodwar.

INFOS : Nairobi, grand centre commercial sur Ngong Rd : S 1° 17 930   E 36° 45 740. Dans la galerie marchande,  grande librairie, opticien où il est possible de faire faire des lunettes de vue pour moins de 7 €, prescription comprise !
Gaz, remplissage possible à Nairobi au S 1° 18 460  E 36° 51 056 ou demander à Chris à Jungle Jonction.

Autour de Magadi : les sources d'eau chaudes (environ 10 kms de Magadi), passer le check point, tourner à gauche au S 1° 53 750  E 36° 17 400, suivre le goudron et la piste, tourner à droite au S 2° 00 212  E 36° 14 845, c'est à 1 km.
Lac Natron, au lieu de tourner pour les sources, continuer tout droit sur environ 50/60 kms, village de Oloika S 2° 02 840  E 36° 12 870, pt sur la piste S 2° 03 525  E 36° 11 300, village de Shompole S 2°05 450  E 36° 07 165. Cette année, en raison des pluies exceptionnelles, la piste disparait sous l'eau quelques kilomètres avant le lac. Nous restons bloqués au
S 02° 07 300  E 36° 03 850.

Nguruman escarpement, Check point, à gauche au S 1° 53 750  E 36° 17 400, passer devant la station Total, passer à  droite au ras de l'usine S 1° 53 385  E 36° 17 390, traverser le lac et continuer la piste.
 
Cherangani hills : à 40 kms de Kitale sur la A1, tourner à droite au N 1° 16 360 
E 35° 08 610, très beaux panoramas sur une quinzaine de kms jusqu'à Kabichbich.

Masaï Mara Reserve : camping au Oldarpoi Safari Camp S 1°30 390  E 35° 21 195 2 kilomètres avant Sekenani Gate, tenu par Julius, un Massaï  très sympa. Beaucoup d'animaux vers Talek Gate.

Piste du lac Turkana, Maralal Omaraté : Maralal : N 1° 05 783  E 36° 41 890 (diesel), Baragoi : N 1° 46 940  E 36° 47 298, South Horr : N 2° 06 030  E 36° 55 273, Loyangalani : N 2° 45 422  E 36° 43 260 ( diesel à la mission à 1,5 €/l, plusieurs camping), embranchement à gauche : N 3° 03 873  E 36° 47 903, jonction avec la piste North Horr/Sibiloi Park (tourner à gauche) : N 3° 20 625  E 36° 47 660, Ileret : N 4° 18 720  E 36° 13 680, ensuite petit village de Banya Fort, puis jonction avec la grande piste Omarate/Turmi (tourner à gauche) : N 4° 44 890  E 36° 10 450, Omarate (bureau immigration : N 4° 48 340  E 36° 03 052. Entrée du parc : 20 $/per + 3,5 € pour la voiture. Camping possible au musée pour 2,30 €/per. D'après les gardes du parc, la route tracée sur la carte Michelin qui contourne le parc par la droite existe bien, mais nous n'avons pas trouver la bifurcation à droite qui se situerait quelques 30 kms avant l'entrée du parc.  


LES MOINS : Beaucoup de circulation. Routes en piteux état. La pluie. Coût de la vie élevé.


LES PLUS : Population sympathique. Rencontres étonnantes avec les Massaïs. Plages agréables. Beaucoup de rencontres avec d'autres voyageurs à Nairobi.

                                                                                  Le voyage se poursuit en Ethiopie.