Population
: 13 500
000 habitants
|
Monnaie
: Franc
CFA
|
Superficie :
2 fois la France
|
Langue(s)
officielle(s)
: Français
|
Densité
: 8.62
hab./km²
|
Statut
: République
|
Capitale
: Bamako
Projection
2050 : 42
000 000 habitants
Parcours
du 24 décembre au 14
février 2006
Kms parcourus au Mali : 3530 dont 1950 de pistes.
Kilométrage total depuis le départ à la sortie du Mali :
17250 km
Le pays prend
son indépendance en
août 1960 et bien que 2 fois plus grand que la France, le
Mali n'estt habité que dans sa moitié sud. En effet, le
pays s'étend des dunes du Sahara au Nord jusqu'aux savanes
arborées du Sud, généreusement arrosé par
le fleuve Niger qui donne vie aux terres arides.
Pays pauvre, l'économie du pays repose surtout sur la
pèche, l'exportation
du coton, l'exploitation des mines d'or ainsi que l'élevage des
chèvres et des zébus, mais aussi les transferts d'argent
de la diaspora. Suite à l'exploration au coeur du sahara Malien,
le pétrole devrait couler en 2008. De très nombreux
groupes
ethniques se partagent le pays : les Bambaras (cultivateurs), les
Malinkés, les Bozos (pêcheurs), les Dogons, les Peuls
(éleveurs), Touaregs, Maures, Songhaïs, etc... Les
principales religions sont : animistes, musulmans
et chrétiens. Espérance de vie : 41 ans,
Scolarisation : 32%
Climat désertique au nord, sahélien au centre et
soudanien au
sud. De part l'accueil de ses habitants et la facilité de s 'y
déplacer le Mali est un pays facile pour les nombreux routards.
Mardi 24
décembre 2005
A la
douane Malienne, il faut reprendre un laissez passer (celui que nous
avons pris
à l'ambassade du Mali à Conakry ne sert à rien)
coût 8 €, plus 7 €
pour travail en heures supplémentaires (en dehors du lundi au
vendredi de 8 heures à 17 heures). Ne pas oublier de le faire
viser par la police. Si vous possédez un
carnet de passage en douane, c'est gratuit. Durée des
formalités douane/ police : 1 heure 30.
Nous
possédons bien un carnet de passage en douane, mais nous
préférons ne pas l'utiliser. En effet si pour quelque
raison (vol par
exemple) nous ne ressortions pas avec le véhicule, cela
nous éviterait de perdre le véhicule plus 2,5 fois sa
valeur, montant de la
caution pour obtenir le carnet ! !
Il est 3 heures,
nous arrivons à Bamako, nous
rendons directement au "foyer d'accueil des sœurs blanches"
situé en plein centre ville. Il y a bien des chambres ou des
dortoirs, mais nous préférons le bivouac dans
notre case mobile (8 €), au bout de 4 mois nous y avons nos habitudes.
Wc, douches et buanderie sont à disposition. Il
faut bien ça, car les "hommes" comme le linge commencent
à
être couleur locale, rouge latérite.
Nous
faisons la connaissance
d'Espagnols en
Range
Rover qui descendent en Afrique du Sud, et nous retrouvons Olivier, un
backpacker (voyageur en sac à dos) que nous avions
déjà rencontré au Sénégal, ainsi
qu'un couple d'Israéliens qui voyagent à pied à
travers
l'Afrique de l'ouest et l'Asie. Ici c'est vraiment le rendez-vous des
routards.
Après un
mois en Guinée,
ça fait tout drôle
d'arriver dans une
vraie ville, avec du goudron, des rond-points, des
feux rouges, de l'électricité jour et nuit et de l'eau au
robinet ; il y a même une chasse d'eau dans les WC.
Bamako est une ville relativement propre qui se modernise à
grande vitesse, même si de nombreux caniveaux nauséabonds
menacent de déborder. Dans la périphérie nous
n'avons même pas vu de bidonville.
Ce soir c'est
Noël, nous
"réveillonnons"
dans le petit restaurant qui fait face à la Mission en compagnie
de Michel, un Français qui pédale en Afrique de l'ouest
et un
Malien sympa qui voulait bien être sur la photo.
Au menu, couscous/poulet accompagné d'une bouteille de Bordeaux
à défaut de champagne.
Le père Francesco, de la mission catholique de Siguiri
Guinée, nous avait bien invité à partager un vrai
réveillon avec ses amis, mais de toutes façons il
n'avait pas le champagne non plus ! (En fait notre visa expirait le
jour même)
Mardi 27
décembre
Ce matin,
après 3 jours de repos
(courses, lessive, Internet...) nous profitons de notre passage
dans la capitale pour aller
faire nos visas du Burkina Faso à l'ambassade. Wpt N 12° 37
870 W 8° 00 870. Coût: 43 € par personne, valable 3
mois (dépôt avant 9 heures, retrait à midi) Nous
voulions faire le visa de l'entente qui couvre
plusieurs pays mais suite à une mésentente, ce visa
n'existerait plus. (On
apprendra plus tard qu'il existe toujours)
Bien que nous
n'ayons pas pu joindre Patrick
sur son téléphone satellite, qui vient passer quelques
semaines au Mali et qui a un colis pour nous, nous prenons la piste de Nara, village
situé à 360 km au nord de Bamako près de la
frontière
Mauritanienne. En effet, lors de notre dernière correspondance
par e-mail avant son départ de France, il pensait arriver dans
ce village autour du 28 décembre. Inch Allah....
Dès
notre arrivée
à Nara,
nous
sympathisons avec les douaniers et Asco, un des leurs, nous propose de
bivouaquer un peu plus loin dans la cour de sa maison en attendant
Patrick. On ne
risque pas de le rater, nos amis douaniers
veillent ! ! !
Nous avons au moins la douche et les WC (à condition
d'aller chercher l'eau au robinet du village 800 m plus loin).
Nous
profitons de cette longue
attente pour
aller au marché,
faire le plein de GO avec les bidons (pas de vraie station) et regarder
les nombreux artisans
travailler.
La
forge
Fabrication de
braseros
Forgeage d'axes de poulies Taillage des poulies (puits)
Voila
déjà 3 jours que nous
sommes là et que nous
essayons, comme chaque soir, de le joindre sur son
téléphone Satellite depuis une cabine, mais toujours ce
p....... de
répondeur ! ! ! Peut être a-t-il essayé de nous
joindre,
mais ici, pas d'Internet et le GSM ne passe pas !
