Population
: 38
306 126 habitants
|
Monnaie
: Shilling
tanzanien Tsh
|
Superficie
:
1,7
fois la France
|
Langue(s)
officielle(s)
: Swahili,
Anglais
|
Densité
: 37.36
hab./km²
|
Statut
: République
|
Capitale
:
Dar es salaam
|
|
Projection
2050 : 66
800 000 habitants
Parcours
du 11 novembre au 22 décembre 2006
Kilométrage
parcouru en Tanzanie : 2960
dont 500 de pistes
Kilométrage
total parcouru à la sortie de Tanzanie : 53920
Le
Tanganyika, sous protectorat
Britannique, devient indépendant en décembre 1961. Ce
n'est qu'en 1964, suite à l'indépendance de Zanzibar et
à l'unification des 2 pays, TANganyika et ZANzibar
que le pays devient la Tanzanie. La Tanzanie, c'est avant tout
d'immenses espaces cuits par le soleil brûlant, des steppes aux
herbes
folles, les montagnes les plus hautes d'Afrique (Kilimandjaro), des
volcans assoupis, des lacs préhistoriques, des paysages dignes
du jardin d'Eden. C'est aussi le pays des animaux libres et
sauvages, où sont réunis tous les grands fauves du
continent,
des troupeaux par milliers. Autant qu'un voyage dans l'espace, un
safari en Tanzanie nous renvoie aux origines de l'homme, aux sources de
la vie. Au large, l'île de Zanzibar est une perle de
l'océan Indien, parfumée aux épices et
bercée par la culture orientale.
Le pays, pauvre, (41% du budget de l'état provient d'aides
internationales) doit faire face à nombreux fléaux
: paludisme, tuberculose et sida. Les principales ressources du pays
sont : l'agriculture, le fer et le tourisme.
Religions : 45% de chrétiens, 35% de musulmans et 20%
d'Hindouistes et autres, et bien sur une majorité d'animistes.
Espérance de
vie : 43 ans Scolarisation : 41%.
Samedi 11 novembre 2006
Nous entrons par la douane de Kaporo. Etablissement des visas valables
3 mois, (50 $/pers), paiement d'une taxe
véhicule de
25 dollars, (valable 1 mois) tampon sur le CDPD, aucun
contrôle des douanes, en moins
d'une demi-heure, tout est terminé. A la frontière, tout
ce paie en $. Comme d'habitude, les changeurs
nous courent après, mais nous n'avons rien à changer.
Dans un des 2 cabanons nous prenons l'assurance
carte jaune (yellow card) pour 6 mois, car elle couvre tous les pays
que nous devons traverser jusqu'à l'Egypte, prix : 130 $
après négociation.
Immédiatement, la route grimpe à l'assaut des montagnes
et en rien de temps nous sommes à près de 2500 m
d'altitude. Les versants des
montagnes sont recouvert de plantations de
thé et de bananiers et de quelques champs de maïs.
Au fur
et à mesure que nous montons, les nuages s'amoncellent, les
éclairs zèbres le ciel et des trombes d'eau inondent
tout. Ce sont nos premières gouttes de pluies depuis........
A Mbeya, la grande ville du Sud-Ouest, nous trouvons plusieurs cybers
et
distributeurs Visa. Ca tombe bien, on a pas un Shilling en poche. Pas
de bol, Claude se trompe dans son code et la machine nous "mange" la
carte. Heureusement, on en a une deuxième, mais on est quand
même bloqués là jusqu'à lundi, en attendant
que la banque ouvre ses portes. Nous campons 2 nuits au Mbeya
Green View Inn. Dommage qu'il soit juste à
côté de la mosquée, à 5 heures du matin le
chanteur donne de la voix. En remontant vers le nord, les
mosquées sont de plus en plus nombreuses, et certaines femmes
portent déjà le voile.
Nous mettons
à profit cette attente pour envoyer quelques
e-mails, mais à chaque fois les coupures
d'électricité, qui peuvent durer des heures, nous
perturbent. Pas étonnant que tant de magasins vendent des
groupes électrogènes. Par contre pas un
supermarché, juste des petits boui boui ou des magasins ambulants
vendent quelques articles. Dommage, car nos dernières
grandes courses datent
de notre entrée au Malawi, autant dire que nous n'avons plus
grand chose, il nous manque même le sucre (blanc). Par contre le
marché est beaucoup mieux approvisionné en fruits et en
légumes que ceux du pays voisin, pommes, ananas,
bananes, avocats, concombres, pastèques, choux, pommes de
terre..........
