Welcome
in Sudan, c'est comme ça que nous sommes accueillis
à la douane, d'ailleurs, d'après les guides, le
Soudan est un des pays les plus surs d'Afrique. C'estaussi le plus
grand pays d'Afrique et le dixième plus grand pays
dans le monde. Il jouit d'un paysage très varié, avec ses
forêts tropicales au Sud, ses régions désertiques
dans le Nord et la mer rouge à l'Est. Il est traversé du
Sud au Nord par le Nil blanc et le Nil bleu qui se rejoignent à
Khartoum pour former le Nil, le plus long fleuve du monde.
La société Soudanaise est composée de plus de 500
tribus qui parlent près de 100 dialectes différents et
qui ont su garder leurs traditions et leurs habitudes.
VISAS
: nous les avons pris
à Dar Es Salam en Tanzanie (voir page Tanzanie), valables 1
mois, mais il faut rentrer au Soudan dans les 30 jours. A
Nairobi, notre ami Bill a obtenu un visa de transit de 1 semaine, tous
les autres ont été refusés. A Addis Abéba
en
Ethiopie, possibilité d'obtenir sous 3 jours un visa de transit
de 15 jours à condition d'avoir déjà le visa de
l'Egypte. Peut-être possible de le faire prolonger à
Khartoum ?
Samedi 24 février 2007
C'est le petit pont dans la "ville" de Metema qui sert de
frontière entre les 2 pays. Au service d'immigration (tout
de suite à gauche du pont), notre visa est tamponné en
quelques minutes, mais pour Bill et Rosemary, c'est une autre histoire.
L'ambassade du Kenya qui a établi leurs visas a fait des
erreurs, les a corrigées au tipex, a refait des erreurs....et
ça ne convient pas du tout au policier qui leur demande de
retourner à Addis pour éclaircir cette affaire. Le
problème, c'est qu'Addis est à plus de 650 kms et qu'ils
n'ont plus de visa pour l'Ethiopie ! Ouf, pour finir après une
heure de discussion acharnée, les choses s'arrangent, nous
allons pouvoir continuer ensemble.
Deuxième arrêt aux douanes 100 m plus loin.
Tampon sur le CDPD, et taxe de 1400 dinars (5,50 €). Comme nous n'avons
pas de monnaie Soudanaise, le douanier appelle un commerçant qui
accepte de nous changer nos Bir en Dinars (10 bir = 220 dinars).
Attention, côté Ethiopien, des petits malins voulaient
nous les changer à moitié prix.
Bon, c'est pas fini, 3 ou 400 m plus loin il faut montrer patte
blanche, ou plutôt doigt bleu car ils prennent nos empruntes.
Comme le bureau n'est pas au bord de la route et qu'ils ne mettent rien
sur le passeport, là encore, possibilité de biaiser.
Attention : enregistrement obligatoire dans les 3 jours au "Alien
Registration Office" de Khartoum (possible aussi de faire cette
formalité à l'aéroport, même le vendredi qui
est un jour chômé). Se présenter avec un certificat
d'hébergement établi par le camping (ils ont l'habitude),
2 photos et 32 € ( en Dinars) par passeport. Il n'y a plus qu'à
rester
patient devant une bureaucratie Moyenne-Ageuse.
Quel changement par rapport à l'Ethiopie. Les Welcome ont
remplacé les you you money, les djellabas blanches les T-shirts
troués, les mosquées les églises orthodoxes. A
l'étape, plus personne autour de la voiture, nous pouvons
reprendre les bivouacs en toute sérénité.
Sur la route,
le goudron a remplacé la piste, dans les champs les tracteurs et
les moissonneuses ont remplacé les boeufs. Les montagnes ont
aussi disparu pour faire place
d'immenses plaines brûlées
par le soleil. A l'heure du pique-nique, il fait 40° à
l'ombre.