Samedi 31
décembre
Ce
matin, nous quittons Nara
car nous
n'avons pas envie de passer le réveillon dans ce trou. Nous
décidons donc de partir
pour
Ségou d'où nous pourrons prendre nos messages GSM et
Internet.
Peut-être pourrons nous nous fixer un autre rendez vous ?
Difficile de trouver la bonne piste ! Sur les 15 premiers
kilomètres nous jardinons un peu, mais heureusement, même
en plein désert, nous trouvons toujours une âme secourable
pour nous remettre dans la bonne direction.
Sur 230 km , la
piste sablonneuse, mais bien marquée, se contorsionne
entre les arbustes rabougris des paysages sahéliens ; c'est un
véritable labyrinthe et à
chaque traversée de village, les traces sont effacées par
le piétinement des nombreux troupeaux
et nous devons sans cesse
demander notre chemin.
Dans cette
région ou rien ne pousse,
à part un peu d'herbe et quelques arbustes, tous les habitants
sont éleveurs et se rassemblent autour des puits afin d'abreuver
leurs troupeaux. Un peu plus au sud, où le fleuve Niger permet
l'irrigation, nous longeons de nombreuses cultures : riz, mil, canne
à sucre, oignons, etc ...
Ce soir nous
sommes
à Ségou et bivouaquons dans la cours de l'hôtel de
l'Indépendance.
Nous
réveillonnons au restaurant de l'hôtel : foie
gras, rôti de porc et gâteau de Noël (il devait leur
en rester) le tout accompagné par un
orchestre local
et ses
danseurs. Guitares, djembés = ambiance garantie !
Nous nous
joignons à Tiken
jah (enfin on l'a un
peu aidé) pour vous
souhaiter
Bonne
et Heureuse année 2006
Ici
ils adorent
la fête et les
pétards et après une nuit courte et bruyante, je (Alain)
me réveille avec des courbatures dans les bras à cause
des nombreux coups de volants que j'ai donnés hier pour
éviter tous ces arbustes qui voulaient "embrasser" le mitsu, pourtant ce
n'est pas l'entraînement qui manque ! !
Coup de gueule
(Alain)
Cette nuit j'ai mal dormi, des chiens ont
aboyé une bonne partie de la nuit et à 4 heures ça
a été au tour
des Muezzins. Ils s'y sont mis à 3 ou 4 dans une cacophonie
indescriptible ; je ne donne pas cher de leur peau à la Star Ac
!
C'est du tapage nocturne légalisé (comme dirait Badou) et
un manque total de savoir vivre envers les non musulmans (et il y en
a, puisque nous avons dormi à la mission catholique). Je me
demande bien ce qu'ils diraient si on leur envoyait une volée de
cloches dans les oreilles tous les soirs au environ de minuit ! ! ! Et
que penser de ces jeunes enfants sales et loqueteux que nous
rencontrons partout qui sont "donnés" aux Marabouts et
envoyés dans les rues pour y mendier leur nourriture et celle du
Marabout ! Et ce sont ces mêmes enfants que nous retrouvons plus
tard, assit par terre, avec leurs tablettes de
bois à la main, se balançant d'avant en arrière
(peut-
être le contraire, j'ai pas vérifié) et apprenant
par coeur les sourates du Coran dans une langue (l'Arabe) qu'ils ne
comprennent même pas ! Que deviendront ils à 20 ans, ne
sachant ni lire ni écrire et n'ayant appris aucun métier !
Mardi 3 janvier
2006
Hier matin alors que nous allions quitter Ségou pour Mopti, nous
avons reçu un appel téléphonique. C'était
Patrick qui nous disait être arrivé à Nara.
Nous changeons donc nos plans et remontons l'attendre à
Niono situé entre Ségou Nara. C'est en début d'après-midi qu'arrive Patrick
accompagné de Guy suivi par Francis.
Après de joyeuses
retrouvailles, et la récupération de notre colis qui nous
permet de changer notre serrure arrière cassée depuis
bien longtemps, Patrick nous explique qu'en fait il n'allume son
portable que lorsqu'il veut appeler ! !
Dès que nous quittons Nara, un policier nous réclame une
fiche (il s'agit de fiches avec les coordonnées des personnes et
du véhicule que tous les voyageurs préparent pour gagner
du temps lors des contrôles), Patrick donne la sienne, mais
lorsqu'il arrive vers nous, Claude lui dit : "tu ne sais pas
que maintenant le mardi il n'y en a plus besoin" ? Il
nous répond qu'il ne savait pas, mais que si c'est comme
ça, c'est
bon et que nous pouvons y aller !
Il faut dire que nos fiches
étaient dans la cellule et que nous n'avions pas trop envie
d'aller les chercher.
Nous prenons
rapidement la direction de
Djenné par le nord
du fleuve, mais la piste est très peu utilisée et nous
nous égarons rapidement. Il nous faudra très souvent
demander notre direction aux villageois ; pas facile de se faire
comprendre, ils parlent Songhaï, Bambara, Poula, Tamalchec....
mais
pas souvent le Français, pourtant c'est bien la langue
nationale ! ! !
A priori, l'école n'est pas arrivée
jusqu'ici. D'ailleurs lorsqu'on leur parle de l'école, ça
les fait bien marrer, et c'est vrai que jusqu'à preuve du
contraire,
Charlemagne n'était pas Malien !
Nous en
profitons tout de
même pour "discuter" avec la population et
prendre quelques photos. Au départ ils sont un peu
réticents, mais lorsque nous les prenons en photo et qu'ils se
voient sur l'écran numérique, tout le village se
pointe et veut se voir aussi. Du coup c'est la cohue et nous sommes
obligés de "mitrailler"; c'est quand même formidable le
numérique et heureusement qu'on peut effacer 5 mn
après.
Après
pas mal de
détours
et de mauvaises pistes, nous arrivons au bord d'un des nombreux bras du
Niger que nous devons traverser à
gué afin de prendre le bac pour Djenné.
Fondée au IX
siècle, Djenné
recevait l'or, l'ivoire et les esclaves venus du sud, et malgré
son déclin, elle reste aujourd'hui une des plus belle ville de
banco
du Mali.
Après une rapide visite, nous prenons la direction d'Hombori en
passant par Mopti (sans nous arrêter) et finissons même
l'étape de nuit ! Dommage, car entre Douentza et Hombori les paysages sont
grandioses, ses nombreux massifs rappellent Monument Valley en
Arizona.