Après avoir récupéré notre carte (voir infos), nous prenons la route
d'Iringa. Au village de Nyororo, nous empruntons la piste qui passe par Kibao et
traversons de grandes forêts d'Eucalyptus et les plantations de
thé d'Unilever. Beau coin pour le pique nique ou le
bivouac
juste avant Kibao près de la petite église St Paul.
Quand à nous, nous campons à la Old Farm House,
très bien tenu et environ 50 kms avant Iringa.
Mardi 14 novembre 2006
Peu avant Iringa nous faisons une halte à Isimila
Stoneage. Il s'agit d'une
vallée où l'érosion a laissé des dizaines de cheminées de fées. Sur le
même site, en bordure
d'un ancien lac, (quand je dis ancien, c'est entre 200 et 400 000 ans)
des fouilles ont mis à jour des milliers d'outils
du néolithique ; bifaces, couteaux,
racloirs, haches, pierres à fronde.....Les mêmes que l'on
trouve couramment au Sahara.
La route se poursuit au milieu des montagnes dont les pentes sont
recouvertes de cactus géants et de forêt de baobabs.
Quelques kapokiers,
qui ne sont plus exploités, laissent échapper leur bourre
au grès du vent. La route est belle
et en bon état, mais
il faut rester vigilant. Des
dizaines de camions et des centaines de bus et d'autocars roulent
à "tombeau ouvert" et doublent n'importe où. Pourtant les
contrôles de police sont nombreux. Lorsqu'ils nous arrêtent
et qu'ils s'aperçoivent que nous sommes des Muzungu
(prononcer mouzoungou), des blancs en Swahili, bien souvent, ils
nous font signe de repartir. La route traverse ensuite le Mikumi
National Park, mais pour une fois, c'est gratuit ! Nous admirons ainsi
des babouins, des impalas, des zèbres, des girafes et des
éléphants.
Le soir, n'ayant pas trouvé de camping, nous dormons sur le
parking d'une station service. Bruit de camions infernal toute la nuit,
aussi serons nous prêt de bonne heure le matin !
Dar Es
Salaam, qui signifie
"havre de paix", capitale "officieuse" du pays, est une ville
exceptionnellement propre et ceinturée
de longues plages de sable blanc. (La vraie capitale, qui n'en a que le
nom, est Dodoma). Assoupie par 2 décennies de marasme
économique durant la période socialiste pro-chinoise
entre 1970 et 80, elle est en plein développement.
Pour une fois, on
voit que l'aide internationale est utile............aux riches pour se
payer de beaux 4x4 cuirs ; pour les pauvres, c'est toujours
l'éclairage à la lampe à pétrole, l'eau
courante (adjectif de courir) au seau et la marche à pied pour
se déplacer !
Dans le centre, les rues
biscornues regorgent de petites échoppes tenues par des Indiens.
Sur les trottoirs, les groupes électrogènes, qui pallient
aux nombreuses coupures d'électricité, font un ramdam
infernal. Dans
les rues, la circulation est dense et difficile, mais mon
copilote, mis à rude épreuve, ne s'en sort pas trop mal.
En fin
d'après-midi, nous
embarquons sur un
bac bondé
pour Kigamboni,
la presqu'île en face de Dar, où se
trouve les hébergements le long des plages de sable blanc
de l'océan Indien.
Nous campons au Sunrise
Beach Resort, propre, calme, ombragé, avec accès
Internet et
électricité. (Juste à côté, le
camping Kipépéo, un peu plus cher, n'est pas mal non
plus).
Vendredi 17 novembre 2006
Aujourd'hui, il faut qu'on s'occupe des visas pour le Soudan, car c'est
un vrai problème. Impossible de les obtenir depuis le Kenya et
très difficile depuis Addis Abeba en Ethiopie. Reste 2
possibilités : attendre d'être à Addis Abeba et
faire un aller-retour en avion jusqu'au Caire en Egypte où ils
sont délivrés en quelques heures, ou tenter notre chance
à Dar Es Salaam. Nous passons donc à l'Ambassade de
France afin de demander une lettre d'introduction avant de
déposer notre dossier à l'Ambassade du Soudan.
Réponse la semaine prochaine.
En attendant, nous filons à Bagamoyo à 70 kms au nord de
Dar et campons au Bagamoyo Beach Resort dont le patron, Jean Do, un
Français, nous accueille à bras ouvert.
Claude en profite pour échanger des livres. Très
serviable, il peut vous organiser la visite de la ville pour 3 francs 6
sous.
