PEROU / EQUATEUR
EQUATEUR
Capitale QUITO alt 2800 m
13 millions d 'habitants
Superficie : 283 560 Km2 moitié de la France
Monnaie : dollar américain
Langue : espagnol
Sommet culminant : Chimborazo 6 310 m Samedi 15 aout 2009 Nous entrons en Equateur par la petite douane de Macara au milieu des montagnes. Un subalterne va réveiller le chef douanier qui arrive la tête dans le cul, ne comprend rien à rien et met une heure à faire les papiers ; du coup lorsqu'on repart, ce sont les autres douaniers qui s'excusent pour notre attente prolongée.
Pas de doute, l'Equateur est bien une république bananière (1er producteur mondial). A part quelques plantations de café et de cacao, on circule au milieu de plantations de bananes, puis encore des bananes et encore des bananes… La route est montagneuse et fatigante, le goudron a disparu à de nombreux endroits et ça tape beaucoup. En plus, on doit mettre le chauffage à fond (alors qu'il fait déjà chaud) pour faire baisser la température du moteur qui a tendance à chauffer. Nous nous arrêtons de bonne heure sur la place de l'église d'un petit village pour le bivouac. La matin avant la messe, quelques villageois viennent discuter avec nous.
Arrivés à Guayaquil, nous faisons la connaissance de Marco (un ami d'ami) qui doit stocker notre camping-car durant notre séjour en France.
Nous prenons la "Ruta del Sol" et nous arrêtons à la plage de Montanita, un petit village fréquenté par les surfeurs. Un petit coup d'Internet, et hop, rendez-vous avec les Mériguets pour quelques jours de plage. On arrête pas de se dire adieu et de se retrouver ! Nos amis canadiens, Louise et Pierre devaient aussi nous rejoindre, mais des problèmes mécaniques les ont retardé. Mer bonne, température agréable, mais ciel couvert.
Nous continuons la Ruta del Sol, (enfin en ce moment, c'est plutôt la Ruta du crachin breton) et stationnons sur la plage du gros village de pêcheurs de Puerto Lopez. Chaque matins, le retour des bateaux de pêche sont escortés par une colonie de frégates, de pélicans, de vautours ou de fous à pattes bleues. Et si les pêcheurs veulent garder un peu de poisson, ils peuvent seulement courir !
A cette période de l'année, une colonie de plusieurs centaines de baleines à bosse choisit de s'installer dans les environs du village. Fuyant les zones antarctiques, les baleines émigrent à la recherche d'un endroit où donner naissance aux baleineaux et être de nouveau fécondées.
Nous embarquons à bord du bateau de "Winston Churchill", (dont la cabane est un peu paillarde) dans une mer difficile et un ciel plombé, mais lorsque nous arrivons sur une groupe d'une dizaine de baleines, quel spectacle elles nous offrent ! Lorsqu'elles sortent des profondeurs comme des boulets de canon, les quelques tonnes retombent dans des splachs retentissants, et lèvent des gerbes extraordinaires.
.Samedi 24 aout 2009 Nous quittons (définitivement cette fois) les Mériguets et longeons la côte jusqu'à la station balnéaire de Salinas où Marco et sa famille nous attendent pour y passer le week-end. . Malgré un ciel chargé, nous gonflons le Zodiac et le "Capitaine" Marco emmène toute la famille en promenade dans la baie de Salinas
Grace à ses amis bien placés, nous pouvons bivouaquer près de la plage dans l'enceinte de la base navale ; sécurité assurée.
Mardi 27 aout 2009 Retour à Guayaquil, nettoyage du camping-car, préparation des bagages et mercredi matin embarquement pour des "vacances" en France.
Séjour en France du 28 aout au 30 octobre 2009
Vendredi 30 octobre 2009 Six heures, départ de Genève, puis escales à Londres et Miami et arrivée vers minuit à Guayaquil ; après 25 heures de voyage avec les décalages horaire, nous sommes "cuits"! Malheureusement, à l'arrivée, il nous manque 2 bagages sur 3 et en plus pas de bol, il y a un contrôle des bagages aux rayons X à la sortie, ce qui fait que nos pièces mécaniques ne passent pas inaperçues (roulements, rotules, filtres, freins …). Heureusement les douaniers sont compréhensifs et nous laissent passer sans nous taxer. Enfin, nous sommes bons pour revenir la nuit prochaine à l'arrivée du prochain vol en provenance de Miami pour récupérer les bagages manquants. Marco, qui nous attendait depuis un bon moment, a déjà rapatrié notre camping-car sur le parking de sa maison, c'est toujours ça de gagné. . Samedi matin, a peine remis de notre voyage, corvée télévision. Deux heures de tournage et interview pour TV Amazonas sur notre Tour du Monde. Heureusement, Marco nous accompagne et nous sert de traducteur. Résultat "des courses" mercredi sur le petit écran.
Dimanche 1 novembre 2009 Nous partons rejoindre Marco et sa famille dans leur "finca" (propriété) de Pallatanga, village montagnard natal de la famille. Arrivés au village, nous prenons un petit chemin de terre (pas le bon) – ca grimpe dur - 4x4, vitesses courtes, ça passe au millimètre à l'aller, mais je ne sais pas pourquoi, il manque quelques milllimètres à la descente et je raye le bas de caisse
Aujourd'hui, c'est la fête des morts et à cette occasion, de nombreuses cantines sont installées devant les cimetières afin que les familles nourrissent leurs défunts préférés. C'est aussi l'occasion de visiter parents, frères, sœurs, cousins, etc. Et ici, ça prend du temps, Marco a 7 frères et sœurs et sa femme Lorena, 8 avec une nombreuse descendance, et en plus ils sont très famille.
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De retour à Guayaquil, nous bivouaquons sur le parking devant la maison de Marco ; parking gardé toutes les nuits par un gardien qui n'arrête pas de siffler pour signaler sa présence aux éventuels rôdeurs. A voir les grilles massives qui protègent maisons et magasins de nuit comme de jour, la mesure paraît salutaire.