Beaucoup de contrôles sur le trajet, mais les policiers sont
polis
et courtois. Au premier poste de contrôle qui ressemble à
un péage, ils nous réclament de
l'argent, mais Claude leur répond que nous n'avons pas d'argent
Soudanais, ils nous laissent passer. En fait ceci nous arrivera
encore plusieurs fois, mais je pense qu'il n'y a jamais eu de
péage et que les policiers entretiennent le doute pour arrondir
les fins de mois. Nous n'avons jamais rien déboursé.
Khartoum est une grande
ville en plein
développement, où les
immeubles les plus
modernes côtoient les plus vétustes. Un vestige du
passé, l'aéroport international est situé au beau
milieu de la ville, et
les avions qui
atterrissent rasent les plus hauts immeubles. La circulation est
dense et malgré les larges avenues qui se coupent à
angle droit, il n'est pas facile d'y circuler et encore moins de
s'y retrouver. Notre plan est succinct mais de toutes façons de
nombreuses artères n'ont pas de nom.
Heureusement, depuis le
temps que nous glanons des informations auprès d'autres
voyageurs, nous avons pratiquement tous les points GPS
nécessaires, ambassades, immigration,
supermarchés, camping....
Dans les villages,
des
jarres d'eau fraîche
sont à la dispositions des passants. Le retour du goudron nous
permet
de parcourir les 500 kms q
ui nous
sépare de Khartoum dans la journée.
Lorsque nous arrivons au National Camping, nous sommes un peu
déçus de
ne rencontrer aucun autre voyageur, mais bon l'endroit est calme et
propre, sauf
les
toilettes,
mais il parait que c'est ce qui se fait de mieux dans la région.
Dès le
lendemain, nous irons jeter un coup d'oeil au Blue
Nil Sealing camp, mais il n'y a personne non plus. C'est au Nord de la
ville que se rejoignent le Nil Bleu et le Nil Blanc pour former le Nil,
le plus long fleuve d'Afrique.
Bon c'est pas tout, il faut s'atteler aux corvées :
s'enregistrer au Registration Office, demander une lettre de
recommandation à l'ambassade de France (où tout le monde
est charmant), demander les visas de transit à l'ambassade de
Libye, demander les visas pour l'Egypte, vidanger la voiture (un
désastre comme toujours), envoyer quelques e-mails et faire
quelques courses à Afra, le dernier-né des
supermarchés. Tout ça, ça fait déjà
2 jours de passé. Il ne reste plus qu'à
passer au ministère du tourisme pour avoir un guide de voyage,
demander le permis de photographier, mettre le site à
jour, nettoyer le mitsu, laver le linge, recoller le seau, faire de la
mécanique et boire l'apéro avec Bill. Quand je vous
dis qu'on est débordé !
Tout commence à s'user, le capot à du jeu, le galet
tendeur de clim est bloqué, les pneus sont encore usés,
l'ordinateur démarre un coup sur deux, la caméra ne
marche plus et le deuxième appareil photo numérique est
en panne. A part ça tout va bien et le moral est au beau fixe,
aucun problème majeur, la routine quoi !
Même si le parc automobile est relativement récent, il
reste de nombreux
camions Bedford au look rétro, ainsi que des
milliers de petits
taxis à 3 roues
qui se faufilent partout.
Depuis notre arrivée à Khartoum, le vent soulève
une poussière monstre et voile le soleil. Pas facile de faire de
bonnes photos dans ces conditions. Ici, tous le monde est très
sympa et prêt à nous rendre service, et personne ne parle
de la guerre qui sévit au Darfour. C'est vrai que c'est loin et
qu'ils ont l'habitude.
Jeudi 1 mars 2007
Ce matin, nous sommes allés à l'ambassade de Libye, mais
nos visas de transit sont refusés. Ils nous disent qu'il n'y a
aucun problème pour les obtenir au Caire, mais nous venons
d'apprendre par des voyageurs qui nous précèdent
qu'il est impossible de les obtenir depuis l'Egypte. Nous verrons
ça plus tard.
Après les
corvées, un peu de tourisme. La
Madhi's Tomb en
forme d'ogive, ne se visite malheureusement que de l'extérieur.