Jusqu'en 1891, Bagamoyo fut la
capitale du Tanganyika et c'est dans ce
port qu'accostaient les missionnaires et les explorateurs
Européens qui voulaient découvrir le pays.
Aujourd'hui, Bagamoyo
est un petit village
de pêcheurs chargé d'histoire, où les dhows
à voiles
latines transportent toujours les marchandises entre Zanzibar et
la côte.
Des bords du lac
Tanganyika, les marchands Arabes ramenaient
or blanc - ivoire, et or noir -
esclaves. Ces derniers,
enchaînés, devaient traîner les
défenses
d'éléphant sur plus de 1500 kms. Après
être
parqués dans le fort Allemand,
ils étaient envoyés vers l'Arabie, Zanzibar, la
Réunion ou Maurice où les plantations de canne à
sucre exigeaient beaucoup de main d'oeuvre.
C'est ici, en 1868
que fut érigée la première
église catholique de l'Afrique de l'Est.
ZANZIBAR du mercredi 22
au mercredi 29 novembre 2006
Nous laissons notre "case mobile" au Sunrise Beach Ressort (Kigamboni)
pour 1 €/nuit. Nous prenons nos billets sur le port et
téléphonons au Flamingo Guesthouse pour qu'ils viennent
nous attendre au port. Nous embarquons à 12 h 30 sur le Aziza
pour 6 heures de traversée. Ce n'est pas le bateau
le plus rapide, loin s'en faut, mais c'est assurément le
moins cher (20 $/pers à l'aller, 15 au retour).
N'oubliez pas les passeports, ils sont réclamés à
l'arrivée sur l'île.
Zanzibar désigne à la fois l'île et la capitale.
Sur un fond d'Afrique noire, Zanzibar subit les influences Portugaises,
et Anglaises, mais surtout celle des Perses et des Arabes d'Oman, 90%
de la population y est Musulmane.
L'île, baignée de plages paradisiaques de sable blanc est
couverte de bananiers, palmiers, cocotiers et de plantations
d'épices. Dès le XIX
ième siècle, Zanzibar deviendra le premier producteur
mondial de clous de girofle.
C'est dans la vieille ville, Stonetown,
construite en pierres de corail, que furent érigées les belles demeures
des riches commerçants et les Palais des Sultants,
mais en 1964, le peuple noir, pour la plupart des descendants
d'esclaves se révoltent contre ces riches propriétaires.
Des milliers d'Arabes et d'Indiens sont massacrés, d'autres
s'enfuient et leurs
biens sont confisqués. Résultat, 40
ans plus tard, la vielle ville est sale et décrépie
et de nombreux édifices sont
ravagés par le temps, la pauvreté et
l'humidité. Pourtant, dans cette atmosphère
lugubre et odorante, le charme opère.
Au détour
d'une venelle
noirâtre,
resplendissent des balcons
ouvragés, des moucharabiehs sculptés qui
protègent encore les femmes des
regards indiscrets. Pas une
voiture dans le centre labyrinthique, piétons et charrettes
s'écartent au coups de sonnettes des vélos ou
des scooters.
Les maisons se distinguent par leurs portes monumentales
ouvragées et serties de gros clous de cuivre, une
tradition qui était censée éviter la
charge des
éléphants. Ceux-ci ont disparu, mais
les portes cloutées restent nombreuses.
Seuls quelques bâtiments remarquables sont en cours de
restauration, tel l'ancien
dispensaire devenu le centre culturel Aga Khan ou le Palais du
Sultan Bargash appelé la Maison des Merveilles
par la population car elle fut la première maison de l'île
à être électrifiée.
Dans le vieux
port des boutres, se
retrouve les dhows de l'océan Indien
qui naviguent entre Zanzibar, le Kenya
et les côtes Tanzaniennes.
Si les plus petits servent à la pêche, les plus gros
servent au transport des marchandises. Les dhows, toutes voilent dehors
arrivent d'un long voyage les cales pleines à ras bord de
poissons, de charbon de bois ou de bois de mangrove pour la charpente.
Le long des quais complètement effondrés, commence
alors une véritable chaîne humaine pour le transfert de
toutes
les denrée vers des camions d'une autre
époque.
C'est la première fois depuis que nous avons quitté la
Namibie que nous
en voyons autant de touristes, pourtant ce n'est pas la meilleure
saison, chaude et humide. A Stonetown, il y a une ou deux averses par
jour et même s'il ne pleut pas, au moindre
mouvement, nous
sommes trempés de transpiration.