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Marco nous trouve un mécano qui vient faire nos réparations sur place – changement des freins arrières, d'une rotule et du radiateur qui n'a pas du aimer la poussière de sel du salar d'Uyuni en Bolivie. Mais ici, rien n'est simple, les rotules que nous avons ramenées de France ne sont pas les bonnes et le radiateur qui revient de chez le réparateur a été soudé l'envers ! Enfin, un peu de persévérance et tout rentre dans l'ordre.
Samedi 7 novembre 2009 Il est temps de quitter Guayaquil et l'Equateur (momentanément) car notre autorisation de circuler de 90 jours arrive à échéance.
Sur le bord des routes de nombreux panneaux exhortent la population à consommer Ecuador, ils sont comme nous, ils en ont un peu marre d'acheter chinois .
Très souvent, nous achetons à manger dans les cantines au bord des routes pour quelques dollars. Aujourd'hui, c'est des cui (se prononce couilles) aux pommes de terre qui est en fait du cochon d'inde.
RETOUR AU PEROU
Nous rejoignons donc Las Lomas au Pérou où nous attendons les Thille avec qui nous devons faire un bout de route. Pas de chance, le temps que nous allions au village leur envoyer un message Internet, ils passent sur la nationale et se retrouvent en Equateur sans nous voir ! Pas grave, eux devaient de toute façon quitter le Pérou pour la même raison que nous devions quitter l'Equateur. Aux dernières nouvelles, ils reviennent.
Dans cette région montagneuse plutôt sèche où pas grand chose ne pousse, la plupart des gens exploitent de petites concessions d'où ils extraient or, argent et cuivre. D'ailleurs, ce matin, un mineur est venu nous demander si nous ne voulions pas investir dans sa mine. Bof !
mardi 10 novembre 2009 : Bon anniversaire Florence Bivouac avec les "Thille" au bord du lac de Tambladera en attendant la famille Pavia qui arrive du Sud.
Nous établissons notre camp de base à Cajamarca dans les jardins de l'hacienda San Antonio en compagnie des Thille et des Pavia.
C'est à Cajamarca, petite ville d'altitude entourée de collines verdoyantes, qu'en 1532 se joua définitivement le destin de l'Amérique du Sud . C'est autour de la plaza de Armas, que l'Inca Atahualpa (le fils du soleil), venu asseoir son pouvoir sur l'Empire, tombe dans un piège tendu par l'armée Espagnole de Pizarro.
Au milieu des femmes qui portent ici un chapeau haut à larges bords d'une certaine élégance, Claude a trouvé un petit job de vacances !
Par une bonne piste qui monte raide jusqu'à 3700 m d'altitude, nous rejoignons Cumbe Mayo, (ou kumpi mayo) qui signifie "canal bien fait en Quechua. Le site comprend des canaux pré-incas taillés dans la roche qui sillonnent les sommets sur plusieurs kilomètres.
Non loin de là, se dressent les "Frailones", des rochers ressemblant à des frères religieux, d'ou leur nom.
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Dans ces régions reculées, pendant que les hommes labourent les champs à l'aide des bœufs, les femmes filent la laine ou tissent des panchos très serrés totalement étanches à la pluie, un travail harassant d'une quinzaine de jours. .
Après une courte visite des "Ventanillas de Otuzco", des centaines de niches funéraires taillées à flan de colline entre 50BC et 500AC, nous reprenons la piste sous un ciel parfaitement bleu en direction de Chachapoyas. .
Départ vers Chachapoyas par une piste vertigineuse avec des précipices de plus de 1200 m à 20cm des roues, Claude n'en mène pas large… Heureusement, la piste est en très bon état et les croisements peu nombreux, et malgré un ciel menaçant, la piste reste sèche et roulante.
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. La petite bourgade coloniale de Leymebamba s'entoure de nombreux sites archéologiques. En 1997, près de la Laguna de los Condorès a été mise à jour une tombe qui renfermait 217 momies qui sont maintenant exposées au musée du village.
Dans cette région montagneuse de Cajamarca, la population circule beaucoup à cheval, engin tout terrain par excellence. Au petit matin, c'est sous un ciel pluvieux que nous enfourchons nos canassons pour 2 heures de grimpette vers le site de La Congona. Enfouies sous la végétation, plusieurs habitations circulaires Chachapoyennes bien conservées datent de 1200/1300 AC.
Après 35 km de mauvaise piste rendue glissante par de fortes pluies, nous atteignons la fabuleuse cité en ruine de Kuelap à 3100 m d'altitude. Cette ville fortifiée Chachapoyenne, construite vers l'an 1000 à 3100 m d'altitude sur une crête au dessus du Rio Utcubamba est une cité ovale de 600 m de long entièrement ceinturée de remparts massifs qui atteignent par endroits plus de 20 m de haut.
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Après 500 kilomètres de piste, nous atteignons la petite ville de Chachapoyas capitale du département d'Amazonas perdue à 2330 m d'altitude. Toujours en compagnie des Thille, nous bivouaquons sur la pelouse de l'hôtel "villa Paris".
. Mercredi 25 novembre 2009 Quelle journée !!! Plutôt que de maltraiter nos véhicules sur une piste boueuse et difficile, nous préférons emprunter un taxi pour rejoindre le site funéraire de Karajia. Pour une fois, le chauffeur roule doucement, tellement doucement qu'il s'endort - la voiture accélère, grimpe le talus (de l'autre côté c'était le précipice), fonce droit sur un immense panneau publicitaire en béton - il se réveille, donne un grand coup de volant, nous sommes sauvés.
Cruzpata, terminus de la piste carrossable, plus que 40 minutes de marche pour rejoindre le site - la pluie tombe averse, le sentier n'est plus qu'un bourbier, ça glisse et la glaise colle aux pieds.
Enclavés dans une longue falaise, des sarcophages d'apparence humaine veillent sur la vallée depuis plus de 1000 ans. Ces statues, de 2 mètres de hauteur, façonnées de branchages et de terre renferment les momies des défunts, probablement celles de grands chefs ethniques Chachapoyens.