Lorsqu'on roule
avec
Patrick, c'est un peu comme au Dakar (le rallye). On part le matin de
bonne heure, on roule au cap, à midi on pique-nique, debout pour
gagner du temps, et on s'arrête tard. Il y a
même des étapes de nuit !
En fait, la
seule différence avec le vrai Dakar,
c'est que ça dure 6 semaines au lieu de 3 et qu'il n'y a pas de
journée de repos !!! Enfin, nous on a fini par
abandon
au bout de 8 jours ! Bon, c'est
quand même pas le bagne et on a fait un super circuit et puis de
toutes façons, ce n'est pas nous qui les
abandonnons, mais plutôt eux.
Merci les amis pour le colis et ces quelques jours passés
ensemble (Claude)
Samedi 7
janvier 2006
Après une nuit calme au campement de Hombori, nous "
décollons" dès 7 heures 30 accompagnés de Diarra,
un pisteur, aujourd'hui nous partons "chasser"
l'éléphant. Il y en aurait plus de 300
qui vivent dans le Gourma (région
située entre Hombori et le fleuve Niger).
Après 30 kms dans la brousse, nous commençons à
voir des crottes (vu la taille, ce ne sont pas celles des biquettes),
un peu plus loin, des branches cassées et des arbres
pratiquement déracinés, puis des traces de pas au bord
d'une marre, mais toujours aucune bestiole ! Diarra prend sans
arrêt des renseignements auprès des bergers Touaregs qui
sont en train de faire les pleins d'eau dans des
outres en peau de chèvre. En désespoir de cause il
fini
par se faire accompagner par l'un d'eux qui dit avoir vu les
éléphants un peu plus loin ! La traque reprend
pendant des heures et une centaine de kilomètres. Nous
visitons toutes les mares de la région, tous les bosquets
d'arbustes.......et vers 14 heures alors que nous sommes
résignés, le guide nous fait signe qu'ils sont là,
à 50 mètres de nous, cachés dans la forêt.
C'est vrai que dès qu'il commence à faire chaud ils se
mettent à l'ombre, alors que le matin ou le soir ils se
promènent dans la savane et se dirigent vers les mares pour
boire.
Nous faisons
quelques photos, mais le bruit
des moteurs les énervent et dès que l'un d'eux lance de
la poussière avec sa trompe, c'est qu'il ne va pas
tarder à charger et tout le monde est prompt à rejoindre
son véhicule en attendant la suite des évènements
!
Ils courent parait-il à plus de 60 km/h.
Mardi 10
janvier 2006
Hier, nous avons pris le bac pour Tombouctou.
Dès le XV ieme siècle, Tombouctou devint une ville
mythique et prospère et attira par la suite de nombreux
explorateurs dont Henrich Barth et le Français René
Caillé en 1828 qui fut le premier à en revenir
vivant. Des splendeurs du passé, il ne reste pas
grand chose, juste un gros village de banco aux rues
poussiéreuses ou il faut enjamber les eaux
noirâtres et odorantes qui
s'écoulent au milieu des rues. En quelques minutes tout ce que
l'on possède se teinte de beige, la couleur de la terre. En
cet avant veille du "Festival au Désert" de nombreux touristes
affluent d'un peu partout et la cohorte des Hommes Bleus (qui
sont vraiment bleu à cause des chèches indigo qui
déteignent sur la peau) guides et des artisans nous
harcèlent sans cesse. Ils n'ont pas oublié l'adage
suivant: le sel vient du Nord, (Taoudenit) l'or vient du Sud et
l'argent vient des Blancs.
Aujourd'hui, c'est
Tabaski, la fête du mouton
(pas la sienne) et les panses bien garnies des brebis, jetées
à même les rues viennent rejoindre les tas d'immondices.
Ce soir, alors que nous
dînons au restaurant avec Patrick et ses amis qui nous quittent
demain, voilà que débarque Michel, notre ami cycliste qui
à fait le
réveillon avec nous à Bamako. Il arrive de Mopti
après 5
jours de pinasse (grosse pirogue) et pas mal d'ensablements. Joyeuses
retrouvailles autour de brochettes /frites.
Nous
avions trouvé un superbe campement dans les dunes
au bord du fleuve Niger mais comme tout le monde voulait se rapprocher
du centre ville, nous bivouaquons dans la cour de l'église
catholique.
Ce matin, mercredi, nous voulions aller voir les hippopotames, mais
n'étant pas d'accord sur les prix avec les piroguiers, nous
avons renoncé.
(60000 F cfa ramené 45000 après négoce pour 3
heures de pirogues ; ils nous prennent vraiment pour des
Américains)
Pour le campement dans les dunes ; prendre la piste à gauche en
sortant du bac
direction Tombouctou au
wpt:N 16° 39 904 W 3° 01 690 et N 16° 39 906
W
3° 01 447
Nous
irions bien au "Festival
au Désert" d'Essakane, dans les
dunes
à 70 kms
au nord de Tombouctou, mais le prix, 150 € par
personne, (gratuit pour les locaux) nous fait hésiter. Mais ici
c'est l'Afrique et après
négociation avec l'ami d'un ami
connu en Guinée, nous finissons par trouver un terrain d'entente.
Un festival au
milieu des dunes, c'est
quand même quelque chose ! C'est d'abord une organisation monstre
et deux heures de 4x4 à travers les dunes (seul moyen
d'accès) pour y arriver.
Tout est amené
ici
avec des Toyotas et des camions 6x6. Il faut construire les
scènes,
éclairer des milliers de m2 (avec des groupes) pomper l'eau pour
les restos, les douches et les toilettes, monter des centaines de
khaïmas (tente de toiles ou de peaux) pour loger les
festivaliers, les invités touareg et les
artistes. Ici tout le monde est logé à la même
enseigne.
Même si le
festival est avant tout un festival de musique, les Touareg et leurs
"chameaux" sont à l'honneur.
Il faut les voir dans leurs plus beaux habits
chevaucher leurs chameaux harnachés et se lancer dans des
courses
effrénées. Le soir, sous la (pleine) lune, assis sur le
sable des
dunes chauffé par des chauffages au charbon, les groupes se
succèdent ; Nigériens, Sahraouis, Touareg ainsi que quelques
artistes internationaux.
(Pour les connaisseurs, vous pouvez
essayer de deviner qui est l'artiste sur la photo de droite). Ici,
lorsqu'un spectateur apprécie un artiste, il monte sur la
scène et lui jette quelques billets et lorsque le chanteur a
fini son tour de chant, il descend s'asseoir avec le public et
encourage
avec vigueur les autres artistes. Bonne ambiance.