Nous sympathisons avec Karine et Florian,
qui, après avoir fini une mission au Mozambique, pr ennent
quelques jours de vacances avant de rentrer en Suisse. Nous partons en
mer pour la journée et visitons Prison Island, île qui
servi de prison aux
esclaves récalcitrants. Elle abrite aussi un parc de tortues terrestres
dont la plus vieille aurait 170 ans. L'après-midi nous
plongeons à quelques encablures de l'île où
la variété des coraux et des poissons est absolument
extraordinaire.
Depuis la gare routière
de Stonetown, nous empruntons un dala
dala (minibus de transport en commun), pour nous rendre
au Kendwa Rocks Beach
Bandas, près de Nungwi sur la côte Nord Ouest.
Nombreux hôtels, plages paradisiaques
de sable blanc,
eaux transparentes aux couleurs émeraudes.
A marée basse,
la
barrière de corail située à quelques mètres
de la plage, permet de profiter pleinement des fonds sous-marins.
Un
endroit où il fait bon se poser quelques jours.
Nous reprenons le dala dala pour Bwejuu sur la côte Est, mais
nous sommes un peu déçus. La plage n'est pas très
propre, à marée basse la baignade est impossible et en
plus le temps est à la pluie ! Et puis, le coin n'étant
pas très fréquenté, nous avons attendu un
dala dala pendant 3 heures pour rentrer, auxquels il faut ajouter 2
heures de transport pour faire 60 kms. Qu'est-ce qu'on va être
contents de retrouver notre case mobile ! Les voyages sac à dos
c'est sympa et pas cher, mais qu'est ce qu'on perd comme temps dans
les transports en commun !
Dépenses Zanzibar : 315 €.
Retour
à Dar Es Salaam
Jeudi 30 novembre 2006
C'est sous une pluie
battante que nous rejoignons notre véhicule
resté à Kigamboni. Nous repartons
immédiatement pour Dar afin de
récupérer nos passeports restés à
l'ambassade du Soudan.
Les visas (51 000 Tsh/pers soit 32 €) sont prêts, mais ils n'ont
qu'une
validité d'un mois. Nous devrons
donc les faire renouveler en Ethiopie avant de rentrer au Soudan, ce
qui, d'après
l'ambassade,
ne devrait pas poser de problème. Inch Allah !
Nous rejoignons
Kigamboni pour y rester quelques jours,
mais pas de chance, depuis ce matin un des deux bacs est en
panne, et nous passerons 5 heures sur les quais !
Lundi 4 décembre
2006
Nous
quittons Dar pour Moshi
situé au pied du Kilimandjaro. La circulation est faible, mais
il faut rester vigilant car les bus de transports, très
nombreux, roulent à tombeau ouvert et doublent n'importe
où.
Même
si les fibres synt hétiques ont
tendance
à remplacer le
sisal, les plantations couvrent encore d' énormes
surfaces.
Nous faisons une halte rafraîchissante dans les montagnes
d'Usambara (Lusotho) au camping d 'Irende View Point
(négocier le prix) situé juste avant l'entrée du
Irente View Cleef Lodge. Le camp est sommaire, sans eau ni
électricité, mais la vue est
époustouflante.
1200m d'à pic
sur la vallée ! Ne manquez pas d'aller jusqu'au point de vue qui
se
trouve derrière le lodge.
Louis, le
patron du camping, nous
guide à
travers un dédale de sentiers à la découverte des
collines et des villages environnants. Malgré l'altitud e et les
terrains escarpés,
nous croisons un monde fou.
Sur les pe ntes presque
verticales, les
paysans cultivent le maïs,
la canne à sucre, les tomates, les pommes de terre, le tabac et
récoltent les
avocats, les pêches, les bananes les ananas
et autres fruits exotiques que nous ne connaissons pas.
C'est à
l'aide de pressoirs
rudimentaires que les femmes extraient le jus de canne,
qui un fois
fermenté, produit un alcool à réveiller les morts.
Avec quelques morceaux de bois,
les gamins se fabriquent
de drôles de trottinettes.
Les voyant suer à grosses
gouttes dans les montées et peiner dans les
descentes, j'ai
graissé les engins. Le remède a
été tellement efficace qu'au premier essai,
l'arrivée s'est terminée par une
galipette dans les barrières. Tout le monde a bien rit.
Même Claude a voulu essayer.