Bien plus
intéressante, la Halgt Zikr qui se déroule tous les
vendredi vers 17 h à
Hamed el-Nil Mosque
au centre du cimetière attire une foule importante. Certains
installent même un petit marché jusque sur les tombes
où son vendus des chapelets, des images pieuses, des
boissons....Même si la cérémonie parait
folklorique, il s'agit en fait d'une activité religieuse
à la gloire d'Allah. Musique et chants accompagnent les
derviches tourneurs qui soulèvent des tornades de
Nous finissons la soirée par une invitation chez
Frank et Eden,
un couple d'expatrié Franco-Ethiopien qui suivent notre
voyage sur le site.
Frank qui est orthopédiste à la croix rouge essaye de
former des prothésistes Soudanais, mais pas facile, car la
plupart des étudiants qu'il reçoit sont bardés de
diplômes, mais achetés ! Au Soudan, comme dans de
nombreux pays d'Afrique, les gens mangent trop de sucre et subissent
des amputations suite au diabète.
Achille, notre
ami Camerounais, fait le même métier, mais lui est
sur le front au Darfour. Enfin, on a passé une soirée
bien sympa.
Dimanche 4 février 2007
Hier, nos amis Bill et Rosemary nous ont quitté pour poursuivre
leur route en compagnie des Hollandais qui nous avaient rejoint deux ou
trois jours avant. Ils n'ont qu' un visa de 15 jours et sont un peu
pressés de rejoindre Waddi Halfa où se prend le bateau
pour rejoindre l'Egypte. Tout d'un coup, on se sent un peu
seuls, mais ça nous donne aussi plus de liberté.
Cet après-midi, alors que nous revenions du supermarché,
un flic nous a arrêté et nous a demandé 3000 ds (12
€) en prétextant que le permis de conduire était
périmé, que la carte grise était pas
valable....quand il a fini par comprendre qu'il n'aurait rien du tout,
il nous a laissé filé.
Ce matin, nous avons entendu
à RFI que des touristes avaient été
kidnappé
au Danakil en Ethiopie, dire que nous voulions visiter cette
région mais que nous y avons renoncé par manque de temps
!
Lundi 5 février 2007
Après 8 jours passés à Khartoum, nous reprenons la
route. Ce n'est pas que la ville est désagréable, mais il
n'y a pas grand choses à faire et il faut bien avancer !
Dès que nous quittons la vallée du Nil et ses cultures,
le désert
reprend ses droits. Un beau goudron tout neuf nous conduit rapidement
à
Naqa,
un des premiers sites Kushites qui vont jalonner notre parcours.
Le Royaume Kush prospéra de 750 BC à 350 AD dans le Nord
du Soudan. Ce Royaume à forte influence Egyptienne
vénérait Amun, le chef des Dieux Kushites et l'on
retrouve un peu partout des temples qui lui sont dédiés.
A
Naqa, le
temple d'Amun
fut bâtit au 1er siècle BC et précédé
d'une
allée de béliers selon la tradition bien Egyptienne, Un
peu plus
loin, lui faisant face, le
Temple du Lion
est un bel exemple de l'architecture Kushite. Sur la façade
principale, des bas reliefs qui symbolisent la victoire, montrent
le Roi et la Reine
qui tiennent des prisonniers par les cheveux.
Dès que nous quittons la vallée du nil où
grâce
à une irrigation forcenée tout pousse abondamment,
le désert
reprend ses
droits, un désert de djebels, de poussière
et de cailloux. Pourtant dans cette région aride, vivent
les nomades Hassania qui viennent
au puits pour
abreuver leurs troupeaux de chèvres, moutons et dromadaires.
C'est alors un va et vient incessant de dromadaires qui remontent l'eau
à l'aide d'une outre en chambre à air. Vu la distance que
parcours l'animal à chaque puisage, l'eau doit bien se trouver
à de 60 m de profondeur.
Situé aussi en plein désert, à
quelques kilomètres de la vallée du Nil,
Musawwarat es Sufra
est le plus
grand
complexe templier de la période Napatan.
Constitué de plusieurs temples, ce lieu devait être
un lieu de culte et de pèlerinage. Le
Temple du Lion
dédié au Dieu Apedemak en 230 BC par le Roi
Arnekhamani.