Pour finir, nous aurons mangé un peu de sable, car dimanche le
vent de sable s'est levé et a masqué le soleil presque
toute la journée. Mais ça tombe bien, car les
organisateurs doivent compter la dessus pour ensevelir tous les
déchets.
Il y avait bien des poubelles, mais des gamins les ont
renversées pour récupérer les sacs et trier le
reste !
Portraits
Nous nous
sommes bien demandés
pourquoi un festival dans un endroit si difficile d'accès ? Mais
lors des accords de paix signés à Bourem avec les Touareg
en novembre 94 ,
le gouvernement a
dû s'engager à faire connaître leur
peuple et développer leur région par le biais, entre
autre, de manifestations culturelles
auxquelles ils peuvent participer. Le même genre de festival se
déroule aussi plus au nord à Kidal. Les Touareg, nobles
guerriers ne doivent jamais travailler avec les mains, ils pratiquent
l'élevage et le commerce du sel, considérés comme
métiers nobles.
Lundi, retour
sur Tombouctou puis Mopti par
une piste très
"tôlée" ; mais que font donc les Européens ? les
Africains on sait, ils attendent.
Mercredi
18 janvier
Située au confluent du Bani et du Niger, Mopti n'est
rattachée à la plaine que par une étroite bande de
terre, certains habitants la surnomme la "Venise du
Mali". On voit bien qu'ils n'ont pas beaucoup voyagé, car la
ressemblance n'est pas vraiment frappante !
Il est
impossible de faire un pas sur le port ou dans la ville sans s'enfoncer
dans les
immondices ou recevoir sur la tête les eaux usées
qui coulent des terrasses. D'ailleurs notre ami Bye nous averti qu'ici
il est plus prudent de marcher au milieu des rues.
Plaque
tournante du commerce, Mopti est le
plus grand port fluvial du
Mali et de nombreuses pinasses (grandes pirogues) relient les
grandes villes du fleuve.
Le sel gemme exploité
dans les mines de Taoudenit est acheminé par caravanes
jusqu'à Tombouctou puis par le fleuve jusqu'à Mopti avant
de poursuivre sa route par camion.
Nous
voulions profiter de notre
passage dans
une "grande" ville pour acheter quelques provisions, mais à part
le riz, le sel, le
thé et la mayonnaise il n' a pas grand chose dans les magasins,
et pourtant ici tout le monde à l'air d'être
commerçant ! C'est à ne rien y comprendre.
Voilà plus de 3 semaines que notre bouteille de gaz est vide et
nous
comptions bien la remplir (j'ai les raccords) ou la faire remplir ici,
mais pas de chance, en ce moment il y a pénurie. Heureusement
nous avons un bleuet de secours, et on trouve des recharges
partout.
Ca
faisait 4 mois
que nous n'avions pas vu une goutte d'eau, mais
aujourd'hui le temps
est à la pluie et nous en profitons pour aller au port, sous le
grand hangar de tôle, regarder les Somonos assembler des grandes
pirogues en bois de caïlcédrat à l'aide des clous
forgés à partir de vieilles tôles.
Ce soir nous
prenons un verre avec Aligui un
jeune guide que nous
avons connu lors de précédents voyages. Aligui, qui a 26
ans voudrait bien se marier avec sa petite amie,
mais il a un problème, il est en froid avec son
père depuis quelques années, et les futurs beaux-parents
exigent son accord pour lui donner leur fille en
mariage. Encore aujourd'hui, le
mariage permet de tisser
avec d'autres familles des rapports de protection, d'entraide et de
partage.
Comme le
voudrait la
coutume, un garçon en
âge de
travailler doit ramener tous ses gains au père tant qu'il n'est
pas marié, mais notre ami qui vit seul et voudrait monter une
petite affaire alors il ne reverse que la moitié de ses revenus
et le père est furieux. Affaire à suivre.
Ca y est, j'ai pu acheter une bouteille de gaz à
Sévaré pour remplir la nôtre.
Le problème,
c'est qu'à un moment donné les pressions
s'équilibrent et
que notre bouteille ne veut plus se remplir ! Enfin pour le moment
ça ira .
Nous rejoignons
Bandiagara, en pays Dogon,
afin de passer quelques jours chez notre ami Bogoum Kassogué
chez qui nous avions déjà
séjourné lors de notre précédent voyage en
2002, et qui est déjà venu nous rendre visite à
Annecy.
Il se
souvient très bien de ses balades en pédalo sur le lac !
Il est toujours en pleine forme et donne le bonjour à tous :
Bernard, Virgie, Jean, Jean-Claude, Patrick, et bien entendu à
Sandrine et Florence.
Je profite de mon passage chez lui pour changer quelques fils électriques
qui ont mal vieilli. Ici, l'entretien, ce n'est pas leur truc !
Aujourd'hui,
lundi 23 janvier nous sommes
allés à la douane de Koro, poste frontière avec
le Burkina à 100 kms d'ici afin de faire renouveler notre
laissez-passer pour la voiture qui n'était valable qu'un mois
(coût : 8 €). Au poste frontière d'entrée, nous
avions bien fait remarquer au douanier que nous avions un visa de 90
jours et que notre laissez passer n'était valable que 30 jours,
il nous avait alors répondu que nous pouvions le faire prolonger
gratuitement dans n'importe quelle douane du pays. La semaine
dernière nous nous sommes donc arrêtés à
Sévaré où on nous a répondu que pour
obtenir une
prolongation il fallait verser une caution du montant du
véhicule ou aller à un poste frontière.
Attention ; ne pas oublier de faire viser ce document par la police
dès que possible (c'est gratuit, même si...)
En
chemin nous nous
arrêtons à
Djiguibombo (village natal de Bogoum) afin de saluer Augustin, le
maître d'école (une vieille connaissance) et de visiter
"la famille", le
nouveau campement
que Bogoum a construit. Si
vous passez par là, vous pouvez y faire une petite halte.
Nous apprenons par
la même occasion qu'à
la suite du
décès d'un
vieux sage il va y avoir la "danse des
masques" pour l'honorer. Il faut être patient pour y
participer car seuls les esprits décident du moment des
cérémonies. Ce n'est pas grave, nous avons
le
temps. Tout à coup, nous entendons des tam tam, c'est le
signal. Des hommes, qui portent des masques représentant aussi
bien les esprits, le ciel ou la terre
que le vide de l'atmosphère entrent sur la place du village et
commencent des danses endiablées. Bien que nous n'en comprenions
pas la signification, c'est absolument fabuleux.