A Moshi, nous nous installons au Honey campsite et prenons contact avec
Mouna, guide de haute montagne, pour organiser l'ascension
du Kilimandjaro. Le kili, un vieux volcan éteint, n'est pas
seulement la plus haute montagne d'Afrique, c'est aussi le plus haut
sommet enneigé si près de l'équateur et la plus
haute montagne solitaire du monde.
KILIMANDJARO, notre premier 6000 par la voie Machame .
Du vendredi 8 au mercredi 13 décembre 2006
L'expédition se compose de 9 personnes : 1 guide, 1
aspirant guide, 1 cuisinier, 4 porteurs et nous même.
1er jour, Moshi, Machame gate 1800 m -
Machame camp 3050 m
9h, nous embarquons dans un minibus pour rejoindre Machame
Gate, le point de départ de l'ascension. Répartition des charges pour
les porteurs, tentes, couchages, gaz, popottes,
alimentation, vêtements de rechange, ....maximum 15 kgs par
personne en plus de leurs affaires personnelles. Après 2 heures
de marche dans une forêt tropicale luxuriante, la pluie se met
à tomber (comme presque tous les jours), et le terrain
devient boueux et glissant. Après 4 h 30 de grimpette
aisée, nous arrivons au camp où les porteurs, plus
rapides, ont
déjà monté les tentes.
2 ème jour, Machame
camp
3050 m - Shira cave 3400 m
8 h, l'ascension continue dans une
végétation moins dense, le sentier est plus
escarpé, il faut forcer un peu. Claude qui trouvait son
sac à dos trop lourd, l'a déjà offert. Elle ne
prend plus que sa cape de pluie et sa gourde autour de la taille. Le
temps est clair, mais vers 10 h les nuages qui
montent de la vallée nous enveloppent. Comme tous
les jours pour le repas de midi, le cuisinier nous a
préparé un panier repas très
énergétique.
Après 3 h 30 de marche, nous nous reposons sous notre tente.
Vers 18 h, repas
chaud très copieux. Tous les repas seront excellents. Avant la
nuit, une petite balade digestive pour admirer le coucher de soleil
sur le Mt Méru, (4566 m).
3 ème jour, Shira cave
3400 m - Barranco camp 3940 m
8 h, route assez longue au milieu de gros blocs de rochers
crachés par le volcan. Il faut grimper jusqu'à Lawa Tower (tour
de lave) à
4600 m avant de redescendre jusqu'à Barranco camp. 6 h de
marche
sous un ciel
couvert tout l'après-midi. Cette journée qui sert
d'acclimatation à l'altitude, pourrait nous éviter de
souffrir du mal d'altitude, vomissements, maux de tête....
Le
camp est monté au milieu d'une "forêt" de cactus
géants.
Bien que les nuits de camping soit facturées 100
$, il n'y a rien d'autre que quelques cabanes pourries qui
servent de WC.
4 ème jour, Barranco
3940 m - Barafu camp 4600 m
7 h 30, cette nuit, à cause de l'altitude, nous n'avons pas
très bien dormi. Aujourd'hui, il faut sortir les mains des
poches, ça grimpe dur,
le chemin est encore gelé et un vent froid commence à
souffler. 6 h de montée dans un univers entièrement
minéral. La dernière montée est pénible,
les effets de l'altitude commencent à se faire sentir.
Dans l'après-midi, quelques belles éclaircies nous
permettent de nous reposer au chaud, dehors, à l'abri du vent et
de prendre quelques
photos du sommet qui se dégage. Ce soir, il fait froid et
comme la nuit va être courte, on dort tout habillés avec
anorak, pantalons, chaussettes et bonnet.
5 ème jour, Barafu 4600
m - Uhuru Peak (sommet) 5895 m
- Mweka camp 3100 m
Minuit, nous enfilons les chaussures et les frontales et sommes
prêts pour l'ascension finale. Il fait nuit, il fait froid (-10°) et
ça grimpe. A 2 h, une tempête de neige se lève.
Montée pénible dans l'obscurité des interminables
éboulis du Kibo. On fatigue vite, la neige nous single le
visage, ne
plus penser qu'à une chose, mettre un pied devant l'autre et
recommencer. Claude n'en peut plus, elle dit qu'elle s'arrête
là. Je lui dis que ce n'est pas une bonne idée et qu'elle
risque de finir en
bonhomme de neige. Elle continue, elle est crevée, moi
aussi.
On s'arrête 5 minutes à "Stella point",
5770 m (1er point sur la lèvre du cratère) pour reprendre
notre souffle, mais déjà on gèle, il neige
toujours, il faut repartir. La pente s'adoucit, la
tempête se calme, il est 6 h 20, le soleil se lève, nous sommes à
Uhuru Peak à 5895 m,
épuisés, mais vainqueurs.