Au retour, pas de taxi, il nous faudra marcher 8 kilomètres avant d'en arrêter un. Du coup, nous rentrons en fin de journée, mouillés, crottés, fatigués, mais heureux de notre découverte.
Secouée par des tremblements de terre successifs, la petite ville de Moyobamba, fondée en 1542, a pratiquement perdu tous ses bâtiments historiques, mais grâce à ses sources chaudes aux vertus curatives et son joli jardin aux orchidées, elle reste cependant une étape bien agréable.
C'est par un bon goudron que nous rejoignons Tarapoto, toujours accompagnés de Christian et Mélanie, notre "fille"... mince, je me suis trompé, mais Christian étant un peu plus vieux (ah, j'ai encore dit une connerie, je voulais dire un peu moins jeune) que sa femme, on nous demande souvent si c'est notre fille! Leur Pinzgauer 6 roues motrices, courageux mais extrêmement lent, nous permet de profiter au maximum des paysages sans risquer l'accident !
Circuit Amazonie
Samedi 28 novembre 2009 La petite ville de Tarapoto (100 000 h), située à la limite des Andes et de la Selva, (jungle Amazonienne) qui doit son essor à la culture de la coca dans la vallée du Rio Huallaga, sera pour nous le camp de base de notre séjour Amazonien. Notre but est de rallier Pucallpa en avion, de descendre l' Ucayali en bateau pour rejoindre la grande ville d'Iquitos, baignée par l'amazone à près de 1000 km au nord ; puis retour à Tarapoto par bateau ou avion selon les possibilités ; nous verrons bien sur place.
Aéroport de Tarapoto : Pas d'avion de ligne pour Pucallpa, mais on nous propose d'affréter un petit avion 5 places pour 370 €. Départ prévu demain matin 9 heures. Bivouac sur le parking de l'aéroport où nous profitons du bon réseau wifi pour mettre les sites à jour, consulter nos messages et parler avec nos filles.
Dimanche 29 novembre Après plusieurs retards successifs, nous survolons enfin l'enfer vert émaillé de gigantesques cours d'eau qui serpentent dans la selva. A quelques centaines de mètres d'altitude, la vue est fantastique, mais la trajet est de courte durée (1 h) et nous atterrissons déjà à Pucallpa.
Située sur le Rio Ucayali, c' est la ville la plus importante (220 000 h) de la jungle Péruvienne reliée par une route, ainsi que le plus grand port d'Amazonie qui permet d'approvisionner Iquitos, la grande ville de la selva.
Le Rio Ucayali dont le principal affluent, l'Urubamba, prend sa source dans les Andes près de Cuzco à 1000 km plus au sud, charrie d'incroyables quantités de végétation, de bois, d'énormes troncs d'arbres ainsi que quelques maisons flottantes ou des radeaux habités.
En dehors de la température élevée qui règne à Pucallpa, c'est le vacarme incessant qui surprend le plus ; mototaxis qui pétaradent, klaxons qui résonnent, musique à fond dans les bistros et téléviseurs qui débitent leurs publicités dans tous les magasins.
Si le centre ville est partiellement organisé, les rues périphériques sont en terre battue et les maisons des quartiers près du fleuve ne sont qu'un assemblage de planches toutes de guingois. Ici, pas besoin de vitres aux fenêtres, il fait 30 à 35° toute l'année avec un fort taux d'humidité ; on transpire rien qu'en buvant une bonne bière sous une terrasse ombragée ! .
Bien que nous soyons au début de la saison des pluies, le temps reste parfaitement sec ! Et heureusement, car le port est a l'image de la ville ; baraques en planches, parkings en terre avec bourbiers et quais inexistants où les camions ont bien du mal à accéder. Et pourtant l'activité bat son plein. Ici, tout est chargé à dos d'homme, caisses de boisson, sacs de ciment, de sucre, œufs, bananes, bidons de gas-oil, vitres, ferrailles, tôles…100 kg sur le dos sur des planches branlantes, et au pas de course, pieds nus ou en tongues ! Les jours de pluie doivent être.…glissants ! . .
En faisant le tour du port, nous trouvons rapidement un bateau en partance pour Iquitos, mais une visite rapide confirme notre première impression, il est complètement pourri. Nous négocions finalement avec le Capitaine du Gilmer 1 qui devrait partir demain lundi ; 350 NS (90€) pour une chambre matrimoniale en pension complète durant les 4 jours de voyage. .
Lundi 30 novembre Chargés de nos sacs à dos, nous arrivons au port où le tableau du Gilmer affiche toujours départ "hoy" (aujourd'hui), mais en fait le chargement est loin d'être terminé et nous préférons regagner l'hôtel. Départ prévu mercredi. .
Nous profitons de notre temps libre pour flâner sur le port secondaire où les producteurs environnants viennent décharger d'énormes quantités de bananes.
Dans les environs de Yarinacocha, les femmes Indiennes Shipibo réalisent poteries, textiles aux motifs géométriques brodés et autre artisanat . .
Mercredi 2 décembre 2009
Nous prenons possession de nos chambres au deuxième étage du bateau, avec douche et ventilateur, quel luxe ! Nous descendons à l'étage du dessous installer nos hamacs où plus de 200 passagers ont déjà pris place. Quel capharnaüm, on a bien fait de réserver une chambre. Entre le bruit des moteurs, des radios, la promiscuité et les enfants qui pleurent, il doit être impossible d'y dormir.
Il est 20 h, on charge toujours…le capitaine annonce qu'on ne partira que demain 9 h.
Jeudi 3 décembre On se demande si on va partir un jour, ça n'en fini pas, même quand le bateau semble plein, ils arrivent toujours à charger autre chose.
Enfin, vers midi, nous larguons les amarres.
Le courant est puissant et le bateau file à toute allure. Bien vite le navire est happé par le néant. Autour de nous et devant nous, il n'y a rien que le fleuve chocolat qui glisse et serpente entre les deux murs de la selva. Parfois, un vol de perroquets jacassant trouble la monotonie de la navigation et traverse le ciel que la forêt absorbe rapidement. Le soleil tape dur, et après une demi-journée de navigation, nous sommes tous les quatre rouges comme des écrevisses.