Vers le XV
siècle, les Dogons fuyant
l'islamisation,
traversèrent le fleuve Niger et se réfugièrent
dans un endroit reculé et hostile; la falaise de Bandiagara.
Arrivés la, ils chassèrent les Tellem qui
s'accommodaient
d'un habitat
troglodytique à flan de falaise auxquels ils
accédaient au moyen de cordes faites d'écorce de baobab
tressées. (toujours d'actualité). Aujourd'hui, ces
cavités servent de nécropoles. Alors que les Tellem
étaient des chasseurs/cueilleurs, les Dogons sont plutôt
des
cultivateurs, leurs troupeaux étant souvent gardés par
les
Peuls (éleveurs).
Longtemps isolés du monde (mais ce sera bientôt "Dogon
land"
tellement il y a de touristes), les Dogons ont conservé leurs
coutumes. Comme beaucoup de peuples animistes, les Dogons honorent la
terre qui les nourrit et les recevra après la mort,
l'eau qui rend la terre fertile et le soleil qui fait mûrir les
moissons.
Habitat de la falaise
qui se confond avec l'éboulis
Une
légende raconte que
lors de leur migration vers le sud, les Dogons arrivèrent sur
les berges du fleuve Niger et ne sachant pas nager, ils
demandèrent au caïman qui
était là de les faire traverser sur son dos. En
échange, le caïman leur demanda le sacrifice d'une petite
fille. N'ayant guère le choix, ils acceptèrent, mais le
caïman, tout à son travail ne la mangea pas
immédiatement.
Par la suite ils apprirent à se connaître et devinrent les
meilleurs amis du monde.
Ayant
déjà visiter 2 fois le
pays Dogon à pied, nous décidons cette fois de longer le
bas de la falaise par une piste ensablée de Kani-Kombolé
jusqu'à Banani. Au pays Dogon, il existe les villages du
plateau, de la falaise et ceux de la plaine. Nous nous arrêtons
visiter quelques
villages de la falaise ; Enndé, Teli, Yabatalu, Tireli... ainsi
que les anciennes
demeures Tellem. Que cela soit à pied ou en voiture c'est
toujours une balade extraordinaire et nul ne peu rester insensible
à la magie qui se
dégage de ces villages accrochés
à la falaise et à la rencontre avec ce peuple
mystérieux.
Si un jour vous venez au Mali, c'est certainement la première
région à visiter.
Tous les wpts sont dans le guide Arthaud : Mali Objectif Aventure.
Alors que nous
bivouaquons sur la
dune près de Ireli, 4 gamins qui ont
attrapé une
souris et un hérisson? Ils font un petit feu pour les faire
cuire et nous proposent de
partager leur maigre repas !
Un
peu avant d'arriver à
Sangha,
à l'écart des habitations, des carrés de
sable sont dessinés sur le sol. Ce sont les tables du renard.
Chaque soir, le Devin
dispose quelques brindilles et des cailloux pour formuler une question
;
il place également quelques arachides et un peu de
Tô pour attirer le renard. Le matin, en fonction des traces
laissées sur le sol par le renard le Devin trouve la
réponse à sa question.
Un mot sur
l'hygiène
Au Mali comme dans de nombreux pays
Africains, le mot hygiène ne doit
pas avoir la même définition que dans les pays
Européens ! Et qu'on
vienne pas nous dire que c'est à cause d'un manque d'eau. Les
rues qui
servent généralement de toilettes publiques et de
poubelles, reçoivent
aussi les eaux noires ; il est vrai que sans ça, les
chèvres et les
cochons qui vivent dans les rues n'auraient rien à manger ! !
Les
fleuves ou les rivières servent indistinctement à faire
ses besoins,
laver les voitures, les animaux, le linge, les gens et la vaisselle.
D'ailleurs, le linge une fois lavé, est
généralement
mis à sécher par terre dans les immondices.
Ici, bien que tout le monde se torche avec la main (gauche c'est vrai)
tout le monde mange aussi avec la main dans le même plat ;
ensuite, tous les convives se trempent les mains dans un petit
récipient pour se les rincer, mais lorsque le dernier y
plonge les
mains, je me demande s'il n'a pas intérêt
à s'abstenir.
C'est comme chez
notre ami Bogoum, il y a un WC et
une
douche; mais certains s'obstinent à pisser dans la douche et se
doucher
dans les
WC ! (Claude a pourtant écrit : "douche ; ne pas pisser dans la
douche"). Les maladies contagieuses ne sont pas
prêtes de disparaitre ! Avec les
garçons, Laya, Borko, et David qui logent chez Bogoum
(des neveux qui
font leurs
études à
Bandiagara) nous avons instauré une règle : celui qui est
pris à jeter un déchet dans la cour doit
verser 100 Fcfa dans une cagnotte. En fait ça n'a
pas fonctionné bien longtemps.
Dans les
villages que nous traversons
des gens nous demandent de les soigner, ils ont souvent des maux de
tête ou de ventre ou les yeux infectés. Même les
nourrissons qui sont
pourtant au sein boivent l'eau du fleuve ! (ça doit
être
pour les
habituer à être malades). La
plupart du temps, Claude leur dit qu'avec un peu d'hygiène et le
lavage des yeux à l'eau tiède ça devrait
guérir
tout seul. Ca les
fait bien
marrer ! Eux, ce qu'ils veulent, c'est la médecine des
blancs qui guérit tout,
c'est à dire des médicaments qu'ils vont revendre au
marché ou avaler avec de l'eau
sale. Bref, côté
hygiène il reste du travail à faire.
Samedi 28
janvier
Hier, retour à Bandiagara chez Bogoum ; bonne nouvelle, nos
amis d'Annecy, dont certains avaient fait le tour du Sahara avec nous
en 2002 sont au Mali et doivent nous rejoindre aujourd'hui.
C'est ainsi
que nous passons deux jours avec Jean-claude, Maurice,
Pierre et les
autres. La cour est pleine (3 Toyota, 1 Mercedes
et 1
Mitsu) et les retrouvailles joyeuses autour de foie gras, saucisson et
tome de savoie, le tout arrosé de champagne. Ca change du riz
sauce, du tô, du thon et des sardines. Ce qui est marrant ces
jours là, c'est que les amis de Bogoum sont bien moins
musulmans ! Surtout à cause du champagne !