Les paysages sont
fantastiques. Du bord de l'immense cratère, on distingue
au milieu, un petit
cratère central qui ressemble à un
oeil tourné vers le ciel. D'énormes falaises de glace
brillent sous les premiers rayons du soleil. Dire que certains groupes
ont marché tellement vite qu'ils sont redescendus avant le lever
du soleil !
Mais déjà il faut redescendre jusqu'au camp 5. 3
heures de descente vertigineuse à travers les scories du volcan
nous achèvent complètement. On avance plus. Une heure de
repos, un bon repas, et encore 3 h de descente jusqu'à Mweka camp.
On arrive vers 15 h, juste avant de fortes pluies ! Journée
épuisante, 12 h 30 de marche, 4100 m de
dénivelée.
6 ième jour, Mweka camp 3100 m - Mweka village 1500 m
7 h, la descente continue au m ilieu d'une superbe forêt,
mais la pluie s'en méle, le sol devient glissant, nous
tombons plusieurs fois et transpirons sous les capes de pluie. Les
ampoules commencent à faire mal, et les gros orteils qui
tapent au bout des chaussures sont devenus tout bleus. Malgré la
fatigue accumulée, nous nous arrêtons peu, car les muscles
se refroidissent et il est difficile de redémarrer. Il est 10
heures, nous arrivons à Mweka village où le bus nous
attend. Après une semaine sans eau, une bonne
douche est la bienvenue !
Jeudi 14 décembre 2006
Nous allons
à Arusha et nous arrêtons plusieurs jours au Massaï
campsite. Grosse lessive pour Claude et chasse aux fourmis pour moi.
Durant notre absence, elles ont envahi la case mobile, il y en a
partout ! Et puis, repos, repos, repos.
A cause de ses 1500 m d'alt itude, à
Arusha le climat est
tempéré. C'est la principale ville étape où
les touristes transitent avant de partir en safari dans les grands
parcs du Serengeti, du Ngorongoro ou du Kilimandjaro. Très gros
marché d'artisanat. Beaucoup de sculptures en bois dont
une
partie à l'air de provenir du Malawi voisin, et articles en
perles fait sur place par les Massaïs. Depuis
l'installation du Tribunal pénal international sur le
génocide du Rwanda de 1994, la paisible cité s'est
transformée en capitale régionale.
Avant
notre départ, à la lecture des dépliants
publicitaires, nous nous imaginions que la Tanzanie
était une vaste "zoo" où tout le monde vivait
confortablement du tourisme. La réalité est bien autre.
Seuls 2 ou 3 grands parcs dans le nord, permettent d'observer les
animaux et font vivre quelques milliers de personnes. Plus de
90% de la population vit de l'élevage, de l'agriculture et de la
récolte des fruits. A cause de la proximité de
l'équateur, ici toute la campagne est d'un vert lumineux et tout
pousse abondamment.
Lundi 18 décembre
Ce
soir, nous campons à
quelques kilomètres de
l'entrée du Parc du Ngorongoro
afin de rentrer de bonne heure le matin. Si
le parc est immense, la plupart des visiteurs ne viennent que pour
visiter le
cratère du Ngorongoro, considéré par
certains
comme
étant la huitième merveille du monde. D'ailleurs
ça se paye au prix fort, 340 $ pour 2 jours, avec une seule
journée dans le cratère ! Et pourtant, il y a du monde
! Avec un diamètre moyen de
18 kms, c'est le plus
grand cratère régulier et non inondé du monde. Si
la lèvre supérieure culmine à 2300 m, le fond se
situe à 600 m plus bas. Pas de brèches, pas de
vallées pour y pénétrer, on y entre
uniquement par le haut, et ça descend sec ! 4x4 obligatoire.
Ceci explique la difficulté qu'ont les animaux pour sortir ou
rentrer dans le cr atère.
Le cratère est
réputé pour être le seul
endroit d'Afrique où l'on puisse voir les "Big Five"
(éléphant, rhinocéros, lion, buffle et
léopard) réunis au même endroit, et coup de chance
nous les verrons, d'un peu loin, mais bon. Nous verrons des milliers de buffles
et de gnous, des zèbres, autruches, gazelles,
élands de cap, hyènes
ainsi que de nombreuses espèces d'oiseaux. Les girafes,
pas très habilles, restent à l'extérieur du
cratère.