La ville de
Méroé,
située au bord du Nil, mais dont il ne reste presque plus
rien était la capitale Royale des Kushites. Par contre,
les
pyramides du
cimetière Royal, situées à une dizaine de
kilomètres à l'intérieur des terres sont en
très
bon état de conservation. Sur les 100 pyramides construites vers
800 BC, plus d'une trentaine d'entre elles restent debout, dont
plusieurs de 30 m de haut. Si certaines ont subit les assauts du temps,
d'autres ont subit celui l'assaut des
pilleurs de tombes.
D'inspiration Egyptienne, les chambres mortuaires où
étaient enterrés les rois et les Reines étaient
creusées dans le sol et la pyramide construite par dessus, avec
sur le devant une chapelle funéraire. Le tout était
enduit de mortier pour leur donner une surface lisse. Quelques unes ont
été restaurées par une mission Allemande en 1960.
A Atbara nous prenons
le bac avec les
ânes pour traverser la première boucle du
Nil, et rejoindre Merowe à travers le
désert de
Bayuda. 300 kms de désert monotone, plat, et aride. Les nombreux
camions qui travaillent à la nouvelle route ont brouillé
les pistes qui se perdent quelques fois dans les sables mouvants et il
est parfois bien difficile de s'y retrouver. La
poussière
est omniprésente et s'infiltre partout. Et encore, pour nous qui
roulons avec la clim et les vitres fermées, c'est le bonheur,
mais pour nos amis qui roulent fenêtre ouvertes par 40° c'est
l'enfer. Le soir, ils arrivent épuisés et couleur de la
poussière !
Mercredi 7 mars 2007
Depuis hier, nous avons retrouvé les Hollandais,
Bram, Mariana et
leurs 3 filles que nous avions déjà croisé
à Nairobi et
plus
récemment à Khartoum. Nous
décidons de continuer le voyage ensemble jusqu'à
Wadi Halfa. N'ayant qu'une année devant eux, ils ont
débarqué à Cap Town en Afrique du Sud, ont
visité l'Afrique Australe et rentrent chez eux par l'Afrique de
l'Est. Ils sont arrivés à bord
d'un Toyota Hilux avec une
cellule camping et une tente de toit par dessus, mais après 6
semaines de voyage, le châssis a cassé et ils ont dû
se débarrasser de tous ces accessoires pour acheter une remorque
et une tente, certes moins confortable, mais comme dit Bram,
c'était ça ou le retour à la case départ !
Il nous faut de nouveau traverser le Nil pour rejoindre Karima, mais
pas de chance, au débarquement il ont mis une
voiture à
l'eau et le bac est bloqué pour un bon moment. Nous roulons une
dizaine de kilomètres pour en trouver un autre, mais
évidemment comme tout le monde à fait la même chose
et que
le bac est
minuscule, l'attente est longue. Heureusement, ça nous
donne le temps de trouver une solution pour
ouvrir le Toyota
de Brahm qui a enfermé ses clés à
l'intérieur ! En tordant un peu la porte on fini par y
arriver.... Bon, avec tous ça, c'est
l'heure du bivouac.
Avant de reprendre la piste qui traverse le désert de Nubie,
nous grimpons au sommet du
Jebel Barkal, un
gros rocher qui
domine le Nil. Il y
a 3500 ans, les Kushites et les Egyptiens pensaient que cette montagne
était la maison D'Amun. Du temple qui lui était
dédié, il ne reste que quelques colonnes, par contre
les pyramides du
cimetière
Royal (300 BC) sont les mieux conservées
du Soudan.
La
piste est
toujours aussi pourrie, mais ce ne sera bientôt qu'un
mauvais souvenir car le goudron avance
rapidement, et la liaison
Atbara/ Dongola pourrait bien être utilisable dès la
fin de l'année.
Lors des arrêts dans
les bars du désert,
(nos amis n'ont ni clim ni frigo) nous avons souvent
une foule de
spectateurs sympathiques pour qui le passage de touristes est
l'évènement de la journée. Lors des étapes
les adultes viennent nous saluer et vérifier que nous
n'avons pas de problème.