Aujourd'hui
pour clôturer les
retrouvailles, Bogoum nous
fait préparer un méchoui de mouton que tout le monde
mangera de bon appétit. Même si Pierre mange
vraiment salement
et
ses yeux clos prouvent qu'il est en pleine communion avec le
mouton. Enfin, maintenant, à cause lui, les Africains vont
penser qu'en France on est resté à l'âge
de
Cro-magnon ! (Bon Pierre, t'es pas obligé de donner le nom du
site
à tous tes amis). Dites donc les amis, dans l'après-midi,
Mama a amené des chips aux crevettes et
des arachides et était désolée que vous
soyez
déjà partis comme des voleurs !
Cette nuit nous
sommes partis bivouaquer
à la campagne
près du village Dogon de Djombolo. Nous avons
immédiatement été encerclés par une
flopée d'enfants. Ce matin, Maurice a
posé ses chaussures à l'extérieur le temps
d'enfiler ses chaussettes et elles ont disparu. Claude,
énervée, est allée
engueuler le chef du village et lui expliquer que nos amis allaient
repasser
ce soir et que les chaussures auraient intérêt à
réapparaître ! La leçon a du porter ses fruits, le
soir
les
chaussures étaient revenues.
Ces derniers
temps, avec toutes ces
visites, nous avons été très occupés,
et nous allons donc maintenant profiter de la cour de notre
ami Bogoum et du 220 V pour vaquer à nos occupations. Claude
doit faire la lessive, nettoyer l'intérieur de la
"case
mobile", répondre aux courriers internet et moi je dois faire
la
mise à jour du site et commencer à monter mon film
vidéo avec l'ordinateur.
Dimanche
5 février
Ca y est, après 5 jours de travail acharné (8 heures par
jour) j'ai fini de monter la première partie de mon
film pendant que Claude, ayant assez vite mis fin aux travaux
ménagers, profitait de la piscine de l'hôtel voisin. J'ai
aussi dû réparer le robinet d'eau et une montre, mais
depuis 2 jours le frigo est en panne et là je n'ai pas de
solution. On verra si on peu trouver un réparateur à
Ouagadougou au Burkina. En attendant, c'est bien embêtant, car
par 38° à l'ombre le pastis n'est pas très frais.
Bon, ça
fait 15 jours que nous sommes là et il est temps
de continuer. Notre intention est d'embarquer sur une pinasse à
Mopti pour rejoindre Niafunké (250 kms) qui est le village natal
du grand
guitariste Ali Farka Touré et situé le long du fleuve
Niger en direction de Tombouctou.
Avec ce voyage,
nous avons encore eut un
aperçu de "l'organisation" à la Malienne. Mais jugez
vous même.
Lundi
9 heures :
arrivés sur le port, il faut négocier ferme; le pinassier
veut 20000 Fcfa (1000 Fcfa = 10 Francs Français)
par personne, alors que le prix
normal doit être d'environ 4000 Fcfa. Nous finirons
par
payer 6500 Fcfa.
Il s'agit d' une
pinasse de transport (en bois)
d'environ 25 mètres de long et 35 tonnes de poids total et outre
une trentaine de passagers, elle est chargée de sacs de ciment,
de riz et de mil.
L'équipag e est composé
de 6 personnes
(1
barreur, 1 mécano,
1 écopeur, 1 trésorier,
1 "matelot" et 1
cuisinière). Et ils ne sont pas trop nombreux car il y du
boulot! Entre les ensablements à répétition, le
barreur qui doit faire
un tour et demi de barre
à roue (pédalier de vélo)
avant que le
gouvernail ne commence à pivoter, l'écopeur qui
n'arrête pas d'évacuer
l'eau qui rentre aussi bien par dessus que par dessous, ça ne
chôme pas !
Le mécano n'est pas à la noce non plus ; normalement la
pinasse est
équipée de 2 moteurs/boite de
camion
Mercedes, mais il n'en reste qu'un
en état, l'autre ayant été cannibalisé.
Tout
tient avec de bouts de
ficelle (ou de corde); le réservoir de GO, l'échappement,
le filtre à
air et même l'arbre d'hélice. D'ailleurs, comme c'est la
poussée qui
lui permet de rester en place, toute marche
arrière est
à proscrire ! En plus, à chaque son de cloche de la part
du
barreur, il
doit débrayer, changer de vitesse, accélérer ou
ralentir.
Départ
effectif vers midi et
arrivée prévue (mot ne faisant pas partie du vocabulaire
Africain) mardi soir ou mercredi de très bonne heure.
Mais les
eaux du Niger sont basses et la pinasse, beaucoup trop chargée
(la coque ne dépasse que de 20 cm de l'eau). Un quart
d'heure après le départ, nous sommes déjà
ensablés. Après 1
heure 30 d'effort de tout l'équipage, dans l'eau jusqu'à
la
taille et armés
de perches et de gros morceaux de
bois, nous repartons. Pas pour longtemps !
Au coucher du soleil nous n'avons fait que 50 kms et nous nous
ensablons une troisième fois, ce qui nous oblige à
stopper. Nuit difficile couchés sur les sacs de ciment.
(C'est dur et pas très plat, mais on s'apercevra
au retour que ce n'était pas si mal !)
Mardi
7 heures :
nous repartons, mais dans la matinée, nouvel ensablement, et
cette fois impossible de se dégager. Il nous faudra 2 heures
pour trouver une petite pirogue vide et transférer 2/3
tonnes de
mil
dessus (sacs de 100 kgs).
Et pas question de recharger avant la sortie
du lac Debo (demain soir) car il reste de nombreux bancs de sable
à passer. Toute la journée nous longeons de nombreux villages de
pêcheurs Bozos ainsi que les campements des
éleveurs Peuls. Lors des nombreux arrêts volontaires ou
non, de nombreuses petites marchandes viennent nous vendre des
beignets, du pain, des arachides et du poisson
séché ou grillé. C'est pour eux le seul moyen de
gagner un peu
d'argent. Nous avons aussi vu des hippopotames, mais de loin car il
parait que tous les ans des pinasses se font renverser par ces
mastodontes.
19 heures : nous sommes encore ensablés et tous les passagers
sont priés de quitter le "navire" pour l'alléger. Une
pirogue de passage nous dépose sur la berge et nous
marchons 3/4 kms au clair de lune afin de
rejoindre le lieu du bivouac. Aujourd'hui nous avons bien
dû
parcourir 7 kms ! Heureusement, ici le temps ne compte pas.
D'ailleurs personne ne se plaint.