Puis le ciel s'embrase des derniers rayons du soleil. Il fait maintenant nuit noire et c'est sur un bateau fantôme que nous naviguons. Aucune lumière ni feu de position et inutile d'éclairer la cabine de pilotage, elle ne contient aucun instrument, seulement une barre difficile à manœuvrer et les manettes de gaz des moteurs. Seule la ligne plus noire de la forêt permet au pilote de ne pas s'échouer. Pourtant, le fleuve est tellement sinueux, que bien souvent, la forêt cerne le bateau de toute part et seul le courant permet d'être sûr de naviguer dans la bonne direction. Mais lorsqu'un grain aussi violent que soudain s'abat au milieu de la nuit, il n'y a plus que Dieu pour diriger le navire.
Vendredi / Samedi /dimanche Entre la musique qui braille, les réservoirs d'eau qui débordent en cascade sur le toit en tôle, les portes qui grincent et les moteurs qui vrombissent, la nuit a été agitée, mais curieusement les moustiques sont restés invisibles.
9 heures, première escale à la petite ville de Contamana ; des passagers descendent, d'autres montent, on décharge des marchandises, on en recharge d'autres.
Un peu plus loin, sur une berge déserte, nous chargeons poules, cochons et quelques vaches qui ne se laissent pas faire. Les plus courageux se sont d'ailleurs réfugiés dans les arbres.
.A partir d'aujourd'hui, le voyage sera rythmé par des arrêts dans les nombreux villages. Des villages de toutes tailles, une ou deux cases pour les plus petits, quelques dizaines ou centaines pour les plus gros. Trois ou quatre rues qui se croisent à angle droit, des cabanes de bois couvertes de chaume alignées de chaque côté, un trottoir en béton pour les plus riches et l'électricité pour les plus importants. Mais pour tous, le passage du bateau est un événement et la population se masse sur la berge.
Lorsqu'il fait nuit, seules une ou deux lampes torches sur la lointaine rive avertissent et guident le capitaine jusqu'au rivage. Comment les villageois reconnaissent ils le bon navire, l'habitude, le téléphone ?
A chaque fois, c'est la cohue ; les marchandises circulent, les passagers se bousculent et les vendeurs montent à bord pour vendre boissons, fruits, poissons grillés, pacotille, etc. . Dans la plupart des villages, on élève des vaches, on cultive du maïs, des bananes, du manioc et des papayes. Nous livrons le plus souvent des tôles, du ciment, de la ferraille, du sucre, des boissons avant de recharger les productions locales. Une partie de la livraison est immédiatement rechargée sur les "péki-pékis" qui partent livrer à leur tour les endroits plus reculés. . Après 3 jours de navigation par 40° à l'ombre, nous livrons même des blocs de glaces en parfait état, seulement conservés sous des bâches dans la paille de riz.
Au fil de l'eau, nous croisons de nombreux bateaux qui transportent fret et passagers, mais l' activité principale de la région est la coupe de bois, aussi croise-t-on de souvent des pousseurs qui poussent 2 ou3 barges chargées de troncs d'arbres.
Iquitos, un nom qui fait rêver. Ce matin, le bruit court que nous devrions enfin arriver à Iquitos. Une fois le petit déjeuner avalé, nous bouclons nos sacs. Tous le monde attend ce moment avec impatience, surtout Christian qui commence vraiment à s'emmerder. Enfin, vers 9 heures, les premières "maisons" apparaissent, puis le "port" avec ses centaines de bateaux de tous tonnages qui viennent aussi bien de Pucallpa, Yurimaguas, Leticia en Colombie ou encore Manaus au Brésil. Lorsque je dis port, il s'agit toujours d'un talus boueux près du quel accostent les navires de tous tonnages.
Et pourtant, Iquitos, ville de 500 000 habitants est la plus grande ville du monde qui ne soit pas accessible par une route. Accueillante, bruyante, nonchalante, elle possède une personnalité unique.
Ici, comme dans toutes les villes d'Amazonie péruviennes, la mototaxi est reine et les vieux bus toujours en circulation. Nous trouvons rapidement l' hôtel "El Colibri" proche du centre ville pour un prix raisonnable de 9 € la nuit. Pour les repas, pas de problème, la plupart des restaurants proposent des menus pour 3 ou 4 €.
Iquitos fut fondée dans les années 1750 par les missionnaires jésuites pour se protéger des tribus indiennes hostiles à toute conversion. Puis vers 1880, survint le boom du caoutchouc. Des magnats accumulèrent des fortunes incroyables. C'est à cette époque que furent bâties de belles demeures seigneuriales couvertes de tuiles espagnoles, d'azulejos portugais et de balcons en fer forgé,
mais l'emblème de cette époque demeure la maison de fer dessinée par Eiffel et transportée pièce par pièce depuis la France. La ville connait une expansion soutenue jusqu'en 1912, date de l'effondrement du commerce du caoutchouc amazonien à cause de l'exportation illégale de graines en Malaisie. Depuis 1970, l'avenir d'Iquitos semble reposer sur l'or noir.
Le quartier Belén, au sud-est de la ville, sorte de bidonville flottant, dégage un certain charme et ses habitants le surnomment "la Venise de l'Amazone". En hiver le fleuve noie sous les eaux tous les rez-de-chaussée sur pilotis, alors que les autres habitations, construites sur des radeaux montent et descendent au gré des humeurs du fleuve. Les gens se déplacent et fond leur marché en barques de bois ou en canoës taillés dans des troncs d'arbres.
C'est dans ce quartier indéfinissable et dans les rue avoisinantes que se tient tous les jours le "marché Belen" le plus pittoresque de l'Amazonie. Les Indiens viennent de loin pour vendre leurs superbes fruits exotiques et légumes de la jungle, au milieu des poulets qui essayent de crier plus fort que les radios. On trouve ici du manioc, des épices, toutes sortes de poissons, de la viande de tortue, de caïman et même des brochettes de "suri", ces gros vers gouteux. (On a pris qu'une brochette pour 4 et bizarrement, plus personne n'avait faim).