Il a plu une bonne
partie de la
nuit et certaines pistes sont complètement
défoncées et là 4x4 ou pas, on reste englué
! En fin d'après-midi nous nous dirigeons vers l'ouest du parc
pour camper, mais la carte est fausse, il n'y a pas (plus) de camping
public ! Nous bivouaquons près d'un camp Massaï
dans les vastes plaines du Serengeti. Et en plus on est bien
gardés !
Nous faisons une halte aux Gorges d'Olduvai . Dès 1931,
les archéologues Louis et Mary Leakey fouillent la vallée
et découvrent en 1960 le squelette d'un Zinjanthropus boisei ayant
vécu la il y a 1,75 millions d'années. Quelques
années plus tard sont mises à jour des empreintes de pas
d'hominidés remontant à 3,5 millions d'années. De
fait, le site est considéré par beaucoup comme un des
berceaux de l'humanité.
Nous essayons de rejoindre le cratère de Embakaai situé
à 80 kms au Nord Est du Ngogongoro, mais la piste, plus
utilisée, est
complètement ravinée par les pluies
torrentielles q ui s'abattent sur
ces sommets. Claude
est
constamment
obligée de tester
les gouilles, car par ici, en cas
d'embourbement, c'est le bivouac garanti pour quelques jours ! Pour
finir nous ferons demi tour à mi parcours, les risques de tout
casser ou de s'embourber devenant trop importants. Nombreux villages
d'éleveurs Massaïs sur ces haut plateaux
où
l'herbe est verte toute l'année. A 2000 m d'altitude, ils ne
doivent pas avoir trop chaud habillés de leurs simples pagnes !
Les huttes, faites de branchages et de boue, sont rassemblées
dans des enclos protégés d'arbustes ou de piquets de
bois.
Vendredi 22 décembre 2006
Nous quittons Arusha pour la
Tanzanie et passons la frontière à Mamanga. Comme nous
avons oublié de trafiquer le reçu de la "taxe
véhicule" valable qu'un mois, le douanier nous
réclame 25 $. En s'arrangeant, on ne lui donne que 10 000 Tsh (6
€).
Le voyage se poursuit
au Kenya.
ARGENT
: Change : 1000
Tshilling = 0, 62 €. Distributeurs dans toutes
les villes, retrait maxi 400 000 Tsh.
Se munir de Dollars US $, car les entrées de parcs se
paient
en Dollars. La plupart des biens destinés aux touristes :
hébergements, entrées des sites, souvenirs, excursions,
sont exprimées en $, possibilité de payer en Tsh quelques
fois, mais
souvent moins intéressant.
Quelques prix : GO : 0,82 €/l, 1 repas : de 2,5 à 5 €,
bananes : 0 ,62 €, 6 œufs: 0,90 €, canette soda : 0,20 €, au
bar : 0,60 €. Camping : de 3 à 5 €, se
négocie. Salaire minimum : 35
€/mois.
Dépenses
totales : 2740 €.
INTERNET : Dans toutes
les villes. Entre 0, 60 et 1,20 €/h.
SANTE : RAS
METEO :
Température entre 25 et 30°. Nous sommes
à la petite saison des pluies, il pleut presque tous les jours,
et des fois plusieurs fois par jour. A Dar quelques jours sans pluie. A
Zanzibar nous avons eu très beau temps dans le nord.
MECANIQUE : RAS
BIVOUACS : libres
: 2 campings : 31 hôtel : 8
Mbeya green
view inn : S 08° 53 760 E 033° 27 030.
Bivouac possible
peu après Kibao
: S 08° 36 190 E 035° 16 490.
Arusha, Massaï
campsite : S 3° 23 110 E 36° 43 200, cher, bruyant et boueux,
mais on n'a rien
trouvé d'autre.
INFOS
: Assurance "carte jaune"
valable
dans les pays suivants : ang,
bot, bur, rdc, dji, egt, eri, eth, ken, les, mal, moz, nam, rsa, rwa,
som, soud, swa, tan, uga, zam, zim. C'est dommage que nous ne
l'ayons pas su avant, le plus simple pour nous aurait
été de nous assurer pour une année dès la
RdC ou l'Angola.
Carte bancaire :
lorsqu'une carte Visa est "mangée" par un
distributeur, la banque à ordre de la détruire. En
insistant un peu, on peut généralement la
récupérer. Ca a déjà marché 2 fois
pour nous.
Gaz : remplissage
à Dar Es Salaam, S 06° 48 900 E 39° 16 980.