Ce soir nous
allons mieux dormir
car
ce matin, 2 Français, (qui avaient quand même payé
20000 Fcfa chacun) un
peu pressés, ont préféré
quitter le bord pendant qu'il en était encore temps,
et nous ont laissé les matelas qu'ils avaient loué ainsi
que du pain, des fruits et plusieurs litres d'eau. Ca tombe bien, car
nous avions commencé les restrictions. Pour nous, pas question
de
boire l'eau du fleuve et d'être malade, car le WC est un
trou à l'autre bout du bateau
et il faut parcourir
25 mètres
en
marchant sur le
bord très étroit en s'accrochant au toit.
Mercredi
7 heures
: tous les passagers (sauf les 4 blancs qui dorment encore) doivent
rembarquer sur la petite pirogue qui contient nos sacs de mil
et qui
nous avait rejoint pendant la nuit (elle n'a pas de moteur et est
poussée avec des perches). Bien leur en a pris car à 7
heures 15 nous sommes déjà "posés". Pas facile
à cette heure matinale de se mettre à l'eau pour haler !
Mais rien n'y fait, il
faut trouver une troisième pirogue pour redécharger
quelques sacs de riz (100 kgs aussi). A 9 h 30, après avoir
traverser une
mauvaise passe, on recharge les sacs.
Autant vous dire
qu'après
tous ces transferts, les sacs commencent à être
déchirés et leur contenu se répand dans le bateau.
9 h 35 nouvel arrêt, il y a trop de vent et les vagues submergent
le navire et trempent les sacs. Déjà qu'ils n'avaient pas
bonne allure ! Nous croisons de nombreuses pinasses qui remontent le
courant avec des
voiles taillées dans des sacs de riz
multicolores. Claude s'occupe comme elle peut en enlevant les fils
de suture d'un garçon de l'équipage. Il n'a pas
l'air trop rassuré. Elle dit que ça été
cousu comme chez le boucher !
A midi le vent
s'est un
peu calmé et nous prenons un nouveau départ. A 13 h
arrêt ravitaillement dans un village Peul,
beignet, galettes, beurre, lait... .Ca nous permet aussi de
récupérer les passagers qui nous avaient "quitté"
ce matin. Départ, nouvel arrêt à 14 h pour
recharger les derniers sacs de mil. Nouveau départ et vers 17 h
entrée sur
le lac Debo, immense (environ 60 kms de long)
sillonné par de
nombreux pêcheurs Bozos. Très joli
coucher de soleil.
Vers 20 h nouvel arrêt
ravitaillement au
petit village d'Aka et ce soir c'est la fête, les
enfants chantent et crient en faisant des torches avec des herbes et
les jettent dans le fleuve pour qu'elles flottent le plus longtemps
possible. C'est sympa, joli, mais on se demande si on arrivera un jour
!
Heureusement il y a un beau clair de lune ce qui va
nous permette de
naviguer toute la nuit, mais le vent a du se lever, car au
petit matin le matelas et la couverture sont trempés.
Jeudi
10 h 30 :
nous sommes enfin en vue de Niafunké, mais le vent
lève des vagues qui trempent les sacs de ciment et de mil et il
faut s'arrêter. De
toute façon un support du châssis moteur vient de casser. Le
mécano, en se marrant, me montre le morceau d'IPN de 20 cm de
long qui est cassé et la corde qu'il a mis à la place et
lève le pouce en l'air pour me dire que tout est OK. A
midi le vent s'est un peu calmé et à 12 h 30 nous
débarquons enfin. On a quand même fait 40 h de rab ! Pour
les autres qui vont à Tombouctou le voyage continue.
Ceux
qui achèteront les sacs de ciments auront de
drôles de surprises.
Visite du petit
marché de Niafunké, soirée dansante
dans la rue au son des djembés et guitare électrique (il
y avait un baptême) et nuit tranquille à l'hôtel.
Notre
intention est de rentrer en taxi brousse, mais pas de chan ce il n'y a aucune ligne régulière qui va
à Mopti et le
dé part de voiture particulière très
aléatoire.
Nous apprenons
qu'aujourd'hui une
pinasse publique part pour Mopti (y en a marre, mais on a pas le
choix), coût :
2500 Fcfa. Alors que nous sommes sur la berge nous voyons
arriver
"Vincent, François, Paul et les autres", non je me trompe, il
s'agit de Pierre,
Maurice, Jean-claude
et leurs femmes. Mais la joie
sera de courte
durée car il est temps de s'embarquer.
Nous sommes
environ 80 passagers
tassés comme des
sardines.
Il faut dire que la boite est grande mais qu'on y
est rangé à l'Africaine ! Heureusement, à minuit
nous arrivons à Yaoui à l'entrée du lac Debo
où on stoppe pour la nuit. De nombreuses Peules
avec leurs
marmots
sont arrivées chez elles et libèrent un peu de place.
On peut enfin
s'étendre un peu
sur les fûts de 200 litres. Pas très confortable quand
même! (le lac n'est pas navigable la nuit car il y a des hauts
fonds
signalés par des balises mais qui ne sont pas
éclairées).
Samedi dans la
nuit, nous sommes un peu
retardés par la
récupération de naufragés qui
attendent sur la berge qu'une pinasse de passage veuille bien les
récupérer. Ils viennent de couler, on ne voit plus
que le toit de la pinasse. Trop chargée, mauvais
état ? Tout compte fait, notre voyage ne se passe pas si
mal que ça ! Arrivée à Mopti dimanche
à 3 heures du matin. Contents de retrouver notre case mobile
laissée au campement à l'entrée de la ville.
Quelques infos
sur les voyages en pinasse :
tout d'abord, il faut savoir qu'ici qu'il est toujours
très difficile d'avoir les bonnes
infos, car
tout ce qu'ils veulent c'est vous faire payer le plus cher possible
pour avoir la plus grosse commission. Ici pratiquement tous vos
amis-guides-enquiquineurs vous accompagnent tant qu'ils espèrent
en tirer un bénéfice. Ils ont bien retenu l'adage qui dit
que l'argent vient des blancs. De toute façon, dès que
vous êtes accompagné (ou suivi malgré vous), vous
paierez forcément 30% de plus, c'est à dire leur
commission. Personne ne nous a jamais dit (même des amis, ils se
serrent les coudes) qu'il y avait des pinasses publiques au départ de Mopti
en face de la mission catholique.