Du matin au soir, les hommes roulent à toute vitesse des centaines de "mapachos", des cigarettes de tabac brun dont l'épaisse fumée est censée éloigner les moustiques.
Nous passons quelques heures instructives, en compagnie de Gudrun, une Autrichienne, (qui parle français) qui depuis plus de 12 ans, élève des papillons au "Pilpintuwasi", sa ferme d'élevage située sur le rio Nanay près du village de Padre Cocha.
Mercredi 9 décembre 2009 En fin d'après-midi, direction l'aéroport d'Iquitos pour un vol direct sur Tarapoto. Tous le monde est pressé de rejoindre le calme et le confort de sa maison roulante, et plus personne ne reparle de rentrer par bateau sur le fleuve Marañon.
plus de photos sur le site de Mélanie http://maisousonthille.com
Nous faisons nos adieux à nos amis et c'est le cœur serré que nous nous séparons après un mois de vie commune. Eux partent vers Cuzco et la Bolivie, nous vers le nord et l'Equateur.
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C'est sur un bac, actionné par la force du courant que nous rejoignons Sauce, un village bien tranquille sur les bord de la Laguna Azul. Un petit coin de paradis où on peut faire du bateau, se baigner ou se reposer.
Pendant que je rédige le site et trie les photos, Claude fait la lessive et la couture avec sa nouvelle machine à coudre.
Mardi 15 décembre 2009 Retour à l'aéroport de Tarapoto ; un petit coup de téléphone sur Skype et nous sommes rassurés. Bien qu'ils se faisaient un peu de soucis sur les conditions de sécurité pour rejoindre Tingo Maria, (piste des narcos trafiquants) les Thilles sont arrivés à bon port, même si 4 ou 5 crevaisons les ont un peu retardé ( ah la la ces chambres à air!).
Quand à nous, direction l'Equateur. Ca monte, ça descend, ça tourne dans tous les sens, on en a le tournis. 340 kilomètres de virages, mais quels paysages ! Seize heures, arrêt obligatoire à Pedro Ruiz. A causes d'importants travaux, la route n'est ouverte que la nuit de 18 h à 6 h. Ca ne nous arrange pas, trouver un bivouac de nuit, c'est la galère. Dix huit heures, il fait nuit, c'est la cohue, tout le monde démarre en même temps. Avec la poussière que soulève les bus et les camions, impossible de voir la piste, il ne faut pas quitter des yeux les feux rouges de devant et regarder les bons qu'ils font, pour adapter la conduite. Bagua Grande est une trop grande ville pour bivouaquer n'importe ou, heureusement, nous avons le point GPS d'une station service où ont dormi Jules et Jim. Un peu bruyant, mais de nuit, on a pas le choix !
La piste qui continue vers la frontière s'enfonce dans la montagne, ressemble de plus en plus à une piste forestière. Pourvu qu'elle débouche quelque part. Peu de passage sur cette piste, mais nous rencontrons quand même un couple d'Australiens qui peinent sur leurs vélos. On les déleste de la remorque et des sacoches jusqu'à Namballe, où nous ferons étape. Soirée crêpes pour sceller cette rencontre improbable.
Sur ce tronçon, la route est surveillée par des factions (gouvernementales !) armées, il y aurait des bandits... équatoriens évidement Dans les zones frontières, les bandits sont toujours de l'autre pays !
Nous achetons quelques fruits à l'étale des nombreuses bicoques sont perdues dans la montagne. Grâce au climat chaud et humide, tout y pousse vaillamment, bananes, ananas, papayes, cocos, mangues, avocats, café, manioc, maïs et riz, riz et encore du riz. Que se soit au en Bolivie, au Pérou ou en Equateur, le riz fait partie de tous les repas.
. RETOUR EN EQUATEUR
Jeudi 17 décembre 2009 Il a plu toute la nuit, la piste est détrempée et méconnaissable.
Un gué profond, un gigantesque bourbier , quelques baraques en planches, celles des douaniers Péruviens, un pont, (international précise le panneau) et nous voilà de nouveau en Equateur. Les douaniers sont sympas, mais comme toujours lorsqu'il ne passe personne, les formalités sont un peu plus longues par manque d'habitude.
Puis la piste grimpe et se resserre entre deux murs de forêt vierge d'ou les lianes s'effilochent jusqu'au sol.
On escalade des collines et des montagnes, on longe des précipices et des cascades, on roule sur des ponts branlants, on traverse
des gués, des torrents, on chauffe dans les côtes, on essuie des averses torrentielles, la forêt dégouline, la pluie ravine tout, on glisse dans les bourbiers, on patine dans les côtes, on tombe dans les ornières, on rebondit dans les trous, on écope avec le pare-choc, on se noie dans le brouillard et les camions aveugles, nous frôlent dans un coup de volant désespéré.
Enfin, la piste s'assèche, s'élargit et la circulation s'accélère. Puis on croise de nombreux camions de chantier qui lèvent des nuages de poussière grise. En face de nous, dans un virage, dans la poussière, un bus est en train de doubler, Claude pousse un cri, je freine, le bus fait un embardée mais se rabat in extremis, c'est pas encore aujourd'hui qu'on ira au paradis. Et après 160 kilomètres de trial, 8 h de conduite comme dans un jeu vidéo, on arrive, oh miracle, sain et sauf, à Vilcabamba.
On a une petite pensée pour nos amis cyclistes, qui chargés comme ils le sont, seront bien à la peine. Peut-être trouveront-ils un taxi 4x4 en chemin.
Le village de Vilcabamba, à 1850 m d'altitude est un peu la Clusaz du coin, au milieu d'une nature douce et agréable. Mais la réputation de cette petite ville date des années 1950, lorsqu'un certain nombre de livres ont venté la magie de ce lieu et l'éternelle jeunesse de ses habitants dont une grande partie mouraient centenaires. (Bon, c'est vrai qu'ils boivent moins qu'à La Clusaz).