Isimila Stoneage :
13 kms avant
Iringa ; S 07° 53 290 E 35° 36 210 site
protégé, guide
obligatoire : 2 €/per.
Dar
Es Salaam : centres
commerciaux sur Old
Bagamoyo Road. Le plus grand et dernier
né proche de New Bagamoyo Road, S 06° 46
080 E 39° 16 480. Ambassade de
France : S 06° 47
300 E 39° 16 710, Amb du Soudan : S 06° 48
165 E 39° 17 100
Zanzibar : quelques conseils :
avant l'embarquement, téléphonez à un hôtel
pour qu'ils viennent vous chercher à l'arrivée (Stonetown
est un vrai labyrinthe), mais ne jamais verser d'acompte. Les
hôtels proposent des excursions, mais assez chères, leur
préférer l'agence "Sun N Fun Safari" sur le front de mer.
La visite de "Prison Island" ne vaut pas le coup, (tout ce qui les
intéresse, c'est de vous faire payer l'entrée du parc aux
tortues et de vous vendre un repas), par contre le snorkeling(masque et
tuba) sur les
coraux près de l'île est à ne pas manquer. Essayer
de trouver un bateau sur le port. Certaines personnes ont bien
aimé le Spice Tour. La côte Nord Ouest est à ne pas
manquer, plages, masque et tuba.... La côte Sud Est est
décevante. Possibilité de louer 1 scooter (20$ /jour), ou
de prendre le
dala dala (entre 1500 et 2000 Tsh 1 à 2 € pour traverser
l'île).
Kilimandjaro par la voie
Machame au départ de Moshi : 6 jours, 5 nuits. Pas de
refuge sur cette voie, camping obligatoire. Nous sommes passés
par l'agence Kilele Africa, (guide pas très courageux, mais
bouffe extra),
1900 $ pour 2. Autre solution, Kindoroko Hotel, 1960 $ avec 2 nuits
d'hôtel et
gardiennage de la voiture inclus. Nombreuses autres agences à
Moshi. Tout est compris, transport,
nourriture, guide, cuisinier, porteurs, tente et
entrée du parc (1260 $). Ils peuvent même
prêter tout le matériel, sauf les
chaussures. Tout ce que vous confiez aux porteurs doit être
emballé dans des sacs plastiques supermarchés ou
poubelles, les pluies sont
fréquentes en décembre ! Exigez de partir de bonne heure le
premier jour, (7/8 h), surtout à la petite saison des
pluies, il pleut souvent l'après-midi. Inutile de
transportez plus 2 litres d'eau par jour, il suffit de boire à
l'étape pour diminuer le risque de mal d'altitude. Lors de
l'ascension finale, inutile d'emmener plus d'un litre d'eau, à
cette altitude tout kilo supplémentaire se paye cher, et il fait
tellement froid (- 10 à - 15°) qu'on ne boit pratiquement
pas. Inutile non plus de transporter les capes de pluies (les
nôtres étaient un peu lourdes), car s'il fait mauvais
temps, il neige. Si vous arrivez à Stella Point
complètement crevés, ne vous laissez pas
décourager par le guide qui lui ferait bien demi-tour, il reste
40 minutes de marche très facile. Arrivé au sommet,
prenez votre temps pour admirer le paysage (surtout s'il fait beau),
ne vous laissez pas presser par les guides. Exigez
d'arriver au sommet au ou après le lever du soleil, depuis 4
jours que vous marchez, le guide doit être capable d'estimer
l'heure de départ pour une arrivée addoc. Certains sont
arrivés au sommet à 4 h 30, 5 h, 5 h 30 et n'ont rien vu
du tout. C'est inadmissible !
Le pourboire est tellement institutionnalisé qu'il est
pratiquement obligatoire. Nous l'avons remis en main propre à
chacun, à part égale. Nous avons distribué
l'équivalent de 100 $ en Tsh. A vous de voir !
Ngorongoro crater : En
arrivant tôt le matin, possibilité d'y passer qu'une
journée, d'autant plus que la piste pour le cratère
d'Embakaai est fermée.
Prix valables par 24 h : entrée : 30 $/per, camping : 20 $/per,
véhicule : 40 $, descente ds le cratère : 100
$/véhicule.
LES MOINS : Beaucoup de pluies et
de moustiques, camping assez cher, parcs
nationaux hors de prix.
LES PLUS :
Gens
accueillants, réseau routier en bon état, paysages
variés, policiers non corrompus, l'ascension réussie du
Kilimandjaro.
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