A partir de Dongola rive Est, nous longeons le Nil jusqu'à Wadi
Halfa. Grace à l'irrigation, nous circulons en bordure de
la plus longue oasis du monde où
pousse dattiers, oranges, oignons, tomates, orge....Dès la fin
de
journée, lorsque la chaleur est plus supportable, les villageois
viennent aux champs et nous offrent à l'occasion un panier de
légumes.
Nous montons au sommet d'une petite colline afin d'admirer le Nil et
ses
troisièmes
cataractes, qui
malgré
un pompage intensif a encore un
débit impressionnant.
Jusqu'à Wadi Halfa, soit environ 400 kms, la piste est
recouverte de tôle ondulée. On a l'impression de
rouler assis sur un marteau piqueur. Quelques fois nous arrivons
à utiliser des traces parallèles plus roulantes, mais
rares à cause du relief, d'autres fois nous essayons de rouler
plus vite pour "voler" au dessus des bosses, mais bientôt nos
devons ralentir car la remorque de Brahm se fendille en plusieurs
endroits. Pour nous, pas de problème, je dois juste resserrer
quelques boulons lors des étapes.
Nous traversons des dizaines de petits villages qui s'étalent le
long du Nil.
Les
maisons entourées de grands murs ocres ou blancs
qui les protègent des vents du désert les font
ressembler à des
forteresses.
Nous nous perdons un peu dans le dédale des ruelles des petits
villages, mais après quelques errances nous finissons toujours
par retrouver la piste principale. Ici rien ne se perd, les minarets
des mosquées sont réalisés avec
des vieux fûts
de 200 litres. Les
portails aux motifs très différents sont peints de
couleurs vives et de motifs géométriques.
Les
camions
lourdement chargés servent aussi bien de transport de
marchandises que de taxis brousse. Les chargements sont tellement hauts
qu'au passage des fils électriques le chauffeur doit ralentir
pour laisser le temps aux passagers de baisser la tête ou de
lever les fils. Si le
chauffeur n'est pas vigilant, ça risque de faire des
étincelles !
Nous croisons aussi quelques
vendeurs ambulants
qui avertissent de leur passage au hi-an hi-an de leur "klaxon" qui
fait penser au hennissement de leur monture.
Claude arrive toujours à trouver
une ruine à
fouiller en espérant y trouver un objet
"préhistorique" tel que vieille théière,
cuillière, panneau publicitaire............enfin
n'importe quoi ! Maintenant
on a un panneau publicitaire coca-cola. Pas sur qu'il y ait
besoin du carbone 14 pour le dater ! Parfois, ce sont les femmes,
curieuses,
qui viennent pour discuter.
Lundi 12 mars 2007
Après 1000 kilomètres de pistes et 8 jours de voyage,
nous arrivons enfin au village frontière de Wadi Halfa, et nous
y
retrouvons.............................
tous nos amis,
Bill et Rosemary, Marcel et Cissi,
Franck et Sandra et
un couple d'Anglais. Ils ont roulé comme des fous sans rien
visiter depuis Khartoum pour arriver lundi dernier (il y a 8 jours)
dans l'espoir d'embarquer rapidement pour Assouan, mais les dockers
sont en grève et les péniches de transport, remplies de
ciment, sont bloquées à quai !
Et la situation
risque de durer ! On a bien fait de prendre tout notre temps !
Suite
à une mésentente entre le Soudan et l'Egypte, la
frontière terrestre entre
les 2 pays est fermée, alors qu'Abu Simbel est à
moins de 100 kms d'ici. Il ne reste donc plus qu'une solution,
embarquer sur
un bateau sur le lac Nasser jusqu'à Assouan !
Wadi Halfa est
un gros
village
poussiéreux en chantier permanent
où la circulation se fait sur les espaces libres laissés
entre les
constructions. Heureusement on y trouve quand même une banque,
une
station service, des commerces avec du fromages, du pain, des yaourts,
des boissons
fraiches et un marché bien achalandé en fruits et
légumes.