A priori, départ tous les mardis pour Niafunké pour un
prix de 2500 Fcfa (4 €) pour les blancs (vous pouvez constater
que le billet est bien à notre nom) et 2000
pour les
noirs. Pour Tombouctou départ tous les samedi matin
tôt (à vérifier) pour un prix
probablement
situé autour de 4 ou 5000 Fcfa. Sur les pinasses de transport
que l'on ne manquera pas de vous proposer en vous disant que le
transport public n'existe pas (ils ne touchent pas de commission)
compter le double
au minimum. Avantage, plus de place pour les passagers (peu nombreux),
mais durée aléatoire en raison de la surcharge.
(possibilité de se renseigner derrière le chantier naval
qui est derrière le bar Bozo). De toute façon
prévoir une natte (vendue sur le port) ou une rabane ainsi qu'un
petit matelas car les sacs ou les boites de thé c'est dur.
Prévoir aussi la crème à moustique, des
vêtements chauds et une couverture pour la nuit. Prendre
quelques provisions même si on peut acheter des beignets et
du poisson aux étapes dans les villages. Possibilité de
prendre ses
repas dans la
cuisine du bateau moyennant un supplément, mais
c'est riz, riz, riz fait avec l'eau du fleuve. Et surtout
prévoyez large en bouteilles d'eau, car si le voyage devait
durer
un peu, l'eau du fleuve n'est pas très bonne pour
les boyaux, surtout quand vous aurez vu les WC !
Affaire de
mœurs : des jeunes
étudiants (première et terminale) avec qui nous
discutions nous disaient que les filles avaient en
général de bien meilleures notes que les garçons
à cause de la "promotion canapé" très en vigueur.
(à moins qu'ils disent ça parce qu'ils sont moins bons !)
Par ailleurs un autre ami à qui l'on demandait si lorsqu'il
rencontrait des blanches il n'aimerait pas "sortir" avec elles nous a
répondu que c'était trop compliqué ; il faut les
baratiner, les inviter au restaurant, leur faire des petits
cadeaux, attendre qu'elles n'aient pas mal à la
tête....alors que d'après lui, ici il n'y a qu'à
demander !
Le Mali serait il un gigantesque lupanar ? Il faut bien penser qu'ici
le sexe n'est pas aussi tabou qu'en France. Pas
étonnant qu'après on y comprenne jamais rien dans les
familles et que les enfants soient élevés par la
soeur-du-frère-de-la-cousine-de-la-grand-mère.
Réponse
à la question : Habib
Koïté, grande vedette malienne.
METEO :
toujours beau temps, sauf un jour de
pluie à Mopti, environ 15 à 18 ° la nuit, de 30
à 38 ° la journée, sauf à Essakane dans le
désert environ 10° la nuit. Peu de vent
ARGENT : un
seul distributeur automatique
Visa à Bamako, carte Visa acceptée nulle part, nous
avions retiré suffisamment de Cfa au
Sénégal.
Change : 1 € = 65O Fcfa ou 100Fcfa = 1 F français
Dépenses au Mali
: 1500 €
Quelques prix : GO 0,78 € le litre, pain 0,3O €, canette
0,8O €, 6 oeufs 0,60 €, bananes 0,50 € kg, lait 2 €(importé),
Un repas simple de 3 à 6 €, nuit de camping 8 à 10 €,
petit hôtel 15 à 30 €.
SANTE : Alain
un bon rhume, et pour Claude,
un rhume plus une otite soignée par antibiotiques et
consultation ORL par Internet, merci Fred. Pour le ventre :
Claude jongle entre Imodium, Ercerfuryl et Smecta.
INTERNET :
disponible dans toutes les
villes, de 0,50 € à 2 € l'heure. Connexion rapide par satellite
à Ségou, Sévaré, Tombouctou et Bandiagara.
MECANIQUE : RAS
BIVOUACS : 15
nuits en brousse, 16 nuits
dans la cour d'un ami, 15 nuits en camping ou mission catholique, 1
nuit à l'hôtel, 5 nuits en pinasse sur le fleuve.
Pour notre part nous avons passé plusieurs nuits au "campement
rénové" à l'entrée de Mopti. C'est nul,
bruyant et cher, mais il n'y a rien d'autre près de la ville et
étant seuls nous n'avons pas osé camper sauvage.
Un bivouac sympa à 20 km de
Bandiagara sur la gauche en allant à Mopti au milieu de beaux
rochers Wpts : N 16° 25 946 et W 3° 46 773
INFOS : Voir
les éléphants : il est impératif de
prendre un guide, car il demande sans cesse aux bergers s'ils ont vu
les éléphants et dans quelle direction ils sont partis ;
et
le tout, en bambara, en Songhaî ou en Tamalchec ! Il faut
parcourir plus de 100 kms à travers la brousse pour les pister,
étudier les crottes pour voir si elles sont fraiches ainsi que
les traces de pas. Dans la forêt, les pattes des
éléphants se confondent avec les arbres et sans eux nous
serions passer à côté sans les voir.
Une adresse sérieuse, même si le résultat n'est pas
garanti : Baba Diarra, guide éléphant à Douentza.
Tél: 911 37 01
ou le demander à l'auberge chez Jérôme à
Douenza. Compter 2 jours à raison de 25 000 F cfa par jour.
Autre
possibilité, mais aléatoire : aller dans le Gourma et
trouver un berger (aucun ne parle un mot de Français) pour vous
guider, prix très différent : environ 3 à 5000 F
cfa. Il semblerait toutefois que vers la marre de Gossi les
éléphants soient plus nombreux.
Un
trés bon sculpteur à
Bandiagara : Dougnon Mamadou 7ème quartier. Peu de stock,
travail sur commande, prix à négocier.
ITINERAIRE : Aller
à Essakane : N 16°
47
160 W 03° 37 590 depuis Tombouctou
- Par les dunes (facile) 70 kms, départ vers le monument de la
paix : N 16° 46 945 W 03° 00 925
- Par la piste de Goundam ; 85 kms. Piste roulante sur 55 kms, puis
prendre des traces ensablées sur la droite au
N 16° 36 003 W 03° 26 170
LES MOINS : les
petits mendiants d'Allah,
les pseudo-guides vendeurs en tout en genre à Djenné et
Mopti, l'hygiène.
LES PLUS :
population souriante et
sympathique, on peut s'arrêter presque partout en
sécurité, retrouvailles avec nos amis d'Annecy, Festival
au Désert, les Eléphants du Gourma, la "croisière"
sur le fleuve Niger, la danse des masques Dogons. Pas de demande de
bakchich de la part des autorités.
Formalités de sortie :
10 minutes, rien à payer. Notre
parcours se poursuit au Burkina Faso.
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