A 2 km du village, nous campons sur le parking de l'hôtel Izhcayluma ( mieux vaux l'écrire que le prononcer) tenu par des patrons Allemands. Jardin magnifique et piscine agréable entre 2 averses.
samedi 19 décembre Une grosse pensée pour Sandrine dont c'est l'anniversaire........déjà 30 ans .
Dimanche 20 décembre 2009 C'est dans le petit village de Saraguro, que les Indiens du même nom tiennent leur marché hebdomadaire.
Ici, les traditions sont restées vivaces, même parmi les enfants. Les femmes, vêtues d'amples robes noires à jupons multicolores, portent des colliers multicolores, des boucles d'oreilles finement travaillées et de grosses broches métalliques rondes qui retiennent leur poncho. Les hommes, également habillés en noir portent des pantalons courts et les cheveux longs tressés comme ceux des femmes.
La tenue noire serait leur façon d'exprimer depuis cinq siècles le deuil du dernier Inca Atahualpa.
Du temps des Incas, La cité de Tombebamba ("vallée aussi grande que le ciel" en Quechua) située sur la route impériale qui relie Cuzco à Quito est la résidence de l'Inca (roi) Huayna Capac. En 1557, lorsque les Espagnols en prennent possession, le vice-roi du Pérou lui donne le non de sa ville natale en Espagne ; Cuenca.
Aujourd'hui, ville coloniale agréable et tempérée grâce à ses 2500 m d'altitude, Cuenca (600 000 hab.) est étonnamment propre et vivante. Les bâtiments coloniaux prédominent encore avec leurs balcons de bois et leurs façades ornées de stucs. Les rues aux pavés mal ajustés ajoutent au charme.
La Cathédrale de la Inmaculata, construite en marbre rose de Carrare, d'albâtre et de briques rouges est la plus imposante de la ville. On mis près de 100 ans à la construire.
Mais la ville de Cuenca est avant tout réputée pour la fabrication des fameux Panamas. Eh oui, surprise, le fameux chapeau n'est pas fabriqué au Panama, mais en Equateur. Son nom lui vient du fait qu'il fut largement employé par les ouvriers qui creusèrent le canal de Panama pour les protéger efficacement du soleil.
Tissés par les femmes dans les villages environnants avec la fibre de "paja toquilla", ils arrivent en ville pour y subir toutes les finitions.
La famille Homero Ortega qui propose la visite de ses ateliers en exporte dans le monde entier. Parmi leurs nombreux clients, de nombreuses célébrités comme Al Capone, Brad Pitt, Jean Gabin et Nous. Selon la finesse du travail, les prix peuvent varier de 7 à 500 dollars.
Mercredi 23 décembre 2009 .Situé à 80 kilomètres au nord de Cuenca, Ingapirca (3230 m d'altitude) est le plus important site Inca de l'Equateur. Malgré l'aspect fortifié, le site semble avoir été un grand centre cérémoniel. Pour nous, c'est jour de chance, il fait beau et l'Inca Huayna Capac est sur le seuil de son temple pour nous accueillir ! . .
Encore un immense marché coloré. Celui des Indiens Puruhuas se tient à Guamote tous les jeudis le long de la voie ferrée. Le meilleur endroit pour renouveler sa garde robe…..indienne évidemment - chapeaux, jupes, ceintures, ponchos, broches… et même des petits cochons pour préparer le repas.
Jeudi 24 décembre Riobamba, grande ville d'altitude (2750 m) située sur le vieux chemin impérial des Incas fut fondée en 1534 par les colons Espagnols. L'ancienne ville indienne se trouvait à quelques kilomètres de là, mais suite à un violent tremblement de terre, les habitants migrèrent dans la ville actuelle.
Bien qu'en Equateur les gens soient très pratiquants, ici, les fêtes de Noël ressemblent plus à un grand carnaval qu'à une fête religieuse.
Déguisements, pétards, parades et nombreux défilés durant 2 jours dans les rues principales de la ville.
Après ces festivités, c'est l'heure du réveillon………….dans le camping-car. En ces périodes de fêtes, on pense toujours un peu plus à nos filles, à la famille et à nos amis, alors on a préparé une carte de vœux pour nous rapprocher d'eux.
Des amis voyageurs, comme nous, nous ont envoyés leurs vœux. Certains sont proches de nous, au Pérou, en Argentine, au Guatemala, d'autres en France ou en Jordanie et les autres sont au bout du monde en nouvelle Zélande ou en Australie. .
Mais la palme de la plus belle carte revient certainement Mélanie Thille avec sa bande dessinée.
Et encore route de montagne, considérée comme la plus haute d'Equateur qui grimpe au dessus de 4000 m, pour accéder au parc du volcan Chimborazo. Arrivés au parking du refuge Carrel, nous entamons une marche courte, mais harassante, jusqu'au refuge Whymper à 5050 m. On a déjà un peu le soroche, le mal des montagnes, mais bon, pour le moment ça serre juste un peu la tête, comme si on avait une casquette trop petite ! J'ai quand même oublié de vous dire que la piste nous monte jusqu'à 4850 m d'altitude !
Cette nuit, on a pratiquement pas dormi à cause de l'altitude ; mal de tête, mal au ventre, mal quoi…….. unique remède pour soigner le mal, redescendre au plus vite. Mais avec le froid, l'altitude et le gasoil pourri, il a fallut insister lourdement sur le démarreur pour enfin faire sortir une fumée noire de l'échappement.
Tout compte fait, on est pas tellement descendus, puisque nous bivouaquons près de la laguna Quilotoa à 3900 m d'altitude, mais ça suffit quand même à nous remettre d'aplomb. Superbe cratère de volcan rempli d'une eau bleu turquoise à couper le souffle. Ce qui coupe le souffle, c'est que pour toucher l'eau, il faut descendre au fond du cratère (350 m) puis remonter jusqu'à 3900 m par un sentier escarpé. Enfin, comme on a repris la forme, on a loué un canoë pour faire une ballade sur le lac.