Avec
Bram et Mariana et Nous, nous sommes maintenant 6 voitures à
être bloquées ici et il y en a qui
commencent à en avoir marre ! Nous établissons
notre campement,
appelé
"le
Sheraton" sur une dune à 3 ou 4 kms du village
et chacun s'occupe comme il le peut,
lecture,
mécanique, lessive, mise à jour
du site pour moi et
cours de perles
pour les filles. Nous passons aussi une après-midi
chez Mazar qui
nous tous inviter à manger dans sa famille.
En attendant, ça commence à cailler ! Si le ciel est
toujours bleu, le
vent violent qui souffle en permanence rafraichit l'atmosphère,
et si
en milieu de journée le short et le T-shirt peuvent suffire, il
faut
s'habiller dans la soirée et bien se couvrir la nuit (12°).
Encore une fois, grace à notre case mobile on est les rois du
pétrole. Pour nos amis qui doivent cuisiner, manger, discuter,
lire et se laver dehors, c'est un peu la galère, d'ailleurs
l'apéro a été supprimé !
Jeudi 15 mars 2007
Aujourd'hui, Mazar, l'intermédiaire de la Compagnie du Nil, a
proposé de faire venir un "remorqueur" d'Assouan pour pousser la
grosse barge qui est à
quai et qui peut transporter tous nos véhicules. Evidemment,
comme on a pas le choix, nous sommes tous d'accord, même s'il
faut
payer un supplément pour le transfert du bateau.
Bon, tant qu'ils rassemblent l'équipage, qu'ils fassent le plein
de carburant et les formalités, ça
risque de prendre encore quelques jours. Inch Allah.
Dimanche 18 mars 2007
Tout le monde comptait bien s'embarquer hier, mais le bateau est
arrivé trop tard. Comme Mazar avait fait les formalités
de douanes,
nous
devons bivouaquer au bord du lac dans l'enceinte du port.
Ca fait quand même 13 jours que les premiers arrivés
patientent, 6 jours seulement pour nous, mais ce matin, tout le monde
est de meilleure humeur, le bateau est là et il ne reste plus
qu'à embarquer. Quand je dis plus qu'à, en Afrique
ça peut prendre des heures ! Il faut monter les voitures sur la
barge, faire venir la police pour qu'elle tamponne les passeports,
accrocher l'espèce de vieux rafiot à couple qui va nous servir de
remorqueur, sangler les véhicules qui n'ont pas de frein......et à 12 h
30 c'est le départ. Le vent souffle fort, la mer est
déchainée, la barge flotte comme un fer à repasser et les vagues
envahissent le pont. Il y en a qui ont oser demander s'il y avait des
gilets et des canots de sauvetage.......faut pas pousser quand même !
ARGENT : Change : 1 $ = 200 ds = 2pd. 1 € = 260 ds (dinars
soudanais) = 2,60 pd (pounds). Les prix sont
généralement
annoncés
en anciens dinars
avec un
zéro de plus ! Pas d'ATM au Soudan, mais possible de
retirer de
l'argent avec une carte Visa à la Banque Biblos : N 15° 31
420 E 32° 34 194. Impossible de
changer des travellers chèques d'une banque Américaine.
Quelques prix : Gasoil : entre 0,38 et 0,44 €. Coca cola : 0,20
€.
6 oeufs : 1,50 €. 5 Pains : 0,40 €. vache qui rit : 0,80 €, pack de jus
de
pomme : 2 €. Oranges : 1,20/kg. 1 repas : de 2 à 5
€. Achat appareil
photo numérique Canon : 170 € + la carte, 30 €. Billet de
bateau Wadi Halfa/Assouan : 460
€ + 37 € de taxes diverses de sortie. Dépenses
totales : 1160 €
INTERNET : de 0,80 à 1 €/h à Khartoum et dans
quelques autres villes. Pas d'Internet à Wadi Halfa. Le GSM
passe seulement à Khartoum pour les Européens, partout
pour les Soudannais.
SANTE : Un rhume chacun. Beaucoup de moustiques en soirée.