Dans la région de la laguna, les paysages montagneux sont splendides. La route serpente entre 3500 et 4000 m d'altitude à travers un patchwork de cultures qui grimpe à l'assaut des montagnes. Dans certaines vallées, les Indiens construisent des cases dont les toits de paille descendent jusqu'au sol. Seule la façade exposée plein sud, qui comporte la porte, reste visible.
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. Nous reprenons la panaméricaine, dénommée aussi "l'allée des volcans" pour rejoindre le Cotopaxi. Avec ses 5897 m d'altitude et son cône presque parfait, le Cotopaxi est le volcan actif le plus haut du monde. L'éruption de 1877, une des plus violente de son histoire, détruisit plusieurs villages alentour. En attendant demain pour rejoindre le refuge à 4800 m, nous bivouaquons au bord de la laguna Limpipungo où gambadent des chevaux sauvages.
Le matin est en effet souvent très ensoleillé, alors que l'après-midi, le ciel se couvre de nuages noirs qui donnent parfois de courtes averses de pluies en plaine et de la neige au dessus de 4000 m. Pas assez de pluies à priori, car les barrages hydro-électriques sont vides et dans la plupart du pays, les coupure électriques sont fréquentes. Dans certains quartiers, pas d'Internet, pas de gasoil ou pas de pain car le boulanger qui n'a pas pu faire cuire sa fournée, il faut gérer ! .
Jeudi 31 décembre 2009 Nous sommes à Quito (1 400 000 h), deuxième capitale la plus haute du monde 2850 m. (La première est La Paz Bolivie). Hier nous avons bivouaqué sur le parking Mac Do, cela nous a permis de lire nos messages et de communiquer longuement avec Fred et Anne, des amis voyageurs qui sont à La Paz (Bolivie). Mais ce matin, suite aux infos de Serge Hervioux, nous rejoignons un parking gardé dans une rue plus calme. C'est qu'on va y rester un moment, puisque nous ne partons aux Galápagos que Jeudi prochain. Et puis ce soir réveillon, comme tout le monde, mais pour nous ce sera simple ………….asperges, crêpes.
Très beau centre historique, classé patrimoine culturel de l'humanité, situé autour des places de l'indépendance et San Francisco. Depuis la colline de la vierge "El Panecillo", belle vue sur la ville et le volcan Pichincha.
Vendredi 1er janvier 2010
En passant devant le Mac Do avec le métrobus, nous apercevons un camping-car américain sur le parking. Demi-tour et rencontre de Jérôme, Roxane et leurs enfants, des Français qui arrivent des USA. Ca tombe bien, ils cherchaient un bivouac tranquille. http://lespetitsnomades.blogspot.com Quito, lumière de l'Amérique s'écria le "liberator" Simon Bolivar ; et c'est vrai que depuis que nous sommes arrivés, le ciel est d'un bleu lumineux et la température très agréable (25 /30°).
Nous profitons de ces bonnes conditions météo pour monter à 4100 m avec le téléphérique du Pichincha. (Signé Poma, entreprise grenobloise bien connue dans les Alpes). Jérôme et moi continuons l'ascension et après 2 h 30 de montée difficile dans les scories, nous arrivons à 4800 m au sommet du volcan Pichincha.
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Beau point de vue sur Quito et la chaine des volcans, ici le Cayambe (5790 m) et le cône presque parfait du Cotopaxi (5900 m). .
Galapagos du 7 au 11 janvier 2010
Les Galápagos, un nom qui fait rêver. Les Galápagos sont un archipel de 19 îles volcaniques situées à 1000 km des côtes Equatoriennes. Ce qu'il y a d'exceptionnel, c'est que la population humaine ne vint sur ces îles qu'à partir du XIXe siècle, tout est donc demeuré intact depuis la nuit des temps.
Après un vol de 2h30 depuis Quito, nous arrivons à Baltra, le minuscule aéroport des îles. Après nous être acquitté du droit d'entrée (100$/per) et un cours trajet en bus nous rejoignons notre bateau de croisière. Vu de loin, il ressemble à un "bateau de pirate", vu de près, on est un peu rassuré, il flotte. Il s'agit d'un ancien voilier hollandais de 22 m qui date de 1895, heureusement entièrement rénové en 2007. Le bateau est petit, les cabines exigües, mais avantage notable, nous ne sommes que 15 personnes à bord. Le roulis important de cette vieille coque arrondie et le bruit des moteurs font que lorsqu'on navigue, les nuits sont assez mouvementées.
Si certains s'extasient sur la faune des Galápagos, c'est quand même pas l'Afrique. Seulement quelques espèces animales dont la plupart sont d'ailleurs visibles sur le continent, mais ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est qu'ici, on peut les approcher de très très près, voir même leur marcher dessus sans qu'ils s'en émeuvent.
Plongée en apnée au milieu des tortues marines de 100 kg qui trouvent leurs nouveaux compagnons bien bizarres, des requins qui nous foncent dessus dans l'espoir de nous impressionner et les joutes nautiques incessantes avec les lions de mer qui nous frôlent sans nous toucher. Bon, en général, ça se passe comme ça, mais un lion mâle de plus de 200 kg qui n'appréciait pas que l'on empiète sur son territoire est venu 2 fois vers moi la gueule grande ouverte, et je me suis dit qu'il fallait mieux s'éloigner. (J'ai appris plus tard que dans certains cas ils pouvaient mordre…) Heureusement, j'ai trouvé un jeune qui me sert de chien de garde. Les nouveaux nés, encore tous poilus, ne pensent qu'à jouer ou à téter leur mère.
Ici, pas besoin de tondeuse, les tortues terrestres dont les plus grosses pèsent jusqu'à 250 kg, broutent l'herbe à longueur de journée et dessinent des chemins dans la prairie.
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Tandis que les crabes à pattes rouges se cachent à la moindre alerte, les iguanes marins, ces gros lézards sombres d'un mètre de long, restent sagement assoupis sur les rochers.
Puis une rixe éclate, et un jeune lion de mer qui s'ennuie est bien tenté de leur mordre la queue pour faire durer le spectacle.
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Les iguanes terrestres, plus gros et plus colorés, dont les couleurs vont du beige-gris au teintes jaunes superbes passent le plus clair de leurs journées à se prélasser au soleil. .
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Sur l'île Floreana, une tradition qui remonte à l'époque des baleiniers, veut qu'on poste le courrier dans un tonneau. Aujourd'hui les touristes ont remplacé les baleiniers et le courrier est important. Arrivera-t-il un jour ?
Les frégates, ces beaux oiseaux au long bec crochu, pêchent en surface ou dérobent leurs proies aux autres oiseaux en plein vol, d'où leur nom. (A l'origine, les frégates étaient des bateaux de pirates rapides qui pillaient les autres navires). Le mâle, histoire d'attirer les femelles, gonfle un énorme ballon rouge sous son cou et espère épater ces dames. A cette époque de l'année, les fous masqués surveillent jalousement leur petit.
Mais les plus rigolos sont certainement les fous à pattes bleues mâles lorsqu'ils entament une parade nuptiale. Ils se dandinent d'un pied sur l'autre puis brusquement écartent les ailes, lèvent la queue et pousse un cri, et ça recommence. Mais la concurrence est rude, la femelle hésite un instant, se rapproche d'un mâle, puis au dernier moment en choisi un autre. Perdu ! . .
Retour à Quito Lundi 11 janvier 2010
A notre retour au parking-camping de Quito, nous retrouvons notre ami François Drioux qui voyage depuis plus de 2 ans à bord de son Toyota… Ca tombe bien, il a justement besoin d'aide et de quelques outils pour fabriquer un petit coffre entre les 2 sièges. Aujourd'hui ce sont un couple de Suisse à bord d'un camion qui viennent d'arriver.
Jeudi 14 janvier Au "siècle des lumières", les savants se demandaient bien si la terre était ronde ou ovale. De 1736 à 1743, la mission géodésique française, 10 savants français accompagnés de 2 savants espagnols ont mesuré 1 degré d'un arc de méridien terrestre (345 km) de Cuenca à Quito. Malgré ses drames, la mission à déterminé la ligne de l'équateur et établit que la terre était bombée à cet endroit.
A 22 km au nord de Quito, à la "Mitad del Mundo", un lit-dit habité situé sur l'équateur, trône un monument, quelques expositions et "l'allée des savants". Latitude 0°00' 350". Eh oui, vers 1750 les savants ont fait une erreur de 350 secondes (environ 300m). Quelques centaines de mètres plus loin au S0°00'000" le musée en plein air "Inti Nan" où l'on peut découvrir quelques particularités de la ligne équatoriale; phénomène de gravité (comment faire tenir un œuf sur une tête de clou), accélération centrifuge (un lavabo se vide sans tourbillon)….
Aidés du tracé très approximatif de Garmin World Map, nous prenons une piste qui file vers le nord dans l'espoir qu'elle nous emmène jusqu'à Otavalo. Nous traversons de grands sites miniers poussiéreux, des forêts d'agaves et de cactus, descendons au fond d'un canyon pour remonter jusqu'au Cerro Blanco à 3200 m. 80 km d'épingles vertigineuses. Impossible de demander notre chemin, pas de population et on croise seulement un 4x4 et un camion.
Des touristes, il n'a jamais du en passer ! On se demande bien si on va arriver quelque part. A San José, nous sommes rassurés, on nous confirme à plusieurs reprises qu'on va bien arriver à Otavalo. (Comme souvent, on demande plusieurs fois, car les gens ont tendance à ne pas nous contrarier !)
Samedi 16 janvier Dans la paisible bourgade de montagne d'Otavalo, ( 2580 m) se tient tous les samedis un des plus grands marché d'Equateurs. Sur la place centrale, dans les échoppes destinées aux touristes, on trouve les habituels ponchos, chapeaux, flûtes, sacs, peintures, tapisseries, et même des parures indiennes. Il y en a tellement qu'on se demande si ça ne vient pas de Chine !
De nombreuses cantines servent du poulet ou du cui (cochon d'inde) au riz, du cochon cuit au chalumeau et des glaces qui ne fondent même pas en plein soleil. .
Les Indiens Otavalo possèdent l'une des cultures les plus vivaces du pays et portent toujours leurs costumes traditionnels qui sont du plus bel effet. Les hommes portent un poncho bleu marine, un pantalon blanc et des sandales blanches, un panama en feutre et gardent les cheveux longs. Les femmes, plus coquettes, sont vêtues d'une longue jupe bleu marine fendue sur le côté, d'un corsage de dentelle couvert d'un châle assorti et sont chaussées de fines sandales noires de fibres tressées. Mais ce qu'elles adorent par dessus tout, c'est choisir les colliers dorés qu'elles portent en rangs serrés autour du cou et les bracelets de perles rouges qu'elles s'enroulent autour des poignets.
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Notre parking étant un peu trop bruyant, nous rejoignons la laguna Cuicocha pour y passer la nuit. Situé dans un ancien cratère secondaire du volcan Cotacachi, ce magnifique lac de 3 km de diamètre est ceinturé par un sentier escarpé de 10 km qui offre des vues imprenables sur les îles et les sommets environnants.
Les moins : Peu de terrains de camping. Insécurité dans quelques grandes villes. Prix plus élevés qu'au Pérou. Beaucoup moins de choses à visiter qu'au Pérou ou en Bolivie. (Peut être l'Amazonie, mais nous l'avions bien parcourue au Pérou).
Les plus : Climat agréable durant notre séjour. Les Galápagos pour approcher les animaux. Peu de touristes (sauf Galápagos et Otavalo). Beaucoup d'ethnies indiennes ont conservés leurs tenues traditionnelles. On trouve du Nutella et des bons croissants dans les Supermaxi (et autre chose bien sur). Le prix du carburant.
Bilan Equateur : 53 jours de voyage, dépenses : 3500 € dont 350 € de mécanique et 1750 € pour les Galápagos.
Parcours de 3650 km, cumul depuis le départ : 43200 km.
Le 18 janvier 2010, le voyage se poursuit en Colombie
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